Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 10 février 1998, 96-11.988, Publié au bulletin

  • Opération susceptible de porter atteinte à l'intérêt social·
  • Désignation de l'expert·
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  • Conditions

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Prive sa décision de base légale au regard de l’article 226 de la loi du 24 juillet 1966 une cour d’appel qui, pour rejeter une demande de désignation d’expert de gestion, retient que les associés minoritaires à l’origine de la demande, qu’opposent à la société de nombreux différents, poursuivent plus leur intérêt personnel visant à se désengager de la société que l’intérêt social de celle-ci, et que compte tenu de la crise grave que traverse le secteur de l’immobilier, l’opportunité d’une telle mesure n’est pas démontrée pour une société qui a besoin de la confiance de ses interlocuteurs, contractants et bailleurs de fonds.

Commentaires3

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Village Justice · 6 juin 2018

Le droit de solliciter une expertise de gestion est en effet très encadré. La Cour de cassation précise que l'associé d'une filiale qui sollicite une expertise sur une convention intra groupe ne peut agir qu'à l'encontre de la filiale. Le droit d'information des associés est un droit essentiel. L'information est indispensable pour l'exercice des droits de l'associé et notamment son droit de vote ; elle doit permettre à chacun de se prononcer en connaissance de cause sur la gestion et sur la marche des affaires de la société. L'information peut à la fois être permanente (consulter les …

 

Michel Menjucq · Bulletin Joly Sociétés · 1er mai 1998
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Sur la décision

Référence :
Cass. com., 10 févr. 1998, n° 96-11.988, Bull. 1998 IV N° 69 p. 53
Juridiction : Cour de cassation
Numéro(s) de pourvoi : 96-11988
Importance : Publié au bulletin
Publication : Bulletin 1998 IV N° 69 p. 53
Décision précédente : Cour d'appel de Paris, 15 novembre 1995
Textes appliqués :
Loi 66-537 1966-07-24 art. 266
Dispositif : Cassation.
Date de dernière mise à jour : 4 novembre 2021
Identifiant Légifrance : JURITEXT000007039676
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Sur les parties

Texte intégral

Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Attendu, selon l’arrêt attaqué, que les sociétés SAE et Bourdais, actionnaires minoritaires au sein de la société Promo Real, ont demandé la désignation, sur le fondement de l’article 226 de la loi du 24 juillet 1966, d’un expert de gestion aux fins de déterminer notamment les conditions d’acquisition par la société Promo Real auprès de son actionnaire majoritaire, la société Real Investissement, d’un immeuble situé … ;

Attendu que, pour refuser d’ordonner l’expertise sollicitée, la cour d’appel retient que l’ensemble des éléments versés aux débats (…) révèlent qu’en réalité les deux associés minoritaires qu’opposent à la société Promo Real de nombreux différends, poursuivent plus leur intérêt personnel visant à se désengager de la société que l’intérêt social de celle-ci ; que compte tenu de la crise grave que traverse actuellement le secteur de l’immobilier, l’opportunité d’une telle mesure n’est nullement démontrée pour une société de promotion immobilière qui a besoin de la confiance de ses interlocuteurs, cocontractants et bailleurs de fonds ;

Attendu qu’en se prononçant par de tels motifs impropres à établir que l’acte de gestion concerné n’était pas susceptible de porter atteinte à l’intérêt social et, ainsi, de justifier la demande d’expertise, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision au regard du texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 16 novembre 1995, entre les parties, par la cour d’appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Versailles.

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Textes cités dans la décision

  1. Loi n°66-537 du 24 juillet 1966
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Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 10 février 1998, 96-11.988, Publié au bulletin