Article 17 - Dérogations pour les travailleurs ayant cessé leur activité dans l'État membre d'accueil et les membres de leur famille


Ancienne version
Entrée en vigueur : 30 avril 2004
Sortie de vigueur : 16 juin 2011

1.   Par dérogation à l'article 16, ont un droit de séjour permanent dans l'État membre d'accueil, avant l'écoulement d'une période ininterrompue de cinq ans de séjour:

a)

le travailleur salarié ou non salarié qui, au moment où il cesse son activité, a atteint l'âge prévu par la législation de cet État membre pour faire valoir ses droits à une pension de vieillesse ou le travailleur qui cesse d'exercer une activité salariée à la suite d'une mise à la retraite anticipée, lorsqu'il y a exercé son activité pendant les douze derniers mois au moins et y réside sans interruption depuis plus de trois ans.

Au cas où la législation de l'État membre d'accueil ne reconnaît pas le droit à une pension de vieillesse à certaines catégories de travailleurs non salariés, la condition d'âge est considérée comme remplie lorsque le bénéficiaire a atteint l'âge de 60 ans;

b)

le travailleur salarié ou non salarié qui, séjournant d'une façon continue dans l'État membre d'accueil depuis plus de deux ans, cesse d'y exercer son activité à la suite d'une incapacité permanente de travail.

Si cette incapacité résulte d'un accident de travail ou d'une maladie professionnelle ouvrant droit pour la personne concernée à une prestation entièrement ou partiellement à charge d'une institution de l'État membre d'accueil, aucune condition de durée de séjour n'est requise;

c)

le travailleur salarié ou non salarié qui, après trois ans d'activité et de séjour continus sur le territoire de l'État membre d'accueil, exerce une activité salariée ou non salariée sur le territoire d'un autre État membre, tout en gardant sa résidence sur le territoire de l'État membre d'accueil dans lequel il retourne, en principe, chaque jour ou au moins une fois par semaine.

Aux fins de l'acquisition des droits prévus aux points a) et b), les périodes d'activité ainsi accomplies sur le territoire de l'État membre où la personne concernée travaille sont considérées comme accomplies sur le territoire de l'État membre d'accueil.

Les périodes de chômage involontaire, dûment constatées par le service d'emploi compétent, ou les périodes d'arrêt d'activité indépendantes de la volonté de l'intéressé et l'absence du travail ou l'arrêt pour cause de maladie ou accident sont considérés comme périodes d'emploi.

2.   Les conditions de durée de séjour et d'activité prévues au paragraphe 1, point a), et la condition de durée de résidence prévue au paragraphe 1, point b), ne s'appliquent pas si le conjoint ou le partenaire, tel que visé à l'article 2, point 2 b), du travailleur salarié ou non salarié est ressortissant de l'État membre d'accueil ou s'il a perdu la nationalité de cet État membre à la suite de son mariage avec le travailleur salarié ou non.

3.   Quelle que soit leur nationalité, les membres de la famille d'un travailleur salarié ou non salarié qui résident avec lui sur le territoire de l'État membre d'accueil ont un droit de séjour permanent dans cet État membre, si le travailleur salarié ou non salarié a lui-même acquis, sur la base du paragraphe 1, un droit de séjour permanent sur le territoire de cet État membre.

4.   Si, toutefois, le travailleur salarié ou non salarié décède alors qu'il travaille encore, mais avant d'avoir acquis le droit de séjour permanent dans l'État membre d'accueil sur la base du paragraphe 1, les membres de sa famille qui résident avec lui sur le territoire de l'État membre d'accueil acquièrent un droit de séjour permanent sur le territoire de cet État, à condition que;

a)

le travailleur salarié ou non salarié ait séjourné à la date de son décès de façon continue sur le territoire de cet État membre pendant deux ans; ou que

b)

son décès soit dû à un accident de travail ou à une maladie professionnelle; ou que

c)

le conjoint survivant ait perdu la nationalité de cet État membre à la suite de son mariage avec le travailleur salarié ou non.

Décisions24


1CJCE, n° C-73/08, Conclusions de l'avocat général de la Cour, Nicolas Bressol e.a. et Céline Chaverot e.a. contre Gouvernement de la Communauté française, 25 juin…

[…] Par ‘droit de séjourner de manière permanente' au sens de l'alinéa 1er, 1o, il y a lieu d'entendre pour les ressortissants d'un autre État membre de l'Union européenne, le droit reconnu en vertu des articles 16 et 17 de la Directive 2004/38/CE[ ( 6 ) ] [et] pour les ressortissants des États non membres de l'Union européenne, il y a lieu d'entendre le droit d'être établi en Belgique en vertu de [la législation belge].»

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2CJUE, n° C-719/19, Arrêt de la Cour, FS contre Staatssecretaris van Justitie en Veiligheid, 22 juin 2021

[…] L'article 17 de la directive 2004/38, intitulé « Dérogations pour les travailleurs ayant cessé leur activité dans l'État membre d'accueil et les membres de leur famille », prévoit notamment des dérogations à la règle générale d'éligibilité prévue à l'article 16 de cette directive aux fins de l'acquisition du droit de séjour permanent.

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3CJCE, n° C-325/05, Conclusions de l'avocat général de la Cour, Ismail Derin contre Landkreis Darmstadt-Dieburg, 11 janvier 2007

[…] 17. Cette décision n° 2/76 se présentait comme une première étape dans la mise en œuvre de l'article 12 de l'accord d'association et de l'article 36 du protocole additionnel. Elle prévoyait, en faveur des travailleurs, un droit progressif d'accès à l'emploi dans l'État d'accueil ainsi que, en faveur des enfants de ces travailleurs, le droit d'accéder dans cet État aux cours d'enseignement général (10).

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Commentaires2


www.revuegeneraledudroit.eu · 22 juin 2021

, à son paragraphe 1 : « Les citoyens de l'Union ayant séjourné légalement pendant une période ininterrompue de cinq ans sur le territoire de l'État membre d'accueil acquièrent le droit de séjour permanent sur son territoire. […] » 13 L'article 17 de la directive 2004/38, intitulé « Dérogations pour les travailleurs ayant cessé leur activité […] Ces raisons ne peuvent être invoquées à des fins économiques. » 17 Aux termes de l'article 30 de la directive 2004/38, intitulé « Notification des décisions » : « 1. Toute décision prise en application de l'article 27, paragraphe 1, est notifiée par écrit à l'intéressé dans des conditions lui permettant […]

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www.editions-legislatives.fr · 3 février 2020
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