Amendement I-CF389, 30 septembre 2021, 1re lecture, Assemblée Nationale, Commission, Projet de loi de finances pour 2022Rejeté

Après l'Article 8

Dispositif

I. – Il est établi une taxe sur l'incorporation de matières recyclées dans les emballages plastiques. Cette taxe s'applique sur le prix de vente des produits, en dessous de 25 % d'incorporation de plastique recyclé dans l'emballage et est dégressive en fonction du pourcentage d'incorporation de matière plastique recyclée dans les emballages.
Son taux est ainsi fixé :
% de matière recyclée

Taux de la taxe en %


≤ 5

50


6

45


7

40


8

35


9

30


10

25


11

24


12

23


13

22


14

21


15

20


16

19


17

18


18

17


19

16


20

15


21

14


22

13


23

12


24

11


25

10




III. – La taxe est constatée et recouvrée comme la taxe sur la valeur ajoutée.
IV. – Le I. est applicable à compter du 1 er janvier 2022.

Objet

S'inscrivant dans la suite logique du système de bonus-malus voulut par le Gouvernement afin d'inciter les fabricants de plastique à intégrer plus de matière recyclée dans les emballages plastiques, cet amendement vise à mettre en place une taxe s'imputant sur le prix des produits ayant un emballage plastique ayant un faible taux d'incorporation de plastique recyclé. C'est donc bien un malus qui pèsera à partir de 2022 sur les mauvais élèves qui seront en dessous d'un seuil de 25 % de matière plastique recyclée dans les emballages.
Actuellement le plastique recyclé coûte plus cher que le plastique vierge. Et comme le disait le président de la Fédération des entreprises du recyclage, Jean-Philippe Carpentier : « Moins la matière première a de valeur, plus elle va être recyclée loin, où la main-d'œuvre est moins chère. ». L'on pourrait rajouter : Moins la matière première a de valeur, moins elle va être recyclée.
Malgré notre industrie de recyclage développée et très active selon les dires de chacun.
Le taux de recyclage des emballages plastique en France était de 26,2 % en 2016 contre 40,8 % en moyenne dans l'Union européenne (rapport de l'organisation Plastics Europe).
La France se classe 29 ème (avant dernière) sur les 30 pays incluant ceux de l'Union européenne, la Norvège et la Suisse, restant ainsi très loin de l'Allemagne (50,1 %) et de la République tchèque (51,2 %).
Sachant par ailleurs, qu'une idée pour compenser le Brexit pour le budget européen semble circuler dans les couloirs de Bruxelles, elle consisterait à taxer lourdement les États pour leurs déchets plastiques non recyclés. En l'état, pour la France, l'addition serait d'environ 1,3 milliard d'euros dès 2021, nous serions le premier contributeur d'Europe devant l'Allemagne. C'est pourquoi cet amendement a pour objectif d'éviter ce coût financier à la France en prenant les devants.
Détails de l'amendement :
- Cette taxe a un taux de 50 %, basé sur le prix de vente du produit emballé, lorsque l'emballage plastique contient 5 % ou moins de matière recyclée, et elle est dégressive en fonction du pourcentage d'incorporation de matière plastique recyclée dans ce même emballage.
- Plus le pourcentage d'incorporation de matière plastique recyclée dans l'emballage est faible, plus le taux de la taxe est élevé.

Citation dans les rapports et les débats

Amendements identiques I-CF193 de Mme Lise Magnier, I-CF573 de M. Michel Castellani et I- CF1014 de M. Bruno Millienne. Mme Lise Magnier. En 2020, nous avions adopté un amendement à l'article 15 du projet de loi de finances pour 2021 précisant que « ne sont pas considérés comme des biocarburants les produits à base d'huile de soja et d'huile de palme, incluant les PFAD ». Or cette disposition législative n'a été ni codifiée dans le code des douanes ni appliquée par l'exécutif, lequel a estimé que le plafonnement de l'utilisation d'huile de soja dans les biocarburants, prévu au même … Lire la suite…
Suivant l'avis du rapporteur général, la commission rejette l'amendement I-CF1013 de M. Bruno Millienne. Amendement I-CF477 de Mme Sabine Rubin. Mme Sabine Rubin. Le présent amendement vise à inclure l'azote de synthèse dans l'assiette de la redevance pour pollutions diffuses dont doivent s'acquitter les agriculteurs. En Autriche, une redevance sur le recours aux engrais azotés de synthèse a été instaurée en complément d'une politique de soutien au développement de l'agriculture biologique. Cela a donné des résultats significatifs en matière de réduction des engrais chimiques. En dépit de … Lire la suite…
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