Cour de cassation, Chambre commerciale, 29 novembre 2023, 22-17.913, Publié au bulletin

  • Nécessité de se reporter aux clauses imprimées de l'acte·
  • Mention manuscrite prescrite par l'article l·
  • 341-2 du code de la consommation·
  • Durée de l'engagement de caution·
  • Protection des consommateurs·
  • Conditions de validité·
  • Acte de cautionnement·
  • Cautionnement·
  • Durée·
  • Mention manuscrite

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Il résulte de l’article L. 341-2 du code de la consommation, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance n° 2021-1192 du 15 septembre 2021, applicable en la cause, que la mention manuscrite de la durée du cautionnement doit être exprimée de manière précise et sans qu’il soit nécessaire de se reporter aux clauses imprimées de l’acte.

Dès lors, en l’état d’une mention manuscrite apposée par la caution en bas de l’acte de prêt dactylographié prévoyant que l’engagement de cette dernière est consenti « pour la durée de l’emprunt », sans que soit précisée cette durée, la cour d’appel a exactement retenu qu’à défaut de précision de la durée de l’emprunt dans cette mention, le cautionnement était nul

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Commentaires9

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Aurélie Dardenne · Defrénois · 14 mars 2024

Eurojuris France · 31 janvier 2024

Une Cour de cassation droite dans ses bottes pour les contrats signés avant le 1er janvier 2022, en dépit d'une réforme du droit des sûretés abolitionniste applicable aux contrats signés postérieurement Par un la durée du cautionnement doit être expressément précisée dans la mention manuscrite sans possibilité d'un simple renvoi aux clauses dactylographiées de l'acte, alors que le nouvel article 2297 du Code civil, venu se substituer à ces textes, ne prévoit plus de mention de durée d'engagement à apposer dans l'acte par la caution elle-même. 1 - Selon l'article L341-2 devenu L331-1 du …

 

Village Justice · 30 janvier 2024

Au regard du droit ancien, cette solution est assurément pragmatique, mais révèle, finalement, les limites tant critiquées du formalisme ad validitatem. Certes, il est nécessaire de protéger les cautions personnes physiques en sécurisant le cautionnement, et donc leurs engagements, mais il est frustrant de récompenser l'éventuelle mauvaise foi de certaines d'entre elles au nom de la sécurité juridique. L'étude du droit des sûretés en général, et du droit du cautionnement en particulier, révèle au juriste, si besoin en était, que la certitude dans l'application du droit laisse sans …

 
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Sur la décision

Référence :
Cass. com., 29 nov. 2023, n° 22-17.913, Publié au bulletin
Juridiction : Cour de cassation
Numéro(s) de pourvoi : 22-17913
Importance : Publié au bulletin
Décision précédente : Cour d'appel de Nîmes, 16 février 2022, N° 20/03134
Précédents jurisprudentiels : 1re Civ., 9 juillet 2015, pourvoi n° 14-24.287, Bull. 2015, I, n° 182 (rejet).
1re Civ., 9 juillet 2015, pourvoi n° 14-24.287, Bull. 2015, I, n° 182 (rejet).
Textes appliqués :
Article L. 341-2 du code de la consommation, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance n° 2021-1192 du 15 septembre 2021.
Dispositif : Rejet
Date de dernière mise à jour : 5 mars 2024
Identifiant Légifrance : JURITEXT000048581430
Identifiant européen : ECLI:FR:CCASS:2023:CO00761
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Sur les parties

Texte intégral

COMM.

FB

COUR DE CASSATION

______________________

Audience publique du 29 novembre 2023

Rejet

M. VIGNEAU, président

Arrêt n° 761 F-B

Pourvoi n° A 22-17.913

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

_________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

_________________________

ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE, DU 29 NOVEMBRE 2023

La Caisse régionale de crédit agricole du Languedoc, société coopérative de banque à forme anonyme et capital variable, dont le siège est [Adresse 2], a formé le pourvoi n° A 22-17.913 contre l’arrêt rendu le 17 février 2022 par la cour d’appel de Nîmes (chambre civile, 1re chambre), dans le litige l’opposant à Mme [L] [B], épouse [Z], domiciliée [Adresse 1], défenderesse à la cassation.

La demanderesse invoque, à l’appui de son pourvoi, un moyen de cassation.

Le dossier a été communiqué au procureur général.

Sur le rapport de Mme Graff-Daudret, conseiller, les observations de la SCP Yves et Blaise Capron, avocat de la Caisse régionale de crédit agricole du Languedoc, de la SAS Hannotin Avocats, avocat de Mme [B], épouse [Z], après débats en l’audience publique du 10 octobre 2023 où étaient présents M. Vigneau, président, Mme Graff-Daudret, conseiller rapporteur, M. Mollard, conseiller doyen, et Mme Fornarelli, greffier de chambre,

la chambre commerciale, financière et économique de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.

Faits et procédure

1. Selon l’arrêt attaqué (Nîmes, 17 février 2022) et les productions, par un acte du 14 décembre 2009, la société Caisse régionale de crédit agricole mutuel du Languedoc (la banque) a consenti à la société Laurika (la société) un prêt d’un montant de 320 000 euros d’une durée de quatre-vingt quatre mois.

2. Par le même acte, M. [Z] et Mme [B], son épouse, se sont rendus cautions solidaires du remboursement de ce prêt, à concurrence d’une certaine somme.

3. La société ayant été mise en redressement puis liquidation judiciaires, la banque a assigné Mme [B] en exécution de son engagement.

Examen du moyen

Enoncé du moyen

4. La banque fait grief à l’arrêt de déclarer nul l’engagement de caution souscrit par Mme [B], le 14 décembre 2009, et de rejeter l’intégralité de ses prétentions, alors :

« 1°/ que la mention manuscrite, indiquant, quant à la durée de l’engagement de la caution, « pour la durée de l’emprunt » cautionné, énonce une durée précise et satisfait, en conséquence, aux exigences posées, relativement à la durée d’un cautionnement à durée déterminée, par les dispositions de l’article L. 341-2 du code de la consommation, dans leur rédaction antérieure à l’ordonnance du 14 mars 2016, qui sont applicables à la cause ; qu’en retenant le contraire, pour déclarer nul l’engagement de caution souscrit par Mme [B], le 14 décembre 2009, et pour débouter en conséquence la banque de l’intégralité de ses prétentions, la cour d’appel a violé les dispositions de l’article L. 341-2 du code de la consommation, dans leur rédaction antérieure à l’ordonnance du 14 mars 2016, qui sont applicables à la cause ;

2°/ que les juges du fond ont l’interdiction de dénaturer les termes clairs et précis des documents de la cause ; qu’en énonçant, par conséquent, pour déclarer nul l’engagement de caution souscrit par Mme [B], le 14 décembre 2009 et pour débouter en conséquence la banque de l’intégralité de ses prétentions, qu’à défaut de précision de la durée de l’emprunt cautionné dans l’acte de cautionnement, la mention manuscrite reproduite par Mme [B] ne lui permettait pas d’avoir une pleine connaissance de la portée de son engagement et que l’acte de cautionnement ne portait pas l’indication d’une durée précise de l’engagement souscrit et contrevenait dès lors au formalisme légal imposé par les dispositions l’ancien article L. 341-2 du code de la consommation, quand l’acte sous seing privé en date du 14 décembre 2009, par lequel Mme [B] s’était engagée à titre de caution, stipulait expressément que la durée de l’emprunt cautionné était de quatre-vingt-quatre mois, la cour d’appel a dénaturé les termes clairs et précis de l’acte sous seing privé en date du 14 décembre 2009, en violation des dispositions de l’article 1134 du code civil, dans leur rédaction antérieure à l’ordonnance du 10 février 2016, qui sont applicables à la cause. »

Réponse de la Cour

5. Après avoir énoncé qu’il résulte de l’article L. 341-2 du code de la consommation, dans sa rédaction alors applicable, que la mention manuscrite de la durée du cautionnement doit être exprimée de manière précise et sans qu’il soit nécessaire de se reporter aux clauses imprimées de l’acte, l’arrêt relève que la mention manuscrite apposée par Mme [B] au bas de l’acte de prêt dactylographié prévoit que l’engagement de caution de cette dernière est consenti « pour la durée de l’emprunt », sans que soit précisée cette durée.

6. En l’état de ces énonciations et constatations, la cour d’appel a exactement retenu, sans dénaturer la mention manuscrite apposée par Mme [B], qu’à défaut de précision de la durée de l’emprunt dans cette mention, celle-ci ne permettait pas à la caution d’avoir une pleine connaissance de la portée de son engagement.

7. Le moyen n’est donc pas fondé.

PAR CES MOTIFS, la Cour :

REJETTE le pourvoi ;

Condamne la société Caisse régionale de crédit agricole mutuel du Languedoc aux dépens ;

En application de l’article 700 du code de procédure civile, rejette la demande formée par la société Caisse régionale de crédit agricole mutuel du Languedoc et la condamne à payer à Mme [B], épouse [Z], la somme de 3 000 euros ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre commerciale, financière et économique, et prononcé par le président en son audience publique du vingt-neuf novembre deux mille vingt-trois.

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