Cour de Cassation, Chambre sociale, du 20 novembre 1991, 88-43.120, Publié au bulletin

  • Protection des droits de la personne·
  • Contrat de travail, rupture·
  • Indemnité de licenciement·
  • Cause réelle et sérieuse·
  • Moyen de preuve illicite·
  • Respect de la vie privée·
  • Contrat de travail·
  • Faute du salarié·
  • Moyen de preuve·
  • Moyen illicite

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Si l’employeur a le droit de contrôler et de surveiller l’activité de ses salariés pendant le temps de travail, tout enregistrement, quels qu’en soient les motifs, d’images ou de paroles à leur insu, constitue un mode de preuve illicite.

Une cour d’appel ne peut donc, sans violer l’article 9 du nouveau Code de procédure civile, retenir à l’encontre d’une salariée l’existence d’une faute grave, en se fondant sur un enregistrement effectué par l’employeur, au moyen d’une caméra, du comportement et des paroles de la salariée, tandis qu’il résulte du procès-verbal de transport sur les lieux effectué par les juges du second degré que la caméra était dissimulée dans une caisse, de manière à surveiller le comportement des salariés sans qu’ils s’en doutent.

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Anne Sannier · Gazette du Palais · 30 avril 2024

Coulon Investigation · LegaVox · 18 mars 2024
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Sur la décision

Référence :
Cass. soc., 20 nov. 1991, n° 88-43.120, Bull. 1991 V N° 519 p. 323
Juridiction : Cour de cassation
Numéro(s) de pourvoi : 88-43120
Importance : Publié au bulletin
Publication : Bulletin 1991 V N° 519 p. 323
Décision précédente : Cour d'appel de Colmar, 16 décembre 1987
Textes appliqués :
nouveau Code de procédure civile 9
Dispositif : Cassation.
Date de dernière mise à jour : 4 novembre 2021
Identifiant Légifrance : JURITEXT000007027512
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Sur les parties

Texte intégral

Sur le moyen unique :

Vu l’article 9 du nouveau Code de procédure civile ;

Attendu que, si l’employeur a le droit de contrôler et de surveiller l’activité de ses salariés pendant le temps du travail, tout enregistrement, quels qu’en soient les motifs, d’images ou de paroles à leur insu, constitue un mode de preuve illicite ;

Attendu que Mme X…, engagée comme vendeuse le 1er octobre 1970, a été licenciée le 4 février 1983 pour faute grave par son employeur, M. Y…, cordonnier ;

Attendu que pour retenir l’existence d’une faute grave, la cour d’appel s’est fondée sur un enregistrement effectué par l’employeur, au moyen d’une caméra, du comportement et des paroles de la salariée, en considérant que celle-ci n’était pas spécialement visée par la mesure et que l’appareil était disposé de telle façon qu’il devait enregistrer uniquement les incidents susceptibles de se produire à la caisse dans le magasin, lieu accessible au public, et au cours du travail ;

Qu’en statuant ainsi, alors qu’il résultait du procès-verbal du transport sur les lieux effectué par la cour d’appel que la caméra était dissimulée dans une caisse, de manière à surveiller le comportement des salariés sans qu’ils s’en doutent, la cour d’appel, qui a retenu à tort, comme moyen de preuve, l’enregistrement effectué à l’insu de la salariée, a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 17 décembre 1987, entre les parties, par la cour d’appel de Colmar ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Metz

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Textes cités dans la décision

  1. Code de procédure civile
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