Conseil d'Etat, ASSEMBLEE, du 31 octobre 1980, 13028, publié au recueil Lebon

  • Recours laissé à l'appréciation de la femme majeure·
  • Moyen ne pouvant être utilement invoqué·
  • Responsabilité de la puissance publique·
  • Police et réglementation sanitaire·
  • Pouvoirs et devoirs du juge·
  • Responsabilité du centre·
  • Questions générales·
  • Centre hospitalier·
  • Services sociaux·
  • Santé publique

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Les articles L.162-1 à L.162-11 du code de la santé publique permettent à toute femme enceinte qui s’estime placée par son état dans une situation de détresse et qui s’est soumise aux consultations prévues par certains de ces articles d’obtenir l’interruption de la grossesse avant la fin de la 10e semaine. Si, d’après le dernier alinéa de l’article L.162-4, "chaque fois que cela est possible, le couple participe à la consultation et à la décision à prendre", il ressort de ce texte, éclairé par les travaux préparatoires de la loi, que cette disposition, qui présente un caractère purement facultatif, n’a ni pour objet, ni pour effet de priver la femme majeure du droit d’apprécier elle-même si sa situation justifie l’interruption de sa grossesse.

A supposer que M. L., mari séparé de fait de Mme L. qui a subi dans un centre hospitalier une interruption de grossesse avant la fin de la 10e semaine ait été disposé à lui venir en aide au cas où elle aurait eu son enfant, ni cette circonstance ni le fait que M. L. n’a pas été invité à participer à la consultation et à ses suites ne faisaient légalement obstacle à la décision, prise à la demande de Mme L., de procéder à l’interruption volontaire de grossesse. Absence de faute du centre hospitalier de nature à engager sa responsabilité.

Un requérant ne saurait utilement prétendre, pour demander la réparation du dommage que lui aurait causé l’intervention pratiquée sur sa femme, qu’en autorisant l’interruption volontaire de la grossesse dans les conditions fixées par la loi, le législateur aurait méconnu les stipulations d’une convention internationale régulièrement publiée en France à la date de promulgation de cette loi [RJ1].

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Commentaires5

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Par lisa Carayon · Dalloz · 8 septembre 2021

Roseline Letteron · Liberté, Libertés chéries · 2 août 2014

Le 31 juillet 2014, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision déclarant conforme à la Constitution la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Parmi les dispositions contestées, la plus importante est probablement l'article 24 du texte, qui opère une réécriture de l'article L 2212-1 du code de la santé publique (csp). Dans sa rédaction issue de la loi Veil du 17 janvier 1975, il est affirmé que la femme enceinte "que son état place dans une situation de détresse" peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse. Le législateur de 2014 a choisi d'ouvrir …

 

Conseil Constitutionnel · Conseil constitutionnel · 31 juillet 2014

Décision n° 2014 - 700 DC Loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes Dossier documentaire Source : services du Conseil constitutionnel © 2014 Sommaire I. Sur l'article 24 (ex 5 quinquies C) ........................................................ 4 II. Sur l'article 74 (ex 23) .......................................................................... 12 III. Sur la place de certaines dispositions dans la loi (art. 7 et 10) ........ 18 Table des matières I. Sur l'article 24 (ex 5 quinquies C) …

 
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Sur la décision

Référence :
CE, ass., 31 oct. 1980, n° 13028, Lebon
Juridiction : Conseil d'État
Numéro : 13028
Importance : Publié au recueil Lebon
Type de recours : Plein contentieux
Décision précédente : Tribunal administratif de Rennes, 18 avril 1978
Précédents jurisprudentiels : 1. Cf. Syndicat général des fabricants de semoules de France, S., 1968-03-01, p. 149
Union démocratique du travail, Assemblée, 1979-10-22, p. 384
Textes appliqués :
Code de la santé publique L162-1 à L162-11 [1975]

Code de la santé publique L162-4 al. dernier LOI 75-17 1975-01-17 art. 4

Dispositif : REJET
Identifiant Légifrance : CETATEXT000007683557
Identifiant européen : ECLI:FR:CEASS:1980:13028.19801031

Sur les parties

Note : Cet arrêt était rédigé entièrement en majuscules. Pour plus de lisibilité, nous l’avons converti en minuscules. Néanmoins, ce processus est imparfait et explique l’absence d’accents et de majuscules sur les noms propres.

Texte intégral

Vu la requete sommaire, enregistree au secretariat du contentieux du conseil d’etat le 19 juin 1979, et le memoire complementaire, enregistre le 2 avril 1979, presentes pour m. X… vincent , demeurant a trappes yvelines , et tendant a ce que le conseil d’etat : 1° annule le jugement du 19 avril 1978 par lequel le tribunal administratif de rennes a rejete sa demande tendant a ce que le centre hospitalier de dinan soit condamne a lui verser une indemnite de 150 000 f en reparation du prejudice subi du fait de l’interruption de grossesse pratiquee sur epouse en 1975 ; 2° condamne le centre hospitalier de dinan a lui verser une somme de 150 000 f ;
Vu le code de la sante publique ; vu l’ordonnance du 31 juillet 1945 et le decret du 30 septembre 1953 ; vu la loi du 30 decembre 1977 ;
Considerant que les articles l. 162-1 a l. 162-11 introduits dans le code de la sante publique par l’article 4 de la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 permettent a toute femme enceinte, qui s’estime placee par son etat dans une situation de detresse et qui s’est soumise aux consultations prevues par les articles l. 162-3 a l. 162-5, d’obtenir l’interruption de la grossesse avant la fin de la dixieme semaine ; que si, d’apres le dernier alinea de l’article l. 162-4, « chaque fois que cela est possible, le couple participe a la consultation et a la decision a prendre », il ressort de ce texte eclaire par les travaux preparatoires de la loi que la disposition en cause, qui presente un caractere purement facultatif, n’a ni pour objet ni pour effet de priver la femme majeure du droit d’apprecier elle-meme si sa situation justifie l’interruption de la grossesse ;
Considerant qu’il resulte de l’instruction que l’interruption de grossesse demandee par mme x… a ete pratiquee au centre hospitalier de dinan avant la fin de la dixieme semaine ; qu’a supposer que le requerant, mari separe de fait de mme x…, ait ete dispose a lui venir en aide au cas ou elle aurait eu son enfant, ni cette circonstance, ni le fait que m. X… n’a pas ete invite a participer a la consultation et a ses suites, ne faisaient legalement obstacle a la decision, prise a la demande de mme x…, de proceder a l’interruption volontaire de grossesse : qu’ainsi, sans qu’il y ait lieu de rechercher si, dans les circonstance de l’espece, l’interruption de grossesse pouvait etre egalement justifiee par des motifs therapeutiques, le requerant n’est pas fonde a soutenir qu’en accedant a la demande de mme x…, les services du centre hospitalier de dinan ont commis une faute de nature a engager la responsabilite de l’etablissement ;
Considerant que m. X… ne saurait utilement pretendre, pour demander la reparation du dommage que lui aurait cause l’intervention pratiquee sur sa femme, qu’en autorisant l’interruption volontaire de grossesse dans les conditions fixees par la loi, le legislateur aurait meconnu les stipulations d’une convention internationale regulierement publiee en france a la date de la promulgation de cette loi ;
Considerant qu’il resulte de ce qui precede que m. X… n’est pas fonde a soutenir que c’est a tort que, par le jugement attaque, le tribunal administratif de rennes a rejete sa demande d’indemnite ;
Decide : article 1er – la requete de m. X… est rejetee. article 2 – la presente decision sera notifiee a m. X…, au centre hospitalier de dinan et au ministre de la sante et de la securite sociale.

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