Tribunal administratif de Melun, 18 mars 2025, n° 2503672
TA Melun
Rejet 18 mars 2025

Arguments

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  • Rejeté
    Urgence de la situation

    La cour a estimé que l'urgence n'était pas justifiée au regard des éléments présentés, notamment l'absence de visa requis pour entrer sur le territoire français.

  • Rejeté
    Possession d'une carte de séjour temporaire

    La cour a jugé que la carte de séjour temporaire ne conférait pas le droit d'entrée en France sans l'autorisation spéciale requise, ce qui rendait la demande infondée.

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Sur la décision

Référence :
TA Melun, 18 mars 2025, n° 2503672
Juridiction : Tribunal administratif de Melun
Numéro : 2503672
Dispositif : Rejet défaut de doute sérieux
Date de dernière mise à jour : 30 mai 2025

Sur les parties

Texte intégral

Vu la procédure suivante :

Par une requête, enregistrée le 14 mars 2025, Mme B C A, représentée par Me Goba, demande au juge des référés, sur le fondement des dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice administrative :

1°) de suspendre l’exécution de la décision du 7 mars 2025 par laquelle les services de la police aux frontières de l’aéroport d’Orly ont refusé son entrée sur le territoire français ;

2°) de statuer sur les dépens.

Elle soutient que :

— la condition d’urgence est remplie au regard de la fréquence des vols à destination de l’Arabie Saoudite, escale de son voyage, et alors qu’un vol est prévu le 13 mars 2025 à 7h05 ;

— la décision litigieuse est justifiée par l’absence de visa ou d’un permis de séjour valable alors qu’elle est en possession d’un passeport comorien et d’une carte de séjour temporaire française délivrée à Mayotte, où elle effectue ses études ;

— elle est venue rendre visite à une tante, de nationalité française, après le désastre occasionné par le cyclone Chido à Mayotte et qui a coûté la vie à sa mère ;

— elle justifie de garanties de représentation par la présentation d’une attestation d’hébergement par sa tante ainsi que de son vol de retour le 22 mars 2025 ;

— plongée dans un stress terrible, elle souhaite décompresser auprès de sa famille vivant en France.

Vu :

— la requête enregistrée le 12 mars 2025 sous le n° 2503484 ;

— les autres pièces du dossier.

Vu :

— le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

— le code de justice administrative.

La présidente du tribunal a désigné Mme Letort, première conseillère, pour statuer sur les demandes de référés, en application de l’article L. 511-2 du code de justice administrative.

Considérant ce qui suit :

1. D’une part, aux termes de l’article L. 521-1 du code de justice administrative : « Quand une décision administrative, même de rejet, fait l’objet d’une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d’une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l’exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l’urgence le justifie et qu’il est fait état d’un moyen propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision ». Selon l’article L. 522-3 de ce code : « Lorsque la demande ne présente pas un caractère d’urgence ou lorsqu’il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative, qu’elle est irrecevable ou qu’elle est mal fondée, le juge des référés peut la rejeter par une ordonnance motivée sans qu’il y ait lieu d’appliquer les deux premiers alinéas de l’article L. 522-1 ».

2. D’autre part, aux termes de l’article L. 332-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « L’étranger qui ne satisfait pas aux conditions d’admission prévues au titre I peut faire l’objet d’une décision de refus d’entrée, sans préjudice des dispositions particulières relatives au droit d’asile et à la protection internationale ou à la délivrance de visas de long séjour. » Selon l’article L. 311-1 de ce code : " Pour entrer en France, tout étranger doit être muni : / 1° Sauf s’il est exempté de cette obligation, des visas exigés par les conventions internationales et par l’article 6, paragraphe 1, points a et b, du règlement (UE) 2016/399 du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2016 concernant un code de l’Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) []. « . Enfin, l’article L. 441-8 du même code dispose que : » Sans préjudice des dispositions des articles L. 233-1 et L. 233-2, les titres de séjour délivrés par le représentant de l’État à Mayotte, à l’exception des titres délivrés en application des dispositions des articles L. 233-5, L. 421-11, L. 421-14, L. 421-22, L. 422-10, L. 422-11,

L. 422-12, L. 422-14, L. 424-9, L. 424-11 et L. 426-11 et des dispositions relatives à la carte de résident, n’autorisent le séjour que sur le territoire de Mayotte./ Les ressortissants de pays figurant sur la liste, annexée au règlement (CE) no 539/2001 du Conseil du 15 mars 2001 fixant la liste des pays tiers dont les ressortissants sont soumis à l’obligation de visa pour franchir les frontières extérieures des États membres, qui résident régulièrement à Mayotte sous couvert d’un titre de séjour n’autorisant que le séjour à Mayotte et qui souhaitent se rendre dans un autre département, une collectivité régie par l’article 73 de la Constitution ou à Saint-Pierre-et-Miquelon doivent obtenir une autorisation spéciale prenant la forme d’un visa apposé sur leur document de voyage () ".

3. Mme C A, ressortissante comorienne née le 3 février 2006 à Bangoi-Kouni (Comores), s’est présentée le 7 mars 2025 au point de passage frontalier de l’aéroport de Paris-Orly, et par une décision du même jour, les services de la police aux frontières lui ont refusé l’entrée sur le territoire français. Mme C A demande, sur le fondement de l’article L. 521-1 du code de justice administrative, la suspension de l’exécution de cette décision.

4. Toutefois, il résulte de l’instruction que si Mme C A dispose d’une carte de séjour temporaire mention « vie privée et familiale » délivrée le 7 mai 2024 par la préfecture de Mayotte, en revanche, la requérante n’allègue pas être titulaire de l’autorisation spéciale, prenant la forme d’un visa apposé sur le passeport, prévue par les dispositions précitées de l’article L. 441-8 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Dans un tel contexte, aucun des moyens soulevés par la requête n’est de nature, en l’état de l’instruction, à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision par laquelle les services de la police aux frontières de l’aéroport d’Orly ont refusé l’entrée de Mme C A sur le territoire français.

5. Il résulte de ce qui précède que les conclusions présentées par Mme C A sur le fondement des dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice administrative doivent être rejetées, ainsi, par voie de conséquence, que celles présentées au titre des dépens.

O R D O N N E :

Article 1er : La requête présentée par Mme C A est rejetée.

Article 2 : La présente ordonnance sera notifiée à Mme B C A.

La juge des référés,

Signé : C. LETORT

La République mande et ordonne au ministre d’Etat, ministre de l’intérieur en ce qui le concerne et à tous commissaires de justice à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées de pourvoir à l’exécution de la présente ordonnance.

Pour expédition conforme,

La greffière,

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