Article R831-21-1 du Code de la sécurité socialeAbrogé

Entrée en vigueur le 1 septembre 2016

Est codifié par : Décret n° 85-1353 du 17 décembre 1985

Modifié par : Décret n°2016-748 du 6 juin 2016 - art. 18

I.-1° Lorsque l'allocataire ne règle pas la part de dépense de logement restant à sa charge, sa situation est soumise à l'organisme payeur par le bailleur ou l'établissement habilité percevant l'allocation de logement pour son compte, dans un délai de deux mois après la constitution de l'impayé défini à l'article R. 831-21, sauf si la somme due a été réglée entre-temps en totalité. Le bailleur ou l'établissement habilité doit porter la situation de l'allocataire défaillant à la connaissance de l'organisme payeur et justifier qu'il poursuit par tous les moyens possibles le recouvrement de sa créance. L'organisme payeur se saisit de toute situation d'impayé telle que définie à l'article R. 831-21 dont il a connaissance et qui ne lui a pas été signalée ;

2° Pour les allocataires en situation d'impayé de dépense de logement, l'organisme payeur informe la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives et met en œuvre la procédure suivante :

Pour se prononcer sur le maintien de l'aide, l'organisme payeur choisit en fonction de la situation de l'allocataire :

a) Soit de renvoyer le dossier au bailleur afin que celui-ci établisse, dans un délai de six mois au plus, un plan d'apurement de la dette. L'organisme payeur maintient le versement de l'allocation de logement sous réserve de la reprise du paiement de la dépense courante de logement, du respect du plan d'apurement et de son approbation par l'organisme payeur. A défaut de réception du plan d'apurement dans le délai précité et après mise en demeure du bailleur, l'organisme payeur saisit un fonds de solidarité pour le logement mentionné à l' article 6 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 qui dispose d'un délai maximum de trois mois pour établir un dispositif d'apurement. L'organisme payeur tient la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives informée de l'évolution de la situation de l'allocataire. En cas de mauvaise exécution du plan ou du dispositif d'apurement ou de non-reprise du paiement de la dépense courante de logement, l'organisme payeur suspend le versement de l'allocation de logement sans préjudice des dispositions du IV ;

b) Soit de saisir directement un fonds de solidarité pour le logement prévu à l' article 6 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 ou tout autre organisme à vocation analogue, en lui demandant de faire connaître son dispositif d'apurement dans un délai de six mois. L'organisme payeur informe la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives de l'évolution de la situation de l'allocataire. Le bailleur est informé de cette saisine par l'organisme payeur. Il peut faire part de ses propositions au fonds ou à l'organisme susmentionné. Après réception du dispositif d'apurement, l'organisme payeur décide de maintenir le versement de l'allocation de logement sous réserve de la reprise du paiement de la dépense courante de logement. En cas de mauvaise exécution du plan ou du dispositif d'apurement, de refus de s'engager sur le dispositif d'apurement ou de non-reprise du paiement de la dépense courante de logement, l'organisme payeur suspend le versement de l'allocation de logement sans préjudice des dispositions du IV ;

c) Si le fonds de solidarité pour le logement mentionné à l' article 6 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 ou un organisme à vocation analogue n'a pas fait connaître son dispositif dans les délais prévus au a ou au b, l'organisme payeur met en demeure l'allocataire de reprendre le paiement de la dépense courante de logement et d'apurer l'intégralité de sa dette en remboursant chaque mois au bailleur 1/ 36e de sa dette pendant trente-six mois à compter du mois suivant la mise en demeure. En cas de non-reprise du paiement de la dépense courante de logement ou de mauvaise exécution du plan ou du dispositif d'apurement, l'organisme payeur suspend le versement de l'allocation de logement sans préjudice des dispositions du IV ;

d) La bonne exécution du plan ou du dispositif d'apurement est vérifiée au moins tous les six mois par l'organisme payeur ;

e) Pour les impayés d'un montant égal ou inférieur à cent euros, l'organisme payeur peut proposer au bailleur et à l'allocataire de recourir à une procédure de traitement de l'impayé selon des modalités fixées par arrêté des ministres chargés de la sécurité sociale, de l'agriculture et du logement. Cet arrêté précise les conditions requises pour la mise en œuvre de cette procédure ainsi que le cadre dans lequel l'organisme payeur élabore un plan d'apurement.

Lorsque le plan d'apurement proposé par l'organisme payeur n'est pas approuvé par le bailleur et l'allocataire dans le délai imparti ou en cas de non-respect du plan d'apurement, cette procédure de traitement de l'impayé prend fin. Il est alors fait application de la procédure de droit commun, les délais fixés au a et au b du 2° du I ainsi que le délai de deux mois prévu au premier alinéa du I de l'article R. 831-21-4 étant divisés par deux.

3° a) Si un fonds de solidarité pour le logement mentionné à l' article 6 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 ou un organisme à vocation analogue a été saisi selon les modalités du même article, simultanément à l'organisme payeur, il en informe sans délai l'organisme payeur qui doit maintenir le versement de l'allocation de logement pour une durée de six mois à compter de cette saisine. A défaut de réception d'un dispositif d'apurement dans le délai précité, et après mise en demeure du fonds de solidarité pour le logement mentionné à l' article 6 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 ou d'un organisme à vocation analogue, l'organisme payeur renvoie le dossier au bailleur afin de mettre en place un plan d'apurement dans un délai de trois mois à compter de la réception du dossier. Il en informe simultanément la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives ;

b) A défaut de réception du plan d'apurement dans le délai de trois mois, l'organisme payeur met en demeure l'allocataire de reprendre immédiatement le paiement de la dépense courante de logement et d'apurer l'intégralité de sa dette en remboursant chaque mois au bailleur 1/ 36e de sa dette pendant trente-six mois ;

c) Pour chacune des situations mentionnées au a et au b, en cas de non-reprise du paiement de la dépense courante de logement ou de mauvaise exécution du plan ou du dispositif d'apurement, l'organisme payeur suspend le versement de l'allocation de logement.

II.-Si le bailleur ne signale pas l'impayé à l'organisme payeur dans le délai et les conditions mentionnés au 1° du I ou n'apporte pas les justifications prévues également au 1° du I, il pourra être fait application des dispositions de l'article L. 114-17.

III.-En cas de suspension du versement de l'allocation de logement, celle-ci peut donner lieu à récupération de l'indu.

IV.-Si l'allocataire s'acquitte du paiement de la dépense courante de logement, ou s'il se trouve dans une situation sociale difficile et qu'il s'acquitte du paiement de la moitié de la dépense courante de logement, déduction faite de l'allocation, l'organisme payeur peut décider du maintien du versement de l'allocation de logement, notamment pour tenir compte des recommandations de la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives.

Cette possibilité est offerte pour les situations prévues par le présent article et par l'article R. 831-21-6.

V.-Pour l'application du II de l'article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 , la première information de la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives vaut saisine.

Pour l'application de l' article 7-2 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 , la première information de la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives vaut alerte.

VI.-Lorsque le juge décide d'un plan d'apurement, notamment dans le cas prévu au V de l'article 24 de la loi du 6 juillet 1989, l'aide est maintenue ou rétablie sous réserve du respect de ce plan d'apurement dans les conditions prévues aux IV et V de l'article R. 831-21-5.

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Entrée en vigueur le 1 septembre 2016
Sortie de vigueur le 1 septembre 2019
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Commentaires2


M. Coche Roland · Questions parlementaires · 30 septembre 1996

Il lui rappelle que la loi du 31 mai 1990 (art. 22) modifiee par la loi du 21 juillet 1994 (art. 22) a prevu, afin de rassurer les bailleurs et de leur garantir le paiement des loyers, […] Or, certains locataires n'acceptent pas d'y adherer. […] Les dispositions des articles L. 533-4 et L. 855-2 du code de la securite sociale permettent, apres accord conjoint du bailleur et du locataire, […] La loi no 94-624 du 21 juillet 1994 relative a l'habitat a prevu que le paiement des aides au bailleur en tiers payant ne pouvait etre remis en cause qu'avec l'accord des deux parties. […] Cependant, en application des articles R. 831-21-1 et R. 542-17 du code de la securite sociale, l'organisme payeur peut, […]

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M. Birraux Claude · Questions parlementaires · 13 mars 1995

Ainsi, la loi relative a l'habitat du 21 juillet 1994 a renforce les garanties de paiement des loyers en rendant plus sur le cautionnement et en precisant les modalites de versement direct de l'allocation logement au bailleur. […] Ces mesures tendent a prevenir l'impaye de loyer. […] En ce qui concerne l'indemnisation des proprietaires, conformement aux dispositions des articles R. 542-17 et R. 831-21-1 du code de la securite sociale, en cas d'impaye de loyer le bailleur peut demander a beneficier du versement de l'allocation logement en tiers-payant. […]

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Décisions12


1Tribunal administratif de Versailles, 16 avril 2013, n° 0906212
Rejet

[…] Considérant, en troisième lieu, qu'aux termes de l'article 6.3.1.2 du règlement intérieur du fonds de solidarité pour le logement des Hauts-de-Seine : « Conditions d'attribution : Il est impératif pour les bailleurs de détecter les impayés dès le 1 er mois, d'entreprendre les démarches pour éviter la suspension du versement des aides au logement (ALF/APL/ALS) conformément aux articles R.351-30 et R.351-31 du code de la Construction et de l'Habitation et R.831-10, 831-21-1 et 831-24-4 du code de la Sécurité sociale. […]

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2Cour d'appel de Bordeaux, 1ère chambre civile, 13 juillet 2018, n° 17/05396
Confirmation

[…] que les commandements de payer qu'elles a reçus sont nuls comme ne précisant pas la qualité du bailleur du propriétaire conformément à l'article 4 de la loi du 6 juillet 1989, […] que la procédure d'impayé de loyer n'a pas respecté l'article R. 831-21-1 du code de la sécurité sociale et que la CAF aurait dû conditionner la reprise du versement des aides au logement à la signature du plan d'apurement de la dette et que les attestations de la CAF relatives au loyer du 31 mars 2015 et du 27 juillet 2015 sont irrégulières en ce qu'elles omettent de faire figurer certaines mentions.

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3Cour d'appel d'Aix-en-Provence, Chambre 1-2, 31 octobre 2019, n° 19/00683
Infirmation

[…] Le bailleur expose que les seules contraintes réglementaires liées à ce signalement sont notamment rappelées par les articles R. 831-21-1 du code de la sécurité sociale ainsi que par l'article R.351-30 du code de la construction et de l'habitation, textes qui lui impartissent de justifier, au moment où il procède à ce signalement, qu'il poursuit par tout moyen le recouvrement de sa créance. Il indique d'ailleurs avoir reçu un courrier de la caisse daté du 30 novembre 2018 indiquant que le versement de l'APL avait été suspendu et demandant si un plan d'apurement avait été signé.

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