Version en vigueur
Entrée en vigueur : 9 janvier 2012

1.   Les États membres peuvent considérer qu’il appartient au demandeur de présenter, aussi rapidement que possible, tous les éléments nécessaires pour étayer sa demande de protection internationale. Il appartient à l’État membre d’évaluer, en coopération avec le demandeur, les éléments pertinents de la demande.

2.   Les éléments visés au paragraphe 1 correspondent aux déclarations du demandeur et à tous les documents dont le demandeur dispose concernant son âge, son passé, y compris ceux des parents à prendre en compte, son identité, sa ou ses nationalités, le ou les pays ainsi que le ou les lieux où il a résidé auparavant, ses demandes d’asile antérieures, son itinéraire, ses titres de voyage, ainsi que les raisons justifiant la demande de protection internationale.

3.   Il convient de procéder à l’évaluation individuelle d’une demande de protection internationale en tenant compte des éléments suivants:

a)

tous les faits pertinents concernant le pays d’origine au moment de statuer sur la demande, y compris les lois et règlements du pays d’origine et la manière dont ils sont appliqués;

b)

les informations et documents pertinents présentés par le demandeur, y compris les informations permettant de déterminer si le demandeur a fait ou pourrait faire l’objet de persécutions ou d’atteintes graves;

c)

le statut individuel et la situation personnelle du demandeur, y compris des facteurs comme son passé, son sexe et son âge, pour déterminer si, compte tenu de la situation personnelle du demandeur, les actes auxquels le demandeur a été ou risque d’être exposé pourraient être considérés comme une persécution ou une atteinte grave;

d)

le fait que, depuis qu’il a quitté son pays d’origine, le demandeur a ou non exercé des activités dont le seul but ou le but principal était de créer les conditions nécessaires pour présenter une demande de protection internationale, pour déterminer si ces activités l’exposeraient à une persécution ou à une atteinte grave s’il retournait dans ce pays;

e)

le fait qu’il est raisonnable de penser que le demandeur pourrait se prévaloir de la protection d’un autre pays dont il pourrait revendiquer la citoyenneté.

4.   Le fait qu’un demandeur a déjà été persécuté ou a déjà subi des atteintes graves ou a déjà fait l’objet de menaces directes d’une telle persécution ou de telles atteintes est un indice sérieux de la crainte fondée du demandeur d’être persécuté ou du risque réel de subir des atteintes graves, sauf s’il existe de bonnes raisons de penser que cette persécution ou ces atteintes graves ne se reproduiront pas.

5.   Lorsque les États membres appliquent le principe selon lequel il appartient au demandeur d’étayer sa demande, et lorsque certains aspects des déclarations du demandeur ne sont pas étayés par des preuves documentaires ou autres, ces aspects ne nécessitent pas confirmation lorsque les conditions suivantes sont remplies:

a)

le demandeur s’est réellement efforcé d’étayer sa demande;

b)

tous les éléments pertinents à la disposition du demandeur ont été présentés et une explication satisfaisante a été fournie quant à l’absence d’autres éléments probants;

c)

les déclarations du demandeur sont jugées cohérentes et plausibles et elles ne sont pas contredites par les informations générales et particulières connues et pertinentes pour sa demande;

d)

le demandeur a présenté sa demande de protection internationale dès que possible, à moins qu’il puisse avancer de bonnes raisons pour ne pas l’avoir fait; et

e)

la crédibilité générale du demandeur a pu être établie.

Décisions162


1CJUE, n° C-91/20, Conclusions de l'avocat général de la Cour, LW contre Bundesrepublik Deutschland, 12 mai 2021

[…] Dans ses commentaires annotés sur la directive 2004/83 ( 37 ), le HCR avait souligné, concernant l'article 23, paragraphes 1 et 2, de cette directive, que les membres de la même famille devaient se voir accorder le même statut que le demandeur principal (statut dérivé), à condition que cela soit compatible avec leur statut personnel. Dans les questions relatives à la protection de la famille, du 4 juin 1999 ( 38 ), le comité permanent du HCR avait également déjà indiqué qu'« il découle du principe de l'unité familiale que, si le chef de famille satisfait aux critères régissant la reconnaissance du statut de réfugié, […]

 Lire la suite…
  • Espace de liberté, de sécurité et de justice·
  • Politique d'immigration·
  • Protection·
  • Directive·
  • Réfugiés·
  • Statut·
  • Etats membres·
  • Famille·
  • Pays·
  • Bénéficiaire

2CJUE, n° C-72/22, Arrêt de la Cour, Demande de décision préjudicielle, introduite par Lietuvos vyriausiasis administracinis teismas, 30 juin 2022

[…] « Renvoi préjudiciel – Procédure préjudicielle d'urgence – Politique d'asile et d'immigration – Directive 2011/95/UE – Article 4 – Procédures communes pour l'octroi et le retrait de la protection internationale – Directive 2013/32/UE – Articles 6 et 7 – Normes pour l'accueil des personnes demandant la protection internationale – Article 18 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne – Directive 2013/33/UE – Article 8 – Placement en rétention du demandeur – Motif du placement – Protection de la sécurité nationale ou de l'ordre public – Placement en rétention du demandeur d'asile en raison de son entrée irrégulière sur le territoire de l'Union »

 Lire la suite…
  • Espace de liberté, de sécurité et de justice·
  • Contrôles frontaliers, asile et immigration·
  • Politique intérieure de l'Union européenne·
  • Espace de liberté, sécurité et justice·
  • Ordre juridique de l'Union européenne·
  • Cee/ce - contentieux * contentieux·
  • Droit à la liberté et à la sûreté·
  • Procédure préjudicielle d'urgence·
  • Contrôles aux frontières·
  • Les droits fondamentaux

3Cour administrative d'appel de Douai, 3e chambre, 16 mai 2019, n° 19DA00175
Rejet

[…] 2°) d'annuler, pour excès de pouvoir, ces décisions ; 3°) d'enjoindre au préfet de l'Eure de lui délivrer une autorisation provisoire de séjour, sous astreinte de 100 euros par jour de retard, dans un délai de sept jours suivant la notification de l'arrêt à intervenir ; 4°) de mettre à la charge de l'Etat la somme de 2 000 euros au titre des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991. Il soutient que : — la décision de transfert vers le Portugal est insuffisamment motivée ;

 Lire la suite…
  • Règlement (ue)·
  • Asile·
  • Parlement européen·
  • Etats membres·
  • Directive·
  • Transfert·
  • Eures·
  • Assignation à résidence·
  • Portugal·
  • Tribunaux administratifs
Testez Doctrine gratuitement
pendant 7 jours
Vous avez déjà un compte ?Connexion

Commentaires18


www.dbfbruxelles.eu · 11 juin 2021

A cet égard, la Cour considère que, même si l'authenticité du document ne peut être établie ou même si sa source ne peut être vérifiée objectivement, tout document produit par le demandeur au soutien de sa demande ultérieure doit être pris en compte, conformément à l'article 40 §2 de la directive 2013/32/UE, lu en combinaison avec l'article 4 §2 de la directive 2011/95/UE.

 Lire la suite…

www.revuegeneraledudroit.eu · 25 mars 2021

17. Au cours de l'année 2004, le requérant fit l'objet de poursuites pénales en Roumanie et fut détenu un certain temps puis libéré (voir, à ce sujet, Bivolaru c. […] critères établis par la Cour européenne des droits de l'homme au regard de l'article 3 de la CEDH. […] Elle a aussi rappelé qu'elle avait « déjà conclu dans de nombreuses affaires à la violation de l'article 3 en raison principalement du manque d'espace individuel suffisant, d'une absence d'hygiène, ou de ventilation ou d'éclairage inadéquats dans la prison de Gherla (Porumb c. Roumanie, no 19832/04, § 72, 7 décembre 2010, et Radu Pop c. […] Roumanie, no 14337/04, § 96, 17 juillet 2012) » (§ 49).

 Lire la suite…

revdh.revues.org · 18 janvier 2021

6Le fondement juridique de ce litige est l'article 9 § 2 de la « directive qualification », qui propose une liste indicative de ce que peuvent être des actes de persécutions dont à la lettre e) : « les poursuites ou sanctions pour refus d'effectuer le service militaire en cas de conflit lorsque le service militaire supposerait de commettre des crimes ou d'accomplir des actes relevant du champ d'application des motifs d'exclusion visés à l'article 12, paragraphe 2& […] Pour précision, les actes mentionnés à l'article 12 § 2 de cette directive concernent les motifs d'exclusion du statut de réfugié, […]

 Lire la suite…
Testez Doctrine gratuitement
pendant 7 jours
Vous avez déjà un compte ?Connexion