Proposition de loi ordinaire faciliter le changement de nom des enfants

En discussion
Dépôt, 11 octobre 2021

Sur le projet de loi

Dépôt du projet de loi : 11 octobre 2021
Nombre d'étape : 1 étape
Articles au dépôt : 3 articles

Document parlementaire1


Mesdames, Messieurs, « Le divorce fait disparaître le mariage, non l'ancien conjoint » ([1]) : le lien entre ex-époux n'est jamais complètement effacé malgré leur indépendance retrouvée, « ainsi que le montre encore aujourd'hui le régime du nom » ([2]). Si l'article 264 du code civil dispose clairement qu'« À la suite du divorce, chacun des époux perd l'usage du nom de son conjoint », le nom de l'ex-conjoint – dans les faits, souvent le nom patronymique – continue d'assurer la survie symbolique du mariage. Cette survivance symbolique de la cellule familiale à travers le nom s'explique par … 

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Texte du document

L'article 264 du code civil est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« En cas de désaccord entre les parents tel que prévu au premier alinéa de l'article 311-21, l'un des époux peut obtenir, avec l'accord de l'autre époux ou avec l'autorisation du juge, que l'ordre alphabétique selon lequel leurs deux noms sont accolés soit interverti par mention à l'état civil. »

L'article 286 du code civil est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« En l'absence de la déclaration conjointe prévue au premier alinéa de l'article 311-21, l'époux dont le nom n'a pas été transmis à l'enfant peut obtenir, après que le divorce a été prononcé, que son nom soit accolé à celui de l'autre époux par mention à l'état civil. »

Le premier alinéa de l'article 311-21 du code civil est complété par une phrase ainsi rédigée :
« En l'absence de la déclaration conjointe prévue au présent alinéa, le parent dont le nom n'a pas été transmis à l'enfant peut obtenir, dans un délai de six mois après la déclaration de naissance, que son nom soit accolé à celui de l'autre parent par rectification à l'état civil conformément à l'article 1046 du code de procédure civile ».
([1]) Philippe Malaurie, Hugues Fulchiron, Droit de la famille, LGDJ, 7ème éd., Paris, p. 386.
([2]) Ibid.
([3]) Dans ce sens, cf. Pierre Legendre, Leçons IV, suite 2. Filiation. Fondement généalogique de la psychanalyse, Fayard, Paris, 1990, p. 16.
([4]) L'expression s'entend de toutes les filiations biologiques établies par reconnaissance ou déclaration, ainsi que celles établies par possession d'état.
([5]) Rapport AN n°628, tome 1, 1re lecture, sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe (commission des lois), rapp. Erwann Binet, p. 303.
([6]) Rapport Sénat n°437, tome 1, 1re lecture, sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe (commission des Lois), rapp. Jean-Pierre Michel, p. 81.
([7]) Frédérique Le Doujet-Thomas, « Nom de famille et nom d'usage : le système onomastique a-t-il un genre ? », in Stéphanie Hennette-Vauchez, Marc Pichard et Diane Roman (dir.), La Loi et le Genre, Etudes critiques de droit français, CNRS, Paris, 2016.
([8]) Dans ce sens, cf. Pierre Legendre, L'inestimable objet de la transmission, étude sur le principe généalogique en Occident, Fayard, Paris, 1985, p. 10.