Article Annexe de l'Arrêté du 22 juillet 2010 fixant les exigences et recommandations en matière de certification de conformité de la viande de porc

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Version26/08/2010
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Version27/12/2012

Entrée en vigueur le 27 décembre 2012

Modifié par : Arrêté du 19 décembre 2012 - art. 1

EXIGENCES ET RECOMMANDATIONS APPLICABLES
À LA CERTIFICATION DE CONFORMITÉ DE LA VIANDE DE PORC
(Art. R. 641-59 du code rural et de la pêche maritime)

Les exigences et recommandations sont les règles de production, de transformation et de conditionnement d'un produit ou d'une famille de produits qui s'imposent à l'opérateur souhaitant obtenir une certification de conformité.
Elles sont constituées de spécifications propres à la demande de certification et au produit concerné, et peuvent intégrer les chartes professionnelles d'application volontaire.
Les recommandations fixent les règles à respecter pour communiquer sur la certification de conformité.
La certification garantit que le produit certifié se différencie du produit courant.
Le produit courant doit répondre :
― aux réglementations nationale et communautaire ;
― aux normes d'application obligatoire et aux références professionnelles à portée obligatoire (accord interprofessionnel étendu...).
Chaque cahier des charges décrit ses propres caractéristiques et les moyens de maîtrise associés en fonction :
― de l'ensemble des éléments retenus dans le cahier des charges ;
― des éléments décrits dans les présentes exigences et recommandations ;
― des caractéristiques certifiées mises en avant et justifiant la demande de certification.
Les exigences minimales de contrôle constituent le cadre des principaux points à contrôler et les méthodes d'évaluation.

Préambule

Le consommateur recherche :
― une viande saine, sans résidu chimique et de bonne qualité hygiénique ;
― une absence de perte d'eau (exsudat) pour les produits conditionnés en barquette ;
― une limitation de la perte en eau lors de la cuisson ;
― une viande d'apparence maigre, tendre et savoureuse ;
― une viande de couleur homogène et ferme ;
― des garanties sur l'alimentation des animaux.
A ces critères sécuritaires et organoleptiques s'ajoutent de plus en plus des exigences de type éthique, comme le respect de l'animal et la protection de l'environnement.
Le transformateur recherche une viande :
― saine ;
― de couleur et de caractéristiques physiques (poids, forme, épaisseur de gras...) homogènes et répondant à son propre cahier des charges ;
― présentant un bon rendement de transformation.
Il s'agit donc d'assurer la maîtrise de l'ensemble de ces critères, étant entendu que deux limites devront être prises en considération : d'une part, le nécessaire compromis entre les exigences du consommateur de viande fraîche et celles du transformateur, toute carcasse de porc ayant nécessairement plusieurs destinations, d'autre part, la connaissance incomplète des facteurs et moyens de maîtrise qui influencent la qualité organoleptique de la viande, en particulier en ce qui concerne les conditions d'élevage.

Exigences
1re exigence : schéma de vie

En raison de la nature du produit, dont la qualité finale dépend d'une succession d'opérations réalisées et maîtrisées par des opérateurs différents, le cahier des charges porte sur un schéma de vie allant de la naissance des animaux à la remise des produits aux consommateurs (ou à l'utilisateur en cas de matières premières intermédiaires).
Exemple de schéma de vie :

Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 196 du 25/08/2010 texte numéro 27

2e exigence : comparaison entre produit courant
et produit certifié

Dans tout cahier des charges, un tableau comparatif entre le produit certifié et le produit courant de même nature est présenté. Il indique précisément, pour chaque étape du schéma de vie différant des pratiques agricoles courantes et ayant une incidence sur la qualité du produit, les éléments qui permettent de différencier le produit certifié des autres produits.
Spécifiquement sur les recommandations, chaque cahier des charges développe la comparaison entre les valeurs cibles du produit certifié et les valeurs cibles du produit courant.

3e exigence : traçabilité

Aliment :
Les factures d'aliments industriels (ou les bons de livraison) doivent comporter des références univoques permettant de retrouver, chez le fabricant, la formule correspondante.
En élevage :
Les éleveurs enregistrent les flux d'animaux par case, par bande ou par salles.
Les éleveurs post-sevreurs et/ou post-sevreurs engraisseurs s'approvisionnent en porcelets auprès d'élevages identifiés qui respectent les exigences et recommandations correspondant au naissage.
La qualification des élevages naisseurs est du ressort du détenteur du cahier des charges (fournisseur au sens de la norme EN 45011). La liste des élevages naisseurs qualifiés est mise à disposition des organismes certificateurs.
L'identification (tatouage FR + numéro d'élevage) doit être réalisée au moins trois semaines avant le départ à l'abattoir.
A l'abattoir/découpe :
L'heure du déchargement des animaux à l'abattoir est enregistrée ainsi que les incidents survenus en cours de transport et de déchargement.
Lors des opérations d'abattage, les demi-carcasses sont identifiées à l'aide d'un numéro unique par abattoir et par an. La norme NF V 46-011 structure le numéro d'abattage de la manière suivante :
1re partie : 3 chiffres correspondant au numéro jour dans l'année.
2e partie : 1 à 5 chiffres selon l'activité maximale journalière de l'abattoir et correspondant à un numéro d'ordre d'abattage dans la journée.
Les lots CCP (carcasses, pièces de découpe, abats, UVC) seront constitués et stockés séparément des autres (rails différents, localisation spécifique dans une chambre froide). Un identifiant spécifique du lot est apposé sur le contenant ou sur le produit.
Un identifiant spécifique de la certification de conformité de produit sera apposé pour tous les produits commercialisés CCP (carcasses, pièces de découpe issues de la découpe primaire, pièces de découpe, abats et UVC).

4e exigence : alimentation

Dispositions transversales :
La liste des ingrédients pouvant composer la ration, à partir du 1er âge, tient compte des catégories de matières premières suivantes comportant des restrictions selon le stade de vie de l'animal :


POST-SEVRAGE
ENGRAISSEMENT
1er âge
2e âge
Croissance
Finition

Protéines hydrolysées de plumes

Interdiction

Interdiction

Interdiction

Interdiction

Protéines hydrolysées de cuirs et peaux de ruminants

Interdiction

Interdiction

Interdiction

Interdiction

Farines de poissons

Autorisation

Autorisation

Autorisation

Interdiction

Soluble de poissons concentrés

Autorisation

Autorisation

Autorisation

Interdiction

Huiles de poisson
(en l'état, raffinée ou hydrogénée)

Autorisation

Autorisation

Autorisation

Interdiction

L'aliment distribué en engraissement doit contenir moins de 1,7 % d'acide linoléique, mesuré selon la norme NF ISO 7847 par rapport à la matière sèche (soit 1,5 % par rapport à la matière brute pour un aliment à 86 % de matière sèche). La tolérance est de 0,06 % (soit un maximum de 1,76 %) pour tenir compte de la précision analytique.
Dispositions relatives aux fabricants d'aliments :
Les fabricants d'aliments industriels s'engagent à se référer au guide de bonnes pratiques de la fabrication d'aliments composés pour animaux.
Les éleveurs qui fabriquent à la ferme (FAF) doivent se référer et respecter le guide de bonnes pratiques d'hygiène en élevage de porcs ― partie fabrication à la ferme.
Les fabricants d'aliments et les éleveurs vérifient que les matières premières qu'ils achètent soient correctement étiquetées matières premières pour les aliments des animaux .
L'élevage doit être doté d'une boîte de réception des documents sur le lieu de la livraison de l'aliment.

5e exigence : génétique des animaux

Les porcs concernés par une démarche de certification sont issus d'ascendants (parents) provenant d'organismes de sélection porcine (OSP) agréés et de centres d'insémination artificielle (CIA) agréés. Dans tous les cas (y compris pour les autorenouvellements), il conviendra de démontrer que le taux de porcs charcutiers sensibles à l'halothane (homozygote nn) est inférieur à 3 % et que les animaux sont indemnes de l'allèle RN- (fréquence nulle).

6e exigence : spécifications sanitaires en élevage

L'éleveur s'engage à respecter les plans de prophylaxie réglementaires ou professionnels en vigueur dans son département ou dans sa région. En cas de présence d'un site de production dans une zone de protection et de surveillance pour une maladie légalement réputée contagieuse (MLRC) de l'espèce porcine (tous les cheptels infectés sont mis sous arrêté préfectoral portant déclaration d'infection), le site perd temporairement son référencement CCP. Au moment de la levée de cette zone de protection et de surveillance, le site retrouve automatiquement son référencement sans démarche particulière.
Une procédure garantissant la rupture du microbisme ambiant est mise en œuvre après le départ des animaux.
Pour les élevages sur litière, le nettoyage et la désinfection sont réalisés après chaque enlèvement complet de la litière et en tout état de cause au moins une fois par an.
Une analyse bactériologique d'eau réalisée annuellement est demandée dans le cas de forages pour assurer une maîtrise bactériologique. Une analyse bactériologique de l'eau sera obligatoirement assurée tous les deux ans dans tous les sites d'élevage.
La mise en place d'un plan de lutte contre les rongeurs et les insectes doit faire l'objet d'une description précise des mesures prises dans les sites d'élevage. Cette procédure doit être documentée au niveau de l'élevage.
L'éleveur s'engage à respecter le cahier des charges interprofessionnel concernant la gestion des incidents d'élevage sur les aiguilles cassées. Tous les porcs ayant connu l'incident aiguilles cassées doivent être identifiés par deux boucles rondes et rouges et par une contre-frappe XXXXX ou XXXXXX aux deux épaules.
Les porcs ayant fait l'objet d'un traitement individuel au cours de la phase d'engraissement doivent être repérés au sein de l'élevage, de sorte que l'éleveur puisse s'assurer, au moment du départ des animaux vers l'abattoir, du respect du délai d'attente.
Le stockage des médicaments vétérinaires est réalisé conformément aux indications du fabricant. Ainsi, ces produits sont regroupés soit dans un réfrigérateur en état de marche, soit dans une armoire à pharmacie, soit dans un local aménagé maintenu en bon état de propreté et fermé à clé.
Les déchets de type hospitalier (aiguilles, lames de scalpel, flacons vides et autres produits vétérinaires périmés) sont stockés dans des récipients appropriés.
Les élevages disposent d'un lieu spécifiquement aménagé pour déposer les cadavres d'animaux dans l'attente de leur enlèvement. La présence d'une boîte de réception des documents pour la bonne gestion du bordereau entre l'éleveur et l'entreprise d'équarrissage est obligatoire.

7e exigence : transport des animaux
et bien-être animal

Préparation des porcs :
L'élevage est équipé d'un dispositif d'embarquement comprenant une aire d'attente et un quai d'embarquement.
Une aire d'attente est un espace qui doit être séparé des salles d'engraissement et équipé d'un dispositif d'arrosage fixe. Ce dispositif permet d'arroser les porcs lorsque la température est supérieure à + 10 °C. Cette aire d'attente permet au chauffeur de n'avoir accès qu'au lieu de stockage des animaux prêts à partir. Cette aire doit permettre de stocker l'ensemble des animaux du lot prêts à partir. Un point d'eau avec tuyau est situé à proximité du quai d'embarquement ou de l'aire d'attente (arrosage des porcs en phase de chargement).
Seuls les engraisseurs travaillant en bande unique ne sont pas obligés d'avoir une aire d'attente. Pour être considéré en conduite en bande unique , le site d'élevage devra répondre aux critères suivants :
― tenue d'une fiche traçabilité (mouvements d'animaux) par bâtiment ;
― séparation physique des bâtiments entre eux : fondations et entrées distinctes par bâtiment ;
― existence d'un quai d'embarquement par bâtiment ;
― présence d'un seul stade physiologique par bâtiment.
L'usage des médicaments tranquillisants est interdit dans les 48 heures précédant l'embarquement des animaux et pendant le transport.
Embarquement :
Une sensibilisation des chauffeurs aux démarches qualité ainsi qu'aux manipulations des animaux doit être réalisée tous les deux ans.
Une information sur la charge maximale que le camion de ramassage peut contenir (nombre de porcs maximum à charger dans le camion dans le but de respecter la densité réglementaire de 235 kg/m²) doit être disponible pour l'éleveur au moment du chargement.
Transport :
Le transport des animaux ne devra pas excéder 8 heures ou devra être organisé dans un rayon de ramassage de 200 kilomètres maximum autour de l'abattoir pour que les porcs soient certifiables.
Déchargement en abattoir :
Un dispositif adapté doit permettre de décharger facilement les animaux en limitant les risques de stress et de blessures. Les porcs sont douchés durant 10 à 30 minutes une première fois à leur arrivée à l'abattoir (par brumisation) et une seconde fois avant l'anesthésie. Lorsque la température ambiante est inférieure à environ + 10 °C, la brumisation à l'arrivée peut être supprimée.
Les porcs doivent disposer durant leur attente d'une surface minimale de 0,5 m²/porc.
La formation des porchers au bien-être animal et à la gestion des animaux vivants avant l'abattage est obligatoire.
L'heure du déchargement des animaux à l'abattoir est enregistrée ainsi que les incidents survenus en cours de transport et du déchargement.
Attente avant l'abattage :
La durée d'attente minimale d'un lot de porcs avant abattage doit être de 2 heures. Ce délai s'entend entre la fin du déchargement du lot et l'anesthésie des premiers animaux du lot (calcul effectué hors abattages d'urgence).
Chaque abattoir décrit les conditions d'amenée des porcs afin que les délais entre l'amenée des porcs et l'anesthésie soient aussi courts que possible. En fonction des systèmes, les durées sont différentes.
La bonne gestion du délai entre l'anesthésie et la saignée doit être argumentée par des observations faites sur les porcs lors de la saignée.
Les animaux dont l'inspection ante mortem a nécessité l'exclusion dans des cases spécifiques sont déclassés de la démarche de certification de conformité produit.

8e exigence : spécifications sanitaires et qualité bactériologique
en outil d'abattage et découpe de porc

L'hygiène des outils d'abattage et/ou de découpe et la qualité bactériologique sont maintenues dans le cadre d'un suivi sanitaire et évaluées sur les critères microbiologiques ainsi que selon le protocole de prélèvement et d'échantillonnage définis dans le guide de bonnes pratiques d'hygiène et d'application des principes HACCP pour l'abattage et la découpe de porc. Ceux-ci sont repris en annexe 1 du présent arrêté.

9e exigence : points de maîtrise de la qualité des carcasses

Mise à jeun :
L'objectif de la mise à jeun est d'obtenir des estomacs de poids inférieur à 1,4 kg avec de l'aliment solide à l'abattage. Des dispositions doivent donc être mises en place pour garantir la maîtrise de ce point. A titre indicatif, la durée totale de mise à jeun (dernier repas ― abattage) optimale recherchée est de 24 heures + ou ― 2 heures.
Les animaux en vue du chargement à l'élevage bénéficient d'une dispense d'aliment de minimum 12 heures (dernier accès à l'aliment ― départ élevage). Le délai entre le départ des animaux de l'élevage et l'abattage est au maximum de 18 heures.
Dans le cas spécifique d'animaux ayant eu leur dernier repas et étant chargés le même jour (J0) (dernier repas le matin, chargement en milieu d'après-midi dernier délai) pour un abattage à J + 1, une dérogation sur la durée de 12 heures peut être accordée. Pour ces lots, une démarche de contrôle sur la bonne mise à jeun des estomacs est effectuée en abattoir.
Tri des porcs :
Les porcs charcutiers destinés à l'abattage sont de type femelle ou mâle correctement castré.
Sont exclus de la valorisation comme porcs charcutiers certifiables les animaux de type suivant : cryptorchides, monorchides, hermaphrodites, verrats, verrassons, truies.
Refroidissement des carcasses :
L'abattoir doit être équipé d'un procédé de réfrigération permettant, pour une carcasse d'un poids moyen de 90 kg, d'obtenir une température à cœur du jambon inférieure ou égale à + 20 °C dans un délai de 6 heures.
Le procédé de réfrigération doit permettre d'atteindre une température ne dépassant pas + 7 °C, à cœur du jambon, dans un délai de 24 heures après l'entrée en ressuage.
Tri des carcasses :
Pour être certifiable, chaque carcasse :
― doit porter l'indicatif de marquage lisible du site d'élevage de provenance ;
― ne doit pas avoir fait l'objet d'une saisie sur pièce(s) majeure(s) (jambon, épaule, longe et poitrine).
Dans le cas d'une commercialisation auprès des réseaux détaillants (artisans boucher-charcutier, détaillants), le tri sur les carcasses se fait sur les défauts d'aspects suivants :
― défaut d'épilation ;
― défaut de couenne (déchirure, griffure...) ;
― hématomes.
Les lots ne doivent pas contenir plus de 5 % de carcasses présentant un ou plusieurs de ces défauts d'aspects.

10e exigence : points de maîtrise de la qualité des pièces

Tri des pièces de découpe principales :
Le tri des pièces de découpe commercialisées avec couenne se fait sur les défauts d'aspects suivants :
― défaut d'épilation ;
― défaut de couenne (déchirure, griffure...) ;
― hématomes ;
― les pièces comportant des gras ayant un aspect mou et huileux.
Le tri se fait également sur les critères supplémentaires du cahier des charges client.
Pour les pièces commercialisées minimum 2D (désossées et découennées), l'objectif est l'absence de défauts d'aspects. On entend par défauts d'aspects :
― les jambons présentant du bicolorisme (échelle japonaise ou équivalent) ;
― la couleur correspondant pour la longe aux niveaux 1 ou 2 de l'échelle japonaise de couleurs ou équivalent et pour l'échine au niveau 6 ;
― les pièces comportant des gras ayant un aspect mou et huileux ;
― les pièces présentant des hématomes ou points de sang.
Le pH des jambons, qui est un indicateur important de la qualité technologique des viandes porcines, constitue un point dont la maîtrise est obligatoirement assurée.
Pour le jambon, la valeur cible est déterminée de la façon suivante : pH ultime dans le demi-membraneux à 5 cm au-dessus du quasi et entre 2 et 3 cm de profondeur, compris dans l'intervalle 5,50 pH 6,20. Les moyens de maîtrise du pH doivent faire l'objet d'une description documentée au niveau de l'abattoir ou de l'atelier de découpe et reprennent notamment des mesures de pH par sondage si celles-ci ne sont pas systématiques.
Produits dérivés de la découpe (autres que ceux visés au paragraphe précédent) :
La température maximale à cœur est inférieure ou égale à + 5 °C à l'expédition.
Tri des abats :
Les abats sont issus de carcasses certifiables.
Chaque cahier des charges comporte la liste des abats certifiés ainsi que leur définition.
Les foies, rognons et cœurs doivent être anatomiquement entiers, de couleur homogène par pièce et exempts de tache.
Spécifications propres aux UVC :
Les modalités de validation des dates limites de consommations (DLC) sont définies par le guide de bonnes pratiques d'hygiène et d'application des principes HACCP pour l'abattage et la découpe de porc.
L'absence de défauts d'aspects est recherchée (selon fiche technique définie dans chaque entreprise).

11e exigence : poids des porcs à l'abattage

Le poids chaud de chaque carcasse certifiée présentée avec la langue est supérieur ou égal à 72 kg ; soit un poids chaud supérieur ou égal à 71,64 kg si la carcasse est présentée sans la langue.

12e exigence : relative à l'élaboration des préparations de viande, produit à base de viande
(produits saumurés-fumés-salés-étuvés et produits de saucisserie)

Tri des matières premières :
Pour l'ensemble de ces préparations de viande, produits à base de viande, produits saumurés-fumés-salés-étuvés et produits de saucisserie : respect des critères du code des usages de la charcuterie, de la salaison et des conserves de viande pour les produits dits de qualité supérieure .
Les produits à base de viande et les préparations de viandes sont issus de pièces sélectionnées et triées :
― les produits à base de viande sont fabriqués exclusivement à partir de pièces de découpe certifiées ;
― les préparations de viande sont fabriquées exclusivement à partir de pièces de découpe certifiées ;
― le délai maximal est de 6 jours entre l'abattage et la mise en œuvre des viandes réfrigérées pour les produits à base de viande et les préparations de viandes ;
― le délai maximal de mise en œuvre des viandes congelées pour les produits à base de viande est de 12 mois ;
― les matières premières sont préparées et découpées conformément aux spécifications définies.
Les ateliers sont en possession de leur agrément sanitaire CEE dans le cadre du plan de maîtrise sanitaire.
Process de fabrication :
Le process de fabrication de la saumure, les opérations de salage et les règles d'utilisation des matières premières (réfrigérées et congelées) sont spécifiquement maîtrisées et contrôlées :
― la composition des saumures est définie par des fiches techniques internes aux entreprises ;
― la DLUO des ingrédients est supérieure à la DLC des produits finis ;
― les règles de salage et d'utilisation des matières premières (réfrigérées et congelées) font l'objet d'instructions techniques définies par l'étude HACCP du process.
Le process de fabrication pour les préparations de viandes est spécifiquement contrôlé et maîtrisé :
― la DLUO des ingrédients est supérieure à la DLC des produits finis ;
― les règles de fabrication font l'objet d'instructions techniques définies par l'étude HACCP du process ;
― seules les matières premières réfrigérées sont utilisées pour la fabrication des préparations de viande.
Ingrédients :
Les ingrédients de la saumure et des préparations de viandes n'ont pas subi de traitement ionisant.
La qualité des ingrédients pour les produits à base de viande et les préparations de viandes est définie et suivie :
― référencement des fournisseurs par un audit documentaire ;
― suivi des fournisseurs par des contrôles à réception selon la procédure interne à chaque structure ;
― fiche technique des ingrédients ;
― résultats des autocontrôles du fabricant à disposition.

13e exigence : relative aux conditions
de congélation et de surgélation

Les produits à congeler sont soumis à de basses températures pendant une durée optimale qui est fonction de la masse du produit et/ou de son conditionnement. Cette durée optimale ne doit pas excéder 48 heures. En fin de congélation, la température des produits congelés doit être au minimum de ― 12 °C.
Les produits à surgeler sont soumis à de basses températures pendant une durée optimale qui est fonction de la masse du produit et/ou son conditionnement. En sortie de surgélateur, la température des produits surgelés doit être au minimum de ― 18 °C en tous ces points du produit.
Le stockage des produits congelés et surgelés est effectué respectivement à une température de ― 12 °C et de ― 18 °C.
Les viandes décongelées ne peuvent pas être destinées en l'état aux consommateurs.
Les délais maximum entre la dernière opération de découpe (découpe primaire ou secondaire) et de congélation-surgélation sont de 3 jours pour les produits de découpe (sauf les week-ends et jours fériés : 5 jours).
Concernant les abats, le délai maximum entre l'abattage et les opérations de congélation-surgélation est de 2 jours (sauf les week-ends et jours fériés : 4 jours).
Que l'opération de congélation-surgélation se fasse par l'opérateur ou que l'opérateur mandate un entrepôt de congélation/surgélation pour son compte, ce dernier doit avoir l'agrément CEE et doit respecter une procédure générale de référencement de l'entrepôt. Celle-ci doit respecter :
― l'agrément CEE des entrepôts pour l'activité qu'ils exercent ;
― le maintien de l'identification et la traçabilité des produits tout au long de process de congélation-surgélation ― stockage ― y compris lors du conditionnement-emballage ;
― les process de congélation et de surgélation permettant d'obtenir les températures requises ;
― la conformité réglementaire de l'étiquetage.

14e exigence : expédition des produits finis

Le transporteur doit être référencé. La chaîne du froid dans les camions frigorifiques doit faire l'objet d'un suivi au cours du transport, selon plan de contrôle interne de l'expéditeur.

Recommandations


1re recommandation : caractéristique certifiée relative
au respect des bonnes pratiques d'élevage

Le respect d'un ensemble de bonnes pratiques professionnelles peut améliorer la qualité moyenne d'un produit et réduire son hétérogénéité, même si chacune des pratiques de cet ensemble, prise séparément, ne peut être considérée comme significative.
Dans ce cas, c'est cet ensemble de bonnes pratiques, assorti des moyens de maîtrise et de contrôle correspondants, qui permet d'obtenir un produit significativement différent du produit courant. A ce titre, ces bonnes pratiques sont certifiables.
Dans le cas de la viande de porc, les bonnes pratiques d'élevage, pour être certifiables, doivent être au minimum équivalentes aux bonnes pratiques issues du Guide des bonnes pratiques d'hygiène en élevage de porcs et étant reconnues comme strictement supérieures aux exigences déjà explicitement demandées par la réglementation existante.
Ces bonnes pratiques sont reprises en annexe 2 du présent arrêté et portent en particulier sur :
Protection sanitaire :
― le logement et la gestion des bandes ;
― la gestion de la semence et de l'insémination ;
― les soins aux truies et aux porcelets en maternité ;
― la gestion du médicament ;
― la gestion de la réception et de l'embarquement des porcs ;
― la gestion des cadavres, l'équarrissage.
Alimentation :
― la distribution d'une eau de qualité adéquate ;
― le stockage et la distribution des aliments ;
― l'hygiène des intervenants dans l'élevage et du petit matériel ;
― le nettoyage et la désinfection des bâtiments et des équipements d'élevage.
Lorsque le cahier des charges prévoit une communication du type respect des bonnes pratiques d'élevage , le cahier des charges décrit les bonnes pratiques d'élevage aux étapes correspondantes du schéma de vie et définit, pour les exigences relatives aux bonnes pratiques d'élevage, des valeurs cibles associées à des moyens de maîtrise.

2e recommandation : caractéristique certifiée relative
à l'alimentation des animaux

Principes généraux.
Il est recommandé de ne pas utiliser pour l'espèce porcine, dont le régime alimentaire est naturellement omnivore, une caractéristique sur l'alimentation des animaux exclusivement (ou 100 %) végétale, minérale et vitaminique.
En outre, le respect d'une telle caractéristique est, aux dires des nutritionnistes, difficile à mettre en œuvre sans créer à certaines étapes critiques du développement de l'animal (ex : sevrage) des carences nutritionnelles difficiles à compenser.
En cas d'utilisation d'une caractéristique communicante portant sur la mise en valeur de certaines matières premières de l'alimentation des porcs, le cahier des charges spécifie les taux d'incorporation minimum requis pour les matières premières citées dans la caractéristique. Le pourcentage d'ingrédient indiqué dans la caractéristique communiquée correspond au pourcentage moyen réellement distribué à partir du sevrage.
A. ― Communication sur les matières premières et leur taux d'incorporation minimal.
Communication sur une seule matière première particulière :
Le taux d'incorporation est supérieur à 50 % du total de la formule alimentaire lorsqu'il s'agit d'une céréale spécifique (ex : orge) ou à 60 % lorsqu'il s'agit d'une famille (ex : céréales et issues). Dans tous les cas, elle correspond au pourcentage moyen réellement distribué à partir du sevrage. Par ailleurs, la communication sur 60 % (ou plus) de céréales et d'issues de céréales impose que le taux d'issues soit inférieur au taux de céréales.
Dans le cas d'une matière première particulière (ex : pois, produits laitiers...), le taux d'incorporation est significatif et supérieur à la formulation courante. Le cahier des charges le justifie.
Communication sur un ensemble de matières premières du type Alimenté avec x % de céréales et issues, protéagineux (1), tubercules :
x est supérieur à 65 % en poids d'incorporation s'il s'agit de deux constituants, 70 % s'il s'agit de trois constituants, 80 % s'il s'agit de quatre constituants. Dans l'exemple cité, céréales et issues représentent le premier constituant, protéagineux le deuxième, tubercules le troisième.
Les céréales et les issues de céréales constituent une même famille. En revanche, les oléagineux (graines) et les dérivés d'oléagineux (tourteaux) sont deux constituants distincts car ils ne répondent pas aux mêmes objectifs nutritionnels. D'une façon générale, il convient de raisonner de la même façon lorsqu'un sous-produit ou un dérivé de matière première est utilisé en tant qu'aliment spécifique et non pas en tant que complément de la matière première dont il est issu.
Le taux d'incorporation correspond au pourcentage moyen réellement distribué à partir du sevrage. Chaque cahier des charges définit le taux minimum d'incorporation des constituants faisant l'objet d'une communication. Pour les céréales et issues, le taux d'incorporation de céréales ne peut être inférieur à 30 %.
Exemple : allégation du type alimenté avec 65 % de céréales et issues, et protéagineux . Justification du pourcentage indiqué :

INGRÉDIENTS

% CONSOMMÉ

QUANTITÉ
CONSOMMÉE
(en kg/animal)

% INDIQUÉ
dans l'allégation

Sevrage
(1er âge 2e âge)

Céréales & issues dont céréales

60 %
35 %

14,40
8,40

Pourcentage moyen réellement distribué de céréales et issues :

(14,4 + 168) x 100

(24 + 240)

= 69 %

Protéagineux (pois)

10%

2,40

Autres

30 %

7,20

Total

100 %

24

Engraissement
(croissance
et finition)

Céréales & issues

70 %

168

Protéagineux (pois)

10 %

24

Autres

20 %

48

Total

100%

240

Nota. ― Pour les productions spécifiques utilisant du petit lait dans la ration, il est possible de déroger au seuil minimum d'incorporation de 65 % lorsqu'il y a communication sur deux constituants (dont le petit lait).
Quel que soit le type de communication choisie concernant l'alimentation, le cahier des charges montre en quoi le taux d'incorporation de chaque ingrédient mentionné dans l'allégation est significatif.
(1) Protéagineux : ce terme (traduit en anglais par pulses) s'applique aux légumineuses riches en protéines et en amidon (légumineuses non oléagineuses) et, en France, spécialement les graines de pois, féverole, lupin et autres légumes secs plus rarement utilisés en alimentation animale. Il convient de les citer précisément dans le cahier des charges en précisant la quantité consommée pour chacun d'entre eux.

B. ― Communication uniquement sur les matières premières composant la ration.
Lorsque la caractéristique communicante certifiée porte sur une seule céréale spécifique (ex. : orge) ou sur une famille de céréales (ex. : céréales et issues) sans mentionner le taux d'incorporation dans la ration, celle-ci est du type aliment constitué majoritairement de... . Dans ces cas, le taux d'incorporation est supérieur à 51 % du total de la formule alimentaire lorsqu'il s'agit d'une seule céréale spécifique, et supérieur à 60 % du total de la formule alimentaire lorsqu'il s'agit d'une famille de céréales.
Lorsque la caractéristique communicante certifiée porte sur deux (ex. : céréales et issues, protéagineux), trois ou quatre constituants sans mentionner le taux d'incorporation de ces constituants dans la ration, la caractéristique communicante certifiée est du type aliment à base de... . Dans ces cas, le taux d'incorporation est supérieur à 65 % s'il s'agit de deux constituants, 70 % s'il s'agit de trois, 80 % s'il s'agit de quatre constituants.

3e recommandation : caractéristique certifiée relative
à la qualité de la viande

Lorsque le cahier des charges prévoit de communiquer sur la qualité de la viande, les exigences vont au-delà de ce qui est décrit dans les exigences 7 : Transport des animaux et bien-être animal et 9 : Points de maîtrise de la qualité des carcasses , et portent au minimum sur :
― des mesures de prévention/réduction du stress des animaux en élevage ; ou
― des mesures de maîtrise du stress des animaux lors du transport, du déchargement et de l'attente avant l'abattage ou ;
― les conditions d'abattage des animaux, de refroidissement et de conservation au froid des carcasses, des viandes et des abats ; et,
― le cahier des charges décrit le ou les races et croisements de races utilisés.
Lorsque le cahier des charges prévoit une caractéristique communicante du type Produit sélectionné pour la qualité de viande , les exigences portent également sur les caractéristiques des carcasses, viandes et abats en rapport avec les objectifs des marchés visés (critères de tri et d'homogénéité du produit [TMP, poids, pH etc.]).
Lorsque le cahier des charges prévoit une caractéristique communicante du type Qualité de viande optimisée par... "un procédé particulier” , le cahier des charges décrit le procédé mis en œuvre et justifie les bénéfices apportés par cette technique.

4e recommandation : caractéristique certifiée relative
à l'âge d'abattage

Lorsque le cahier des charges prévoit une caractéristique certifiée sur l'âge d'abattage, celui-ci, exprimé en nombre de jours, ne peut être inférieur à 172 jours et correspond à l'âge de l'animal le plus jeune du lot.

Plan de surveillance pour la viande de porc

STRUCTURES MISES EN PLACE
POUR LA MAITRISE INTERNE
DE LA CERTIFICATION

CONTROLES INTERNES

CONTROLES EXTERNES

Responsable du contrôle

Fréquence de contrôle et audit

Fournisseur =

Bénéficiaire de la certification

Maîtrise continue

1 audit/ an

Organisme de qualification et de suivi des élevages =

Organisation de Producteurs

Fournisseur

Un contrôle /an

1 audit/ an

SCHEMAS
DE VIE

Opérateurs
concernés

CONTROLES INTERNES

CONTROLES EXTERNES
Fréquences de contrôle

Responsable
du contrôle

Fréquence de contrôle

Génétique : OSP et CIA

A détailler

OSP et CIA
référencés

Organisation de
producteurs

1 suivi de la mise à jour
à chaque révision de la liste des
OSP et CIA référencés ou au
moins 1 fois par an

Vérification documentaire lors de l'audit
du fournisseur

Elevage des animaux

A détailler

Naisseurs
Post sevreurs
Engraisseurs
le cas échéant
Fafeurs

Organisation
Producteurs ou
Fournisseur de
la certification

1 contrôle/an
1 contrôle annuel spécifique à la
partie fabrication à la ferme pour
les éleveurs fafeurs

Contrôle des élevages Naisseurs-Engraisseurs et
Engraisseurs qualifiés :
10 % des élevages si moins de 100 élevages
6 % du nombre des élevages au-delà de 100 avec
un minimum de 5 élevages par organisation de
producteur

Unités de fabrication d'aliments industrielles

A détailler

Fabricants
d'aliments
industriels

Fournisseur de
la certification
(les fournisseurs
d'aliments
diffusent les
évolutions aux
bénéficiaires)

1 référencement des formules

Pour les UFA certifiées GBP AC : un contrôle/an/site de fabrication portant sur le respect des contraintes de formulation, réalisé selon les modalités de contrôle définies dans le "protocole de contrôle documentaire pour les usines certifiées GBP AC " (*).
Pour les UFA non certifiées GBP AC : un audit/an des exigences explicites décrites dans le cahier des charges.

Unités d'abattage

A détailler

Abattoir

Fournisseur

1 contrôle interne/an
(Si non réalisé en interne, ajoute
1 contrôle externe)

2 contrôles annuels

Unités de découpe / élaboration /

A détailler

Atelier de découpe et/ou de troisième transformation

Fournisseur

1 contrôle interne / an
(Si non réalisé en interne, ajoute
1 contrôle externe)

2 contrôles annuels

Entrepôts de congélation / surgélation

A détailler

Atelier de congélation

Fournisseur

2 contrôles annuels

Points de vente : UVCm et rayon traditionnel

A détailler

Atelier de
préparation d'UVCm
et rayon traditionnel

Fournisseur

En cas d'exigence explicite ou de recommandation innovante à réaliser en point de vente : 10% des points de vente en simple ou en double rayon

(*) Document consultable sur le site internet du CEPRAL.

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Entrée en vigueur le 27 décembre 2012

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