Le Fiscal by Doctrine / Commentaires d'arrêts

Décision. - Une simple actualité au BOFiP est opposable à l’administration sur le fondement de l’article L. 80 A du LPF et peut du même coup faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir. Le Conseil d’État se prononce sur l’intérêt à agir des plaignants.
Portée. - La décision du Conseil d’État du 8 juillet 2024 (n° 492382) étend encore un peu plus le champ d’application des dispositions de l’article L. 80 A du LPF relatives à l’opposabilité à l’administration de sa doctrine régulièrement publiée en ajoutant un document d’actualité susceptible donc de faire également l’objet d’un recours pour excès de pouvoir. À cet égard, il revient sur les conditions dans lesquelles un plaignant peut, ou non, se prévaloir d’un intérêt à agir en dehors de la mise en œuvre par l’administration d’une procédure de rectification dont la contestation ne peut relever que du recours de plein contentieux sur le fondement de l’exception de recours parallèle. Des associations dont l’objet est précisément la défense des intérêts des bailleurs de locaux meublés ont un intérêt à agir contre les termes de celle-ci, ce qui n’est pas le cas de sénateurs n’exerçant pas eux-mêmes l’activité. La démonstration de cet intérêt à agir implique à tout le moins que le contribuable exerce lui-même l’activité concernée par la mesure susceptible de lui porter préjudice ou qu’il représente une catégorie de contribuables dont il a la charge d’assurer la défense de leurs intérêts.
I. La doctrine opposable à l’administration
Les dispositions de l’article L. 80 A du LPF instituent une protection du contribuable bienvenue, au point que l’on puisse la considérer comme assurant la meilleure des sécurités fiscales en ce que la doctrine administrative est opposable à l’administration ; de sorte que tout contribuable qui met en place un schéma tel qu’il est décrit par celle-ci peut dormir du sommeil du juste, protégé qu’il est par ces dispositions. Il est vrai que nombre de mesures de tolérance, elles-mêmes illégales pour ajouter à la loi, mais figurant néanmoins dans la doctrine administrative ouvrent des portes intéressantes. Énoncé comme cela le principe paraît d’application simple. Un petit rappel néanmoins : la condition de conformité énoncée de manière constante par le Conseil d’État implique que seul le contribuable se trouvant très exactement dans la situation visée par la doctrine administrative peut s’en prévaloiri.
Un schéma tiré de la gestion de patrimoine .....





