Conseil d'État, 7ème - 2ème chambres réunies, 27 janvier 2020, 426569

  • Propos agressifs à l'égard d'un supérieur hiérarchique·
  • Agents publics exerçant des fonctions syndicales·
  • Statuts, droits, obligations et garanties·
  • Faits de nature à justifier une sanction·
  • Fonctionnaires et agents publics·
  • Obligations des fonctionnaires·
  • Devoir de réserve·
  • Droit syndical·
  • Conséquence·
  • Discipline

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Si les agents publics qui exercent des fonctions syndicales bénéficient de la liberté d’expression particulière qu’exigent l’exercice de leur mandat et la défense des intérêts des personnels qu’ils représentent, cette liberté doit être conciliée avec le respect de leurs obligations déontologiques. En particulier, des propos ou un comportement agressifs à l’égard d’un supérieur hiérarchique ou d’un autre agent sont susceptibles, alors même qu’ils ne seraient pas constitutifs d’une infraction pénale, d’avoir le caractère d’une faute de nature à justifier une sanction disciplinaire.

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blog.landot-avocats.net · 14 décembre 2023

Nouvelle diffusion La qualité de syndicaliste est-elle à prendre en compte pour apprécier une sanction disciplinaire ? Voyons ceci en vidéo de 5 mn 32, présentée par Me Guillaume Glénard, avocat associé du cabinet Landot & associés : https://youtu.be/DIpSllhUllE Sources par ordre d'apparition à l'écran : CE, 7 août 1909, Winkell : rec.p. 826 et p. 1296 ; CE, 7 août 1909, Rosier : rec. p. 826 ; CAA Nantes, 2 juillet 2010, n° 10NT00319 ; CAA Bordeaux, 17 octobre 2017, n° 15BX01438 ; TA Amiens, 24 février 2011, n° 1002610 ; CE, 23 avril 1997, n° 144038 ; CE, 27 janvier 2020, n° 426569 ; TA Versailles, 2 février 2023. n° 2102509 (voir ici cette décision et notre article). J'aime ça : J'aime chargement… Articles …

 

blog.landot-avocats.net · 6 juillet 2023

Nouvelle diffusion La qualité de syndicaliste est-elle à prendre en compte pour apprécier une sanction disciplinaire ? Voyons ceci en vidéo de 5 mn 32, présentée par Me Guillaume Glénard, avocat associé du cabinet Landot & associés : https://youtu.be/DIpSllhUllE Sources par ordre d'apparition à l'écran : CE, 7 août 1909, Winkell : rec.p. 826 et p. 1296 ; CE, 7 août 1909, Rosier : rec. p. 826 ; CAA Nantes, 2 juillet 2010, n° 10NT00319 ; CAA Bordeaux, 17 octobre 2017, n° 15BX01438 ; TA Amiens, 24 février 2011, n° 1002610 ; CE, 23 avril 1997, n° 144038 ; CE, 27 janvier 2020, n° 426569 ; TA Versailles, 2 février 2023. n° 2102509 (voir ici cette décision et notre article). J'aime ça : J'aime chargement… Articles …

 

blog.landot-avocats.net · 21 février 2023

La qualité de syndicaliste est-elle à prendre en compte pour apprécier une sanction disciplinaire ? Voyons ceci en vidéo de 5 mn 32, présentée par Me Guillaume Glénard, avocat associé du cabinet Landot & associés : https://youtu.be/DIpSllhUllE Sources par ordre d'apparition à l'écran : CE, 7 août 1909, Winkell : rec.p. 826 et p. 1296 ; CE, 7 août 1909, Rosier : rec. p. 826 ; CAA Nantes, 2 juillet 2010, n° 10NT00319 ; CAA Bordeaux, 17 octobre 2017, n° 15BX01438 ; TA Amiens, 24 février 2011, n° 1002610 ; CE, 23 avril 1997, n° 144038 ; CE, 27 janvier 2020, n° 426569 ; TA Versailles, 2 février 2023. n° 2102509 (voir ici cette décision et notre article). Articles similaires

 
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Sur la décision

Référence :
CE, 7-2 chr, 27 janv. 2020, n° 426569, Lebon T.
Juridiction : Conseil d'État
Numéro : 426569
Importance : Mentionné aux tables du recueil Lebon
Type de recours : Excès de pouvoir
Décision précédente : Cour administrative d'appel de Versailles, 24 octobre 2018, N° 16VE03117
Dispositif : Rejet
Identifiant Légifrance : CETATEXT000041485738
Identifiant européen : ECLI:FR:CECHR:2020:426569.20200127

Sur les parties

Texte intégral

Vu la procédure suivante :

Mme B… A… a demandé au tribunal administratif de Cergy-Pontoise d’annuler l’arrêté du 7 avril 2015 du maire de Beaumont-sur-Oise prononçant son exclusion temporaire pour une durée de deux jours. Par un jugement n° 1504136 du 11 octobre 2016, ce tribunal a rejeté sa demande.

Par un arrêt n° 16VE03117 du 25 octobre 2018, la cour administrative d’appel de Versailles a rejeté l’appel formé par Mme A… contre ce jugement.

Par un pourvoi sommaire et un mémoire complémentaire, enregistrés les 26 décembre 2018 et 27 mars 2019 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, Mme A… demande au Conseil d’Etat :

1°) d’annuler cet arrêt ;

2°) réglant l’affaire au fond, de faire droit à son appel ;

3°) de mettre à la charge de la commune de Beaumont-sur-Oise la somme de 3 500 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

Vu les autres pièces du dossier ;

Vu :

 – la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 ;

 – la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 ;

 – le décret n° 85-565 du 30 mai 1985 ;

 – le code de justice administrative.

Après avoir entendu en séance publique :

— le rapport de M. Marc Firoud, maître des requêtes en service extraordinaire,

— les conclusions de M. Gilles Pellissier, rapporteur public ;

La parole ayant été donnée, avant et après les conclusions, à Me Haas, avocat de Mme A… et à la SCP Thouin-Palat, Boucard, avocat de la commune de Beaumont-sur-Oise ;

Considérant ce qui suit :

1. Il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que Mme A…, adjointe administrative territoriale de 2e classe employée par la commune de Beaumont-sur-Oise, représentante du personnel au comité technique, a demandé au tribunal administratif de Cergy-Pontoise d’annuler la décision prise, le 7 avril 2015, par le maire de Beaumont-sur-Oise, prononçant à son encontre la sanction d’exclusion temporaire de fonctions de deux jours. Par un jugement du 11 octobre 2016, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté sa demande. Par un arrêt du 25 octobre 2018, contre lequel elle se pourvoit en cassation, la cour administrative d’appel de Versailles a rejeté son appel.

2. Si les agents publics qui exercent des fonctions syndicales bénéficient de la liberté d’expression particulière qu’exigent l’exercice de leur mandat et la défense des intérêts des personnels qu’ils représentent, cette liberté doit être conciliée avec le respect de leurs obligations déontologiques. En particulier, des propos ou un comportement agressifs à l’égard d’un supérieur hiérarchique ou d’un autre agent sont susceptibles, alors même qu’ils ne seraient pas constitutifs d’une infraction pénale, d’avoir le caractère d’une faute de nature à justifier une sanction disciplinaire.

3. La cour a relevé que, au cours d’une réunion du comité technique de la commune de Beaumont-sur-Oise, Mme A… avait eu un comportement et tenu des propos particulièrement irrespectueux et agressifs à l’égard la directrice générale des services, présente en qualité d’experte. Il résulte de ce qui a été dit ci-dessus qu’en jugeant que ces propos et ce comportement étaient susceptibles de justifier, même s’ils étaient le fait d’une représentante du personnel dans le cadre de l’exercice de son mandat et alors même qu’ils ne caractériseraient pas une infraction pénale, une sanction disciplinaire, la cour n’a pas commis d’erreur de droit.

4. Par ailleurs, en retenant l’existence, dans les circonstances de l’espèce qui lui était soumise, d’une faute de nature à justifier une sanction disciplinaire, la cour, dont l’arrêt est suffisamment motivé, n’a pas commis d’erreur de qualification juridique des faits.

5. Il résulte de ce qui précède que Mme A… n’est pas fondée à demander l’annulation de l’arrêt qu’elle attaque.

6. Les dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu’une somme soit mise à ce titre à la charge de la commune de Beaumont-sur-Oise qui n’est pas, dans la présente instance, la partie perdante. Il n’y a pas lieu, dans les circonstances de l’espèce, de faire droit aux conclusions présentées par la commune au titre des mêmes dispositions.

D E C I D E :

--------------

Article 1er : Le pourvoi de Mme A… est rejeté.

Article 2 : Les conclusions de la commune de Beaumont-sur-Oise présentées au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.

Article 3 : La présente décision sera notifiée à Mme B… A… et à la commune de Beaumont-sur-Oise.

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