Loi n° 95-1348 du 30 décembre 1995 autorisant le Gouvernement, par application de l'article 38 de la Constitution, à réformer la protection sociale (1)

Sur la loi

Entrée en vigueur : 31 décembre 1995
Dernière modification : 31 décembre 1995

Versions du texte

Le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de quatre mois à compter de la promulgation de la présente loi et conformément aux dispositions de l'article 38 de la Constitution, toutes mesures :
1° Modifiant le mode de revalorisation des pensions de retraite et d'invalidité servies par le régime général de sécurité sociale ainsi que par les régimes appliquant les mêmes règles de revalorisation et, pour les personnes ayant été affiliées à plusieurs régimes d'assurance vieillesse de base obligatoires, les conditions de prise en compte des durées d'assurance pour le calcul de leurs pensions, en vue d'assurer l'équilibre financier des régimes susmentionnés ;
2° Modifiant les dispositions législatives relatives aux prestations servies par les organismes débiteurs de prestations familiales en vue d'élargir l'assiette des revenus lorsque ces derniers constituent déjà un critère de leur attribution, de soumettre complètement à ce critère celles d'entre elles qui le sont déjà partiellement, d'en harmoniser les délais de prescription, d'en simplifier les modalités de gestion et d'assurer l'équilibre financier de la branche famille ;
3° Modifiant les dispositions relatives aux relations entre les organismes de sécurité sociale, les professions médicales et paramédicales et les assurés sociaux, ainsi que celles concernant la protection sociale, la formation et l'orientation des membres desdites professions, en vue d'améliorer, par des incitations et des modalités appropriées de mesure, de contrôle et de responsabilisation, la qualité des soins et la maîtrise des dépenses de santé ;
4° Instituant des prélèvements faisant contribuer au financement de la protection sociale et à l'équilibre financier des organismes qui y concourent les entreprises exploitant des spécialités pharmaceutiques, celles qui effectuent des versements au profit de leurs salariés au titre de la prévoyance, et les débiteurs des organismes de sécurité sociale, au titre des frais engagés pour le recouvrement des sommes dues ;
5° Modifiant la législation relative à l'organisation et à l'équipement sanitaires ainsi que celle relative à l'organisation, au fonctionnement et aux modalités de financement et de contrôle des établissements de santé, en vue d'assurer, en créant le cas échéant de nouvelles instances de décision, une répartition plus adaptée des responsabilités, une attribution plus efficace des moyens de ces établissements et une meilleure maîtrise des coûts ;
6° Modifiant les dispositions relatives à l'organisation, au fonctionnement, au champ d'application et aux relations mutuelles des institutions, régimes et branches de sécurité sociale, afin d'en simplifier et d'en rationaliser les structures et la gestion ;
7° Définissant, sans empiéter sur le domaine exclusif de la loi de finances, les modalités de consolidation et d'apurement de la dette accumulée au 31 décembre 1995 par le régime général de sécurité sociale et par le régime d'assurance maladie des travailleurs non salariés des professions non agricoles, ainsi que du déficit prévisionnel de l'exercice 1996 de ces régimes, et instituant les organismes et les ressources, notamment fiscales, nécessaires à cet effet ;
8° Modifiant, sous la même réserve, les dispositions relatives au fonds de solidarité vieillesse pour recentrer ses missions sur le financement des prestations relevant de la solidarité nationale tout en préservant, par les ressources mentionnées au 7° ci-dessus, la neutralité de cette mesure pour le budget de l'Etat.
Sous réserve des principes de valeur constitutionnelle, les mesures visées par les 1° à 4° et 6° à 8° de l'article 1er ci-dessus concernant le financement et la maîtrise des dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, destinées à la réduction du déficit pour l'année 1996, pourront prendre effet rétroactivement, au plus tôt le 1er janvier 1996.

Le projet de loi portant ratification des ordonnances prises en vertu de l'article 1er sera déposé devant le Parlement au plus tard le 31 mai 1996.

JACQUES CHIRAC

Par le Président de la République :
Le Premier ministre,
ALAIN JUPPÉ
Le ministre du travail et des affaires sociales,
JACQUES BARROT
Le ministre de l'économie et des finances,
JEAN ARTHUIS
Le ministre délégué au budget,
porte-parole du Gouvernement,
ALAIN LAMASSOURE
Le secrétaire d'Etat à la santé
et à la sécurité sociale,
HERVÉ GAYMARD

Commentaires10


1Droit administratif français - Première Partie - Chapitre 2 - Section 1
www.revuegeneraledudroit.eu · 13 mai 2021

Imprimer ... Chapitre deux- L'administration d'Etat 74.- Organisation de l'appareil administratif de l'Etat.- L'Etat est une personne morale de droit public qui comprend des organes centraux et déconcentrés reliés entre eux par le pouvoir hiérarchique. Section I- L'administration centrale 75.- Typologie des organes centraux.- Les organes de l'administration centrale peuvent être classés en trois grandes catégories : – Les organes de l'administration active qui ont en charge la prise de décision. – Les organes de l'administration consultative qui sont associés à la …

 Lire la suite…

2Que sont les ordonnances de l’article 38 de la Constitution ?
Pascal Jan · Droitpublic.net · 9 juin 2017

Le gouvernement entend prendre un certain nombre d'ordonnances dans le cadre de son projet de réforme du code du travail. Mentionnées à l'article 38 de la Constitution, les ordonnances se substituent aux anciens décrets-lois des Troisième et Quatrième République. Cette procédure de législation déléguée ne peut être utilisée par le gouvernement qu'à la suite du vote d'une loi d'habilitation par le Parlement. A cette occasion, les parlementaires discutent des intentions gouvernementales sans pouvoir débattre de dispositions précises pusique celles-ci seront arrêtées par voie d'ordonnances. …

 Lire la suite…

3Commentaire de la décision n° 2003-473 DC du 26 juin 2003
Services Du Conseil Constitutionnel · Conseil constitutionnel · 26 juin 2003

Les Cahiers du Conseil constitutionnel Cahier n° 15 Commentaire de la décision n° 2003-473 DC du 26 juin 2003 Loi habilitant le Gouvernement à simplifier le droit La complexité du droit est régulièrement dénoncée par les plus hautes autorités de l'Etat. Il faut donc sans cesse la combattre même si elle renaît toujours de ses cendres. C'est ce que le Gouvernement a décidé de faire en demandant au Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances des mesures de simplification du droit d'une ampleur inédite. Délibéré au Conseil des ministres du 19 mars 2003, le projet de loi …

 Lire la suite…
Voir les commentaires indexés sur Doctrine qui citent cette loi
Vous avez déjà un compte ?Connexion

Décisions49


1Tribunal administratif de Paris, 19 juin 2012, n° 1104905
Rejet

TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE PARIS N°1104905/6-2 ___________ M. Z Y ___________ M. X Rapporteur ___________ M me Guilloteau Rapporteur public ___________ Audience du 5 juin 2012 Lecture du 19 juin 2012 ___________ RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS Le Tribunal administratif de Paris, (6 e Section – 2 e Chambre), 55-03-01-04 62-02-01-01-01 62-05-02 C Vu la requête, enregistrée le 12 mars 2011, présentée pour M. Z Y, demeurant au XXX à XXX, par M e Cohen ; M. Y demande au tribunal : — d'annuler la décision en date du 13 janvier 2011 par laquelle la Caisse …

 Lire la suite…
  • Dépassement·
  • Médecin·
  • Assurance maladie·
  • Tarifs·
  • Honoraires·
  • Convention médicale·
  • Justice administrative·
  • Sanction·
  • Suspension·
  • Sécurité sociale

2Conseil d'État, 1 / 4 ssr, 3 mars 1997, n° 179022
Rejet

Conseil d'État N° 179022 179025 179046 ECLI:FR:CESSR:1997:179022.19970303 Mentionné aux tables du recueil Lebon 1 / 4 SSR M. Vught, président M lle Fombeur, rapporteur M. Bonichot, commissaire du gouvernement Lecture du 3 mars 1997REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu 1°), sous le n° 179022, la requête, enregistrée le 25 mars 1996 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentée par M me Sophie X…, demeurant … ; M me X… demande l'annulation pour excès de pouvoir de l'article 5 de l'ordonnance du 24 janvier 1996 relative aux mesures urgentes tendant au …

 Lire la suite…
  • Sécurité sociale·
  • Équilibre·
  • Enfant·
  • Conseil d'etat·
  • Gouvernement·
  • Allocation·
  • Jeune·
  • Grossesse·
  • Rétablissement·
  • Ordonnance

3Conseil d'Etat, 1 / 4 SSR, du 4 novembre 1996, 177162 177402 177807 178874 179030, publié au recueil Lebon
Rejet

(2), 19-08 Loi d'habilitation du 30 décembre 1995 autorisant le gouvernement à créer des impositions nouvelles en vue de consolider et d'apurer la dette sociale accumulée au 31 décembre 1995 ainsi que le déficit prévisionnel de l'exercice 1996. Sur le fondement de ces dispositions, dont il ne pouvait faire usage que dans le respect des règles et principes de valeur constitutionnelle, des principes généraux du droit qui s'imposent à toute autorité administrative ainsi que des engagements internationaux de la France, le gouvernement a pu légalement instituer une contribution assise sur une …

 Lire la suite…
  • Inégalité justifiée par une différence de situation·
  • Contreseing -actes du président de la république·
  • Rétroactivité permise par la loi d'habilitation·
  • Revenus des capitaux mobiliers et assimilables·
  • Ordonnance de l'article 38 de la constitution·
  • Appréciation soumise à un contrôle restreint·
  • Règles de procédure contentieuse spéciales·
  • Contrôle du juge de l'excès de pouvoir·
  • Violation directe de la règle de droit·
  • Actes législatifs et administratifs
Voir les décisions indexées sur Doctrine qui citent cette loi
Vous avez déjà un compte ?Connexion

Document parlementaire0

Doctrine propose ici les documents parlementaires sur les articles modifiés par les lois à partir de la XVe législature (2017).
Voir les documents parlementaires qui traitent de cette loi
Vous avez déjà un compte ?Connexion