Cour de cassation, Chambre civile 2, 12 mai 2016, 14-28.086, Publié au bulletin

  • Procédure de la mise en État·
  • Exception d'incompétence·
  • Juge de la mise en État·
  • Portée compétence·
  • Procédure civile·
  • Détermination·
  • Recevabilité·
  • Compétence·
  • Conditions·
  • Nécessité

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Le juge de la mise en état n’est saisi des demandes relevant de sa compétence que par les conclusions qui lui sont spécialement adressées. Ayant relevé que lors de la procédure de première instance, une partie avait déposé, avant les conclusions aux fins d’incident saisissant explicitement le juge de la mise en état d’une exception d’incompétence, des conclusions qui formulaient à la fois cette exception de procédure et des demandes au fond, c’est à bon droit que la cour d’appel retient que l’exception d’incompétence était irrecevable, faute d’avoir été soulevée avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir

Commentaires8

Augmentez la visibilité de votre blog juridique : vos commentaires d’arrêts peuvent très simplement apparaitre sur toutes les décisions concernées. 

Soraya Amrani-mekki · Gazette du Palais · 30 août 2016
Testez Doctrine gratuitement
pendant 7 jours
Vous avez déjà un compte ?Connexion

Sur la décision

Référence :
Cass. 2e civ., 12 mai 2016, n° 14-28.086, Bull. d'information 2016, n° 850, II, n° 1315
Juridiction : Cour de cassation
Numéro(s) de pourvoi : 14-28086
Importance : Publié au bulletin
Publication : Bulletin d'information 2016, n° 850, II, n° 1315
Décision précédente : Cour d'appel de Chambéry, 15 septembre 2014
Précédents jurisprudentiels : A rapprocher :
2e Civ., 12 mai 2016, pourvoi n° 14-25.054, Bull. 2016, II, n° ??? (cassation)
2e Civ., 12 mai 2016, pourvoi n° 14-25.054, Bull. 2016, II, n° ??? (cassation)
Contraire :
2e Civ., 9 avril 2015, pourvois n° 13-28.707 et n° 14-18.730, Bull. 2015, II, n° 94 (irrecevabilité et rejet)Sur la saisine du juge ou du conseiller de la mise en état par des conclusions communes à celle de la formation de jugement,
2e Civ., 9 avril 2015, pourvois n° 13-28.707 et n° 14-18.730, Bull. 2015, II, n° 94 (irrecevabilité et rejet)Sur la saisine du juge ou du conseiller de la mise en état par des conclusions communes à celle de la formation de jugement,
Textes appliqués :
articles 4, 74 et 771 du code de procédure civile
Dispositif : Rejet
Date de dernière mise à jour : 6 mars 2024
Identifiant Légifrance : JURITEXT000032530714
Identifiant européen : ECLI:FR:CCASS:2016:C200720
Lire la décision sur le site de la juridiction

Sur les parties

Texte intégral

CIV. 2

CF

COUR DE CASSATION

______________________

Audience publique du 12 mai 2016

Rejet

Mme FLISE, président

Arrêt n° 720 FS-P+B

Pourvoi n° T 14-28.086

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

_________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

_________________________

LA COUR DE CASSATION, DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l’arrêt suivant :

Statuant sur le pourvoi formé par M. [X] [J], domicilié [Adresse 3],

contre les arrêts rendus les 16 septembre et 14 octobre 2014 par la cour d’appel de Chambéry (chambre civile, 1re section), dans le litige l’opposant :

1°/ à la société Union des mutuelles de France Mont-Blanc (UMFMB), dont le siège est [Adresse 1],

2°/ à M. [C] [Q], domicilié [Adresse 4],

3°/ à M. [K] [B], domicilié [Adresse 2],

défendeurs à la cassation ;

Le demandeur invoque, à l’appui de son pourvoi, le moyen unique de cassation annexé au présent arrêt ;

Vu la communication faite au procureur général ;

LA COUR, composée conformément à l’article R. 431-5 du code de l’organisation judiciaire, en l’audience publique du 30 mars 2016, où étaient présents : Mme Flise, président, M. Vasseur, conseiller référendaire rapporteur, M. Liénard, conseiller doyen, M. Pimoulle, Mmes Brouard-Gallet, Kermina, Maunand, Martinel, conseillers, Mme Pic, M. de Leiris, Mme Lemoine, M. Cardini, conseillers référendaires, M. Girard, avocat général, Mme Parchemal, greffier de chambre ;

Sur le rapport de M. Vasseur, conseiller référendaire, les observations de Me Haas, avocat de M. [J], de la SCP Rocheteau et Uzan-Sarano, avocat de la société Union des mutuelles de France Mont-Blanc, l’avis de M. Girard, avocat général, et après en avoir délibéré conformément à la loi ;

Sur le moyen unique :

Attendu, selon les arrêts attaqués (Chambéry, 16 septembre 2014, rectifié le 14 octobre 2014), que l’Union des mutuelles de France Mont-Blanc (l’Union des mutuelles) a employé M. [J] en qualité de directeur pendant une période durant laquelle MM. [Q] et [B] en avaient successivement présidé le conseil d’administration ; que l’Union des mutuelles ayant fait assigner MM. [Q], [B] et [J] devant un tribunal de grande instance pour voir annuler le contrat l’ayant liée à ce dernier ainsi que la convention de rupture conventionnelle en exécution de laquelle avait été versée une certaine somme, M. [J] a déposé des conclusions demandant au tribunal de grande instance de se déclarer incompétent puis a, dans un second temps, saisi le juge de la mise en état de la même demande ; que M. [J] a formé un contredit et interjeté appel de l’ordonnance du juge de la mise en état ayant rejeté l’exception d’incompétence ;

Attendu que M. [J] fait grief à l’arrêt de déclarer irrecevable son exception d’incompétence, alors, selon le moyen :

1°/ que, selon l’article 74 du code de procédure civile, les exceptions de procédure doivent, à peine d’irrecevabilité, être soulevées avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir ; que l’article 771 du même code, qui n’a trait qu’à la compétence du juge de la mise en état et lui donne une compétence exclusive pour statuer sur les exceptions de procédure soulevées postérieurement à sa désignation et jusqu’à son dessaisissement, ne soumet la présentation des exceptions de procédure à aucune condition de forme supplémentaire ; qu’en considérant, dès lors, que l’exception d’incompétence au profit de la juridiction prud’homale était irrecevable à défaut d’avoir été soulevée dans des conclusions « explicitement » destinées au juge de la mise en état, après avoir pourtant relevé que cette exception d’incompétence avait été soulevée in limine litis dans les premières conclusions déposées par M. [J] le 15 février 2013, la cour d’appel, qui n’a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé les articles 74 et 771 du code de procédure civile ;

2°/ que les conclusions déposées par M. [J] le 15 février 2013, dans lesquelles l’exception d’incompétence de la juridiction saisie était soulevée in limine litis, visaient, dans leur en-tête, l’audience de mise en état du 22 janvier suivant ; qu’en considérant, dès lors, que ces conclusions et l’exception de procédure qu’elles invoquaient n’avaient pas été soumises au juge de la mise en état, la cour d’appel a dénaturé ces conclusions et a violé l’article 4 du code de procédure civile ;

Mais attendu que le juge de la mise en état n’est saisi des demandes relevant de sa compétence que par les conclusions qui lui sont spécialement adressées ; qu’ayant relevé que lors de la procédure de première instance, M. [J] avait déposé, avant les conclusions aux fins d’incident saisissant explicitement le juge de la mise en état de l’exception d’incompétence, des conclusions qui formulaient à la fois cette exception de procédure et des demandes au fond, c’est à bon droit que la cour d’appel, sans dénaturer les premières conclusions, a retenu que l’exception d’incompétence était irrecevable, faute d’avoir été soulevée avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir ;

D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

Condamne M. [J] aux dépens ;

Vu l’article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du douze mai deux mille seize.MOYEN ANNEXE au présent arrêt

Moyen produit par Me Haas, avocat aux Conseils, pour M. [J].

Il est fait grief à l’arrêt infirmatif attaqué D’AVOIR déclaré irrecevable l’exception d’incompétence au profit du conseil de prud’hommes d’Annecy soulevée par M. [J] ;

AUX MOTIFS QUE M. [J] a conclu le 15 février 2013 à la fois à l’incompétence du tribunal, et subsidiairement à la forclusion des demandes de l’Union des mutuelles de France Mont-Blanc, plus subsidiairement, au débouté de ces demandes (pièce n° 25) ; que le 22 ou le 24 juin 2013, il a déposé de nouvelles conclusions sous l’intitulé « conclusions aux fins d’incident » saisissant explicitement le juge de la mise en état ; qu’il est constant que le juge de la mise en état était alors saisi ; qu’il résulte de l’article 771 du code de procédure civile, dans sa rédaction en vigueur depuis le 1er mars 2006, que les parties sont tenues, à peine d’irrecevabilité, de soulever les exceptions de procédure devant le juge de la mise en état, seul compétent, jusqu’à son dessaisissement, pour statuer sur celles-ci ; que les prérogatives réservées au juge de la mise en état interdisent de le saisir par voies de conclusions déposées devant le juge du fond ; qu’en conséquence l’exception d’incompétence soulevée par M. [J] doit être déclarée irrecevable ;

ALORS, 1°), QUE, selon l’article 74 du code de procédure civile, les exceptions de procédure doivent, à peine d’irrecevabilité, être soulevées avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir ; que l’article 771 du même code, qui n’a trait qu’à la compétence du juge de la mise en état et lui donne une compétence exclusive pour statuer sur les exceptions de procédure soulevées postérieurement à sa désignation et jusqu’à son dessaisissement, ne soumet la présentation des exceptions de procédure à aucune condition de forme supplémentaire ; qu’en considérant, dès lors, que l’exception d’incompétence au profit de la juridiction prud’homale était irrecevable à défaut d’avoir été soulevée dans des conclusions « explicitement » destinées au juge de la mise en état, après avoir pourtant relevé que cette exception d’incompétence avait été soulevée in limine litis dans les premières conclusions déposées par M. [J] le 15 février 2013, la cour d’appel, qui n’a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé les articles 74 et 771 du code de procédure civile ;

ALORS, 2°), QUE les conclusions déposées par M. [J] le 15 février 2013, dans lesquelles l’exception d’incompétence de la juridiction saisie était soulevée in limine litis, visaient, dans leur en-tête, l’audience de mise en état du 22 janvier suivant ; qu’en considérant, dès lors, que ces conclusions et l’exception de procédure qu’elles invoquaient n’avaient pas été soumises au juge de la mise en état, la cour d’appel a dénaturé ces conclusions et a violé l’article 4 du code de procédure civile.

Extraits similaires
highlight
Extraits similaires
Extraits les plus copiés
Extraits similaires
Inscrivez-vous gratuitement pour imprimer votre décision
Cour de cassation, Chambre civile 2, 12 mai 2016, 14-28.086, Publié au bulletin