Cour de cassation, Chambre commerciale, 30 novembre 2022, 20-23.554, Publié au bulletin

  • Constitution en gage d'un compte d'instruments financiers·
  • Déclaration de gage signée par le titulaire du compte·
  • Subrogation rendue impossible par le créancier·
  • Gage d'un compte d'instruments financiers·
  • Droit du cessionnaire d'une créance·
  • Applications diverses·
  • Droit préférentiel·
  • Fait du créancier·
  • Cautionnement·
  • Nantissement

Chronologie de l’affaire

Résumé de la juridiction

Il résulte des dispositions de l’article L. 211-20, I, du code monétaire et financier, dans sa rédaction issue de l’ordonnance n° 2009-15 du 8 janvier 2009, que, nonobstant toute clause contraire du contrat de nantissement, le nantissement d’un compte-titres est valable et opposable aux tiers par le seul effet de la déclaration signée par le titulaire du compte, comportant les énonciations fixées par l’article D. 211-10 de ce code, sans qu’aucune notification au teneur du compte-titres nanti ne soit requise Doit être approuvé l’arrêt qui, après avoir énoncé que l’article 2314 du code civil n’est applicable qu’en présence de droits qui comportent un droit préférentiel conférant au créancier un avantage particulier pour le recouvrement de sa créance et qu’est ainsi qualifié tout droit susceptible de conférer à son titulaire une facilité plus grande dans la perception de sa créance ou une véritable position privilégiée, retient exactement qu’une caution qui invoque la perte du bénéfice de la subrogation dans les droits du créancier, bénéficiaire d’une cession de créance, ne justifie pas de la perte d’un tel droit préférentiel, puisque le créancier ne dispose pas d’un droit qui lui permette d’éviter le concours avec les autres créanciers chirographaires Prive sa décision de base légale la cour d’appel qui, pour condamner une caution à payer certaines sommes à une banque, a retenu, d’une part, que la caution avait eu nécessairement connaissance des conditions stipulées dans l’acte de prêt, et notamment de l’obligation de maintien de la valeur des actions nanties, d’autre part, que l’engagement de préservation de la valeur de ces actions à la hauteur du prêt souscrit incombait à l’emprunteur et non à la banque, ajoutant que la caution ne pouvait se prévaloir du non-respect par la banque d’un éventuel devoir de vigilance de nature à justifier l’application de l’article 2314 du code civil, sans rechercher, ainsi qu’elle y était invitée, si la banque, en s’abstenant d’exercer, à la date de la défaillance du débiteur principal, son droit de gage sur les actions nanties, alors que la caution prétendait qu’à cette date, la valeurs de ces actions était très supérieure à la dette cautionnée, n’avait pas fait perdre à la caution un droit dont elle aurait pu bénéficier par subrogation

Chercher les extraits similaires

Commentaires18

Augmentez la visibilité de votre blog juridique : vos commentaires d’arrêts peuvent très simplement apparaitre sur toutes les décisions concernées. 

Maxime Julienne · Bulletin Joly Bourse · 31 mars 2023

Cheuvreux · 17 mars 2023

Optimiser la stratégie de réalisation des sûretés tout en protégeant les intérêts de la caution appelée en garantie, tel est le dilemme du créancier bancaire confronté à un débiteur défaillant ! La chambre commerciale, économique et financière de la Cour de cassation a rappelé cet impératif le 30 novembre 2022 à une banque qui s'était abstenue, à la date de la défaillance du débiteur principal, de réaliser un nantissement portant sur un compte-titres dont la valeur était très supérieure au montant de l'obligation garantie. La chambre commerciale persiste dans son application extensive …

 
Testez Doctrine gratuitement
pendant 7 jours
Vous avez déjà un compte ?Connexion

Sur la décision

Référence :
Cass. com., 30 nov. 2022, n° 20-23.554, Publié au bulletin
Juridiction : Cour de cassation
Numéro(s) de pourvoi : 20-23554
Importance : Publié au bulletin
Décision précédente : Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 21 octobre 2020
Précédents jurisprudentiels : Com., 20 juin 2018, pourvoi n° 17-12.559, Bull. 2018, IV, n° 73.
Com., 20 juin 2018, pourvoi n° 17-12.559, Bull. 2018, IV, n° 73.
Textes appliqués :
Sur le numéro 1 : Article L. 211-20, I, du code monétaire et financier, dans sa rédaction issue de l’ordonnance n° 2009-15 du 8 janvier 2009 ;

Sur le numéro 2 : article 2314 du code civil.

Dispositif : Cassation
Date de dernière mise à jour : 30 novembre 2022
Identifiant Légifrance : JURITEXT000046683055
Identifiant européen : ECLI:FR:CCASS:2022:CO00724
Lire la décision sur le site de la juridiction

Sur les parties

Texte intégral

COMM.

FB

COUR DE CASSATION

______________________

Audience publique du 30 novembre 2022

Cassation

M. MOLLARD, conseiller doyen

faisant fonction de président

Arrêt n° 724 F-B

Pourvoi n° R 20-23.554

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

_________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

_________________________

ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE, DU 30 NOVEMBRE 2022

M. [X] [J], domicilié [Adresse 2], a formé le pourvoi n° R 20-23.554 contre l’arrêt rendu le 22 octobre 2020 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence (chambre 3-4), dans le litige l’opposant à la société BNP Paribas, société anonyme, dont le siège est [Adresse 1], défenderesse à la cassation.

Le demandeur invoque, à l’appui de son pourvoi, les trois moyens de cassation annexés au présent arrêt.

Le dossier a été communiqué au procureur général.

Sur le rapport de Mme Graff-Daudret, conseiller, les observations de la SCP Waquet, Farge et Hazan, avocat de M. [J], de la SCP Marc Lévis, avocat de la société BNP Paribas, avocat général, après débats en l’audience publique du 11 octobre 2022 où étaient présents M. Mollard, conseiller doyen faisant fonction de président, Mme Graff-Daudret, conseiller rapporteur, M. Ponsot, conseiller, et Mme Mamou, greffier de chambre,

la chambre commerciale, financière et économique de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.

Faits et procédure

1. Selon l’arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 22 octobre 2020) et les productions, par un acte du 26 mars 2008, la société BNP Paribas (la banque) a consenti à la société Du Levant un prêt in fine d’un montant de 10 500 000 euros, outre intérêts, remboursable le 26 mars 2013. Ce prêt, destiné à financer partiellement l’acquisition de 360 000 actions de la société Sea Tankers, était garanti par le nantissement des titres, objet du prêt, et par la cession de toutes les créances nées ou à naître au titre d’une promesse d’achat consentie par des sociétés tierces, débitrices cédées, dans le cadre d’un pacte d’actionnaires du 14 décembre 2007, portant sur les actions de la société Sea Tankers que la société Du Levant détiendrait.

2. Par un acte du 7 septembre 2011, M. [J] s’est rendu caution envers la banque du remboursement de ce prêt dans la limite de 10 500 000 euros.

3. La société Du Levant ayant été condamnée à payer à la banque une somme de 9 822 280,85 euros, outre intérêts, la banque a assigné en paiement la caution, qui a demandé sa décharge sur le fondement de l’article 2314 du code civil, en soutenant que la banque avait laissé perdre ses autres garanties, dont elle aurait pu bénéficier par subrogation.

Examen des moyens

Sur le premier moyen

Enoncé du moyen

4. M. [J] fait grief à l’arrêt de le condamner en sa qualité de caution au paiement au profit de la banque en deniers ou quittances de la somme de 9 822 280,82 euros, outre intérêts, avec capitalisation, alors :

« 1°/ que l’absence de radiation du nantissement résultant de la première

déclaration de nantissement du 26 mars 2008 par le teneur du compte qui

aurait reconnu l’existence de ce nantissement, n’était pas de nature à autoriser le créancier et partant la caution subrogée dans les droits de ce dernier, à mettre en oeuvre ce nantissement, dès lors qu’il avait été annulé par les parties au contrat ; qu’il résultait des conclusions de la banque que le 23 mars 2013, à l’occasion de la régularisation de l’avenant n° 2 à l’acte de prêt, la déclaration de gage de compte d’instruments financiers du 26 mars 2008 avait été annulée et remplacée par la déclaration de nantissement de compte de titres financiers souscrite le 26 mars 2013 par la société Du Levant ; que la déclaration du 26 mars 2013 précise expressément qu’elle annule et remplace la déclaration du 26 mars 2008 ; qu’en refusant de constater la perte du nantissement résultant de la première déclaration du 26 mars 2008 en raison de l’opinion du teneur de compte sur son existence et de la prétendue absence de radiation de ce nantissement par ce dernier, la cour d’appel a violé les articles L. 431-4 du code monétaire et financier et 2314 du code civil ;

2°/ que la déclaration de nantissement de compte de titres financiers ne réalise le gage qu’à la condition d’être portée à la connaissance du teneur de compte ; que, comme le constate la cour d’appel, la société Sea Tankers avait déclaré par courrier du 2 mai 2018 qu’à sa connaissance, la banque ne disposerait que du nantissement inscrit le 26 mars 2008, ce dont il résulte que la déclaration de nantissement du 26 mars 2013 n’avait pas été portée à sa connaissance ; qu’en considérant cependant que le nantissement avait été réalisé par la déclaration précitée, la cour d’appel a violé les articles L. 211-20 du code monétaire et financier et 2314 du code civil ;

3°/ qu’en ne recherchant pas comme elle y était invitée, si l’inscription des titres financiers nantis dans les livres de la société Sea Tankers ne constituait pas en l’espèce une condition contractuelle de validité de la constitution du nantissement et si, dès lors, en l’absence d’inscription du nantissement du compte financier issu de la déclaration du 26 mars 2013 dans les livres de la société Sea Tankers, ce nantissement n’était pas dépourvu de validité, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 1134 du code civil dans sa rédaction antérieure au 10 février 2016 et 2314 du code civil ;

4°/ que si l’attestation de constitution de gage ne constitue pas une condition de validité du gage, l’absence de cette attestation interdit à la caution de mettre en oeuvre le nantissement, lorsque la société émettrice nie avoir été

destinataire de la déclaration constitutive du gage ; qu’en refusant de prononcer la décharge de la caution à raison de la négligence de la banque, qui n’a pas sollicité la délivrance d’une attestation de constitution de gage, tout en constatant que la société Sea Tankers avait prétendu qu’à sa connaissance la banque ne disposerait que d’un unique nantissement inscrit le 26 mars 2008, ce dont il résulte qu’elle niait avoir reçu la déclaration de nantissement du 26 mars 2013 laquelle annulait et remplaçait celle du 26 mars 2008, la cour d’appel n’a pas tiré les conséquences de ses constatations au regard des articles L. 211-20 du code monétaire et financier et 2314 du code civil qu’elle a violé. »

Réponse de la Cour

5. Selon l’article L. 211-20, I, du code monétaire et financier, dans sa rédaction issue de l’ordonnance n° 2009-15 du 8 janvier 2009, qui a succédé à l’article L. 431-4, I, du même code, rédigé en des termes similaires, le nantissement d’un compte-titres est réalisé, tant entre les parties qu’à l’égard de la personne morale émettrice et des tiers, par une déclaration signée par le titulaire du compte, comportant les énonciations fixées par l’article D. 211-10 de ce code.

6. Il résulte de ces dispositions que, nonobstant toute clause contraire du contrat de nantissement, le nantissement est valable et opposable aux tiers, par le seul effet de cette déclaration, sans qu’aucune notification au teneur du compte-titres nanti ne soit requise.

7. Après avoir exactement énoncé qu’en application des dispositions de l’article L. 211-20 du code monétaire et financier, le nantissement est réalisé, tant entre les parties qu’à l’égard de la personne émettrice et des tiers, par une déclaration signée par le titulaire du compte et que la délivrance d’une attestation de nantissement, qui constitue une simple faculté offerte au créancier gagiste, ne constitue pas une condition de validité du nantissement, et constaté que la déclaration du 26 mars 2013 signée par la société Du Levant est conforme aux exigences légales, l’arrêt retient à juste titre que cette déclaration est valable, sans qu’il soit nécessaire d’exiger sa notification à la société Sea Tankers.

8. En l’état de ces énonciations, constatations et appréciations, dont il se déduit que le nantissement était opposable aux tiers, y compris la société Sea Tankers, société émettrice des titres nantis et teneur du compte-titres, la cour d’appel, qui n’était pas tenue d’effectuer la recherche invoquée par la troisième branche, dès lors qu’il était constant que les titres nantis étaient bien inscrits au compte-titres tenu par la société Sea Tankers, ni d’entrer dans le détail de l’argumentation des parties, a, à bon droit, statué comme elle l’a fait.

9. Le moyen n’est donc pas fondé.

Sur le troisième moyen

Enoncé du moyen

10. M. [J] fait le même grief à l’arrêt, alors « que la caution est déchargée, lorsque la subrogation à un droit exclusif à être payé au titre d’une cession de créance professionnelle ne peut s’opérer en sa faveur par le fait du créancier ; que tel est le cas lorsque, en l’absence dans le bordereau de cession de créances des mentions exigées par l’article L 313-23 du code monétaire et financier, les cessions de créances ne sont pas opposables aux débiteur cédés ; qu’en décidant le contraire, la cour d’appel a violé l’article 2314 du code civil. »

Réponse de la Cour

11. Après avoir énoncé que l’article 2314 du code civil n’est applicable qu’en présence de droits qui comportent un droit préférentiel conférant au créancier un avantage particulier pour le recouvrement de sa créance et qu’est ainsi qualifié tout droit susceptible de conférer à son titulaire une facilité plus grande dans la perception de sa créance ou une véritable position privilégiée, l’arrêt retient exactement que M. [J], qui invoque la perte du bénéfice de la subrogation dans les droits du cessionnaire, ne justifie pas de la perte d’un tel droit préférentiel, puisque la banque ne dispose pas d’un droit qui lui permette d’éviter le concours avec les autres créanciers chirographaires.

12. Le moyen n’est donc pas fondé.

Mais sur le deuxième moyen, pris en sa première branche

Enoncé du moyen

13. M. [J] fait encore le même grief à l’arrêt, alors « que la caution est déchargée, lorsque la subrogation aux droits, hypothèques et privilèges du créancier, ne peut plus, par le fait de ce créancier, s’opérer en faveur de la caution ; qu’en statuant comme elle l’a fait, sans rechercher comme elle y était invitée, si en s’abstenant d’exercer son droit de gage sur le compte d’instruments financiers à la date de la défaillance du débiteur principal, à laquelle la valeur des actions gagées était très supérieure au montant de la créance garantie, la banque n’avait pas compromis la subrogation de la caution dans ses droits, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard de l’article 2314 du code civil. »

Réponse de la Cour

Vu l’article 2314 du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance n° 2021-1192 du 15 septembre 2021 :

14. Aux termes de ce texte, la caution est déchargée, lorsque la subrogation aux droits, hypothèques et privilèges du créancier, ne peut plus, par le fait de ce créancier, s’opérer en faveur de la caution.

15. Pour condamner M. [J], en qualité de caution, à payer à la banque diverses sommes, l’arrêt retient que celui-ci a eu nécessairement connaissance des conditions stipulées dans l’acte de prêt, et notamment de l’obligation de maintien de la valeur des actions nanties, laquelle n’a pas été respectée eu égard à la procédure de liquidation judiciaire dont a fait l’objet la société Sea Tankers. Il retient encore que l’engagement de préservation de la valeur des actions à la hauteur du prêt souscrit incombe à l’emprunteur, titulaire de ces actions, qui les offre en garantie du prêt souscrit, et non à la banque, et qu’il appartenait donc à la société Du Levant, titulaire des actions nanties, de veiller à la préservation de leur valeur et de surveiller toutes modifications éventuelles. L’arrêt ajoute que, de surcroît, il n’est nullement établi que la banque a eu connaissance des difficultés économiques de la société Sea Tankers et de la perte de valeur des actions, dans la mesure où il n’est pas démontré qu’elle était la banque teneuse des comptes de cette société. Il en déduit que M. [J] ne peut se prévaloir du non-respect par la banque d’un éventuel devoir de vigilance de nature à justifier l’application de l’article 2314 du code civil.

16. En se déterminant ainsi, sans rechercher, ainsi qu’elle y était invitée, si, en s’abstenant d’exercer son droit de gage sur le compte-titres à la date de la défaillance de la société Du Levant, débitrice principale, alors que la caution prétendait qu’à cette date, la valeur des actions nanties était très supérieure au montant du capital fixé dans l’acte de prêt, le créancier n’avait pas fait perdre à la caution un droit dont elle aurait pu bénéficier par subrogation, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision.

PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur le dernier grief, la Cour :

CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 22 octobre 2020, entre les parties, par la cour d’appel d’Aix-en-Provence ;

Remet l’affaire et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant cet arrêt et les renvoie devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, autrement composée ;

Condamne la société BNP Paribas aux dépens ;

En application de l’article 700 du code de procédure civile, rejette la demande formée par la société BNP Paribas et la condamne à payer à M. [J] la somme de 3 000 euros ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre commerciale, financière et économique, prononcé par le président en son audience publique du trente novembre deux mille vingt-deux et signé par lui et Mme Fornarelli, greffier présent lors du prononcé. MOYENS ANNEXES au présent arrêt

Moyens produits par la SCP Waquet, Farge et Hazan, avocat aux Conseils, pour M. [J].

PREMIER MOYEN DE CASSATION

M. [J] fait grief à l’arrêt infirmatif attaqué de l’avoir condamné en sa qualité de caution de la société Du Levant au paiement au profit de la BNP en deniers ou quittances des sommes de 9.822.280,82 euros en principal, 714.287,89 euros au titre des intérêts échus au 22 janvier 2016 outre les intérêts contractuels sur la somme de 9.822.280,85 euros à compter du 23 janvier 2016 et jusqu’à parfait paiement au taux de l’Euribor 3 mois +1,30% majoré de 2% et ce avec capitalisation annuelle des intérêts dans les conditions de l’article 1343-2 du code civil dans la limite de 10.500.000 euros ;

1°- Alors que l’absence de radiation du nantissement résultant de la première déclaration de nantissement du 26 mars 2008 par le teneur du compte qui aurait reconnu l’existence de ce nantissement, n’était pas de nature à autoriser le créancier et partant la caution subrogée dans les droits de ce dernier, à mettre en oeuvre ce nantissement, dès lors qu’il avait été annulé par les parties au contrat ; qu’il résultait des conclusions de la BNP Paribas (p.7) que le 23 mars 2013 à l’occasion de la régularisation de l’avenant n° 2 à l’acte de prêt, la déclaration de gage de compte d’instruments financiers du 26 mars 2008 avait été annulée et remplacée par la déclaration de nantissement de compte de titres financiers souscrite le 26 mars 2013 par la SARL Du Levant ; que la déclaration du 26 mars 2013 précise expressément qu’elle annule et remplace la déclaration du 26 mars 2008 ; qu’en refusant de constater la perte du nantissement résultant de la première déclaration du 26 mars 2008 en raison de l’opinion du teneur de compte sur son existence et de la prétendue absence de radiation de ce nantissement par ce dernier, la Cour d’appel a violé les articles L 431-4 du code monétaire et financier et 2314 du code civil ;

2°- Alors que la déclaration de nantissement de compte de titres financiers ne réalise le gage qu’à la condition d’être portée à la connaissance du teneur de compte ; que comme le constate la Cour d’appel, la société Sea Tankers avait déclaré par courrier du 2 mai 2018 qu’à sa connaissance la BNP ne disposerait que du nantissement inscrit le 26 mars 2008, ce dont il résulte que la déclaration de nantissement du 26 mars 2013 n’avait pas été portée à sa connaissance ; qu’en considérant cependant que le nantissement avait été réalisé par la déclaration précitée, la Cour d’appel a violé les articles L 211-20 du code monétaire et financier et 2314 du code civil ;

3°- Alors qu’en ne recherchant pas comme elle y était invitée, si l’inscription des titres financiers nantis dans les livres de la société Sea Tankers ne constituait pas en l’espèce une condition contractuelle de validité de la constitution du nantissement et si dès lors en l’absence d’inscription du nantissement du compte financier issu de la déclaration du 26 mars 2013 dans les livres de la société Sea Tankers, ce nantissement n’était pas dépourvu de validité, la Cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 1134 du code civil dans sa rédaction antérieure au 10 février 2016 et 2314 du code civil ;

4°- Alors que si l’attestation de constitution de gage ne constitue pas une condition de validité du gage, l’absence de cette attestation interdit à la caution de mettre en oeuvre le nantissement, lorsque la société émettrice nie avoir été destinataire de la déclaration constitutive du gage ; qu’en refusant de prononcer la décharge de la caution à raison de la négligence de la banque qui n’a pas sollicité la délivrance d’une attestation de constitution de gage, tout en constatant que la société Sea Tankers avait prétendu qu’à sa connaissance la BNP ne disposerait que d’un unique nantissement inscrit le 26 mars 2008 ce dont il résulte qu’elle niait avoir reçu la déclaration de nantissement du 26 mars 2013 laquelle annulait et remplaçait celle du 26 mars 2008, la Cour d’appel n’a pas tiré les conséquences de ses constatations au regard des articles L 211-20 du code monétaire et financier et 2314 du code civil qu’elle a violé ;

DEUXIEME MOYEN DE CASSATION

M. [J] fait grief à l’arrêt infirmatif attaqué de l’avoir condamné en sa qualité de caution de la société Du Levant au paiement au profit de la BNP en deniers ou quittances des sommes de 9.822.280,82 euros en principal, 714.287,89 euros au titre des intérêts échus au 22 janvier 2016 outre les intérêts contractuels sur la somme de 9.822.280,85 euros à compter du 23 janvier 2016 et jusqu’à parfait paiement au taux de l’Euribor 3 mois +1,30% majoré de 2% et ce avec capitalisation annuelle des intérêts dans les conditions de l’article 1343-2 du code civil dans la limite de 10.500.000 euros ;

1°- Alors que la caution est déchargée, lorsque la subrogation aux droits, hypothèques et privilèges du créancier, ne peut plus, par le fait de ce créancier, s’opérer en faveur de la caution ; qu’en statuant comme elle l’a fait, sans rechercher comme elle y était invitée, si en s’abstenant d’exercer son droit de gage sur le compte d’instruments financiers à la date de la défaillance du débiteur principal, à laquelle la valeur des actions gagées était très supérieure au montant de la créance garantie, la banque n’avait pas compromis la subrogation de la caution dans ses droits, la Cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard de l’article 2314 du code civil ;

2°- Alors que la banque bénéficiaire d’un nantissement de compte de titres financiers est tenu de surveiller l’évolution des titres gagés et d’une obligation d’information et de conseil sur le suivi de ces titres ; qu’en énonçant que seul l’emprunteur titulaire des actions qu’il offre en garantie s’engage à en préserver la valeur et qu’il n’incombait pas à la BNP de veiller à la préservation de la valeur des actions nanties et de surveiller toutes modifications éventuelles et que M. [J] ne pourrait se prévaloir du non-respect par la banque d’un devoir de vigilance de nature à justifier l’application de l’article 2314 du code civil, la Cour d’appel a violé la convention du cautionnement, les articles 2314 du code civil, 1134 et 1147 du code civil dans leur rédaction antérieure au 10 février 2016.

TROISIEME MOYEN DE CASSATION

M. [J] fait grief à l’arrêt infirmatif attaqué de l’avoir condamné en sa qualité de caution de la société Du Levant au paiement au profit de la BNP en deniers ou quittances des sommes de 9.822.280,82 euros en principal, 714.287,89 euros au titre des intérêts échus au 22 janvier 2016 outre les intérêts contractuels sur la somme de 9.822.280,85 euros à compter du 23 janvier 2016 et jusqu’à parfait paiement au taux de l’Euribor 3 mois +1,30% majoré de 2% et ce avec capitalisation annuelle des intérêts dans les conditions de l’article 1343-2 du code civil dans la limite de 10.500.000 euros ;

Alors que la caution est déchargée, lorsque la subrogation à un droit exclusif à être payé au titre d’une cession de créance professionnelle ne peut s’opérer en sa faveur par le fait du créancier ; que tel est le cas lorsque en l’absence dans le bordereau de cession de créances des mentions exigées par l’article L 313-23 du code monétaire et financier, les cessions de créances ne sont pas opposables aux débiteur cédés ; qu’en décidant le contraire, la Cour d’appel a violé l’article 2314 du code civil.

Chercher les extraits similaires
highlight
Chercher les extraits similaires
Extraits les plus copiés
Chercher les extraits similaires
Inscrivez-vous gratuitement pour imprimer votre décision
Cour de cassation, Chambre commerciale, 30 novembre 2022, 20-23.554, Publié au bulletin