Cour d'appel de Paris, Pôle 5 - chambre 1, 23 février 2021, n° 19/20285

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Chronologie de l’affaire

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Audrey Lebois · L'ESSENTIEL Droit de la propriété intellectuelle · 1er mai 2021

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www.eccentive.eu · 24 février 2021

Depuis le 1er septembre 2020, les employeurs qui embauchent un salarié reconnu travailleur handicapé bénéficient d'une aide financière de 4 000 € maximum sur un an (soit 1 000 € par trimestre). Et initialement, cette aide devait prendre fin le 28 février 2021. Finalement, elle concernera les contrats de travail conclus jusqu'au 30 juin prochain. Quant aux conditions permettant d'obtenir l'aide financière, elles ont quelque peu été modifiées. Ainsi, désormais, elle est versée si :- le contrat de travail est un contrat à durée indéterminée ou un contrat à durée déterminée d'au moins 3 mois …

 
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Sur la décision

Référence :
CA Paris, pôle 5 - ch. 1, 23 févr. 2021, n° 19/20285
Juridiction : Cour d'appel de Paris
Numéro(s) : 19/20285
Sur renvoi de : Cour de cassation, 3 juillet 2019, N° 13/14459
Dispositif : Infirme la décision déférée dans toutes ses dispositions, à l'égard de toutes les parties au recours

Sur les parties

Texte intégral

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

COUR D’APPEL DE PARIS

Pôle 5 – Chambre 1

ARRÊT DU 23 FÉVRIER 2021

(n° 036/2021, 74 pages)

Numéro d’inscription au répertoire général :19/20285 – N° Portalis 35L7-V-B7D-CA5QE

sur renvoi après cassation, par arrêt de la 1re chambre civile de la Cour de Cassation rendu le 04 juillet 2019 (pourvoi n°U18-17.155), d’un arrêt du pôle 5 chambre 2 de la Cour d’appel de PARIS rendu le 16 février 2018 (RG n°16/26056) rendu sur appel d’un jugement du tribunal de grande instance de PARIS du 24 novembre 2016 – 3e chambre – 1re section – (RG n°13/14459)

APPELANT

Monsieur N X

Né le […] à […]

[…]

[…]

Représenté par Me Patricia HARDOUIN de la SELARL 2H Avocats à la cour, avocat au barreau de PARIS, toque : L0056

Assistée de Me Apolline CAGNAT de l’AARPI BOURDON & ASSOCIES, avocat au barreau de PARIS

INTIMÉE

SAS SOCIÉTÉ DU FIGARO

Prise en la personne de ses représentants légaux domiciliés ès qualités audit siège

[…]

[…]

Représentée et assisté de Me Christophe BIGOT de l’AARPI BAUER BIGOT & ASSOCIES, avocat au barreau de PARIS, toque : W10

COMPOSITION DE LA COUR :

En application des dispositions de l’article 805 et 907 du code de procédure civile, l’affaire a été débattue le 05 janvier 2021, en audience publique, les avocats ne s’y étant pas opposés, devant Mme Déborah BOHÉE, conseillère et Mme BB DOUILLET, Présidente, chargée du rapport, laquelle a préalablement été entendue en son rapport.

Ces magistrat ont rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la Cour, composée de :

Mme BB DOUILLET, Présidente de chambre

Mme EM BARUTEL, Conseillère,

Mme Déborah BOHÉE, Conseillère,

Greffier, lors des débats : Mme Karine ABELKALON

ARRÊT :

• contradictoire

• par mise à disposition de l’arrêt au greffe de la Cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.

• signé par BB DOUILLET, Présidente de chambre et par Karine ABELKALON, Greffière, à laquelle la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire.

***

EXPOSÉ DU LITIGE

Monsieur N X est reporter photographe indépendant depuis 1967 et journaliste reporter photographe depuis 1974. En 1973, il a créé le Centre de Diffusion et de Documentation du Spectacle (CDDS), qui est une association réunissant des photographes du spectacle vivant, puis il s’est spécialisé dans la photographie du spectacle vivant. En 1991, il a créé une agence de presse photographique, l’agence X-ILIADE, regroupant plusieurs photographes pigistes spécialisés dans le spectacle vivant.

En 2000, l’agence X-ILIADE a racheté une autre agence de presse, l’agence BERNAND, également dirigée par M. X. Les deux agences ont connu d’importantes difficultés financières et ont fait l’objet de liquidations judiciaires en 2008. M. X a poursuivi son activité dans le cadre du CDDS.

La société SOCIETE DU FIGARO (ci-après, la société du FIGARO) édite le quotidien Le Figaro et est éditrice du site de presse www.lefigaro.fr. Le journal Le Figaro a entretenu des relations professionnelles suivies avec l’agence BERNAND qui se sont poursuivies avec l’agence X-ILIADE.

En 2010, la société du FIGARO a mis en ligne sur son site, dans une partie 'archives' en accès payant, l’intégralité des archives papier du journal Le Figaro et des magazines Figaro Magazine, Figaro Madame et Y depuis l’année 1997, sous forme de reproduction par voie de numérisation au format PDF, ces pages numérisées faisant apparaître les photographies publiées en leur temps par le journal et les magazines pour illustrer les articles de presse, certaines réalisées par M. X et par un autre photographe, M. O Z, dont les droits avaient été acquis par la société du FIGARO auprès d’agences de presse auxquelles les photographes avaient concédé les droits d’exploitation.

A l’été 2012, MM. X et Z, ayant constaté que leurs photographies faisaient l’objet d’une mise en ligne au sein des archives payantes de la société du FIGARO sur le site www.lefigaro.fr (au tarif de 2 euros par archive ou par la voie de l’accès abonnés donnant un droit d’accès à 90 archives moyennant le paiement d’une somme mensuelle de 12 euros), ont fait procéder à un constat d’huissier le 28 août 2012, autorisé par ordonnance du délégué du président du tribunal

de grande instance de Paris.

Le 25 septembre 2012, par l’intermédiaire de leur conseil, MM. X et Z ont demandé réparation à la société du FIGARO de l’atteinte portée à leurs droits, demande à laquelle il n’a pas été donné suite.

C’est dans ces conditions que, par acte du 30 septembre 2013, ils ont fait assigner la société du FIGARO devant le tribunal de grande instance de Paris en contrefaçon de leurs droits d’auteur.

Par jugement du 24 novembre 2016, le tribunal a notamment :

— déclaré MM. X et Z irrecevables en leurs demandes formées à l’encontre de la société du FIGARO sur le fondement du droit d’auteur,

— condamné MM. X et Z aux dépens et au paiement in solidum à la société du FIGARO de la somme de 10 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

MM. X et Z ayant interjeté appel de ce jugement, cette cour d’appel (chambre 5-2), dans un arrêt rendu le 16 février 2018, a :

— infirmé le jugement,

— déclaré MM. X et Z recevables à agir,

— débouté MM. X et Z de leurs demandes,

— condamné MM. X et Z aux dépens et au paiement à la société du FIGARO de la somme de 5 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Sur le pourvoi formé par M. X, la Cour de cassation, dans un arrêt du 4 juillet 2019, a notamment :

— cassé et annulé l’arrêt de la cour d’appel, sauf en ce qu’il déclare M. X recevable en ses demandes,

— condamné la société du FIGARO aux dépens,

— rejeté les demandes formées sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.

M. X, par déclaration du 25 octobre 2019, a saisi cette cour désignée comme cour de renvoi.

Dans ses dernières conclusions numérotées 2, transmises le 15 avril 2020, M. X demande à la cour de renvoi :

— d’infirmer le jugement en toutes ses dispositions,

— statuant à nouveau et y ajoutant :

— de juger que la société du FIGARO a commis des actes de contrefaçon et porté atteinte aux droits d’auteurs dont est titulaire M. X pour avoir reproduit, vendu et communiqué au public, sur le site internet accessible à l’adresse http://www.lefigaro.fr sans son autorisation des photographies dont il est l’auteur,

— en conséquence,

— d’interdire à la société du FIGARO dans les 24 heures de la signification de l’arrêt à intervenir,

sous astreinte de 1.000€ par infraction constatée, la mise à disposition du public, sur le site internet http://www.lefigaro.fr, des 479 photographies dont M. X est l’auteur ;

— d’ordonner la publication, aux frais de la société du FIGARO sur la AN d’accueil du site www.lefigaro.fr, dans les huit (8) jours de la signification de l’arrêt à intervenir, en tête de la AN d’accueil et sur une surface au moins égale à 30 % de celle-ci, et ce pendant une durée de trente jours, sous astreinte de cinq cents (500 €) par jour de retard, le communiqué judiciaire suivant : « Par décision en date du', la société du FIGARO a été condamnée à indemniser Monsieur N X, photographe, pour les préjudices qu’il a subis du fait de la mise en ligne sur le site http://www.lefigaro.fr, sans son autorisation des photographies dont il est l’auteur, faits constitutifs de contrefaçon »,

— de se réserver la liquidation des astreintes,

— de condamner la société du FIGARO à payer à M. X :

— la somme de 3.689.423,17 euros en réparation du préjudice résultant des actes de reproduction et de représentation sans son autorisation des photographies dont il est l’auteur, compte arrêté au mois de février 2020 et sauf à parfaire au jour du prononcé de l’arrêt,

— la somme de 1.844.711,59 euros en réparation du préjudice résultant de la violation de son droit moral, compte arrêté au mois de février 2020 et sauf à parfaire au jour du prononcé de l’arrêt,

— la somme de 40.144,00 euros en réparation de son préjudice matériel,

— de débouter la société du FIGARO de toutes ses demandes,

— de condamner la société du FIGARO au paiement à M. X d’une somme de 30 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile,

— de condamner la société du FIGARO aux entiers dépens, en ce compris le remboursement des frais de constats à hauteur de 1 534,60 €, dont distraction au profit de Me Patricia HARDOUIN – SELARL 2H AVOCATS, conformément aux dispositions de l’article 699 du code de procédure civile.

Dans ses dernières conclusions transmises le 20 mai 2020, la société du FIGARO demande à la cour de renvoi :

— de rechercher préalablement l’originalité de chaque photographie prise par M. X, avant tout débat subséquent,

— de constater que l’exploitation litigieuse a été licitement réalisée par la société du FIGARO conformément aux droits qu’elle tient des cessions de droits sur les photographies en cause conclues avec des personnes morales se présentant comme titulaires des droits, le code de la propriété intellectuelle étant de ce fait inapplicable,

— de débouter en conséquence M. X de l’intégralité de ses demandes ;

— à titre subsidiaire,

— de constater que le FIGARO ayant destiné, à la connaissance de M. X et des personnes morales qu’il animait, les clichés à une incorporation dans l''uvre collective que constitue le journal, l’auteur ne saurait lui interdire les exploitations subséquentes, y compris par support PDF,

— de débouter en conséquence M. X de l’intégralité de ses demandes,

— à titre très subsidiaire,

— de dire n’y avoir lieu à d’autre réparation que de principe qui ne saurait être évalué à une somme supérieure à l’euro symbolique,

— de débouter l’appelant de toutes ses demandes plus amples,

— en tout état de cause :

— de débouter l’appelant de ses demandes fondées sur une prétendue atteinte au droit moral,

— de confirmer le jugement entrepris en ce qu’il a condamné M. X à payer à la société du FIGARO une somme globale de 10 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile,

— de condamner M. X à payer à la société du FIGARO une somme globale de 10 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile pour les frais irrépétibles exposés en cause d’appel,

— de condamner M. X en tous les frais et dépens de l’instance dont distraction au profit de Me Christophe BIGOT, au barreau de Paris, dans les conditions fixées à l’article 699 du code de procédure civile.

L’ordonnance de clôture a été rendue le 2 juin 2020.

MOTIFS DE L’ARRÊT

En application des dispositions de l’article 455 du code de procédure civile, il est expressément renvoyé, pour un exposé exhaustif des prétentions et moyens des parties, aux conclusions écrites qu’elles ont transmises, telles que susvisées.

Sur le bien fondé des demandes en contrefaçon de M. X

Sur l’originalité des photographies de M. X

M. X s’attache à décrire pour chacune des 479 photographies qu’il invoque – qu’il regroupe en trois catégories : clichés représentant des scènes de AE ; clichés représentant d’autres spectacles ; clichés représentant des portraits de personnalité – les éléments propres, à caractériser, selon lui, l’empreinte de sa personnalité et ainsi leur caractère protégeable par le droit d’auteur.

La société du FIGARO conteste l’originalité de la plupart des photographies, objectant que :

— les clichés représentant des scènes de AE ou d’autres spectacles vivants sont des instantanées, pris sur le vif, de représentations de spectacles vivants sur le déroulement desquels le photographe se limite à effectuer des choix techniques et non artistiques, les clichés étant dès lors le fruit d’un savoir-faire, de contraintes notamment techniques et pas de choix arbitraires qui révéleraient la personnalité du photographe ; elle reconnaît néanmoins l’originalité de certaines photographies, renvoyant à sa pièce 21 qui est un tableau récapitulatif des photographies revendiquées par M. X et qui, pour certaines photographies, porte la mention 'Originalité à apprécier par le tribunal' (photos 4, 6, 32, 42, 44, 46, 49, 89, 119, 122, 167, 251, 264, 272, 294, 330, 342, 350, 361, 364, 369, 374, 423, 425, 465, 474), ce dont il sera déduit que l’originalité de ces clichés n’est pas sérieusement contestée ;

— les clichés constituant des portraits de personnalité démontrent le savoir-faire et les compétences techniques du photographe mais sont banals (sujet le plus souvent au centre de la photo), rien n’indiquant que le photographe ait donné des instructions aux sujets quant à leur attitude, leur emplacement ou les vêtements ou accessoires qu’ils portent ;

— les autres clichés (images prises lors de pauses de répétition de spectacles vivants, de séances de maquillage ou représentant des objets ou des lieux) ne sont que des représentations fidèles d’un moment qui se déroule, sans influence particulière du photographe.

Selon l’alinéa 1 de l’article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle, l’auteur d’une oeuvre de l’esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. L’article L.112-1 du même code protège par le droit d’auteur toutes les 'uvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination, pourvu qu’elles soient des créations originales. Selon l’article L. 112-2, 9° du même code, sont considérées comme 'uvres de l’esprit les oeuvres photographiques et celles réalisées à l’aide de techniques analogues à la photographie.

Il incombe à celui qui entend se prévaloir des droits de l’auteur de caractériser l’originalité de l’oeuvre revendiquée, c’est à dire de justifier de ce que cette oeuvre présente une physionomie propre traduisant un parti pris esthétique et reflétant l’empreinte de la personnalité de son auteur.

M. X décrit ainsi qu’il suit l’originalité des 479 photographies qu’il revendique :

'1. Le Figaro Quotidien du 5 septembre 1998 AN 27 : « Douche écossaise » AE des Bouffes Parisiens, Paris, 3 septembre 1998. Je voulais me laisser aller dans ce AE de boulevard et m’amuser à saisir ces deux actrices assumant avec bonheur et générosité leurs rôles caricaturaux, j’ai choisi un objectif 105 millimètres, je me suis placé pour avoir un profil presque face de P Q émoustillée par l’excentrique personnage en représentation sous ces yeux et capter son expression primordiale dans cette photographie qui donne toute la dimension des rapports entre les deux femmes soulignant leurs différences de classe, j’ai cadré serré sur les interprètes pour accentuer le côté snob de R S qui ravi P Q, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une ligne chorégraphique esthétique équilibrée joyeuse et légère et j’ai pu faire passer le plaisir complice de ces deux femmes à jouer le jeu sur les planches.'

'2. Le Figaro Quotidien du 15 septembre 1998 AN 26 : « L’Hiver sous la table » IR-Française Studio AE, Paris, octobre 1997. Mon intention était de faire passer le sentiment que même dans l’inconfort l’homme peut s’épanouir, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer en isolant la table avec les comédiens, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un équilibre esthétique pour que nous voyons cette table et le sol comme les étages d’une maison et pour nous faire ressentir que la richesse de la personnalité de chacun survie à la pauvreté financière et à la promiscuité, j’ai photographié à l’instant exact ou les personnages sont concentrés dans leurs univers spécifiques et j’ai pu transmettre avec optimisme l’idée que l’esprit est au-dessus de toute contrainte matérielle.'

'3. Le Figaro Quotidien du 21 septembre 1998 AN 27 : « Rilke » AE G Maison de la Poésie, Paris, septembre 1998. J’ai photographié séparément les deux personnages à droite de l’image puis j’ai fait un montage pour insérer le troisième personnage, T U, mon intention était de faire passer leur complicité avec le public mais aussi en saisissant ces regards lumineux et généreux j’ai voulu donner le sentiment d’un partage d’intelligence optimiste mais lucide, j’ai décidé de les cadrer en panoramique alors que je travaillais en 24 x 36 pour apporter de la singularité et accentuer la profondeur de l’instant.'

'4. Le Figaro Quotidien du 24 septembre 1998 AN 25 : « V W » AE des Amandiers, Nanterre, février 1992. Après la répétition j’ai demandé à Bérangère de poser pour un portrait que je voulais énigmatique, je lui ai demandé de s’asseoir appuyée à la table de régie dos au plateau pour obtenir une perspective plongeante, j’ai choisi un

objectif 50 millimètres pour cadrer verticalement amplifiant ma perspective, je lui ai demandé de tourner son visage

pour attraper la lumière uniquement sur son profil gauche et obtenir ces ombres qui donnent du modelé, de mettre son chapeau et ses lunettes, de lever sa cigarette près de son visage et de poser l’autre main sur la table donnant de l’élégance à la ligne esthétique et j’ai pu obtenir cet air incognito qui nous donne envie d’en savoir plus sur cette femme et son travail (…)' ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'5. Le Figaro Quotidien du 30 septembre 1998 AN 26 : « Alpenstock » AE de la Ville, Paris, septembre 1998. Je recherchais à faire une photographie de deux mondes, j’ai choisi de me placer assez loin du plateau avec un objectif 35 millimètres pour avoir une vue d’ensemble, j’ai choisi une vitesse très lente pour conserver l’atmosphère chaude par le lustre sur l’homme au centre en opposition avec la lumière bleue et froide des deux extrémités, j’ai travaillé debout pour avoir les lignes du sol comme un jeu d’échec accentuant l’intensité dramatique et j’ai photographié à l’instant où l’homme blessé accroché ou enchaîné à son piano contre l’univers glacé et terrifiant de la science nous fait ressentir que de la passion artistique n’a pas de place dans un monde rationnel au main des cartésiens (…)'

'6. Le Figaro Quotidien du 9 octobre 1998 AN 27 : « La Vengeance d’une femme » Manufacture des 'illets, Ivry-sur-Seine, octobre 1998. Je voulais faire passer l’extrême tension dans le combat que se livrent ces deux femmes, lors d’une répétition j’ai demandé aux actrices AA AB et IX-IY IZ de poser pour faire la photographie de ce que je ressentais, j’ai placé les comédiennes contre une poutre d’acier sans chaleur, près d’une fenêtre qui renvoyait une lumière crue, l’une plein feu pour souligner sa provocante jeunesse lisse, l’autre en second plan légèrement dans l’ombre amplifiant son agressivité latente, j’ai travaillé avec un 35 millimètres très près pour entrer dans l’image, avec une faible profondeur de champ pour obtenir le deuxième personnage légèrement flou faisant passer la sensation qu’elle n’atteint pas la jeune femme, je leur ai demandé ces regards représentant clairement les armes en présence, la haine et l’attaque contre l’indifférence et le détachement et nous pouvons pressentir une issue tragique à

cette rivalité de femme.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'7. Le Figaro Quotidien du 12 octobre 1998 AN 28 : « Mariage de Figaro »AE Silvia Monfort, Paris, septembre 1998. J’avais envie d’appuyer l’idée qu’un bas rang social n’empêche pas la noblesse des sentiments, j’ai choisi de travailler avec un objectif 135 millimètres, je me suis placé au ras du plateau pour prendre cette photographie à contre-jour en cadrant sur le personnage seul accentuant avec le fond noir son isolement, j’ai déclenché à l’instant où il interpelle par son geste du doigt en tenant fermement une hache pour faire passer la sensation que Figaro n’est pas seulement un valet soumis mais qu’il a une volonté affirmée, un sens profond de l’honneur et qu’il ne va certainement pas se laisser voler son amour sans mot dire.'

'8. Le Figaro Quotidien du 13 octobre 1998 AN 28 : « La Dame de chez Maxim » AE Mogador, Paris, septembre 1998. Je voulais faire passer l’idée que la bourgeoisie est prompte à s’encanailler, je me suis placé face à ces deux personnages, j’ai choisi un objectif 135 millimètres pour isoler le couple en cadrant vertical pour ouvrir la perspective et quelle perspective, j’ai photographié l’homme comme figé avec cette femme légère posée là sur ces genoux et j’ai pu faire passer en saisissant son regard le sentiment qu’il ne va pas se dérober aux charmes de la dame, qu’il fantasme déjà et que débarrassé de son haut de forme cette soirée promet d’ être chaude.'

'9. Le Figaro Quotidien du 15 octobre 1998 AN 30 : « Le Portrait de Dorian Gray » avec AC AD , AE AF, Paris, octobre 1976. Je voulais faire passer la beauté ambigüe et intemporelle de l’acteur AC AD dans le rôle de Dorian Gray, j’ai choisi de travailler en vertical avec un objectif 135 millimètres pour allonger les silhouettes, en contre-plongée au ras du plateau pour accentuer l’élégance des lignes esthétiques, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une sensation de déséquilibre chorégraphique amplifiant la fragilité du comédien face à son interlocuteur que j’ai cadré sciemment de dos pour n’avoir sa présence que suggérée et soudain j’ai photographié Dorian Gray en demande avec sa main tendue, j’ai pu saisir sa grâce androgyne et faire passer la sensation d’une éternelle jeunesse (…)'

'10. Le Figaro Quotidien du 20 octobre 1998 AN 28 : « AG AH » Cloître des Célestins, Festival d’Avignon, juillet 1995. Un après-midi de juillet 1995 au Cloître des Célestins à Avignon, dans un moment de détente avec AG AH, je lui ai demandé de faire un portrait décontracté, de s’asseoir tout en continuant de discuter avec son metteur en scène, j’ai choisi un objectif 50 millimètres avec faible profondeur de champ pour ne faire que suggérer le lieu, j’ai renvoyé la lumière du jour avec un réflecteur pour donner de la luminosité sur son regard , et j’ai pu saisir ce sourire, la joie de vivre de l’actrice dans cet instant rare, tendre et complice (…)'

'11. Le Figaro Quotidien du 13 novembre 1998 : « Woyzeck » Plaisance, Annecy, octobre 1998. J’ai voulu composer une esthétique de la violence, j’ai travaillé au grand angle, je me suis placé pour obtenir sur le mur à gauche la lumière venue de la fenêtre et l’ombre de la femme tout en captant la présence des tours qui renforce l’ambiance froide, glacée de la situation, par mon cadrage j’ai pu accentuer la terreur de l’enfant en le saisissant blotti à l’extrémité de la pièce sans issue possible et j’ai pu également par ce cadrage et mon optique grand angle avoir cette impression de distance entre les personnages ce qui accentue l’intensité dramatique, j’ai photographié l’homme à l’instant exact ou les lignes chorégraphiques nous laissaient pressentir un drame et j’ai pu dans cette immobilisme faire passer l’intensité palpable de la violence de Woyzeck.'

'12. Le Figaro Quotidien du 16 novembre 1998 AN 28 : « Cher menteur » AE de l’Athénée, Paris, septembre 1980. J’ai eu envie de faire une photographie de la forte complicité de ces deux acteurs, j’ai choisi un téléobjectif 180millimètres, je me suis déplacé jusqu’à obtenir AI AJ juste au-dessus d’AK AL très légèrement décalé dans une semi-ombre pour apporter du mystère, j’ai travaillé dans une faible profondeur de champ pour avoir l’acteur un peu flou comme lointain et j’ai pu faire passer le sentiment de deux personnages qui rêvent l’un de l’autre, qui dialoguent sereinement avec leur esprit et se répondent dans une symbiose parfaite (…)'

'13. Le Figaro Quotidien du 16 novembre 1998 AN 28 bas droit : « La Folle de Chaillot » AE de l’Athénée, Paris, janvier 1975. AK AL, « La Folle de Chaillot », je voulais saisir la présence, la dimension de l’actrice, j’ai pris un téléobjectif 180 millimètres pour isoler le personnage du groupe, je me suis placé légèrement excentré à droite pour travailler en contre-plongée et saisir son visage dans une concentration intense, les lignes corporelles déséquilibrées pour donner de la perspective, j’ai rendu son regard immense en le photographiant à travers ses lorgnons, j’ai cadré en conservant l’ensemble du dossier de son fauteuil et le personnage derrière elle dans l’ombre pour avoir l’impression d’un entourage bien terne à côté de sa luminosité et j’ai réussi à donner à voir AK AL telle une diva (…)'

'14. Le Figaro Quotidien du 19 novembre 1998 AN 35 : « Aimer sa mère » MC 93, Bobigny, novembre 1998. Mon intention était de faire passer le sentiment que cette femme est dans une autre dimension hantée par son vécu, j’ai choisi de travailler avec un objectif 135 millimètres pour photographier le personnage en mouvement dans un déséquilibre au moment précis où la girouette se trouve dans l’axe du projecteur pour une cohérence artistique, j’ai saisi la main à droite avec une vitesse lente pour obtenir un bougé qui donne un élan vers un noir qui apporte à l’actrice GS GT, la mère, une fragilité d’enfant, j’ai laissé le paquet de lessive « Paic » bien en vue dans ma composition pour ajouter au surréalisme de l’image et j’ai pu faire passer la sensation que le personnage totalement envoûté par son passé devra revivre toute l’histoire pour retrouver sa stabilité, sa sérénité.'

'15. Le Figaro Quotidien du 30 novembre 1998 AN 31 : « Le Pavillon aux pivoines » Barbican Theater, Londres, septembre 1998. « Le Pavillon aux pivoines » un conte classique chinois, mon intention était de montrer une approche extrêmement nouvelle de cette épopée, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour isoler la scène du grand plateau de ce AE, je me suis déplacé jusqu’à saisir les lignes esthétiques verticales et horizontales équilibrées dans l’axe où la comédienne met sa main sur le téléviseur, j’ai utilisé une profondeur de champ importante pour obtenir nettement le détail du décor, j’ai accentué les couleurs froides, j’ai souligné le regard de l’acteur dans l’écran et j’ai pu faire passer la modernité par les accessoires et par ces nouvelles étranges positions corporelles des deux acteurs fascinés par la technologie dernier cri ,nous sommes en 1998, que nous adopterons tous très vite les années suivantes.'

'16. Le Figaro Quotidien du 1er décembre 1998 AN 27 : « Délicate balance » AE Antoine, Paris, décembre 1998. Mon intention était de saisir trois féminités, trois sensualités, trois caractères, après une répétition j’ai demandé aux comédiennes de Délicate balance, AM AN, J AO et AM AP de faire une photo dans le décor, je leur ai demandé de se réunir debout, de rester habités par leur personnage , j’ai éclairé avec une boite à lumière sur la gauche, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer avec les ombres qui donnent de l’intensité dramatique , je me suis placé au-dessus de leur trio, elles ont JT le jeu avec générosité et j’ai obtenu comme je le souhaitais une photographie de trois femmes singulières, mystérieuses, trois univers à découvrir.'

'17. Le Figaro Quotidien du 17 décembre 1998 AN 27 : « Le Bel air de Londres» AE de la Porte Saint-Martin, Paris, décembre 1998. Mon intention était de faire passer le sentiment que chez ces personnages l’être n’est rien seul compte le paraître, ils sont obsédés par la mode et les bonnes manières voire le maniérisme, j’ai choisi de photographier avec un téléobjectif 200 millimètres isolant bien les deux acteurs, j’ai travaillé au ras du plateau en contre-plongée pour accentuer la légèreté aérienne futile de l’action, je me suis placé pour cadrer en ouvrant à gauche accentuant ainsi l’ampleur du mouvement de AQ AR , j’ai déclenché à l’instant exact où par mon cadrage j’ai pu exagérer les lignes chorégraphiques caricaturales et le grotesque de la situation pour qu’aucune ambiguïté ne soit possible sur le caractère illuminé de ces énergumènes.'

'18. Le Figaro Quotidien du 9 mars 1999 AN 27 : « L’Avare » AE Le Cado, Orléans, janvier 1999. Je voulais trouver une photographie emblématique de l’Avare, après la répétition j’ai demandé à AS AT jouant le rôle-titre de poser pour moi, je lui ai demandé de se placer comme blotti derrière une porte, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa gauche pour obtenir du modelé sur son visage et une légère ombre sur le mur apportant du mystère, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour obtenir un effet de profondeur, je lui ai demandé de mettre le cochon près de son visage en disant « ma cassette, ma cassette » d’un air ironique ,il s’en est amusé, a JT le jeu généreusement et j’ai pu faire passer le sentiment que la seule véritable jouissance dans la vie de cet homme est son petit cochon rose devenu ici le symbole de sa fortune chérie bien aimée et bien cachée.'

'19. Le Figaro Quotidien du 18 ou 19 mars 1999 AN 27 : « L’Ile morte » IR-Française, AE du Vieux Colombier, Paris, mars 1999. Je voulais lier la force du rocher à l’immense présence de AI-FZ JA sur le fauteuil, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour photographier en vertical amplifiant l’intensité de ce bloc de granit par la hauteur, j’ai travaillé avec un temps de pose assez lent pour donner du mouvement au personnage debout accentuant le handicap et la puissance dramatique de l’acteur paralysé et j’ai pu faire passer dans ces deux immobilisme un sentiment de majestueuse dignité.'

'20. Le Figaro Quotidien du 23 mars 1999 AN 29 : « Master Class » AE Antoine, Paris, mars 1999. AU AV JT AW AX, j’ai choisi un téléobjectif 200 millimètres pour composer cette photographie en isolant l’actrice, j’ai travaillé debout au ras du plateau me plaçant légèrement sous la comédienne dans l’axe du lustre venant souligner son expression et j’ai pu saisir les gestes disproportionnés de la désespérance de AU AV face à ses élèves et faire passer le plaisir pris par l’actrice à se glisser dans la peau de AW AX et d’en profiter pour se laisser aller à bouger avec une démesure que seule un diva peut assumer.'

'21. Le Figaro Quotidien du 29 mars 1999 AN 35 : « Imprécation 36 » AE National de Strasbourg, mars 1999. L’être humain devenu l’acteur trouve ses repères chez Shakespeare, ici peut-être AY AZ, mon intention était de montrer cette femme, cette comédienne hantée ou inspirée par les grandes rôles du répertoire, je me suis placé dans l’axe du miroir pour avoir le reflet du comédien ou de AY AZ qui est ou serait sur le plateau , j’ai choisi avec un objectif 50 millimètres de cadrer serré en conservant dans la profondeur de champ la présence de la femme qui tient le miroir extrêmement nette, je me suis déplacé jusqu’à obtenir des regards qui se répondent tout en suggérant l’irréalité de l’instant en faisant ressortir la lumière rasante sur l’actrice ( Judith Henry) et la pleine lumière sur le Roi (CY Wilms) j’ai obtenu une photographie entre réalité et fiction qui dit l’importance par notre culture de pouvoir s’entourer de personnages de fiction pour donner une dimension exceptionnelle à notre quotidien.'

'22. Le Figaro Quotidien du 2 avril 1999 AN 33 : « Amants » et « Vieux ménage » IR-Française Studio AE, Paris, mars 1999. Je ressentais l’usure, les blessures, les tromperies, les regrets de ce vieux ménage, c’est ce que j’ai voulu faire passer, j’ai choisi un objectif 85 millimètres pour cadrer serré en isolant les deux personnages, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un cadre qui ne donne aucune échappatoire pour accentuer l’idée d’emprisonnement de ce couple coincé dans son histoire, j’ai photographié à l’instant précis où ils ont un regard parallèle dans la même direction pour amplifier la sensation que leur destinée est la même mais qu’ils voyagerons vers elle seuls, que le temps du dialogue est révolu et qu’il n’y aura plus de désir ni de plaisir, j’ai pu réaliser une photographie bien triste d’un amour épuisé par un vieux ménage presque déjà mort.'

'23. Le Figaro Quotidien du 9 avril 1999 AN 27 : « Pinocchio » AE National de l’Odéon, Paris, avril 1999. Je voulais trouver un angle pour suggérer le caractère légendaire de Pinocchio, je me suis placé au ras du plateau avec un objectif 50 millimètres travaillant près des personnages j’ai cadré serré et j’ai pu capter le regard accusateur et l’expression d’étonnement du personnage de gauche pour faire passer le sentiment que même en costume contemporain Pinocchio reste fidèle à sa réputation de menteur invétéré.'

'24. Le Figaro Quotidien du 9 avril 1999 : « L’Affrontement » IR des Champs Elysées, Paris, avril 1999. Mon intention était de trouver une image forte de l’homme entre certitudes et démons, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres et cadré verticalement pour avoir cette pénombre qui ajoute de l’inquiétude, je me suis déplacé jusqu’à obtenir ce duel avec la croix renforçant ainsi la présence religieuse j’ai déclenché à l’instant où la chaise est en déséquilibre pour accentuer la fragilité du prêtre entre prière et questionnement, les mains décroisées, le regard égaré j’ai voulu et obtenu cette photographie emblématique de « L’Affrontement » entre croyances et doutes spirituels.'

'25. Le Figaro Quotidien du 19 avril 1999 AN 28 : « DM-AU JB » Cour d’Honneur du Palais des Pages, Avignon, juillet 1986. J’ai pris un rendez-vous avec DM-AU JB à la Cour d’Honneur du Palais des Papes pour faire une série de portraits, nous avons parlé un long moment, lorsque je l’ai senti détendu, complice, imprégné de l’ambiance de ce lieu mythique je lui ai demandé de relever son col, nous étions en 1986 je voulais que le AI qui entoure son visage fige l’extrême jeunesse de cet auteur, J’ai choisi un objectif 80 millimètres pour cadrer serré je lui ai demandé de me regarder et j’ai obtenu l’image de sa farouche volonté et de son éternelle jeunesse (…)'

'26. Le Figaro Quotidien du 6 mai 1999 AN 36 : « Poèmes à Lou » AE de l’Atelier, Paris, mai 1999. Je voulais saisir la complicité de ces deux acteurs, je les ai photographiés individuellement avec un objectif 135 millimètres pour être en plan serré sur eux et pouvoir faire un montage, je les ai éclairés avec une boîte à lumière sur la gauche pour donner du modelé et du mystère par les ombres puis au montage je les ai rapprochés pour retrouver l’intimité père-fille, AI-JC BA et AU BA et j’ai pu faire nous faire ressentir la symbiose entre ces deux êtres.'

'27. Le Figaro Quotidien du 8 mai 1999 AN 27 : « Pièces de guerre » AE des Amandiers, Nanterre, mai 1999. « Pièces de guerre » est un univers post nucléaire, je voulais souligner de sentiment dominant de l’absurde débilité de la violence irrémédiable de l’homme contre l’homme, j’ai choisi un objectif 135 millimètres pour composer cette photographie, j’ai voulu le regard du personnage blessé face à moi forçant ainsi notre attention sur lui isolant la solitude du jeune soldat qui ne comprend pas pourquoi il est là et faire passer la sensation que les deux personnages ne sont que de tristes pantins impuissants manipulés par d’irresponsables fous motivés par la destruction et fascinés par la mort.'

'28. Le Figaro Scope du 12 mai 1999 AN 28 : « Copenhague» AE Montparnasse, Paris, janvier 1999. Je voulais faire passer la sensation que l’homme au premier plan rêve de la scène qui se déroule derrière lui, j’ai choisi de travailler au-dessus du plateau, je me suis placé pour composer mon image avec une perspective équilibrée, j’ai travaillé avec une vitesse lente et une faible profondeur de champ pour obtenir du bougé sur le couple suggérant de l’irréalité, j’ai pris un téléobjectif de 135 millimètres pour cadrer Niels Arestrup au premier plan me regardant immobile sans expression tel un somnambule en opposition avec les deux autres personnages en second plan en pleine discussion et pour lesquels visiblement il n’existe pas, sous une lumière froide et crue j’ai pu faire passer l’idée que cet homme hanté par le passé n’a plus de présent et qu’il s’éloigne en solitaire dangereusement de la réalité et de la vie.'

'29. Le Figaro Scope du 12 mai 1999 AN 28 : « Mademoiselle A» Petit AE de Paris, janvier 1999. Mon intention était de faire passer la détresse provoquée par un dilemme un soir où tout était parfait même vous, je me suis déplacé jusqu’à obtenir le reflet de Mademoiselle A, BB BC, dans les miroirs derrière elle amplifiant sa solitude et son regard désespéré en totale contraste avec sa belle robe de soirée rouge, j’ai choisi un cadrage vertical avec un téléobjectif 135 millimètres pour accentuer cette perspective sur un fond noir et j’ai pu obtenir la sensation que même si la beauté ne préserve pas de la douleur, la douleur est plus noble dans la beauté.'

'30. Le Figaro Quotidien du 27 mai 1999 AN 34 : « Les Pensionnaires » AE National de Bretagne, Rennes, mai 1999. Mon intention était de donner à voir BD BE et BF BG tels des parents fiers de leur descendance, après la répétition je leur ai demandé de poser au milieu de la troupe, je me suis placé au ras du plateau, j’ai travaillé avec un objectif 35 millimètres pour cadrer tout le monde dans une ligne esthétique fanfare de village, je me suis déplacé légèrement à gauche pour une lisibilité parfaite de ces joyeux lurons, j’ai pu souligner la satisfaction de BD BE et de BF BG d’être les créateurs de cette histoire de AE et j’ai pu faire passer l’authenticité de ces merveilleux saltimbanques.'

'31. Le Figaro Quotidien du 3 juin 1999 AN 34 : « Scènes étrangères » IR-Française Studio AE, Paris, mai 1999. Après une répétition j’ai demandé aux trois acteurs de poser pour moi, je voulais qu’on ait l’impression qu’ils préparent un coup, je les ai placés en décalé pour avoir de la vie, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres en contre-plongée pour amplifier leur présence et que l’on sente bien qu’ils ont chacun une mystérieuse partition à jouer, je leur ai demandé de me regarder très franchement dans une énergie retenue et j’ai pu faire passer le sentiment que tout va se jouer maintenant avec ce trio insolent.'

'32. Le Figaro Quotidien du 12 juin 1999 AN 33 : « Rufus » Cloître des Célestins, Festival d’Avignon, juillet 1995. J’ai demandé à Rufus de poser pour moi dans le Cloître des Célestins à Avignon où il jouait, pour faire un portrait, je lui ai demandé de se placer devant un cercle de DX peint qui représentait une lune, mon intention était d’amplifier le côté clown triste de Rufus, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé pour obtenir le rapport parfait des lignes circulaires entre la lune, les arcades et son visage, je lui ai demandé de pencher légèrement la tête vers la droite pour donner de la fragilité, de regarder vers haut pour donner le sentiment qu’il est dans son rêve, j’ai pu saisir une distance entre l’homme et la réalité et faire passer des sensations familières avec les baladins qui oscillent toujours entre sourire

et mélancolie (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'33. Le Figaro Quotidien du 15 juin 1999 AN 36 : « BH BI » IRCAM, Paris, novembre 1987. Après une répétition à l’IRCAM j’ai demandé à BH BI de poser pour un portrait, mon intention était de faire une photographie de cet homme avec une couleur amicale et tendre, je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement, de se détendre, j’ai choisi un objectif de 50 millimètres, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa gauche pour donner du modelé sur son visage, je lui ai demandé de me regarder en tenant son menton avec sa main droite, il n’arrivait pas à faire naturellement ce geste ,il s’en est amusé, j’ai saisi son sourire, son regard rieur et avec cette complicité j’ai pu faire passer chez BH BI une jovialité qu’il ne dévoile pas souvent.'

'34. Le Figaro Quotidien du 29 juin 1999 : « BK BL » Studio, Paris, avril 1990. J’ai pris un rendez-vous avec BK BL dans mon Studio photo à Paris pour faire un portrait, nous avons pris un peu de temps, nous avons parlé du AE, de la vie puis tranquillement je lui ai demandé de s’asseoir, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa gauche pour amplifier le mystère de cet homme et donner du modelé à son visage, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, j’ai travaillé au format 6x6 pour obtenir de la matière, je lui ai demandé de s’appuyer doucement sur sa main refermée en regardant vers sa droite comme s’il jetait un regard sur son passé avec un très léger sourire et j’ai pu obtenir de cet acteur de la sérénité, du romantisme avec une intensité dans le visage qui lui donne de la rareté et qui nous laisse présager de beaux rôles (…)'

'35. Le Figaro Quotidien du 1 er juillet 1999 : « Peter Sellars » Portrait, Paris, octobre 1989. Pour faire son portrait j’avais pris un rendez-vous avec le metteur en scène Peter Sellars à son hôtel, contents de nous retrouver nous avions discuté un moment puis je lui ai demandé de se placer devant un tableau et de se tourner pour prendre sur son profil la lumière rasante venant d’une fenêtre sur sa gauche lui donnant avec les ombres de la matière sur le visage, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, je l’ai cadré excentré pour obtenir une ligne esthétique douce avec le tableau que j’ai voulu flou en choisissant une faible profondeur de champ et je lui ai demandé de me regarder franchement avec un sourire ironique et j’ai pu faire ressortir sa personnalité de diable sortant de sa boîte toujours prêt à une folie, l’image d’un homme vif, inspiré, assoiffé de vie, juste Peter Sellars (…)'

'36. Le Figaro Quotidien du 6 juillet 1999 : « AI-BH JD » Avignon, juillet 1996. J’ai pris un rendez-vous avec AI-BH JD à son hôtel, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer verticalement avec les maisons en arrière-plan pour ouvrir à l’imaginaire, je lui ai demandé de se placer au milieu d’un fourré et de croiser les bras, il s’en est amusé et j’ai pu obtenir ce que je souhaitais un homme de AE tranquille, dans une ambiance détendue d’un début d’après-midi en Provence et j’ai souligné sa décontraction en immortalisant sa magnifique chemise camarguaise (…)'

'37. Le Figaro Quotidien du 8 juillet 1999 AN 29 : « Tango vals y tango » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. J’ai proposé une prise de vue à la chorégraphe IM AW IN avec ses danseurs dans les rues de la ville pour un travail sur son spectacle qui allait se jouer au Palais de Papes l’été suivant au Festival d’Avignon, mon idée était de me servir de la rue et de la façade de l’immeuble pour suggérer la liberté du tango et de ses danseurs qui loin des apparats, des fastes et des sunlights vivent avec autant de sensualité, de passion et de sérieux une danse qui en fait n’en est pas une mais qui est un état d’esprit, une façon de respirer, je me suis placé le long de l’immeuble mon boîtier posé sur mon pied photo j’ai pris un objectif 35millimètres pour composer ma photographie, j’ai demandé tout simplement aux trois couples de m’oublier et de danser, j’ai attendu d’avoir un équilibre esthétique parfait dans mon cadre et j’ai pu faire souffler un vent de liberté argentin dans une […].'

'38. Le Figaro Quotidien du 9 juillet 1999 AN 23 : « Royal de Luxe, Petits contes nègres » Nantes, juin 1999. Dans la poursuite de mon travail avec la compagnie Royal de Luxe, cette photographie a été faite à Nantes en juin 1999, je voulais montrer le décalage entre les façades de la jolie ville et ce bric-à-brac surréaliste, j’ai choisi de travailler avec un objectif 135 millimètres pour cadré cette action poétiquement rocambolesque en lassant la hauteur pour avoir la présence incongrue de la bourgeoisie de province, je me suis placé face aux comédiens, j’ai pu en opposant l’immobilisme de la BH à l’excitation frénétique et à l’enthousiasme des personnages faire passer un souffle déjanté, saugrenu, échevelé signé Royal de Luxe.'

'39. Le Figaro Quotidien du 12 juillet 1999 AN 20 : « El Pecado que no se’ » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. C’est pesant, la torture rode, la mort est la palpable, j’ai voulu faire ressentir la terreur, j’ai pris objectif 35 millimètres pour avoir une perspective sans perspective, j’ai photographié au moment où les hommes sont à moitié nus pour faire passer la déstabilisation du questionnement avant la torture, je me suis déplacé un peu sous l’action jusqu’à obtenir une ligne esthétique froide et pour souligner la position dominante du policier tortionnaire qui nous renvoie une image chargée de souvenirs à laquelle personne ne peut être indifférent.'

'40. Le Figaro Quotidien du 13 juillet 1999 AN 21 : « Los Gemelos » Santiago, Chili, avril 1999. Mon intention était de faire comme si nous étions dans un conte, je me suis placé au-dessus de l’action tel un géant regardant un univers de petites personnes dans des drôles de déguisements, j’ai choisi un objectif 50 millimètres qui est la vision exacte du regard pour faire passer l’ambiguïté entre marionnettes et personnages vivants, j’ai pu par mon cadrage faire ressortir les jumeaux (Gemelos) tout en conservant cette ambiance de lumière contrastée avec l’ensemble du cadre de scène j’ai pu faire passer une déconcertante bizarrerie poétique joyeusement colorée.'

'41. Le Figaro Quotidien du 14 juillet 1999 AN 19 : « Pernambouc » Brésil, Sao Polo, avril 1999. Lorsque j’ai rencontré cet homme BM BN j’ai été fasciné par sa ressemblance avec ses marionnettes et j’ai voulu faire passer cette étrange symbiose, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé près de lui, j’ai travaillé en open flash pour conserver les lumières et les couleurs du fond, flash avec une vitesse lente, je lui ai demandé de poser entouré des personnages à tête de DX dans un équilibre esthétique symétrique sur ses deux épaules, je lui ai demandé exactement ce regard là et j’ai pu faire passer la sensation désopilante qu’il se confond avec ses marionnettes.'

'42. Le Figaro Quotidien du 19 juillet 1999 AN 20 : « Zooedipous » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. Après avoir vu le spectacle j’ai voulu faire passer ce que j’en avais ressenti, de la répulsion, du dégoût, j’ai demandé à la comédienne de poser allongée sur le plateau à contre-jour enlaçant la mouche pour amplifier encore la dominance de l’insecte, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer serré m’allongeant sur le sol pour entrer dans l’intimité de cette relation répugnante et par cette composition j’ai pu avec un certain plaisir, réaliser comme je le souhaitais une photographie

éc’urante.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'43. Le Figaro Quotidien du 19 juillet 1999 AN 21 : « Lambert Wilson démons et merveilles» AE de la Ville, Les Abbesses, Paris, avril 1997. Mon intention était de saisir l’angle un peu voyou de Lambert Wilson, J’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer verticalement et conserver la hauteur noire qui ouvre à l’imaginaire, je me suis placé au ras du plateau légèrement à droite pour saisir le comédien trois quart face et obtenir des ombres sur sa gauche lui donnant de la détermination, j’ai déclenché à l’instant où avec ses yeux levés nous avons le sentiment qu’il va relever fièrement un défi dans la plus grande décontraction corporelle et j’ai obtenu une couleur différente de Lambert Wilson, un côté rebelle (…)'

'44. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 1999 AN 19 : « Tango vals y tango » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. J’ai proposé une prise de vue à la chorégraphe IM AW IN avec ses danseurs dans les rues de la ville pour un travail sur son spectacle qui allait se jouer au Palais de Papes l’été suivant au Festival d’Avignon, mon idée était de me servir de la rue et de la façade de l’immeuble pour suggérer la liberté du tango et de ses danseurs qui loin des apparats, des fastes et des sunlights vivent avec autant de sensualité, de passion et de sérieux une danse qui en fait n’en est pas une mais qui est un état d’esprit, une façon de respirer, je me suis placé face à l’immeuble mon boîtier posé sur mon pied photo j’ai pris un objectif 35millimètres pour composer ma photographie, j’ai demandé à la metteur en scène de se placer adossée au mur CC pour faire ressortir sa silhouette, sa présence et j’ai demandé tout simplement aux trois couples de m’oublier et de danser, j’ai attendu d’avoir un équilibre esthétique parfait dans mon cadre et j’ai pu faire

souffler un vent de liberté argentin dans une […].'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette

photographie n’est pas formellement contestée ;

'45. Le Figaro Quotidien du 29 juillet 1999 AN 27 : « Le Péché que l’on ne peut’ » « El Pecado que no se puede nombrar » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. J’ai voulu donner le sentiment que seules la musique et par extension l’expression artistique peuvent sauver l’homme de son destin tragique, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres pour équilibrer dans un arc de cercle les personnages du fond avec le personnage central tout en rondeur, j’ai pu saisir l’instant d’immobilisme pétrifié des trois hommes à gauches pour mettre en valeur un sentiment de liberté donné par le violoncelliste en le captant dans une position et une respiration détachées de la réalité j’ai pu nous faire presque entendre sa musique et nous faire pressentir que seul l’art peut rendre le quotidien exceptionnel et la tragédie sublime (…)'

'46. Le Figaro Quotidien du 29 juillet 1999 AN 27 : « Zooedipous » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. Après avoir vu le spectacle j’ai voulu faire passer ce que j’en avais ressenti, un état d’angoisse morbide permanent, j’ai demandé au comédien de poser en pointant du doigt la lumière, j’ai choisi un objectif 35 millimètres, je me suis déplacé au-dessus jusqu’à obtenir un angle parfait dans la cohérence entre les ombres et l’acteur au premier plan le doigt sur le point précis de la patte de l’araignée pour saisir cette double image perturbante et j’ai réussi à rendre la dimension cauchemardesque

doublement terrifiante.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'47. Le Figaro Quotidien du 5 août 1999 AN 27 : « Le Festin pendant la peste » AE du Volcan, Le Havre, mai 1999. Je voulais faire passer le l’incroyable énergie électrique de ce spectacle, j’ai travaillé légèrement au-dessus avec un objectif 50 millimètres pour avoir la perspective des guichets au fond je me suis déplacé jusqu’à obtenir un équilibre acrobatique des personnages au premier plan avec l’homme statique derrière perché sur une échelle pour nous faire regarder ces acteurs comme on regarde des enfants dans une cour de récréation donnant libre cours à leur joyeuse explosion corporelle, simplement heureux dans l’instant de partager un délire et nous contaminer par ce bonheur.'

'48. Le Figaro Quotidien du 26 août 1999 AN 19 : « BO BP » Studio, Paris, août 1987. J’ai pris un rendez-vous avec BO BP dans mon studio à Paris pour faire un portrait, je lui ai demandé de venir avec sa guitare, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour cadrer serré tout en conservant un équilibre esthétique avec la toile peinte du fond, j’ai travaillé dans un format 6X6 pour accentuer la matière et le modelé de son visage, je l’ai éclairé à droite avec une boîte à lumière pour donner amplifier sa présence et je lui a demandé de jouer en me regardant ce qu’il a accepté avec plaisir et j’ai pu saisir l’instant exact où son visage légèrement penché forme une ligne esthétique avec le jeu des doigts de sa main gauche, le manche de la guitare et la position de sa main droite et j’ai pu réaliser avec pudeur une photographie respectueuse de ce grand musicien et faire passer son humilité, celle des grands (…)'

'49. Le Figaro Quotidien du 3 septembre 1999 AN 22 : « Nada Strancar » Cour d’Honneur du Palais des Papes, Festival d’Avignon, juillet 1988. Un après-midi avignonnais, Cour d’Honneur du Palais des Papes à Avignon j’avais pris un rendez-vous avec Nada Strancar, en complicité avec elle je lui ai demandé de poser avec ses costumes sur le bord du plateau je voulais obtenir l’image d’une interprète consciente et comblée d’évoluer dans ce lieu toujours hanté par le talent BQ BR, j’ai choisi de travailler dans un format 6 x 6 pour avoir du modelé, de la vie, avec un objectif 80 millimètres et une faible profondeur de champ pour ne faire que suggérer le mur du Palais des Papes concentrant notre attention sur l’actrice, je me suis placé très près sous la comédienne, je lui ai demandé de me regarder et j’ai pu faire

passer une dimension théâtrale dans la sérénité habitée de Nada Strancar (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de

cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'50. Le Figaro Quotidien du 20 septembre 1999 AN 28 : Maroc « Danse Guedra de Goulimine » Taroudant, Maroc, septembre 1999. J’ai voulu faire passer une ambiance de joie typiquement marocaine lors d’une fête à laquelle je fus invité dans un palais au Maroc, j’ai parlé un moment avec les interprètes pour qu’elles m’autorisent à photographier leur spectacle dans leur espace privé, dès qu’elles ont accepté toutes les inquiétudes et les retenues sont tombées, j’ai décidé de travailler avec un objectif 35 millimètres je me suis placé sur la gauche pour avoir la perspective à droite ouvrant mon image et situant bien l’intimité du lieu, j’ai utilisé un open flash pour éclaircir le premier plan tout en conservant la chaleur de la lumière d’ambiance j’ai pu faire passer la générosité de l’interprétation de ces femmes et faire souffler un vent saharien dans ma photographie.'

'51. Le Figaro Scope du 29 septembre 1999 AN 44 : « Primo Levi » « Conversations ou le voyage d’Ulysse » Eglise des Célestins, Festival d’Avignon, juillet 1995. Je voulais saisir l’intimité respectueuse de ces deux hommes et la rareté du moment, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer en équilibrant la sérénité suggérée pas la courbe des lignes, je me suis déplacé au ras de plateau jusqu’à obtenir une perspective un peu hors du temps et j’ai pu faire passer le contraste de la chaleur de cette intimité entre deux hommes en confidence dans la froideur de ce grand espace vide comme déserté, j’ai déclenché à l’instant exact où les regards qui se croisent au pied de cet arbre qui nous fait penser à Godot nous donnent la sensation d’assister à un instant magique d’échange spirituel, une photographie du questionnement de l’homme (…)'

'52. Le Figaro Quotidien du 7 octobre 1999 AN 31 : « Amalia Rodrigues » AE de la Ville, Paris, octobre 1974. Je voulais donner le sentiment qu’Amalia Rodrigues était sous l’emprise d’une force presque divine, j’ai travaillé au ras du plateau avec un objectif 180 millimètres je me suis déplacé sous la chanteuse jusqu’à obtenir un équilibre esthétique entre la main, la robe, le regard, j’ai cadré en vertical pour capter de la hauteur avec le noir qui suggère une présence suprême et amplifie l’intensité dramatique et j’ai nous faire ressentir la beauté de l’énergie quasi religieuse qu’Amalia Rodrigues met dans son interprétation du Fado (…)'

'53. Le Figaro Quotidien du 13 octobre 1999 AN 29 : « Stanislas Nordey » AE des Amandiers, Nanterre, mai 1997. Salle de restaurant du AE des Amandiers à Nanterre, moment de détente après l’excitation des projets, des envies et des idées, j’ai demandé à Stasnislas Nordey de retourner sa chaise et de s’appuyer au dossier tranquillement les manches de sa chemises remontées pour donner le sentiment de l’attraper en plein travail, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour avoir la perspective de la salle, j’ai utilisé la lumière venant de la baie vitrée derrière moi je lui ai demandé un regard direct, un léger sourire et j’ai pu faire passer avec cette complicité le sentiment d’un homme heureux comme un enfant de pouvoir s’exprimer dans son AE, s’étonnant presque d’avoir cette chance (…)'

'54. Le Figaro Quotidien du 26 octobre 1999 AN 27 : « DM-AU JB » Cour d’Honneur du Palais des Pages, Avignon, juillet 1986. J’ai pris un rendez-vous avec DM-AU JB à la Cour d’Honneur du Palais des Papes pour faire une série de portraits, nous avons parlé un long moment, lorsque je l’ai senti détendu, complice, imprégné de l’ambiance de ce lieu mythique je lui ai demandé de relever son col, nous étions en 1986 je voulais que le AI qui entoure son visage fige l’extrême jeunesse de cet auteur, j’ai choisi un objectif 80 millimètres pour cadrer serré je me suis déplacé légèrement sur sa gauche, je lui ai demandé de me regarder et j’ai obtenu la détermination et l’insolence de sa jeunesse dans son regard (…)'

'55. Le Figaro Quotidien du 26 octobre 1999 AN 27 : « Stanislas Nordey » Studio, Paris, juin 1994. J’ai pris un rendez-vous dans mon studio avec Stanislas Nordey pour faire un portrait, nous avons parlé un moment puis lorsque je l’ai senti en confiance je lui ai demandé de s’asseoir à l’envers sur une chaise, de s’appuyer sur le dossier pour cadrer son bras avec le prolongement sa main et obtenir de l’élégance j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour avoir la clarté du fond et équilibrer les lignes esthétiques, j’ai travaillé au format 6x9 pour amplifier la vie, la matière, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur la droite pour obtenir ce modelé sur le visage donnant du mystère, je lui ai demandé un regard direct face à l’objectif et j’ai pu faire passer chez ce jeune patron de AE de la profondeur, de la force et capter un instant intense son intimité (…)'

'56. Le Figaro Quotidien du 6 novembre 1999 AN 36 : « DM-AU JB » Cour d’Honneur du Palais des Pages, Avignon, juillet 1986. J’ai pris un rendez-vous avec DM-AU JB à la Cour d’Honneur du Palais des Papes pour faire une série de portraits, nous avons parlé un long moment, lorsque je l’ai senti détendu, complice, imprégné de l’ambiance de ce lieu mythique je lui ai demandé de relever son col, nous étions en 1986 je voulais que le AI qui entoure son visage fige l’extrême jeunesse de cet auteur, J’ai choisi un objectif 80 millimètres pour cadrer serré je lui ai demandé de me regarder et j’ai obtenu l’image de sa farouche volonté et de son éternelle jeunesse (…)'

'57. Le Figaro Quotidien du 25 novembre 1999 AN 31 : « Le Pavillon aux pivoines » Shanghai, Chine, juin 1998. Je voulais faire passer l’intensité dramatique de cette aventure théâtrale chinoise, j’ai choisi de travailler en vertical pour capter avec un téléobjectif 135 millimètres la comédienne en pied avec son costume traditionnel, le décor et surtout la présence palpable de la lune, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un équilibre esthétique mystérieux et j’ai photographié à l’instant où l’expression, le mouvement de l’actrice et les bougies vacillantes font ressortir une lune hallucinante et j’ai pu faire passer le sentiment angoissant que la comédienne est face à la mort aux prises avec ces démons seule dans une terrifiante nuit (…)'

'58. Le Figaro Quotidien du 13 mars 2000 AN 31 : « BS BT » Studio, Paris, janvier 1999. J’ai pris un rendez-vous dans mon studio avec BS BT, doyenne de la IR-Française pour faire un portrait, mon intention était de mettre en valeur son regard, ses yeux, nous avons parlé un peu puis tranquillement je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond clair pour lui donner un rayonnement, je l’ai éclairée sur sa droite avec une boite à lumière pour obtenir du mystère et de la matière sur la gauche tout en lui demandant de relever son bras pour encadrer son visage de noir accentuant son cou, donnant de la majesté, j’ai travaillé avec un appareil au format 6 x 6 pour amplifier le modelé et un objectif 90 millimètres pour cadrer en conservant la fleur de sa robe et le maximum de noir vers le bas équilibrant les lignes esthétiques puis je lui ai demandé de baisser légèrement son visage et soudain de me regarder et j’ai pu obtenir l’ intensité de ses yeux, mystérieux et habités et faire ressentir la rareté d’une actrice exceptionnelle.'

'59. Le Figaro Quotidien du 18 mars 2000 AN 33 : « AS BU » AE National de l’Odéon, Paris, janvier 1992. J’ai pris un rendez-vous avec AS BU je voulais le représenter dans la salle du AE pour que le lieu et l’homme se confondent presque, je lui ai demandé de s’asseoir dans un fauteuil au poulailler face à la scène, j’ai choisi un objectif 50 millimètres format 6x6 pour obtenir un maximum de détails et du modelé, je me suis placé au-dessus de lui pour cadrer avec la hauteur de la salle, les fauteuils vident et un projecteur en contre-jour pour que l’on sente l’odeur et le vertige du AE, j’ai demandé à l’acteur de tourner la tête sur sa droite en regardant en face de lui et j’ai voulu transmettre l’humilité du comédien constamment en recherche, en questionnement devenu si fragile dans cet immense AE chargé d’histoire (…)'

'60. Le Figaro Quotidien du 8 avril 2000 AN 33 : « Giovanna GT » Jardins de la Maison AI BV, Festival d’Avignon, juillet 1992. J’ai pris un rendez-vous avec Giovanna GT pour faire un portrait dans les jardins de la Maison AI BV, je voulais obtenir une image de cette femme proche de ses choix artistiques, la tradition musicale populaire italienne, je lui a demandé de s’asseoir sur un banc devant une vigne vierge, de me regarder avec les avant-bras et les mains posées sur ses jambes pour obtenir une élégance simple, évidente, j’ai choisi un format 6 x 6 pour donner du modelé, j’ai travaillé avec un objectif 90 millimètres pour cadrer avec la forte présence de mur donnant de l’intensité et j’ai pu saisir l’instant de l’équilibre parfait de ma composition et faire ressentir la sobre grandeur de cette chanteuse auteur compositeur italienne (…)'

'61. Le Figaro Quotidien du 17 avril 2000 AN 32 : « Master Class » AE Antoine, Paris, mars 1999. AU AV JT AW AX, mon intention était de dépasser la frêle silhouette de l’actrice pour nous faire entrevoir une diva mythique, j’ai dans un premier temps photographié la toile peinte du décor puis j’ai travaillé avec AU AV, je lui ai demandé ce geste ample avec un regard vers le haut imprégné de la démesure de son personnage, j’ai travaillé avec un objectif 70 millimètres pour amplifier la théâtralité par le décor en accentuant les couleurs chaudes qui nous rappellent l’Opéra puis j’ai réalisé un montage et j’ai pu faire passer le sentiment que la dimension dramatique n’est pas une affaire de physique mais bien d’intensité de la sincérité dans l’interprétation, il ne s’agit en fait que de grandeur d’âme (…)'

'62. Le Figaro Quotidien du 18 avril 2000 AN 30 : « BW BX » AE de l’Europe Odéon, Paris, avril 2000. Mon intention était de montrer le plaisir que Don BX prend à impliquer son valet dans ses stratégies de séduction, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour isoler ces deux personnages, j’ai travaillé avec une vitesse d’obturation lente pour obtenir ce bougé sur la main donnant de la fougue à Redjep Mitrovitsa ,BW BX, j’ai saisi son expression volontaire face au regard dubitatif de BY BZ, B et j’ai pu transmettre cette intimité complice du Maître et de son Serviteur, toute l’ambiguïté de la pièce.'

'63. Le Figaro Scope du 19 avril 2000 AN 39 : « Déjeuner chez Wittgenstein » AE du Ranelagh, Paris, mars 2000. Je voulais faire une photographie qui nous fasse pressentir un affrontement de ces personnalités singulières, après la répétition j’ai demandé aux trois acteurs de poser en me regardant devant la table avec la présence des trois tasses comme représentant l’égalité des armes avant le combat, J’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer verticalement et avoir de la hauteur pour ouvrir l’imagination sur le décorum bourgeois, j’ai demandé aux acteurs de me regarder tout en restant concentrés dans leur personnage et j’ai pu faire passer la sensation du calme avant la tempête et donner la certitude que les ressentiments des uns pour les autres ne vont pas tarder à exploser armés des mots de CA CB.'

'64.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 62 ;

'65. Le Figaro Scope du 19 avril 2000 AN 36 : « BW BX » AE de l’Europe Odéon, Paris, avril 2000. J’ai voulu saisir BW BX étrangement attirant dans son indifférence face à l’amour d’Elvire, je me suis placé au ras du plateau pour accentuer l’intensité dramatique des gestes et des regards, j’ai cadré verticalement en pied avec un objectif de 50 millimètres pour obtenir une ligne esthétique céleste et j’ai pu faire passer la paradoxale beauté du drame amoureux.'

'66. Le Figaro Scope du 10 mai 2000 AN 40 : « Minuit chrétien » AE de la Porte Saint-Martin, Paris, avril 2000. Sur le plateau, quatre scènes, deux chambres, un salon, une salle à manger, mon intention était de nous faire pressentir une catastrophe provoquée par le caractère obligatoire, incontournable du réveillon de Noël en famille, j’ai choisi avec un téléobjectif de 135 millimètres d’isoler la scène dans la salle à manger style petit bourgeois bien-pensant, je me suis placé un peu au-dessus pour cadrer avec la plus grande lisibilité ces personnages assis sur des chaises tristes, enfermés bêtement sur un tapis, si vides de toute imagination que même engoncés dans cet espace restreint ils ne dépasseront jamais la limite qu’ils s’imposent sans raison sur ce tapis excepté le père qui dans un élan de fantaisie fait déborder sa chaise de quelque centimètres, avec mon cadrage j’ai pu figer dans une photographie universelle un réveillon classique et suggérer que de ce trop-plein de rien ne peut découler qu’un drame si jamais, l’alcool aidant, il y avait le moindre grain de sable, cette façade convenue s’écroulerait lamentablement et dévasterait ces gens, un Noël de tous les danger comme souvent.'

'67. Le Figaro Quotidien du 3 juillet 2000 AN 31 : « Triptyk » Fort d’Aubervilliers, mai 2000. Je voulais faire passer du sacré, une dimension de communion et d’écoute j’ai travaillé au-dessus pour saisir le sol comme une planète en réchauffant la température des couleurs ocres en équilibrant mon cadrage avec le noir devenu espace avec un très faible sensibilité pour avoir cette matière, ce modelé, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un équilibre esthétique serein, j’ai cadré en isolant les hommes formant une ronde respectueuse avec un objectif 90 millimètres j’ai appuyé à l’instant où le cheval était sur le sommet de l’arrondi de l’éclairage pour obtenir le sentiment d’une domination sur l’homme du cheval en mouvement sur le toit du monde.'

'68. Le Figaro Quotidien du 6 juillet 2000 AN 33 : « Viviane Théophilides » Studio, Paris. J’ai pris un rendez-vous avec Viviane Théophilidès dans son studio à Paris pour faire un portrait, nous avons parlé un moment lorsque je l’ai senti détendue je lui ai demandé de s’asseoir et de prendre la lumière venant de la fenêtre sur sa droite pour donner une clarté douce à son visage, je lui ai demandé de rapprocher sa main de son menton devenant ainsi un prolongement de son élégance, j’ai travaillé en vertical pour avoir cet équilibre entre regard, cheveux, collier et main je lui ai demandé de regarder dehors, j’ai obtenu les couleurs que je que je recherchais et j’ai pu faire passer le sentiment d’une femme libre, intelligente, sensuelle et déterminée.'

'69. Le Figaro Quotidien du 15 juillet 2000 AN 30 : « Yvonne princesse de Bourgogne » « Yvonne princesse de Bourgogne » Cracovie, Pologne, mars 2000. Mon intention était de donner à voir une situation universelle, le temps qui passe avec les générations et l’inverse, j’ai choisi un objectif 135 millimètres en me déplaçant légèrement sur la droite pour, par la perspective, capter plus particulièrement notre attention sur le prince et le malaise de la princesse tout en ayant présents les personnages de gauches presque morts, ceux du milieu déjà désespérés et j’ai pu faire passer la lourdeur du poids que représente la famille pour une jeunesse qui voudrait pouvoir respirer librement, qui rêverait d’être née orpheline pour pouvoir écrire son histoire nouvelle, délestée des démons du passé, de la vieillesse dégénérée, l’histoire est russe jouée par de jeunes acteurs polonais et ma photographie n’a pas de frontière.'

'70. Le Figaro Quotidien du 17 juillet 2000 AN 22 : « Le Maître et DE » Vilnius, Lituanie, mars 2000. Je voulais saisir l’approche lituanienne moderne, sobre et juste de l’écriture russe de Boulgakov, J’ai choisi un objectif 50 millimètres en me plaçant légèrement excentré au-dessus de la table afin d’obtenir une composition équilibrée entre les ombres, la femme assise et le métronome rôle à part entière, j’ai voulu une pureté de ligne avec un minimum de fioritures pour nous faire pénétrer l’univers tourmenté, moderne et sans concession d’une expression théâtrale épurée allant à l’essentiel la vie, l’amour, le temps, la mort.'

'71. Le Figaro Quotidien du 20 juillet 2000 AN 24 : « R CC » Galerie Vivienne, Paris juin 2000. J’ai pris rendez-vous avec R CC, comédienne et IO IP auteur, je voulais obtenir une photographie énergique de ces deux femmes venues de deux univers différents avec deux sensibilités singulières se rejoignant le temps d’un travail sur un texte lu par R CC, je les emmenées Galerie Vivienne à côté de mon studio photo, j’ai choisi une lumière douce je leur ai demandé de marcher tout en discutant, j’ai pris un objectif 35 millimètres, j’ai cadré vertical en pied, j’ai déclenché à l’instant exact où les lignes au sol étaient en parfait équilibre avec les corps en mouvement, j’ai obtenu cette photographie ou passe la vie, l’élégance et la complicité de ces deux femmes avec les regards allant dans une même direction comme vers un projet commun.'

'72. Le Figaro Quotidien du 31 juillet 2000 AN 20 : « Yvonne princesse de Bourgogne » Varsovie, Pologne, mars 2000. Je voulais montrer une femme paralysée par ses sentiments, j’ai choisi de faire un montage, en premier plan une photo d’Yvonne princesse de Bourgogne en rouge réalisée avec un objectif 180 millimètres et au second plan le couple enlacé photo faite avec un objectif 70 millimètres et une vitesse lente pour obtenir ce bougé, j’ai voulu la princesse très présente pour transmettre le sentiment qu’elle est impuissante et anéantie hantée par son rêve comme vivant sa vie par procuration.'

'73. Le Figaro Scope du 27 septembre 2000 AN 46 : « Les Pensionnaires » AE National de Bretagne, Rennes, mai 1999. J’ai choisi de montrer l’ensemble de la troupe composée de ces personnalités singulières en me plaçant au ras du plateau, avec un objectif 50 millimètres, une vitesse basse pour donner un léger flou sur le bras de l’homme en bleu afin de mettre en exergue le bras de la femme Yolande Moreau qui tient son partenaire par le nez dans une ligne esthétique volontairement approximative, mon intention était de souligner l’univers de l’absurde du AE de BE BG et j’ai pu faire passer le sentiment d’un plaisir sincère pris par tous à jouer ensemble tout en restant chacun exceptionnel dans la couleur de sa folie.'

'74. Le Figaro Quotidien du 30 septembre 2000 AN 36 : « C CD » Avignon, Cour d’Honneur du Palais des Papes, juillet 1986. J’ai pris un rendez-vous avec le directeur du Festival d’Avignon C CD pour faire un portrait que je voulais emblématique de l’homme et de sa fonction dans la cour d’honneur du Palais des Papes, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis placé au-dessus de lui avec une faible profondeur de champ pour obtenir la perspective des gradins dans une ambiance floue, j’ai demandé à C de s’appuyer sur son bras et de me regarder plutôt nostalgique pour faire passer la sensation d’un homme conscient de ses responsabilités prenant une respiration dans un lieu chargé d’histoire comme une parenthèse dans un après-midi avignonnais entre deux levers de rideau (…)'

'75. Le Figaro Quotidien du 30 septembre 2000 AN 36 : « Peter Brook » AE des Bouffes du Nord, Paris, 1995. Je voulais surprendre Peter Brook comme pris en flagrant délit de complot d’idées théâtrales, après sa répétition de « Qui est là » je lui ai demandé de se placer sur le plateau derrière des éléments de décor, j’ai choisi un objectif 35 millimètres et j’ai cadré vertical pour avec ce noir et mettre en valeur son visage et son élégance de patron de AE, je lui ai demandé de conserver contre lui son carnet de notes comme un trésor, de baisser un peu la tête tout en me regardant amusé et j’ai pu faire passer le sentiment que ce metteur en scène entouré de mystère préparait un coup et nous donner l’envie de découvrir sa nouvelle création en devenir.'

'76. Le Figaro Quotidien du 3 octobre 2000 AN 33 : « Les Pensionnaires » AE National de Bretagne, Rennes, mai 1999. Je voulais faire passer la poésie tragique de Yolande Moreau, sur une scène immense j’ai choisi un téléobjectif 200 millimètres pour isoler la comédienne et la cadrer entourée de ces trois chaises vides, j’ai travaillé debout au ras du plateau pour entrer au plus près de son univers en me déplaçant légèrement sur sa gauche pour saisir son regard, par sa position corporelle résignée et la forte présence des chaises prêtent à accueillir des amis qui ne viennent pas j’ai pu capter la solitude, le questionnement et le désappointement et nous transmettre une profonde peine devant ce personnage qui n’est que ce qu’il peut et qui ne pourra jamais être regardé avec tendresse dans un monde matérialiste dans lequel les poètes et les rêveurs s’ils ne font plus rire ne sont que d’infréquentables funambules excentriques.'

'77. Le Figaro Quotidien du 7 octobre 2000 AN 31 : « Mademoiselle D » AE Edouard VII, Paris, septembre 1983. Je voulais faire passer le sentiment que le personnage de Mademoiselle D est dans un dilemme entre la noblesse de son éducation et l’animalité de ses sentiments, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres je me suis déplacé jusqu’à obtenir l’angle parfait pour cadrer BB CE à l’instant précis où elle interpelle son partenaire en tendant son bras et en pointant son doigt pour lui imposer une direction à prendre, j’ai voulu souligner ce geste en contradiction avec son immobilisme corporel pour donner au personnage une distance comme un décalage avec l’action et j’ai pu faire passer la sensation d’une femme proche de la rupture submergée par des sentiments réfrénés par l’orgueil d’une noblesse qui visiblement ne pourra taire longtemps encore ses véritables pulsions (…)'

'78. Le Figaro Quotidien du 7 octobre 2000 AN 31 : « Ondine » IR-Française, Paris, mars 1974. Mon intention était de faire passer l’étonnante présence d’BB CE malgré son jeune âge, ici elle a 19 ans, j’ai choisi d’isoler totalement Ondine en me plaçant sur la gauche du plateau avec un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer serré verticalement sa tenue corporelle presque gauche, obtenir un équilibre esthétique cohérent entre les bras, la tête et le corps qui transmet sa fragilité, j’ai fait passer comme je le souhaitais la stupéfiante jeunesse de l’actrice, sa naïveté et son énergie tout en amplifiant par le noir qui l’entoure la dimension dramatique assumée fièrement par ses frêles épaules et j’ai pu nous donner l’intuition d’être les spectateurs privilégiés de l’éclosion une étoile montante (…)'

'79. Le Figaro Quotidien du 11 octobre 2000 AN 33 : « CF CG » Studio, Paris, octobre 1991. J’ai pris un rendez-vous avec CF CG pour faire un portrait, mon intention était de faire passer son indicible charme, j’ai choisi de travailler au format 6 x 6 qui donne de la vie avec un objectif 90 millimètres pour adoucir la ligne esthétique de son visage avec ses épaules, je l’ai éclairée sur sa gauche avec une boite à lumière pour obtenir du modelé sur son visage, nous avons parlé un moment du métier, lorsqu’elle fut détendue, en confiance, je lui ai demandé de penser à son parcours d’actrice depuis le conservatoire d’art dramatique et j’ai pu attraper une seconde d’intimité magique et transmettre l’émotion d’une immense tendre douceur un peu nostalgique dans les yeux de cette grande dame (…)'

'80. Le Figaro Scope du 11 octobre 2000 AN 36 : « Le Péché que l’on ne peut’ » « El Pecado que no se puede nombrar » Buenos Aires Argentine avril 1999. J’ai voulu faire passer une représentation de la folie humaine, une explosion des cerveaux et des corps comme une cocotte-minute qui éclate, J’ai choisi un objectif 50 millimètres et une vitesse lente pour saisir du bougé dans les mouvements je me suis déplacé jusqu’à obtenir un désordre dans les lignes chorégraphiques équilibrées par l’horizontalité que donnent le bras du gros homme en caleçon, le bras de l’homme horizontal et celui de l’homme debout en combinaison tenant le portrait improbable d’une sainte tout en brandissant une arme devenue grotesque devant l’indifférence des deux hommes visés et j’ai pu faire souffler un vent de schizophrénie devant ce que pourrait être notre monde si n’étant plus capables de supporter notre condition humaine nous le transformions en un gigantesque capharnaüm de nos gestes et de nos pensées.'

'81. Le Figaro Quotidien du 5 décembre 2000 AN 27 : « Ariel Goldenberg » Paris, Studio, février 1992. J’ai pris un rendez-vous dans mon studio avec Ariel Goldenberg je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement, détendu je l’ai éclairé avec une boite à lumière sur sa droite pour avoir du relief et du mystère, j’ai travaillé au format 6 X 9 pour obtenir du modelé, je l’ai cadré serré avec un objectif 135 millimètres et je lui ai demandé de penser à une expression de victoire inspirée par sa réussite du style « je vous l’avais bien dit » en tenant son menton dans un geste venant appuyer son regard et j’ai pu faire passer le sentiment d’un directeur de AE comblé d’avoir pu imposer ses choix et ses idées à un public venu nombreux (…)'

'82. Le Figaro Quotidien du 1 er février 2001 AN 26 : « Hanna Schygulla » AE Municipal, Avignon, juillet 1997. Je voulais faire passer une intensité dramatique transmise par les lignes chorégraphiques, j’ai décidé de travailler en vertical pour amplifier la noirceur qui met en valeur la silhouette de l’interprète , avec un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé en contre plongée face à Hanna Schygulla , j’ai cadré franchement sans détour et j’ai appuyé à l’instant où elle tend les bras se donnant toute entière pour saisir sa générosité à transmettre la puissance et la profondeur des textes de Brecht et nous faire ressentir tout son être vibrer avec sa voix et saisir la dimension de son implication totale (…)'

'83. Le Figaro Quotidien du 10 mars 2001 AN 34 : « E » AE du Ranelagh, Paris, septembre 1987. Après une répétition, j’ai demandé à CH CI, E, de poser avec son maquillage de clown, chez cet interprète il y a tant d’émotions qui passent que j’ai décidé de travailler avec lui comme pour un livre d’images dans lequel chaque photographie diffère si subtilement de l’autre que l’on pense être devant une corde émotionnelle ultrasensible toujours prête à craquer, parce que c’est ce que je ressentais, ici je l’ai placé à contre-jour devant un projecteur pour obtenir ce halo de lumière donnant de l’intemporalité , j’ai choisi de travailler en vertical avec un objectif 70 millimètres pour avoir la descente de son épaule à gauche amplifiant sa fragilité, je lui ai demandé de poser son doigt sous sa bouche en prenant un air timide pour faire passer sa forte présence naïve et désarçonnante (…)'

'84. Le Figaro Scope du 14 mars 2001 AN 5 : « BK CJ » Jardin de la Maison AI BV, Festival d’Avignon, juillet 1997. Une conférence de presse un matin de festival, j’ai voulu transmettre la passion d’un homme pour son art de la mise en scène, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer en décalant le personnage, avoir la présence de sa main comme un prolongement de sa pensée et ouvrir ma photographie vers l’imaginaire en captant la verdure pour amplifier la décontraction en cet instant de dialogue informel, avec ce cadrage j’ai pu saisir un regard concentré et déterminé et faire passer l’énergie de BK CJ à défendre son projet pour convaincre et séduire une assemblée assoiffée de AE, de textes et d’émotions (…)'

'85. Le Figaro Scope du 14 mars 2001 AN 41 : « E » AE du Ranelagh, Paris, septembre 1987. Après une répétition, j’ai demandé à CH CI, E, de poser avec son maquillage de clown, chez cet interprète il y a tant d’émotions qui passent que j’ai décidé de travailler avec lui comme pour un livre d’images dans lequel chaque photographie diffère si subtilement de l’autre que l’on pense être devant une corde émotionnelle ultrasensible toujours prête à craquer, parce que c’est ce que je ressentais, ici j’ai choisi de travailler en vertical avec un objectif 70 millimètres je lui ai demandé d’approcher son violon très près de son visage avec un air triste et implorant pour faire passer de cet homme le côté enjôleur d’un saltimbanque nostalgique (…)'

'86. Le Figaro Quotidien du 7 avril 2001 AN 27 : « CK CL » Paris, mai 1998. A la fin d’une répétition j’ai demandé à CK CL de poser pour un portrait, mon intention était de faire passer le sentiment que cet acteur pouvait aussi bien interpréter un majordome qu’un dirigeant de multinationale, j’ai choisi un objectif 80 millimètres et je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement le corps très légèrement penché vers l’avant pour faire passer une écoute bienveillante, d’écarter son bras droit pour donner de la décontraction et enfin de me regarder en esquissant un sourire ironique, j’ai obtenu ce que je souhaitais transmettre de cet homme de AE, une élégance naturelle, une attention respectueuse et une rassurante bonhomie (…)'

'87. Le Figaro Scope du 25 avril 2001 AN 6 : « CM CN » Studio, Paris, mai 1987. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio avec CM CN pour faire un portrait je voulais faire passer la présence énigmatique de cette grande interprète aux multiples facettes, avec un objectif 90 millimètres je lui ai demandé de se placer devant un fond peint comme un ciel d’avant l’orage pour accentuer son intensité qui oscillait entre douce beauté et terrible noirceur, je l’ai éclairée avec une boîte à lumière sur sa gauche pour amplifier cette ambivalence et donner du relief à son visage, je lui ai demandé d’encadrer son visage avec sa main en me regardant pour faire ressortir de sa chevelure, son regard d’une intensité dramatique palpable enfin je lui ai demandé de détendre le bas de son visage et j’ai pu saisir une indicible émotion située entre fascination et tristesse (…)'

'88. Le Figaro Quotidien du 3 mai 2001 AN 32 : « Tango » photo 1/5 Buenos Aires, Argentine, mars 2001. Je voulais obtenir une photographie évidente de la Milonga dans les rues de Buenos Aires, il s’agit d’une fête où tout le monde danse le tango jusqu’au bout de la nuit mais les gens dansent habillés en civil, au bout de deux heures de recherche pour obtenir l’idée que j’avais d’une image symbolique du tango argentin enfin des danseurs en costumes, je leur ai demandé de se placer au centre de l’avenue pour avoir les lumières de la ville, j’ai cadré avec un objectif 35 millimètres en open flash afin d’obtenir le contraste entre la rue et l’intimité des personnages, je leur ai demandé de danser devant moi et j’ai pu saisir des lignes esthétiques fortes, endiablées, charnelles et colorées pour faire passer ma vision exaltée du tango argentin.'

'89. Le Figaro Quotidien du 3 mai 2001 AN 32 : « Tango » photo 2/5 Buenos Aires, Argentine, mars 2001, chez CO CP, chanteuse. J’ai choisi de travaillé en vertical avec un panoramique, j’ai placé un projecteur très ponctuel pour avoir le visage d’CO CP clair en contraste avec ses cheveux donnant ainsi la sensation d’être devant un femme irréelle, intouchable, je lui ai demandé de me regarder avec un air un peu hautain et ce geste de la main dans une ligne esthétique sophistiquée pour faire passer sa sensualité retenue et j’ai pu saisir une photographie

emblématique du mystère torride du tango argentin.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie

n’est pas formellement contestée ;

'90. Le Figaro Quotidien du 3 mai 2001 AN 32 : « Tango » photo 3/5 Buenos Aires, Argentine, mars 2001. Un concert dans un stade je suis très loin mais j’ai choisi de m’inviter sur le plateau avec un téléobjectif de 200 millimètres en isolant Suzanna Rinaldi la chanteuse j’ai pu saisir cet instant d’intimité avec son groupe et faire passer un sentiment de joyeuse complicité musicale.'

'91. Le Figaro Quotidien du 3 mai 2001 AN 32 : « Tango » photo 4/5 Buenos Aires, Argentine, mars 2001, Nestor Marconi. Je voulais photographier la passion d’un bandonéoniste, je me suis placé sous le musicien j’ai choisi de travailler avec un objectif 85 millimètres pour le saisir comme en apesanteur totalement envahi par sa musique avec un bonheur serein, je me suis déplacé juste un peu pour attraper son visage dans une concentration palpable, j’ai voulu faire passer le sérieux de cette musique par la gravité du musicien comme envouté par les sons enfin pour appuyer l’intensité dramatique j’ai inséré par un montage le projecteur et j’ai pu faire ressentir comme je le souhaitais la passion d’un bandonéoniste.'

'92. Le Figaro Quotidien du 3 mai 2001 : « Tango » photo 5/5 Buenos Aires, Argentine, mars 2001, […]). Dans ce petit cabaret de Buenos Aires j’ai voulu faire passer le plaisir sensuel que prend Lilia Borda à chanter, je me suis déplacé sur la droite du plateau jusqu’à obtenir son profil en contre-jour pour avoir l’ombre sur son cou donnant du mystère, le regard plein de tendresse du violoniste, la lumière chaude et rouge, j’ai travaillé au ras du plateau avec un objectif 50 millimètres et j’ai appuyé à l’instant exact où nous pouvons ressentir dans le sourire et les yeux baissés de la chanteuse le plaisir charnel, l’intimité et la force du tango argentin.'

'93.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 40 ;

'94. Le Figaro Quotidien du 28 mai 2001 AN 31 : « Kathakali » Cirque d’Hiver Bouglione, Paris, juin 1992. Le Kathakali, l’Inde, cérémonie de deux heures de maquillage avant la représentation, je voulais approcher l’intimité de ces hommes tout en essayant de ne pas les troubler, je me suis assis près d’eux nous avons échangés un moment puis ils ont accepté l’appareil photographique, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer avec la vision exacte du regard, j’ai trouvé une ligne esthétique majestueuse pour faire entendre le silence dans ma photo, nous donner à voir comme un ballet ces gestes majestueux, raffinés, intimes et faire passer la sensation presque gênante d’être les témoins privilégiés d’un rituel ancestral (…)'

'95. Le Figaro Quotidien du 10 juillet 2001 AN 22 : « EW EX » IR-Française, Paris, mai 2001. J’ai pris un rendez-vous avec EW EX pour faire un portrait mon intention était de donner à voir les nombreuses facettes artistiques de cet homme, nous sommes sortis devant le AE je lui ai demandé de s’appuyer contre la colonne neutre, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, pour cadrer horizontal en laissant un peu de champ à droite pour ouvrir l’imaginaire de la profondeur à gauche pour donner du relief, je lui ai demandé de relever son col pour donner un petit côté filou, de pencher légèrement son visage pour avoir de la nonchalance puis de me fixer très simplement, directement pour capter son regard doux mais vif, sensible mais fort, intelligent au plus près de sa personnalité et j’ai pu comme je le souhaitais saisir les couleurs de la palette de cet homme de AE acteur, metteur en scène pouvant jouer G comme Shakespeare, Tennessee Williams comme Pirandello une personnalité brut, intense nous laissant pressentir une dimension dans laquelle on peut rêver de forger les plus grands rôles du répertoire.'

'96. Le Figaro Quotidien du 14 juillet 2001 AN 19 : « Visage de feu » Vilnius, Lituanie, mars 2001. J’ai décidé d’aller à Vilnius en Lituanie à mon initiative et à mes frais, comme toujours lorsque je voyage, pour photographier en avant-première les spectacles des jeunes metteurs en scène invités au Festival d’Avignon 2001. J’ai voulu faire ressentir l’univers cru et sans concession d’une jeunesse lituanienne survoltée, j’ai choisi un téléobjectif de 135 millimètres pour isoler ces deux personnages et montrer cette situation insolite, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un angle qui fait ressortir la fraicheur des jeunes acteurs d’un AE moderne où le décorum atteint son minimum et j’ai pu faire passer l’ambigüité de leurs rapports entre jeux d’enfants et jeux d’adultes, avec leurs codes intimes, dans un univers qui leur appartient et dans lequel ils sont libres, surtout libres.'

'97. Le Figaro Quotidien du 17 juillet 2001 AN 22 : « Hamlet » Varsovie, Pologne, mars 2001. Je suis allé à Varsovie, à mon initiative et à mes frais, pour photographier en avant-première le jeune AE polonais invité au Festival d’Avignon en juillet 2001. Mon intention était de faire passer sur cette photographie l’envoûtement amoureux d’Hamlet pour F, j’ai choisi un objectif 180 millimètres pour isoler ces deux personnages, je me suis déplacé au ras du plateau jusqu’à obtenir les ombres sur les visages et les corps pour entrer dans une intensité dramatique shakespearienne et saisir l’éloquence des profils, j’ai eu l’idée de faire un montage de trois photographies pour que l’on puisse en trois temps ressentir les étapes majeures de l’ivresse de passion le désir, le rejet et le désespoir et j’ai pu faire passer une lecture évidente de sentiments par essence confus.'

'98. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 2001 AN 18 : « Hamlet » Varsovie, Pologne, mars 2001. Je suis allé à Varsovie, à mon initiative et à mes frais, pour photographier en avant-première le jeune AE polonais invité au Festival d’Avignon en juillet 2001. Mon intention était de faire passer une approche particulière de cette pièce de Shakespeare, j’ai choisi un objectif 35 millimètres, je me suis placé au ras du plateau pour capter l’intensité des regards et des visages et accentuer la sobriété des costumes qui nous focalise uniquement sur le jeu et les lignes corporelles, j’ai eu l’idée de faire un montage de deux photographies pour rattraper la perspective et j’ai pu montrer la mise à nu des émotions presque sans théâtralité et faire passer par mon cadrage la sensation qu’ils glissent tous vers une mort inéluctable.'

'99. Le Figaro quotidien du 27 juillet 2001 AN 18 : « Visage de feu » Vilnius, Lituanie, mars 2001. J’ai décidé d’aller à Vilnius en Lituanie à mon initiative et à mes frais, comme toujours lorsque je voyage, pour photographier en avant-première les spectacles des jeunes metteurs en scène invités au Festival d’Avignon 2001. J’ai voulu faire ressentir l’univers cru et sans concession d’une jeunesse lituanienne survoltée, j’ai choisi un téléobjectif de 80 millimètres je me suis placé au-dessus du plateau j’ai attendu que les visages soient cachés pour déshumaniser les personnages et que les lignes esthétiques corporelles trahissent une tension extrême pour rendre les acteurs comme des pantins désarticulés avec une lumière froide j’ai pu faire passer l’atmosphère énergique, loufoque et déjantée dans un AE assoiffé de liberté.'

'100. Le Figaro Quotidien du 3 septembre 2001 AN 34 : « Petrika Ionesco » Festival d’Avignon, juillet 2001. Dans l’obscurité de la salle j’ai demandé à Petrika Ionesco un regard franc, avec mon objectif 80 millimètres j’ai ajouté un flash, j’ai cadré serré pour obtenir un équilibre dans ce visage entre les cheveux et la moustache et j’ai pu attraper cette détermination avec ce sourire dans les yeux une photographie représentative de ce metteur en scène qui n’a peur de rien même pas d’un opéra comme Aïda.'

'101. Le Figaro Quotidien du 17 septembre 2001 AN 35 : « Sami Frey » Jardins de la Maison AI BV, Festival d’Avignon juillet 1988. Dans les jardins de la Maison AI BV j’ai demandé à Sami Frey de faire un portrait, je voulais immortalisé cet homme en captant la profondeur de son regard où passe détermination, réflexion, sagesse et comme une solitude voulue, je lui ai demandé de se placer devant un mur parsemé de verdure de se pencher légèrement en avant en reposant son menton sur sa main gauche comme un prolongement élégant de sa pensée, j’ai utilisé la lumière chaude de cet après-midi avignonnais tout en lui demandant de tourner le visage jusqu’à obtenir cette ombre qui amplifie le mystère, j’ai choisi un téléobjectif 80 millimètres, j’ai cadré en vertical pour laisser de la respiration donc de l’imaginaire au-dessus de l’acteur et j’ai pu faire ressortir le regard de Sami Frey que je recherchais qui nous fait toucher à l’intimité de l’homme et qui est pour moi en parfaite harmonie avec à sa voix (…)'

'102. Le Figaro Quotidien du 2 octobre 2001 AN 28 : « La Nuit du banquet » Les Gémeaux, Sceaux, septembre 2001. Je voulais capter la concentration extrême et le bonheur de ces trois interprètes comme en communion, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour les isoler et faire ressentir leur implication corporelle totale, je me suis déplacé à droite jusqu’à obtenir un cadrage où par les ombres obtenues j’ai pu accentuer le modelé et l’expression de chacun de leur visage, je suis entré dans l’intimité des personnages et j’ai pu faire passer la dimension magique de cet instant (…)'

'103. Le Figaro Quotidien du 3 novembre 2001 AN 31 : « CQ CR » Hippodrome, Douai, février 1990. Après la répétition du Misanthrope j’ai demandé un rendez-vous à CQ CR pour faire un portrait, nous avons parlé un moment et j’ai voulu faire passer chez cette femme sa grande gentillesse et sa douceur, j’ai choisi de l’éclairer avec une seule boîte à lumière très au-dessus de son visage pour avoir cette ombre sur le cou qui fait ressortir la luminosité de l’actrice, j’ai travaillé dans un format 6x6 pour obtenir cette matière, je lui ai demandé de regarder la lumière pour obtenir ces grands yeux un peu inquiets, de détendre ses lèvres et le bas de son visage pour apporter de l’apaisement et j’ai pu saisir cette sensation de grâce majestueuse (…)'

'104. Le Figaro Quotidien du 8 novembre 2001 AN 28 : « CS CT » Studio, Paris, Septembre 1996. J’ai pris rendez-vous, avec la metteur en scène CS CT dans mon studio, j’ai choisi de la photographier devant un fond CC pour l’adoucir encore, dans un format 6x6 qui donne de la vie, avec un objectif de 135 millimètres pour faire un plan moyen en gardant le mouvement de son buste avec le bras se détachant pour capter une ligne esthétique trahissant une femme à fleur de peau, avec un boîte à lumière sur la gauche légèrement au-dessus pour capter une ombre à droite et donner du mystère à son visage, je lui ai demandé de me regarder en cachant son bras droit et en s’appuyant sur l’autre, par le modelé de l’éclairage j’ai pu faire ressortir sa timidité farouche et sa solide détermination (…)'

'105. Le Figaro Quotidien du 26 novembre 2001 AN 33 : « L’Homme qui’ » AE des Bouffes du Nord, Paris, octobre 1997. Mon intention était de faire passer la sensation que les désordres du cerveau se confrontent souvent à l’impuissance de la médecine, j’ai choisi un téléobjectif 130 millimètres pour cadrer serré ces deux personnages, CU CV et CW CX, je me suis déplacé jusqu’à ressentir par le geste du médecin une douceur vaine et par le regard du patient un profond désarroi, j’ai photographié à l’instant où j’ai pu saisir l’intuition de l’ inguérissable désespérance d’un malade perdu, « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » (…)'

'106. Le Figaro Quotidien du 8 décembre 2001 AN 35 : « CY CZ » AE de la Madeleine, Paris, octobre 1995. Après une répétition du spectacle «Scènes de la vie conjugale» j’ai demandé à CY CZ de faire un portrait, je voulais capter sa fragilité, sa force et sa gentillesse, je l’ai placé devant un mur CC neutre, j’ai choisi un objectif 90 millimètres en me plaçant légèrement au-dessus de lui l’obligeant à poser son regard comme s’il me défiait, j’ai installé une boîte à lumière ¾ face pour obtenir cette ombre qui apporte du mystère et du relief, je lui ai demandé de me regarder en s’appuyant sur l’épaule opposée à la lumière avec un très léger sourire et j’ai appuyé à l’instant ou concentré sur mes indications il a baissé sa garde et laissé passer un vrai regard sincère et profond dévoilant une belle âme (…)'

'107. Le Figaro Quotidien du 10 janvier 2002 AN 30 : « EW EX » IR-Française, Paris, mai 2001. J’ai pris un rendez-vous avec EW EX pour faire un portrait mon intention était de donner à voir les nombreuses facettes artistiques de cet homme, nous sommes sortis devant le AE je lui ai demandé de s’appuyer contre la colonne neutre, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, pour cadrer horizontal en laissant un peu de champ à droite pour ouvrir l’imaginaire de la profondeur à gauche pour donner du relief, je lui ai demandé de relever son col pour donner un petit côté filou, de pencher légèrement son visage pour avoir de la nonchalance puis de me fixer très simplement, directement pour capter son regard doux mais vif, sensible mais fort, intelligent au plus près de sa personnalité et j’ai pu comme je le souhaitais saisir les couleurs de la palette de cet homme de AE acteur, metteur en scène pouvant jouer G comme Shakespeare, Tennessee Williams comme Pirandello une personnalité brut, intense nous laissant pressentir une dimension dans laquelle on peut rêver de forger les plus grands rôles du répertoire.'

'108. Le Figaro Quotidien du 21 janvier 2002 AN 29 : « Far Away » AE des Bouffes du Nord, Paris, janvier 2002. Mon intention était de montrer la similitude des sentiments de ces trois personnages dans une certaine banalisation du désespoir, pour capter ces sentiments j’ai décidé de faire un montage, j’ai dans un premier temps choisi de photographier avec un objectif 90 millimètres le personnage de gauche en léger profil ouvrant sur la droite, puis j’ai photographié la scène des deux personnages à droite en gardant le regard du comédien face à moi et celui de la comédienne en léger profil ouvrant sur la gauche, j’ai réuni ces deux images pour obtenir ces regards croisés et j’ai pu faire passer une troublante harmonie dans cette désespérance, ces acteurs comme fascinés devant un avenir commun vide de sens, un néant.'

'109. Le Figaro Quotidien du 24 janvier 2002 AN 28 : « La Marmite » Cartoucherie AE de la Tempête, Paris, janvier 2002. Je voulais accentuer la gravité dans le AE de la cruauté, j’ai choisi un objectif 0 millimètres, je me suis placé pour obtenir par mon cadrage du mouvement, un équilibre chorégraphique violent, en isolant ces cinq personnages j’ai voulu focaliser notre attention sur la force carnavalesque, burlesque, loin d’un AE convenu ici tout est démesure, souffrance, j’ai ouvert légèrement à droite pour que l’on sente ce noir horizon et j’ai pu donner à voir la folie spirituelle de l’homme dans sa souffrance d’exister.'

'110. Le Figaro Quotidien du 1 er février 2002 AN 26 : « La Vie parisienne » Opéra-Comique, Paris, janvier 2002. Je voulais obtenir une photographie emblématique de la beauté légendaire des petites femmes de Paris, à la fin de la répétition j’ai demandé à BD DA de poser avec ses artistes dans un style « French cancan » un peu dénudé ce qu’il a accepté avec un très grand plaisir, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer la troupe, j’ai travaillé debout au ras du plateau en contre plongée pour amplifier la hauteur et avoir le décor au fond situant une gare parisienne puis j’ai demandé aux danseuses de me regarder en dévoilant comme dans le spectacle un peu de leur sensuelle beauté, j’ai déclenché et j’ai pu obtenir ce que je souhaitais l’image d’un Paris festif habité par des créatures à la féminité généreuse.'

'111. Le Figaro Quotidien du 25 février 2002 AN 26 : « Reste avec moi ce soir » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, février 2002. J’ai voulu faire passer le sentiment d’un dialogue anormalement solitaire, j’ai choisi de travailler avec un téléobjectif 150 millimètres pour isoler les deux personnages, je me suis déplacé jusqu’à obtenir le vision CS de HK HL en pleurs, lumière rasante et le personnage couché juste suggéré que j’ai volontairement coupé afin de

faire passer la sensation qu’il n’est pas vraiment là, j’ai capté en premier plan l’actrice avec son émotion elle seule vraiment vivante, j’ai appuyé à l’instant exact où j’ai éprouvé un trouble, un malaise qui oblige à d’entrevoir une vérité violente, la réalité de l’absence définitive de l’homme devenue si insupportable que la seule solution pour survivre est de la nier en s’accrochant à ses souvenirs.'

'112. Le Figaro Quotidien du 9 mars 2002 AN 30 : « Mère courage et ses enfants » IR-Française, Paris, janvier 2002. Je voulais une représentation du dénuement, l’action se JT sur l’ensemble du plateau de la IR-Française mais j’ai choisi de me déplacer à droite pour composer mon image, avec un objectif 50 millimètres pour cadrer la charrette, Mère Courage (Nada Strancar), l’aumônier, le cuisinier et le personnage assis de dos à gauche, les saisir accablés posés là dans un no man’s land, j’ai voulu très présents le fil à linge et les pauvres vêtements pendus qui deviennent le reflet de la fragilité de leur existence misérable et donnent un éphémère équilibre à ma photographie.'

'113. Le Figaro Magazine du 23 mars 2002 AN 70 : « Reste avec moi ce soir » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, février 2002. J’ai voulu faire passer le refus de la mort de l’autre, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour entrer dans l’image violemment, j’ai cadré verticalement en contre-plongée serré pour faire ressortir l’ambiguïté dans le visage de HK HL, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une position corporelle irréelle du couple, elle ne le touche pas vraiment il est comme absent, elle veut le convaincre de rester mais le peut-il ' Elle est belle, sensuelle mais j’ai saisi son regard dans le vide pour que nous ayons le sentiment que l’amour que l’on porte à un être cher vivant ou mort est le même avec de la détresse en plus, c’est tout.'

'114. Le Figaro Magazine du 23 mars 2002 AN 70 : « Virages » Studio des Champs Elysées, Paris, février 2002. Je voulais que la distance entre les personnages témoigne du chemin qu’ils ont à parcourir pour se comprendre, j’ai donc choisi un objectif 35 millimètres pour les cadrer en panoramique à l’intérieur de cet appartement où tout est apparemment normal et familier excepter l’homme et la femme en conflit, je me suis placé très près et j’ai appuyé à l’instant où les regards racontent l’histoire et où les positions des corps nous font ressentir exactement l’état d’esprit de chacun, CU DB en tension guettant un signe et BS DC détendue comme abandonnant le combat, j’ai pu grâce à ce cadrage nous contraindre presque à imaginer tous les mots qui ont dû se croiser au centre de ma photographie pour leur faire si mal.'

'115. Le Figaro Quotidien du 26 avril 2002 AN 27 : « Peines d’amour perdues » Festival d’Avignon, juillet 1980. Je voulais faire passer le sentiment que dans cette IR shakespearienne le danger vient des femmes et de leurs charmes que les hommes peuvent tenter de résister elles gagneront toujours, J’ai choisi de me placer à gauche du plateau, très près, j’ai travaillé avec un objectif 35 millimètres pour photographier les trois femmes en premier plan comme complotant avec leurs masques très intéressées par ce qui se passe du côté des garçons en second plan où l’on feint l’indifférence, j’ai pu par la position des corps des femmes dans la lumière en contraste avec celle des hommes dans l’ombre faire passer la certitude que rien ni personne n’arrêteront ces femmes dans leurs désirs de séductions et que les hommes vont y perdre leur latin, au sens propre comme au sens figuré (…)'

'116. Le Figaro Quotidien du 29 avril 2002 AN 26 : « Shirley et Dino »AE Mogador, Paris, avril 2002. J’ai cherché une ambiance « salle de patronage » pour donner l’impression d’un spectacle un peu « ringard » mais qui éveille notre curiosité par sa singularité, j’ai choisi un objectif 80 millimètres pour faire un cadrage volontairement maladroit, en coupant les pieds par exemple, j’ai travaillé en vertical pour que nous ayons le sentiment qu’ils sont perdus devant ce rideau rouge comme posés là dans leurs costumes d’un autre temps et j’ai appuyé à l’instant où la position des corps et où les gestes venaient amplifier ma volonté de les saisir dans leurs maladresses, loin de tous repères normaux mais fascinants parce que sincères et heureux d’être tout simplement ce qu’ils peuvent.'

'117. Le Figaro quotidien du 3 juin 2002 AN 27 : « La Vie parisienne » Opéra-Comique, Paris, janvier 2002. Je voulais obtenir une photographie emblématique de ce que le monde entier nous envie, l’image de la fraicheur, de l’énergie et de la beauté d’une vie parisienne CS, simple et sans détour, à la fin de la répétition j’ai demandé au chanteur de poser avec les danseuses dans un style « French cancan » ce qu’il a accepté avec plaisir, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer la troupe comme un nid de coton douillet, j’ai travaillé debout au ras du plateau en contre plongée pour amplifier la hauteur et avoir le décor au fond rappelant une gare ainsi que l’amorce de la table et de la chaise à gauche pour situer un univers très parisien puis j’ai demandé aux danseuses au premier de me regarder en s’amusant franchement à dévoiler quelques dessous chics, j’ai déclenché et j’ai pu faire passer un air de fête bienveillante dans un Paris pittoresque.'

'118. Le Figaro Scope du 5 juin 2002 AN 54 : « Rufus » AE des Variétés, Paris, mai 2002. Mon intention était d’amplifier le côté Pierrot lunaire de Rufus, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé pour capter l’acteur dans ce mouvement avec exactement le bout de sa main posée sur le rond donnant le sentiment qu’il plane tout en jouant avec le soleil comme un ballon, j’ai accentué ce sentiment avec une vitesse lente donnant du bougé sur les bras et les jambes pour suggérer qu’il vole réellement dans une recherche d’esthétisme chorégraphique poétique, en conservant la chaise pour nous rattacher au réel j’ai pu saisir la vision d’un personnage sur lequel l’attraction terrestre n’a aucun effet.'

'119. Le Figaro Quotidien du 2 juillet 2002 AN 25 : « DM-IQ d’Arcier » Studio, Paris, juin 2000. J’ai pris un rendez-vous avec DM-IQ d’Arcier dans mon studio à Paris je voulais obtenir une photographie emblématique du directeur du Festival d’Avignon, je l’ai installé devant un fond neutre, j’ai placé une boîte à lumière (flash) à droite pour donner du modelé et de la matière, j’ai choisi un format 6X9 avec un objectif de 90 millimètres pour entrer dans l’image, je lui ai demandé d’appuyer son coude sur une chaise en me regardant avec la décontraction d’un décideur qui connaît son pouvoir et une pointe d’ironie, j’ai obtenu comme je le souhaitais le portrait d’un homme au commande avec une apparente sérénité maîtrisée et rassurante que j’ai souvent ressentie en compagnie de ce patron de spectacle. Mon idée était d’insérer ce portrait devant les différentes affiches des Festivals d’Avignon dont il était le directeur dans cette photographie il est devant l’affiche Festival d’Avignon 2002.

120. Le Figaro Quotidien du 6 juillet 2002 AN 25 : « Stanislas Nordey » AE BQ DD, Saint-EW, avril 1999. J’ai demandé à Stanislas Nordey un rendez-vous au AE BQ DD, j’ai choisi un mur du hall sur lequel étaient inscrits des mots, je souhaitais obtenir de ce jeune directeur de AE, auteur, metteur en scène un regard volontaire, déterminé en rapport avec le rédactionnel derrière lui : AIR DU TEMPS /DECALAGE, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour un cadrage serré, je lui ai demandé de tourner légèrement le visage sur sa gauche pour obtenir du mystère par les ombres puis de me regarder pour que nous ayons le sentiment qu’il sortait d’un livre et devenait

l’incarnation des mots (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'121. Le Figaro Quotidien du 8 juillet 2002 AN 19 : « La Tragédie de Macbeth » Chapiteau du AE du Centaure, Marseille, mai 2002. Nous avons travaillé avec le AE du Centaure, sur plusieurs images emblématiques du spectacle équestre « La Tragédie de Macbeth », dans cette photographie j’ai voulu faire passer la grandeur du cheval et la tendresse de l’actrice Camille, la complicité dans cet instant rare où plus aucune frontière entre le cheval et l’homme n’existe et où seule l’écoute de l’autre à sa place, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une lisibilité parfaite des émotions j’ai cadré en ouvrant à droite la respiration de l’espace avec cette perspective qui invite à l’imaginaire et j’ai pu capter la beauté d’une communion insolite devenue sous nos yeux presque normale.'

'122. Le Figaro Quotidien du 12 juillet 2002 AN 20 : « France Culture » Avignon, juillet 1994. J’ai voulu créer une image emblématique de ces écoutes en plein air proposées par France Culture. J’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer le Pont d’Avignon, les deux spectateurs avec leur casque et au premier plan le panneau France Culture, j’ai travaillé en open flash pour ressortir les volumes, la matière et les reflets j’ai pu faire souffler un doux vent de jouissance

culturelle estivale (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'123. Le Figaro Quotidien du 22 juillet 2002 AN 18 : « Plumes » Ménagerie du Jardin des Plantes, Paris, juillet 2002. J’avais envie de faire ressentir le bonheur estival de pouvoir assister à des spectacles singuliers au détour d’une promenade dans un jardin parisien, j’ai saisi un drôle d’oiseau sur une balançoire, j’ai photographié avec un objectif 90 millimètres à l’instant exact où le personnage était au centre du triangle se détachant de la verrière dans le bleu du ciel tout en conservant l’équilibre esthétique des lignes et en me mettant à la place d’un spectateur comme regardant avec ses yeux, j’ai voulu également conserver la forte présence des arbres pour que nous ayons vraiment le sentiment d’avoir été artistiquement surpris dans la quiétude d’une déambulation champêtre.'

'124. Le Figaro Quotidien du 26 juillet 2002 AN 16 : « Festen » Hebbel Theater Berlin, Allemagne, avril 2002. Mon intention était de faire passer une ambiance étouffante par les étranges positions de ces personnages dans ce banquet comme réfrénant leurs pulsions, s’épiant les uns et les autres, pour faire passer cette tension extrème j’ai choisi un objectif 90 millimètres, j’ai fait trois photographies que j’ai montées en panoramique afin que l’ensemble des personnages soient présents avec les regards et les attitudes cohérentes mais nous faisant ressentir de l’inquiétude par l’anormalité de leur position, chacun dans son coin, ici il n’y a pas de contact j’ai décidé de conserver la présence des spectateurs comme autant de convives supplémentaires devenant acteurs voyeurs du drame qui va de toute évidence se dérouler devant eux, j’ai pu en réalisant ce montage accentuer une atmosphère de malaise et nous faire pressentir un drame.'

'125. Le Figaro Quotidien du 13 septembre 2002 AN 28 : « Pansori » Seoul, Corée, avril 2002. J’ai voulu montrer la difficulté technique et le total don de soi exigé pour l’interprétation du chant Pansori créé au XVIIIème siècle, je me suis placé légèrement au-dessus du plateau, avec un téléobjectif 135 millimètres pour isoler cette chanteuse en action en costume traditionnel sur ce tapis dont j’ai voulu conserver une grande longueur sur la droite amplifiant la position recroquevillée sur elle-même de la chanteuse ,j’ai saisi l’instant où avec ses yeux baissés son visage crispé j’ai pu transmettre le sentiment de profondeur, de souffrance, presque de sacrifices demandés pour trouver les sons vrais de cette messe chamanique.'

'126. Le Figaro Quotidien du 14 septembre 2002 AN 35 : « Savannah Bay » avec BS BT IR-Française, Paris, septembre 2002. Je voulais faire passer le sentiment d’un dialogue céleste de l’actrice BS BT en quête du savoir de l’auteur DE DF, avec un téléobjectif 180 millimètres j’ai choisi de me placer légèrement à droite pour isoler les deux femmes suggérer une discussion et obtenir cette photographie dans laquelle s’équilibre l’intensité dramatique du jeu de BS BT (à gauche) sous le regard de DE DF ( projection) j’ai pu grâce à ce cadrage le temps d’un instant faire revivre l’écrivain dans la magie du AE (…)'

'127. Le Figaro Quotidien du 23 septembre 2002 AN 25 : « Le Désarroi de M peters » AE de l’Atelier, Paris, Septembre 2002. J’ai voulu trouver un équilibre chorégraphique tendre pour faire passer ce sentiment d’admiration et d’écoute pour le personnage assis, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour isoler ce groupe de 5 acteurs je me suis placé un peu au-dessus du plateau pour appuyer la fatigue de DG DH, j’ai attendu d’avoir le regard des 4 comédiens sur lui et j’ai pu faire ressentir la chaleur, le respect et l’écoute d’une génération pour un homme en plein désarroi à la recherche du sens de la vie, de sa vie.'

'128. Le Figaro Quotidien du 23 septembre 2002 AN 26 : « Talchum » Séoul, Corée, avril 2002. Mon intention était de faire passer la chaleur et l’étrangeté presque mystique de cette danse entre chamanisme et tradition, en extérieur avec la brume de la nuit, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé au-dessus pour, en conservent au maximum l’ocre du sol, obtenir la chaleur recherchée, j’ai cadré en isolant les deux danseurs et le musicien dans une harmonie esthétique chorégraphique avec une vitesse lente j’ai donné du mouvement dans les manches pour accentuer la sensation d’imaginaire dans un jeu d’ombre et de lumière pour donner l’intuition d’être les spectateurs privilégiés d’un rite magique, fragile presque intime.'

'129. Le Figaro Scope du 25 septembre 2002 AN 47 : « Minetti » AE des Célestins, Lyon, février 2002. Minetti l’histoire d’un grand acteur qui par sa lucidité et sa générosité d’interprète devient fou à force de travailler sur le pourquoi et le comment de l’existence, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour faire un plan avec large une vitesse lente pour donner de mouvement, les personnages s’animent chacun dans leur univers en présence d’un improbable singe de AE, je me suis placé debout légèrement excentré pour donner le la perspective et saisir DG DI de face avec chapeau et imperméable, imperturbable dans son univers comme spectateur d’une histoire lointaine qui pourtant se déroule sous ses yeux, j’ai pu ici faire passer la sensation de rupture entre l’exubérance et l’agitation à gauche de ma photographie et DG DI sage, détaché, réfugié à l’extrémité du canapé loin du monde et du bruit.'

'130. Le Figaro Quotidien du 28 septembre 2002 AN 28 : « Nuit d’ivresse » AE de la Renaissance, Paris, septembre 2002. Je voulais nous plonger dans une soirée qui nous est forcément familière, une de ces soirées arrosée où on laisse notre pudeur au vestiaire pour exploser sans complexe parfois même devant un étranger, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour entrer dans cette folle nuit faire passer l’atmosphère en cadrant le décor et les deux personnages dansant je me suis déplacé jusqu’à obtenir une ligne chorégraphique des mouvements en synchronisant des bras en décalage avec des jambes désarticulées et j’ai pu saisir la générosité des personnages dans leurs exhibitions éthyliques et faire passer l’image d’un DJ DK presque soulagé d’être loin des grands textes mythiques du répertoire comme en récréation, un bonheur.'

'131. Le Figaro Magazine du 5 octobre 2002 AN 90 : « Minetti » AE de la Ville, Paris, septembre 2002. Minetti l’histoire d’un grand acteur qui par sa lucidité et sa générosité d’interprète devient fou à force de travailler sur le pourquoi et le comment de l’existence, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour isoler les deux acteurs, je me suis placé au ras de plateau j’ai cadré la femme en robe rouge alanguie comme une diva et DG DI imperturbable dans son monologue en me déplaçant jusqu’à obtenir le regard profond de l’homme dans lequel passe le sentiment qu’il est irréversiblement parti de l’autre côté du miroir de la réalité, il a franchi la ligne qui le condamne à la solitude dans son décalage avec le réel, j’ai pu ici faire ressentir le sensation de non-retour lorsqu’une absolu lucidité vous isole de la médiocrité du quotidien.'

'132.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 127

'133. Le Figaro Quotidien du 22 octobre 2002 AN 23 : « Ariel Goldenberg » Paris, Studio, février 1992. J’ai pris un rendez-vous dans mon studio avec Ariel Goldenberg je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement, détendu je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa droite pour avoir du relief et du mystère, j’ai travaillé au format 6 X 9 pour obtenir du modelé je l’ai cadré serré avec un objectif 135 millimètres et je lui ai demandé un regard avec de l’ironie comme s’il avait envie de rire en se retenant et j’ai obtenu l’image d’un directeur de AE comblé plein d’énergie et certainement de projets (…)'

'134. Le Figaro Quotidien du 22 octobre 2002 AN 23 photo 2 : « AS DL » Ministère de la Culture, Paris, décembre 1993. J’ai pris un rendez-vous avec AS DL nouvellement nommé directeur du AE au ministère de la Culture pour faire un portrait dans ses nouveaux bureaux, je voulais le photographier dans une ambiance entre concentration et disponibilité dans ce lieu chargé d’histoire, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer le reflet de la lumière et l’amorce de la bibliothèque pour bien le situer, je lui ai demandé de travailler en me regardant avec un sourire, j’ai pu faire passer l’image d’un homme passionné prêt à donner de son temps pour être à la hauteur de ses nouvelles responsabilités (…)'

'135. Le Figaro Quotidien du 22 octobre 2002 AN 24 photo 3 : DM DN dans « Danton » Palais des Congrès, Paris, novembre 1979. Je voulais faire ressentir la puissance de Danton soutenu par les soldats, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer l’action j’ai conservé un espace noir sur la gauche pour donner de la respiration et amplifier le mouvement je me suis déplacé jusqu’à obtenir un léger profil intensifiant la sensation d’énergie déployée par DM DN et faisant passer un souffle révolutionnaire (…)'

'136. Le Figaro Quotidien du 5 novembre 2002 AN 34 : « BR DO » AE du Rond-Point, Paris, octobre 2002. J’ai pris un rendez-vous avec BR DO au AE du Rond-Point à Paris où il jouait je lui ai demandé de sortir sur le seuil du AE je voulais avoir une image de lui où passe son bonheur de comédien d’être à l’affiche de plusieurs spectacles dans le même AE, avec un objectif 50 millimètres j’ai décidé de le cadrer en pieds montrant les deux affiches je lui ai demandé d’avoir une expression ironique du style « Je vous l’avais bien dit », il était heureux, il a JT le jeu et j’ai pu faire passer avec le reflet d’une des plus belle avenue du monde un sentiment de joie toute simple sans détour rappelant celle d’un enfant devant son jouet.'

'137. Le Figaro Quotidien du 7 novembre 2002 AN 24 : « Le Complexe de Thénardier » AE du Rond-Point, Paris, novembre 2002. J’ai pensé à une danse de séduction j’ai voulu faire ressentir l’énergie déployée par ces femmes pour se confronter en gardant une certaine élégance, il y a de la maîtrise dans cette haine, j’ai choisi un objectif 50 millimètres fermant moyennement l’espace pour suggérer une arène, un décor clair, les comédiennes face à face, un léger contre-jour pour adoucir les m’urs, je me suis placé au ras du plateau à droite pour alléger le climat par les lignes élégamment géométriques des murs en captant les regards, j’ai voulu faire passer de l’ambiguïté dans cet affrontement le rendre aussi violent que sensuel en appuyant à l’instant exact où les corps offerts des femmes trahissent leurs confusions inavouables.'

'138. Le Figaro Quotidien du 23 novembre 2002 AN 27 : « Le Complexe de Thénardier » AE du Rond-Point, Paris, novembre 2002. J’ai voulu utiliser la chorégraphie de ces femmes pour y lire le sentiment que même si il y a une ébauche de réconciliation il y aura toujours un rapport de force dont la bénéficiaire ne sera pas vraiment gagnante, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour conserver l’atmosphère de l’espace haut, large mais froid, un décor clair, les comédiennes face à face, un léger contre-jour pour suggérer une entente, je me suis placé au ras du plateau à droite pour capter les regards et le la tenue de chacune des actrices l’une dressée clairement dominante l’autre presque courbée implorante, par mon cadrage j’ai pu saisir les positions des mains si évocatrices du fond des c’urs, j’ai réussi dans cette photographie à faire ressentir la sévérité palpable sans concession de deux femmes impuissantes à surmonter leurs rivalités.'

'139. Le Figaro Magazine du 23 novembre 2002 AN 82 : « Soixante-huit selon Ferdinand » AE du Rond-Point, Paris novembre 2002. « Soixante-huit selon Ferdinand » une fresque, une aventure théâtrale que traverse BR DO tel un cavalier solitaire il s’amuse, se souvient, il nous montre toute sa grandeur d’acteur, toutes ses couleurs dramatiques, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour le cadrer vertical serré sur ce tapis, lui, le comédien étonnant se mélangeant avec toujours sa fameuse veste Chanel, est-il lui, sa mère, ou les deux ou quelqu’un d’autre, peu importe, je me suis placé debout au-dessus pour capter sa dimension clownesque graver cette chorégraphie au-delà de la grimace digne d’un numéro de cirque, j’ai pu saisir dans ce cadrage la folie maîtrisée de cet immense professionnel des planches, dans cette photographie de sa générosité j’ai voulu donner l’envie de l’aimer.'

'140. Le Figaro Scope du 27 novembre 2002 AN 56 : « Soixante-huit selon Ferdinand » AE du Rond-Point, Paris novembre 2002. « Soixante-huit selon Ferdinand » une fresque, une aventure théâtrale que traverse BR DO tel un cavalier solitaire il s’amuse, se souvient, il nous montre toute sa grandeur d’acteur, toutes ses couleurs dramatiques, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour le cadrer horizontal serré dans ce noir jouant sa mère en veste Chanel, lui, le comédien étonnant se mélangeant, je me suis placé pour obtenir les mains comme des griffes au bout d’une gestuelle exubérante pour appuyer une interprétation ambigüe de sa mère, j’ai pu saisir dans ce cadrage le plaisir qu’il prend se donnant entièrement à nous et faire passer la générosité exceptionnelle de cet acteur.'

'141. Le Figaro Quotidien du 5 décembre 2002 AN 26 : « DP DQ »Thionville, septembre 2001. J’ai pris un rendez-vous avec DP DQ chez elle pour faire un portrait dans son univers j’avais envie de photographier cette femme de AE simplement mais en faisant passer l’élégance et la douceur que je ressentais de sa présence, nous avons parlé un moment puis soudain je lui ai demandé de s’asseoir sur son canapé, de placer ces cheveux pour que l’on voit leur longueur sur ses épaules et de poser son bras gauche le long du dossier pour ouvrir la perspective, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je lui ai demandé un regard songeur à hauteur d’une chaise posée à côté de nous en entrouvrant les lèvres pour obtenir de la sensualité et j’ai pu saisir par ma composition des lignes esthétiques l’image d’une femme délicate, sensible et un peu mystérieuse que l’on a envie de découvrir.'

'142. Le Figaro Magazine du 21 décembre 2002 AN 82 : « Le Complexe de Thénardier » AE du Rond-Point, Paris, novembre 2002. J’ai voulu travailler avec les regards des femmes, faire passer le sentiment que sans arme, sans combat physique les femmes peuvent par leur seul regard transmettre une violence dévastatrice, j’ai choisi un objectif 90 millimètres en me plaçant en contre-plongée pour faire le point sur GS GT au fond amplifiant ainsi son regard qui fusille la comédienne au premier plan qui elle se détourne mais avec mon cadrage on peut ressentir que même de dos elle tressaille transpercée par les yeux de sa rivale, j’ai obtenu comme je le souhaitais la vision d’un instant intense de combat féminin.'

'143. Le Figaro Magazine du 28 décembre 2002 AN 65 : « Concha Bonita » AE Natinal de Chaillot, Paris, décembre 2002. J’ai voulu faire passer l’extravagante démesure de BS DR chantant « Concha Bonita » dans ce costume incroyablement coloré, pour nous faire ressentir ce délire j’ai choisi d’accentuer encore la folie en me plaçant pour cadrer serré avec un téléobjectif de 180 millimètres son partenaire derrière elle entre deux plumes et le petit sapin de noël ridiculement planté là, j’ai saisi l’instant où la chanteuse a la bouche grande ouverte pour que nous ayons le sentiment que seul le chant peut libérer son énergie démente.'

'144. Le Figaro quotidien du 7 janvier 2003 AN 22 : « Rituel chamanique de Madame IS IT IU » Seoul, Corée avril 2002. Ce qui m’a le plus frappé et que je voulais faire passer est cette surprenante quotidienneté de vie mêlée de danse chamanique et de méditation, je suis allé dans la cour du chamane Madame IS IT IU un après-midi j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour capter l’atmosphère du lieu je suis resté travailler durant trois heures fasciné par les situations qui s’enchaînaient, ici j’ai choisi de photographier la bénédiction des offrandes par la danse du chamane pour nous faire ressentir que tout est spirituel et chorégraphique dans cette vie en cadrant la femme en retrait qui par sa position respectueuse accentue la dimension sacré de l’instant.'

'145. Le Figaro Quotidien du 8 janvier 2003 AN 29 : « Madame on meurt ici » AE Ouvert Jardin d’Hiver, Paris, janvier 2003. J’ai voulu faire passer l’angoisse, nous faire ressentir la tragédie de la AN blanche chez l’écrivain, j’ai choisi de cadrer DS DT serré avec un objectif 50 millimètres en me rapprochant au bord du plateau me déplaçant jusqu’à saisir juste les éléments utiles pour exprimer mon idée, son écharpe blanche célèbre panoplie d’auteur, ce regard perdu et la forte présence de la machine à écrire j’ai pu photographier et transmettre l’instant de détresse du créateur qui n’a plus rien à dire dans cette douleur et se doute insupportables de l’homme privé de son expression artistique, l’écriture.'

'146. Le Figaro Scope du 8 janvier 2003 AN 44 : « R CC » Galerie Vivienne, Paris juin 2000. J’ai pris rendez-vous avec R CC, comédienne et IO IP auteur, je voulais obtenir une photographie énergique de ces deux femmes venues de deux univers différents avec deux sensibilités singulières se rejoignant le temps d’un travail sur un texte lu par R CC, je les emmenées Galerie Vivienne à côté de mon studio photo, j’ai choisi une lumière douce et les ai fait poser dans l’encadrement de deux fenêtres pour amplifier leur différence grâce à cette impression de « cases » j’ai choisi un objectif de 50 millimètres et leur ai demandé de se concentrer sur leur travail avec détermination et j’ai pu faire passer le sentiment que ces deux femmes rien ne pourra les arrêter (…)'

'147. Le Figaro Quotidien du 24 janvier 2003 AN 25 : « Phèdre » AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, janvier 2003. J’ai voulu faire passer le sentiment que dans la tragédie de Phèdre même les murs sont tourmentés, j’ai choisi de cadrer verticalement avec un téléobjectif 135 millimètres pour accentuer la hauteur terrifiante de l’architecture contre ce petit corps frêle courbé, un éclairage plafond HMI pour donner l’impression que Phèdre confondue dans la BH entre dans son tombeau, j’ai utilisé une faible sensibilité pour accentuer la matière et nous faire toucher jusqu’à ressentir la froideur de ce mur, j’ai obtenu une photographie poignante de cette tragédie de Racine.'

'148. Le Figaro Magazine du 25 janvier 2003 AN 73 : « La Belle et la toute petite bête » Opéra-Comique, Paris, janvier 2003. J’ai eu l’envie d’accentuer encore l’évidente différence de taille pour amplifier notre sensation de tendresse tragi-comique, j’ai choisi un objectif 90 millimètres me plaçant au ras de la scène pour obtenir la démesure recherchée dans la taille d’Arielle Dombasle en contraste avec celle du comédien déguisé pour réaliser une photographie démesurée emblématique du spectacle « La Belle et la toute petite bête ».'

'149. Le Figaro Scope du 29 janvier 2003 AN 6 : « Phèdre » AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, janvier 2003. J’ai voulu obtenir une photographie de Phèdre, R CC, exubérante fragile et perdue, nous faire sentir sa vaine quête effrénée d’amour, J’ai choisi un objectif 90 millimètres pour faire deux photographies l’une de R CC l’autre d’DU DV puis j’ai fait un montage rapprochant les deux comédiens de profil et j’ai pu faire passer comme je le souhaitais la tragique solitude de Phèdre les bras tendus face à l’indifférence d’Hippolyte (…)'

'150. Le Figaro Scope du 12 février 2003 AN 50 : « Madame on meurt ici » AE Ouvert Jardin d’Hiver, Paris, janvier 2003. J’ai voulu par un montage réaliser une image emblématique de la violence de l’affrontement entre deux générations, deux vitalités dans ce combat que la vie nous impose lorsque le temps passe et que nous devenons comme les témoins impuissants de ce que nous fûmes dans une lente descente vers l’inconnu, j’ai choisi un téléobjectif 150 millimètres pour photographier DS DT IV presque anéanti et le jeune boxeur en pleine forme physique en second plan puis j’ai fait un montage de ces photographies pour rattraper la profondeur de champs en augmentant l’intensité dramatique par la présence du punching-ball que j’ai pu saisir avec un bougé grâce à une vitesse lente, j’ai pu faire passer le sentiment angoissant d’un inexorable déclin de l’homme (…)'

'151. Le Figaro quotidien du 13 mars 2003 AN 27 : « Le Songe d’une nuit d’été » Nice, 4 mars 2003. Mon intention était de faire passer le sentiment que ce personnage se délectait de ses pensées devenues presque fantasmes, derrière un filet tendu sur l’ensemble de la scène j’ai choisi une lumière rasante qui donne du volume aux formes avec un objectif 50 millimètres pour cadrer serré très près, au ras du plateau je me suis déplacé jusqu’à obtenir une amorce de profil pour accentuer la lisibilité de ma photographie et j’ai isolé cet instant avec une vitesse lente pour donner un mouvement imaginaire à l’âne et entrer au c’ur de ce rêve ouvrant ma photographie dans la hauteur nous invitant ainsi à échafauder une suite à ce songe d’une nuit d’été.'

'152. Le Figaro Quotidien du 18 mars 2003 AN 32 : « Phèdre » AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, janvier 2003. J’ai voulu faire passer le sentiment que dans la tragédie de Phèdre même les murs sont tourmentés j’ai choisi de cadrer verticalement avec un téléobjectif 135 millimètres pour accentuer la hauteur terrifiante de l’architecture, un éclairage plafond HMI pour entrer dans l’enfermement d’Hippolyte en nous faisant ressentir qu’il n’y a pas d’issue qu’il ne peut retrouver aucun réconfort cerné par la noirceur de la BH accablant encore un peu plus ce personnage totalement perdu comme piégé dans un labyrinthe et nous faire entrer dans ce climat irrespirable avec l’acteur DU DV, j’ai pu par ce cadrage suggérer qu’il interpelle une foule invisible pour crier vainement sa douleur donnant ainsi à voir un homme rendu fou par les mensonges de l’amour (…)'

'153. Le Figaro Quotidien du 19 mars 2003 AN 27 : « BR DW » Studio, Paris, février 1997. J’ai donné un rendez-vous à BR DW dans mon studio je voulais faire ressentir la palette dramatique de ce magnifique comédien, je l’ai placé devant un fond peint, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur la droite pour avoir du modelé sur le visage et faire passer du mystère, je lui ai demandé de s’appuyer sur sa main amplifiant cette volonté dans le regard, je lui ai demandé de pencher très légèrement son visage pour conserver de la douceur, j’ai choisi un grand format 6X9 et un objectif 135 millimètres pour être serré dans sa respiration j’ai photographié à l’instant où j’ai senti sa présence en totale concentration avec moi et j’ai pu faire passer le sentiment que ce jeune acteur avait un large répertoire sensible et pouvait interpréter des personnages très différents (…)'

'154. Le Figaro Quotidien du 6 mai 2003 AN 22 : Fellag dans « Opéra Casbah » Opéra-Comique, Paris, avril 2003. J’ai décidé de garder la photographie de Fellag seul devant la force que j’ai captée de cet homme entre intensité dramatique et J.O du Club Med mais ma première intention est décrite ci-dessous. Mon intention était de faire passer la joie sans complexe, l’énergie donnée sans compter pour être heureux ensemble et danser la vie. J’ai choisi avec un objectif 50 millimètres de faire une photographie de Fellag seul, puis de photographier la danseuse très présente en second plan, j’ai décidé de faire un montage des deux photographies pour entrer dans le spectacle « Opéra Casbah » comme on entre dans un music-hall franchement et j’ai pu obtenir la photographie d’une couleur du bonheur partagé.'

'155. Le Figaro Scope du 7 mai 2003 AN 51 : « La Chose en angora rose » Le Lucernaire, Paris, avril 2003. Je voulais donner le sentiment que l’homme rêve et que ses pensées sont bien plus excitantes que son quotidien, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer avec beaucoup de noir d’où jaillit la femme comme un diable sort de sa boite, je me suis placé assez près ,face avec une vitesse lente me donnant du mouvement dans les mains de la comédienne et sur la bouteille pour accentuer la notion d’imaginaire faisant ressortir au premier plan AI DX qui fantasme sur un idéal féminin accompagné de vin rouge ce qui en dit long sur sa soif de vivre.'

'156. Le Figaro Scope du 14 mai 2003 AN 50 : Fellag dans « Opéra Casbah » Opéra-Comique, Paris, avril 2003. Mon intention était de faire passer la joie sans complexe, l’énergie donnée sans compter pour être heureux ensemble et danser la vie. J’ai choisi avec un objectif 50 millimètres de faire une photographie de Fellag seul, puis de photographier la danseuse très présente en second plan, j’ai décidé de faire un montage des deux photographies pour entrer dans le spectacle « Opéra Casbah » comme on entre dans un music-hall franchement et j’ai pu obtenir la photographie d’une couleur du bonheur partagé (…)'

'157. Le Figaro Scope du 14 mai 2003 AN 52 : « Monty Python’ s Flying » Palais des Glaces, Paris, juin 2002. J’ai voulu montrer sans fioriture comment peut se manifester la folie dans un flegme britannique. J’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer en contre plongée ces cinq comédiens en pied alignés dans des costumes atypiques avec chacun une expression caricaturale dans la pure tradition des Monty Python tout droit venus d’Angleterre pour qui l’absurde est la normalité, j’ai pu faire passer un sentiment étrange dans lequel on se demande si ce que l’on voit est sérieux ou pas dans une photographie à regarder en deux temps.'

'158. Le Figaro Quotidien du 9 juillet 2003 AN 25 : « C CD » Festival d’Automne, Paris, septembre 2001. J’ai pris un rendez-vous avec C CD dans son bureau au Festival d’Automne, je voulais chez ce discret directeur du Festival d’Automne faire passer sa tendresse et sa douceur, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour conserver les cadres derrière lui témoignage de sa passion pour l’art, nous avons discuté et soudain je me suis levé et lui ai demandé de me regarder sans sourcilier, comme je le souhaitais il s’en est amusé et retenant son envie de rire j’ai pu capter sa bonté, qualité rare que j’ai toujours ressentie auprès de cette homme exceptionnel (…)'

'159. Le Figaro Quotidien du 15 août 2003 AN 12 : « BH BI » IRCAM, Paris, novembre 1987. Après une répétition à l’IRCAM j’ai demandé à BH BI de poser pour un portrait, mon intention était de faire une photographie emblématique et intemporelle de cet homme, je l’ai placé devant une contrebasse, j’ai choisi un objectif de

50 millimètres, j’ai travaillé à l’open flash avec une boîte à lumière sur sa gauche pour donner du modelé dans son visage et conserver la lumière naturelle du plateau, je lui ai demandé de sourire dans la direction de la salle, j’ai cherché l’équilibre des lignes esthétiques de son visage avec l’instrument et j’ai pu faire ressentir le bonheur dans sa passionnante aventure musicale (…)'

'160. Le Figaro Quotidien du 18 août 2003 AN 14 : « BK GD IW » Un café rue de la Roquette, Paris, mai 1993. J’ai pris un rendez-vous avec IW rue de la Roquette à la terrasse d’un café pour faire un portrait, je voulais photographier cette homme de AE au plus près de ce qu’il m’inspire, sans concession, entier je voulais qu’il soit là avec la présence du bistrot qui indique son immersion dans le réel tout en captant son visage tourmenté, nous avons discuté un moment puis j’ai senti qu’il était en confiance prêt à se laisser faire, je me suis placé un peu au-dessus de lui en choisissant un format 6X6 dans lequel la vie est plus forte et un objectif 50 millimètres, je lui ai demandé de regarder devant lui tranquillement en fumant sa cigarette, autre époque, j’ai obtenu ce petit instant d’intimité (…)'

'161. Le Figaro Scope du 3 septembre 2003 AN 50 : « AS DY » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, juillet 2003. Je voulais capter la sincérité de l’homme AS DY ses couleurs intimes, j’ai décidé de travailler verticalement en isolant l’acteur, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant au ras du plateau en contre-jour pour saisir l’idée du travail d’interprétation en train de se faire sous nos yeux, je l’ai photographié dans sa respiration en cherchant une ligne esthétique entre visage, papier et mains et j’ai appuyé à l’instant exact où j’ai senti sa stupéfaction devant une découverte exceptionnelle venue certainement de sa lecture et je pense avoir capté la générosité de cet homme à se donner à nous sans réserve un peu comme si nous avions sa confiance, nous nous sentons honorés.'

'162. Le Figaro Magazine du 13 septembre 2003 : « AS DY » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, juillet 2003. Je voulais capter la sincérité de l’homme AS DY, ses couleurs intimes, j’ai décidé de travailler horizontalement en isolant l’acteur dans sa lecture sur ce bout de table sans importance pour l’homme exalté , j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant au ras du plateau très près j’ai photographié AS DY comme ensorcelé par l’histoire qu’il nous conte de AI-JE JF, G, j’ai saisi la puissance de cet acteur se laissant envahir pas l’intensité du texte et prenant un immense plaisir théâtrale à nous livrer sa passion.'

'163. Le Figaro Quotidien du 16 septembre 2003 AN 23 : « Mathilde » AE du Rond-Point, Paris, septembre 2003. Mon intention était de faire passer la solitude par l’espace, je voulais que la distance physique soit le reflet des âmes, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer en panoramique amplifiant ainsi mon idée pour nous faire ressentir la profondeur de l’abîme qui sépare l’homme et la femme, j’ai pu saisir l’irréparable cassure entre ces deux êtres et leur terrible isolement, une photographie de la fin du dialogue dans un couple.'

'164. Le Figaro Scope du 24 septembre 2003 AN 50 : « Mathilde » AE du Rond-Point, Paris, septembre 2003. Mon intention était de faire passer la violence lorsqu’une seule personne d’un couple détruit l’autre et le fait souffrir sans aucun remord, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour isoler du décor les deux personnages sur le lit, je me suis déplacé pour attraper le regard catastrophé de BH DC en contraste avec celui d’Ariane Ascaride qui feint l’indifférence, j’ai pu saisir la notion de jeu dangereux lorsque l’un se détourne de l’autre après des années passées ensemble et que l’amour s’efface, nous ressentons ici l’agonie d’un couple dans une rupture déséquilibrée par la différence des sentiments de chacun sur un lit devenu champ de bataille.'

'165. Le Figaro Quotidien du 25 septembre 2003 AN 24 : « Phèdre » AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, janvier 2003. J’ai voulu obtenir une photographie à la hauteur des tourments de Phèdre (R CC) dans cette tragédie, donner à voir ce personnage dans sa mise à nu émotionnelle, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer serré sur son visage enlevant toute possibilité ne nous détourner malgré notre gêne à être les témoins de sa douleur à vif, je me suis placé pour ne montrer que son visage à elle dénué de tout artifice, pour appuyer ce regard au bord du gouffre j’ai capter la présence ferme de la main de DZ EA (Oenone)qui la soutient (…)'

'166. Le Figaro Quotidien du 9 octobre 2003 « supplément littéraire » AN 10 : « EB EC » Jardin de l’hôtel de La Mirande, Avignon, juillet 1986. J’ai pris un rendez-vous avec EB EC dans le jardin d’un hôtel à Avignon lors de son passage, je voulais capter l’extrême beauté de son intelligence discrète, j’ai choisi de conserver la lumière naturelle, nous avons parlé un moment soudain j’ai vu ma photographie, j’ai saisi mon 90 millimètres, j’ai travaillé avec une très faible profondeur de champ pour flouter le sol, je me suis placé au-dessus d’elle un peu sur sa gauche pour ouvrir mon cadre à l’imaginaire je l’ai sciemment surprise et j’ai attrapé ce regard vif entre mystère et force tranquille sur un fond neutre devenu nuage de petits cailloux, j’avais ma photographie (…)'

'167. Le Figaro Quotidien du 10 octobre 2003 AN 32 : « DM-IQ d’Arcier » Studio, Paris, juin 2000. J’ai pris un rendez-vous avec DM-IQ d’Arcier dans mon studio à Paris je voulais obtenir une photographie emblématique du directeur du Festival d’Avignon, je l’ai installé devant un fond neutre, j’ai placé une boîte à lumière (flash) à droite pour donner du modelé et de la matière, j’ai choisi un format 6X9 avec un objectif de 90 millimètres pour entrer dans l’image, je lui ai demandé d’appuyer son coude sur une chaise en me regardant avec la décontraction d’un décideur qui connait son pouvoir et une pointe d’ironie, j’ai obtenu comme je le souhaitais le portrait d’un homme au commande avec une apparente sérénité maîtrisée et rassurante que j’ai souvent ressentie en compagnie de ce patron de spectacle. Mon idée était d’insérer ce portrait devant les différentes affiches des Festivals d’Avignon dont il était le directeur, ici celle du

Festival 2000 (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'168. Le Figaro Scope du 5 novembre 2003 AN 58 : « George une vie de chat » AE du Petit Chien, Festival d’Avignon 2003. J’ai voulu que nous soyons troublés par l’incarnation humaine du chat, j’ai choisi de cadrer serré avec un téléobjectif 135 millimètres pour attraper horizontalement ce chat sous le tapis avec la présence de la bibliothèque qui amplifie notre domination comme devant un vrai chat, j’ai appuyé à l’instant exact où j’ai senti le regard d’incompréhension familièrement matou et j’ai pu faire passer une humanisation qui laissera une trace et nous fera définitivement considérer notre chat autrement.'

'169. Le Figaro Quotidien du 8 novembre 2003 AN 22 : « BR DO » AE du Rond-Point, Paris, novembre 2003. Mon intention était de monter la corrida comme une tragédie grecque, je voulais faire ressentir le sang et la mort associés à cette tradition ancestrale, j’ai choisi un objectif 50 millimètres et je me suis déplacé jusqu’à saisir ces deux regards dans la même direction avec la même intensité, je voulais montrer la démesure physique en appuyant lorsque la violence bestiale passe à travers les lignes esthétiques, j’ai pu capter l’intensité dramatique de ce combat pour la vie.'

'170. Le Figaro Scope du 12 novembre 2003 AN 55 : « Sami Frey » Jardins de la Maison AI BV, Festival d’Avignon juillet 1988. Dans les jardins de la Maison AI BV j’ai demandé à Sami Frey de faire un portrait, je voulais immortaliser cet homme en captant la profondeur de son regard où passe détermination, réflexion, sagesse et comme une solitude voulue, je lui ai demandé de se placer devant un mur parsemé de verdure de se pencher légèrement en avant en reposant son menton sur sa main gauche comme un prolongement élégant de sa pensée, j’ai utilisé la lumière chaude de cet après-midi avignonnais tout en lui demandant de tourner le visage jusqu’à obtenir cette ombre qui amplifie le mystère, j’ai choisi un téléobjectif 80 millimètres, j’ai cadré en vertical pour laisser de la respiration donc de l’imaginaire au-dessus de l’acteur et j’ai pu faire ressortir le regard de Sami Frey que je recherchais qui nous fait toucher à l’intimité de l’homme et qui est pour moi en parfaire harmonie avec à sa voix (…)'

'171. Le Figaro Quotidien du 17 novembre 2003 AN 26 : ED DA dans « Zazou » Opéra-Comique, Paris, novembre 2003. Les zazous c’est le mouvement de l’insouciance et de la provocation de la jeunesse assoiffée de jazz et de fêtes pendant la seconde guerre mondiale, je voulais du rythme dans l’image j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer l’orchestre, les tables et les danseurs et faire passer le sentiment d’être dans un caf’conc de Saint Germain des Prés où loin des bombardements on s’autorise toutes les excentricités au mépris total de la réalité grise et triste d’un pays en guerre, j’ai sciemment sous exposé les personnages du fond pour mettre en valeur la jeune femme, je me suis placé face et j’ai appuyé à l’instant ou les lignes chorégraphiques sensuellement dansantes étaient la parfaite représentation d’une nonchalance sophistiquée, j’ai obtenu ce que je souhaitais transmettre un souffle de liberté insouciante.'

'172. Le Figaro Scope du 19 novembre 2003 AN 52 : « Lougnta » Parc des expositions de Château CC, Festival d’Avignon, juillet 2003. Mon intention était de donner le sentiment que homme, cheval et oies vont tel un berger avec ses moutons dans une entente parfaite, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour entrer dans cette univers avec un éclairage rasant CC crème et ocre, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une symbiose entre l’homme et les oies allant librement vers une même destinée par l’équilibre des lignes esthétiques et des ombres pour obtenir une photographie où passe la sensation que nous touchons à une perfection qui nous donne envie de ne pas respirer pour ne pas troubler cette ronde magique.'

'173. Le Figaro Magazine du 22 novembre 2003 AN 76 : « George une vie de chat » AE du Petit Chien, Festival d’Avignon 2003. J’ai voulu que nous soyons troublés par l’incarnation humaine du chat, j’ai choisi de cadrer serré verticalement avec un téléobjectif 135 millimètres pour que notre regard n’ait aucune distraction, j’ai travaillé debout pour suggérer la domination comme devant un vrai chat et me suis un peu décalé pour avoir la découpe du visage dans la collerette amplifiant l’expression et le regard félin de désapprobation et en cadrant avec les mains devenues pattes j’ai pu faire passer un trouble devant une humanisation qui laissera une trace et nous fera définitivement regarder notre chat autrement.'

'174. Le Figaro Scope du 26 novembre 2003 AN 55 : « BR DO » AE du Rond-Point, Paris, novembre 2003. Mon intention était de monter la corrida comme une tragédie grecque, je voulais faire ressentir le sang et la mort associés à cette tradition ancestrale, j’ai choisi un objectif 50 millimètres et je me suis déplacé jusqu’à saisir ces deux regards dans la même direction avec la même intensité, je voulais montrer la démesure physique en appuyant lorsque la violence bestiale passe à travers les lignes esthétiques, j’ai pu capter l’intensité dramatique de ce combat pour la vie.'

'175. Le Figaro Quotidien du 22 décembre 2003 AN 20 : « Zazou » Opéra-Comique, Paris novembre 2003. Je voulais faire ressentir l’explosion pleine de fraîcheur de joie et d’allégresse le jour de la libération de Paris, Après une répétition j’ai demandé à BD DA de poser avec la troupe, j 'ai choisi un objectif 35 millimètres et leurs ai demandé de crier énergiquement ensemble « victoire » avec enthousiasme pour obtenir une image emblématique de ce jour inoubliable, tout le monde y a pris du plaisir et comme je le souhaitais cette photographie nous renvoie du bonheur.'

'176. Le Figaro Quotidien du 27 décembre 2003 AN 17 : « Zazou » Opéra-Comique, Paris novembre 2003. Je voulais faire passer le sentiment de l’éphémère dans l’intimité d’une famille sous abri le temps d’un bombardement, j’ai choisi un téléobjectif de 135 millimètres pour cadrer serré et isoler ces trois personnages du reste du plateau, je me suis placé en contre-plongée pour capter le regard des femmes, le titre évocateur du journal, j’ai cherché à obtenir une ligne esthétique douce des corps, j’ai travaillé en vitesse lente pour avoir de la matière et faire ressortir la pénombre, j’ai obtenu cette image de l’attente, de ces trois vies comme entre parenthèse, en suspend (…)'

'177. Le Figaro Quotidien du 5 janvier 2004 AN 24 : « Les Etourdis » AE de Nîmes, Nîmes, décembre 2003. J’ai imaginé tous les comédiens comme d’étranges fleurs colorées plantées sur du papier au sol, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour photographier l’ensemble de la troupe BE / BG interprétant « Les Etourdis », j’ai voulu faire un panoramique pour faire passer l’idée qu’ils poussent comme issus de l’imaginaire du texte.'

'178. Le Figaro Quotidien du 12 janvier 2004 AN 22 : « Le Square » AE de la Commune, Aubervilliers, janvier 2004. J’ai voulu donner l’impression que nous rêvons avec la comédienne, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour avoir les deux comédiens plein cadre avec suffisamment de noir pour donner de l’intemporalité, j’ai travaillé avec une vitesse lente pour capter du mouvement dans les bras du comédien en imperméable, rompre avec le stoïcisme de la femme et partir dans son imaginaire avec cet homme qui nous renvoie une énergie véhémente, comme je le souhaitais j’ai obtenu le sentiment d’assister à un mirage (…)'

'179. Le Figaro Magazine du 17 janvier 2004 AN 70 : « Le Misanthrope » AE des Bouffes du Nord, Paris, janvier 2004. Mon idée était de photographier la troupe sans trop dévoiler ce qu’allait être ce Misanthrope en habits contemporains laissant du mystère pour que l’on ait envie d’en voir plus, avec le choix d’un objectif 50 millimètres j’ai demandé aux acteurs de prendre un air secret et malicieux je me suis placé en contre-plongée j’ai cadré serré sur le groupe et j’ai obtenu exactement le sentiment recherché de curiosité attisée.'

'180. Le Figaro Magazine du 24 janvier 2004 AN 79 : « Lougnta » Parc des expositions de Château CC, Festival d’Avignon, juillet 2003. Mon intention était faire passer la sensation d’une folle cavalcade, je voulais une photographie où l’on puisse entendre le bruit des sabots, un projecteur central, des couleurs ocres, j’ai choisi un objectif de 50 millimètres avec une vitesse lente pour obtenir un mouvement, du bougé, plusieurs tours, j’attends, oui, les chevaux sont en extension, alignés, les oreilles sont toutes à l’écoute en arrière, je déclenche tout en suivant le mouvement avec mon appareil collé à mon pied photo et j’obtiens la magie d’une danse camarguaise au couché du jour quelque part du côté des Saintes-Maries les pieds dans l’eau.'

'181. Le Figaro Quotidien du 29 janvier 2004 AN 21 : « L’Hiver sous la table » AE de l’Atelier, Paris, janvier

2004. J’ai voulu montrer un monde déshérité dans lequel la joie est reine, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer le paradoxe entre le peu de choses qu’ils ont et leur bonheur d’être là ensemble, j’ai choisi de déclencher dans le mouvement pour obtenir un équilibre précaire dans la chorégraphie et faire passer le sentiment qu’ici la vie est vécue au présent sans apitoiement amplifiant l’émotion que ces drôles de bougres nous renvoient (…)'

'182. Le Figaro Quotidien du 29 janvier 2004 AN 21 : « EE EF » IR-Française Studio AE, Paris, janvier 2004. Après une répétition j’ai demandé à EE EF de poser pour moi, je voulais capter l’image d’un metteur en scène concentré mais dans l’énergie de l’action alors je lui ai demandé de me regarder en appuyant ses bras sur l’accoudoir du fauteuil, pour suggérer du mouvement je lui ai demandé de faire mine de vouloir se lever comme pour donner une indication aux comédiens, j’ai choisi un objectif 90 millimètres en cadrant verticalement et j’ai capter l’énergie que je voulais de cet homme de AE passionné.'

'183. Le Figaro Quotidien du 2 février 2004 AN 23 : « DG EG seul scène, on nous a menti » AE Marigny, Paris, janvier 2004. j’ai demandé à DG EG après une répétition de poser pour moi, je voulais avoir une image où l’on sente le plaisir de cet acteur à être lui-même avec humour et grandeur, je me suis placé en contre plongée et pour bien situer la loge j’ai cadré en conservant une partie du miroir en plan moyen avec un objectif 90 millimètres, je lui ai demandé de faire un geste de la main vers la lumière comme un salut, il m’a regardé très sérieusement et tout d’un coup avec un éclair dans les yeux il a JT le jeu, j’ai obtenu mon image, nous pouvons sentir le plaisir de DG EG à se prendre pour DG EG, un vrai bonheur.'

'184. Le Figaro Quotidien du 4 février 2004 AN 27 : « Les Fables de La Fontaine » IR-Française, Paris, janvier 2002. Je voulais nous faire retrouver le plaisir de notre enfance à regarder les livres d’images des Fables de La Fontaine, à partir dans un imaginaire merveilleux peuplé de tous ces animaux reflets immortels d’un monde d’adulte restant à découvrir, je me suis placé au milieu de la salle pour entrer comme dans une AN, j’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres pour composer cette photographie dans un équilibre chorégraphique esthétique, ici je me suis placé pour humaniser les animaux en détachant clairement leurs gestes et la position de leurs corps pour nous renvoyer une image entre fables et bandes dessinée entre contes de fées et IR humaine suffisamment ouverte pour ne pas décevoir nos souvenirs d’enfant (…)'

'185. Le Figaro Quotidien du 9 février 2004 AN 21 : « Derniers remords avant l’oubli »AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, février 2004. Trois personnages touchants, attentionnés les uns avec les autres, mon idée était que l’on sente l’inutilité de l’empathie devant le désespoir, on touche ici à la fin du parcours il n’y a plus de futur, j’ai choisi un téléobjectif de 136 millimètres pour cadrer les trois personnages en fermant ma photographie pour souligner qu’il n’y a plus de perspective, je me suis placer pour obtenir ces regards qui amplifient la tragédie, nous sommes les témoins bien impuissants du vertige de l’homme face à sa destinée, la mort.'

'186. Le Figaro Scope du 11 février 2004 AN 40 : « Les Fables de La Fontaine » IR-Française, Paris, janvier 2002. Je voulais nous faire ressentir le plaisir de notre enfance à regarder les livres d’images des Fables de La Fontaine, à partir dans un imaginaire merveilleux peuplé de tous ces animaux reflets immortels d’un monde d’adulte restant à découvrir, je me suis placé au milieu de la salle pour entrer dans la AN j’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres pour composer cette photographie dans un équilibre chorégraphique esthétique, ici j’ai travaillé avec les expressions inquiétantes des masques et je me suis placé pour suggérer que le personnage à gauche allait sortir de la AN devenant plus réel encore nous remémorant une réjouissante frousse enfantine (…)'

'187. Le Figaro Quotidien du 14 février 2004 AN 23 : « Ostermeier, Baudriller, Archambault ». A la sortie d’une conférence de presse pour le Festival d’Avignon 2004 mon intention était que nous ayons le sentiment que l’artiste invité, le directeur artistique et la directrice administrative préparaient un coup’ de AE bien sûr, j’ai choisi un objectif 50 millimètres et devant l’affiche du festival je leur ai demandé un court instant de se placer par taille puis, une face, un profil, une face avec un regard ironique et j’ai obtenu exactement ce que je cherchais l’impression qu’ils nous concoctaient un sacré Festival.'

'188. Le Figaro Magazine du 14 février 2004 AN 84 : « L’Hiver sous la table » AE de l’Atelier, Paris, janvier 2004. Devant ces personnages vêtus simplement presque pauvrement j’ai voulu faire passer le sentiment d’une solidarité indéfectible, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer l’ensemble des comédiens je me suis placé sur la gauche pour ouvrir et évoquer une perspective artistique mais aussi humaine, j’ai appuyé à l’instant où cette chorégraphie approximative amplifiait mon idée que malgré leurs visibles difficultés financières c’est ensemble qu’ils pourront avancer et qu’ils sont heureux d’extérioriser leur énergie, la salle est vide, pourtant j’ai voulu donner l’impression qu’ils s’adressent au public dans un mouvement de générosité et de partage.'

'189. Le Figaro Scope du 18 février 2004 AN 45 : « Derniers remords avant l’oubli »AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, février 2004. L’homme avec sa consciente, l’homme avec ses questions, je voulais faire passer l’idée que dans notre existence nous pensons tous avoir à nos côté un esprit qui peut-être un dieu, un ange protecteur, un ancêtre, une bonne étoile, chacun peut le nommer comme il veut mais pour accepter et survivre à notre condition humaine je suis persuadé que tous nous nous fabriquons une forme d’esprit céleste qui nous accompagne tout au long de notre route, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai cadré verticalement, pour compenser la différence d’éclairage et de profondeur de champs entre les deux personnages j’ai réalisé deux photographies puis j’ en ai fait un montage j’ai pu ainsi représenter l’homme et sa conscience comme je le sentais.'

'190. Le Figaro Magazine du 28 février 2004 AN 72 : « Derniers remords avant l’oubli »AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, février 2004. J’ai voulu faire passer le sentiment que notre esprit est parfois très opposé à notre expression corporelle ici malgré l’évocation de l’amour et de l’infinie tendresse suggérés par les corps enlacés il y a une profonde vertigineuse tristesse, j’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres pour cadrer serré sur les deux comédiens et j’ai pu faire ressentir dans cette étreinte un égarement entre affection, amour, désespoir, néant, « Derniers remords avant l’oubli », seuls au monde.'

'191. Le Figaro Magazine du 13 mars 2004 AN 67 : « Chicago » Casino de Paris, février 2004. j’ai voulu obtenir une photographie ambivalente de la IR musicale « Chicago » suggérer une ambiance entre sunlight, pègre et corruption. J’ai demandé aux danseuses et au chanteur de poser en s’entourant de plumes, j’ai éclairé de façon à ce que l’on ait deux sensations tranchées avec les jambes sombres et les visages en lumière, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour serrer sur ce cercle et j’ai pu capter l’idée d’un spectacle entre volupté et violence.'

'192. Le Figaro Scope du 17 mars 2004 AN 47 : « Madame de Sade » AE National de Chaillot, Paris, février 2004. Je voulais que nous nous sentions comme des voyeurs devant cette curieuse perception japonaise des écrits de Sade, face à cette geisha interprétée par EH EI, j’ai voulu ici faire passer la conscience de la représentation, la minutie dans l’apparat en décalage avec le décor totalement incohérent qui nous donne le sentiment d’assister à un délire entre mysticisme et patriotisme. J’ai choisi un objectif 60 millimètres en me plaçant décalé sur la droite du plateau j’ai pu amplifier avec la présence du matelas et des drapeaux une idée de geisha révolutionnaire entre ange, sommeil, rêve et mort.'

'193. Le Figaro Magazine du 27 mars 2004 AN 76 : « Hair» Palais des Sports, Paris, mars 2004. Je voulais réussir une image qui est dans l’inconscient collectif que je portais en moi uniquement à l’évocation de cette IR musicale, je voulais des jeunes, de la joie, de l’arrogance, de la liberté, j’ai choisi un objectif 20 millimètres, j’ai cadré le plus possible de personnages tout en conservant les projecteurs en contre-jour pour avoir une génération comme mise en lumière, je me suis placé très près au ras du plateau pour attraper ces sourires et ces visages insolemment beaux tout en donnant de la hauteur pour grandir l’homme en croix sur les épaules des danseurs suggérant un Christ improbable, j’ai photographié à l’instant exact où j’ai senti et vu ces hommes et ces femmes dans une chorégraphie solidaire et dans une respiration commune, j’ai obtenu ce que je cherchais « Peace and Love ».'

'194. Le Y du 21 avril 2004 AN 4 : « L’Hiver sous la table » AE de l’Atelier, Paris, janvier 2004. J’ai voulu montrer un monde généreux dans lequel on se débrouille gaiement avec ses petits moyens où on s’arrange pour laisser des espaces de vie à l’autre qui n’a rien. J’ai choisi un objectif 90 millimètres pour cadrer serré, capter le regard charmé du comédien R EJ en direction de la femme BB BC qui s’amuse pour faire passer le sentiment que la joie est sans rapport avec le confort, on se contente de son minuscule univers, on est vivant, une image extrême du partage (…)'

'195. Le Figaro Scope du 21 avril 2004 AN 50 : « Du vent dans mes mollets » AE Mouffetard, Paris, avril 2004. J’ai voulu que nous ayons le sentiment d’être face à la jeunesse dans son questionnement, en recherche de sa place dans le monde à tous les niveaux tant professionnels que sexuels, j’ai voulu amplifier le côté androgyne de la comédienne, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer en gros plan tout en conservant du noir pour mettre en valeur la blancheur de la peau et ce visage mi-homme mi-femme qui évoque pureté et sensualité, je me suis placé pour harmoniser la ligne esthétique du corps avec la table, j’ai photographié à l’instant où le regard nous échappe pour appuyer la sensation d’un personnage en quête de lui-même.'

'196. Le Figaro Scope du 28 avril 2004 AN 51 : « Folles de mon corps » AE de Bouffes Parisiens, Paris, mars 2004. Mon intention était de faire passer joyeusement qu’il n’y a pas d’âge pour se sentir bien dans son corps, que notre équilibre esthétique dépend surtout de notre équilibre intellectuel et que la vie est plus douce quand on la prend du bon côté. J’ai pris un objectif 50 millimètres pour cadrer ces trois générations de femmes, j’ai travaillé au ras du plateau en contre-plongée pour avoir un maximum de bleu comme un écho rafraîchissant de la vie, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une ligne chorégraphique des corps avec la tendresse des regards se renvoyant nous révélant le bonheur de s’aimer soi-même à tout âge même si ici elles sont un peu folles de leur corps…'

'197. Le Figaro Quotidien du 10 mai 2004 AN 23 : « Lougnta » Bartabas, Parc des expositions de Château CC, Festival d’Avignon, juillet 2003. Mon intention était de donner le sentiment que homme, cheval et oies dansent ensemble un ballet imaginaire dans une harmonie impalpable, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour entrer dans cette image avec un éclairage rasant CC crème et ocre, je me suis déplacé jusqu’à avoir l’intuition d’une composition parfaite où passe la sensation que nous sommes les témoins privilégiés d’un rituel intime.'

'198. Le Figaro Quotidien du 1er juillet 2004 AN 28 : « AS DY » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, juillet 2003. Je voulais capter la sincérité de l’homme AS DY ses couleurs intimes, j’ai décidé de travailler verticalement pour laisser de la respiration au-dessus de lui nous laisser rêver, J’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant au ras du plateau pour bien le saisir je l’ai photographié dans l’action avec une vitesse lente pour obtenir ce bougé dans un équilibre visage, papier, main et j’ai attrapé son émotion, le questionnement de l’acteur.'

'199. Le Figaro Quotidien du 7 juillet 2004 AN 25 : « La Traviata » Aix-en-Provence, Juillet 2004. Je voulais une Traviata / Marilyn, la photographier comme une star de cinéma, entre les acteurs et moi il y a un orchestre, pour isoler cette scène j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres en cadrant verticalement pour suivre la lumière, donner de la dimension, je me suis placé légèrement à droite pour conserver des ombres ajoutant de l’intensité dramatique, j’ai fait un plan serré pour capter les deux regards dans deux énergies différentes, deux directions séparées comme deux destins brisés, vision saisissante d’un drame romantique digne des plus grandes actrices hollywoodiennes.'

'200. Le Figaro Scope du 7 juillet 2004 AN 51 : « AS DY » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, juillet 2003. Je voulais capter la sincérité de l’homme AS DY ses couleurs intimes, j’ai décidé de travailler verticalement pour laisser de la respiration au-dessus de lui nous laisser rêver, J’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant au ras du plateau pour bien le saisir je l’ai photographié dans l’action avec une vitesse lente pour obtenir ce bougé dans un équilibre visage, papier, main et j’ai attrapé son émotion, le doute de l’acteur.

201. Le Figaro Quotidien du 8 juillet 2004 AN 28 : « Hanjo » AE du Jeu de Paume, Aix-en-Provence, juillet 2004. J’ai décidé de me placer au balcon pour travailler sur les silhouettes, je voulais trouver une esthétique chorégraphique du vide, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, un éclairage arrivant par la droite, je me suis déplacé jusqu’à obtenir ma ligne j’ai cherché et trouvé une cohérence dans le mouvement entre l’homme qui enlève son manteau les corps des femmes qui avancent dans le même pas, un équilibre entre les trois personnages et le décor pour faire passer une sensation de lente descente vers le néant (…)'

'202. Le Figaro Quotidien du 9 juillet 2004 AN 25 : « Nabucco » AE antique d’Orange, juillet 2004. Mon intention était de faire ressortir le gigantisme de l’espace et le lyrisme de cet Opéra, pour faire passer cette volonté j’ai pris plaisir à travailler au grand angle en panoramique avec un objectif 20 millimètres pour réaliser une photographie cinématographique, grand écran, j’ai capté en simultané trois scènes pour amplifier la richesse des lignes esthétiques j’ai voulu faire passer la grandeur de Nabucco (…)'

'203. Le Figaro Quotidien du 15 juillet 2004 AN 24 : « Les Contes d’ Hoffmann » Palais Omnisports de Paris Bercy, mai 2004. Les poupées me font peur petites alors là’soudain j’ai eu envie de les rendre plus terrifiantes encore je me suis amusé à accentuer leur gigantisme face aux acteurs si petits dans ce lieu immense, j’ai choisi un objectif de 20 millimètres pour les cadrer avec leur reflet dans l’eau amplifiant ainsi par ce dédoublement le trouble de l’étrangeté, j’ai photographié à l’instant ou les écarts entre elles nous permettent une lisibilité parfaite de chacune de leurs attitudes les humanisant encore plus et accentuant ainsi, comme je le souhaitais, leur monstruosité épouvantable.'

'204. Le Figaro Quotidien du 20 juillet 2004 AN 16 : « Deux Voix » Avignon, juillet 2004. Mon intention était de retrouver cette image emblématique de la solitude qui m’était familière pour l’avoir souvent vue paradoxalement dans des lieux conviviaux autour d’une table, quand une personne s’isole au cours d’une fête, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer seul le comédien en bout de table qui se protège de la lumière je me suis déplacé jusqu’à obtenir l’instant ou son regard est dans le vide avec la forte présente de la serviette de table qui devient si tristement le témoin d’une soirée manquée, j’ai obtenu cette photographie qui nous fait inévitablement tous penser à une personne que nous avons croisée un jour.'

'205. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 2004 AN 15 : « Deux Voix » Festival d’Avignon, juillet 2004. Je voulais donner l’impression que les bouteilles étaient les témoins du résultat de leurs effets comme si leurs fluides avaient transmis à cet homme une confiance une force qui les avaient vidées’ J’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres en cadrant serré sur le duel personnage / bouteilles et j’ai ressenti clairement cette cause à effet.'

'206. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 2004 AN 15 : « Nora Maison de poupée » Avignon, juillet 2004. Il y a toujours dans le AE allemand d’Ostermeier une première lecture contemporaine glacée du monde. J’ai voulu montrer que chaque personnage n’est pas ce que l’on voit, J’ai choisi un objectif 180 millimètres en me plaçant au balcon j’ai cadré verticalement sur la comédienne en l’isolant totalement du reste de la scène pour amplifier sa solitude, je me suis déplacé de gauche à droite jusqu’à trouver l’angle parfait pour montrer ses démons en appuyant à l’instant où son attitude et ses gestes sont en total décalage avec ses vêtements et le stoïcisme de son visage j’ai accentué cette discordance en travaillant avec une vitesse lente pour donner du mouvement, j’ai pu nous faire sentir cette harmonie esthétique troublante dans son paradoxe.'

'207. Le Figaro Quotidien du 29 juillet 2004 AN 17 : EK EL dans « Carmen » AE Antique d’Orange, juillet 2004. Un après-midi de répétitions j’ai voulu faire ressentir l’extrême sensualité de cet Opéra alors j’ai eu l’idée de travailler au ras du plateau de l’immense scène du AE Antique d’Orange avec objectif 50 millimètres j’ai choisi de cadrer serré en vertical les robes et les étoffes, ces couleurs chaudes pour évoquer le sud, la corrida, Escamillo prêt à bondir sur sa proie Carmen qui l’ignore cerné par ces deux femmes prêtes à toutes les aventures et j’ai pu faire passer un souffle de passion espagnole dans cette photographie ensoleillée.'

'208. Le Figaro Quotidien du 2 septembre 2004 AN 22 : « Le Mystère de la charité » IR-Française, Paris, juin 1988. J’avais l’idée de faire une représentation terrifiante de la foi, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer serré, une lumière en contre-jour pour souligner durement les trais du visage de EM EN enlaidissant volontairement cette femme impressionnante en questionnement face à dieu, j’ai obtenu exactement la vision effrayante du sentiment que m’évoque « Le Mystère de la charité » (…)'

'209. Le Figaro Quotidien du 6 septembre 2004 AN 21 : « Feydeau c’est fou » La Coursive, La Rochelle, octobre 2003. Je voulais réaliser une photographie symbolique du vaudeville, j’ai choisi de cadrer cette scène en plan serré avec un téléobjectif 135 millimètres pour que l’on entre sans détours dans l’univers de ces deux personnages hauts en couleurs, j’ai choisi pour faire ressortir l’absurdité de l’existence bourgeoise de bien capter ces personnages à l’instant où les gestes et les regards nous montrent deux personnalités totalement décalées, grotesques et comme je le souhaitais parfaitement vaudevillesques (…)'

'210. Le Figaro Scope du 8 septembre 2004 AN 50 : « Oncle Vania » AE de Saint Quentin en Yvelines, mars 2004. Je me suis souvenu d’une lointaine réception familiale mouvementée à laquelle j’avais assisté enfant, ce qui m’avait le plus frappé c’est le désarroi et l’impuissance des adultes face à une personne qui craque, qui ne peut plus se contenir, qui se raconte sans pudeur voilà le sentiment que je voulais faire passer, l’incapacité des autres à recevoir votre vérité lorsqu’elle est désespérément théâtralement déclamée, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer l’ensemble de la scène en me déplaçant jusqu’à obtenir très lisibles les quatre attitudes adoptées par les personnages chacun dans sa singularité pour exprimer la même frayeur devant cette mise à nu d’ Oncle Vania, un homme bon qui pense avoir gâcher sa vie, j’ai choisi cet instant où face à moi il ouvre ses bras, espère une aide et où les autres personnages l’abandonnent à ses tourments, j’ai voulu cadrer large pour avoir les sièges témoignant de la violence de l’instant et j’ai pu capter mon intention initiale.'

'211. Le Figaro Scope du 8 septembre 2004 AN 52 : « Si j’étais diplomate » AE Tristan DM, Paris, août 2004. J’ai voulu montrer ces personnages comme des mannequins désarticulés pour amplifier le côté caricatural du AE de boulevard traditionnel, j’ai cherché un équilibre esthétique autant dans les mouvements que dans les expressions j’ai choisi un objectif 50 millimètres et me suis placé au ras du plateau légèrement sur la droite pour obtenir cette perspective avec les étagères qui nous situent clairement cette tradition « petit bourgeois » du paraître et j’ai déclenché à l’instant exact où j’ai vu cette cohérence délicieusement burlesque entres ces quatre comédiens (…)'

'212. Le Figaro quotidien du 10 septembre 2004 AN 24 : « Oncle Vania » AE de Saint Quentin en Yvelines, mars 2004. Mon intention était de faire passer le sentiment que chez Tchekhov les personnages ont une élégance en décalage avec leur environnement, ils n’ont souvent pas ou plus d’argent mais peu importe ils philosophent, ils se regardent, ils se sourient avec une nostalgie slave, ils sont comme sur un trapèze en suspens. J’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer exclusivement les trois acteurs, je me suis placé légèrement à droite du plateau afin d’avoir le regard d’Oncle Vania et le profil d’Elena, j’ai photographié à l’instant où dans un équilibre esthétique instable les regards se croisent, où l’on peut ressentir la tendresse de Vania et la douceur d’Elena pour le troisième personnage debout avec sa sacoche sûrement un médecin en total décalage avec leur décontraction et leur complicité, ils sont aériens, j’ai ressenti en composant cette photographie une émotion si représentative du AE russe, de la mélancolie.'

'213. Le Figaro Scope du 15 septembre 2004 AN 53 : « Les Rustres » AE Saint-GD, Paris, août 2004. Je voulais montrer ce qu’a de monstrueux le mépris des hommes pour les femmes, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai travaillé en contre plongée pour donner un équilibre esthétique entre les personnages et rendre peu flatteur les visages masculins puis j’ai photographié à l’instant exact où les femmes sont agenouillées réduites à quémander à supplier les hommes aux regards idiots et vides pour faire passer la grossièreté masculine dans toute sa splendeur.'

'214. Le Figaro Quotidien du 17 septembre 2004 AN 29 : « Tilly » AE de la Porte Saint Martin, avril 2000. Après la répétition de « Minuit chrétien » j’ai demandé à Tilly, le metteur en scène, de poser pour faire un portrait dans le décor de son spectacle, Tilly n’est pas un homme de AE très sage loin de là alors j’ai voulu le photographier comme ces enfants que l’on prend la main dans le sac et qui pour se défendre prennent un regard si angélique que l’on se demande si on a pas rêvé, je lui ai donc demander de s’appuyer tranquillement sur le dossier d’une chaise en regardant face à lui puis soudain de tourner la tête et son regard franchement vers moi droit dans les yeux avec un air très serein, j’ai choisi un objectif 50 millimètres et cadré verticalement j’ai obtenu ce que je souhaitais avec en plus ce subtil sourire, il n’a pas pu s’en empêcher il est content de lui, moi aussi (…)'

'215. Le Figaro Scope du 29 septembre 2004 AN 52 : « Maison de poupée » Avignon, juillet 2004. J’ai voulu une image froide, crue, dans laquelle les personnages sont figés comme paralysés par la lourdeur des sentiments, très représentative de l’approche moderne du AE allemand, J’ai choisi un téléobjectif de 135 millimètres pour cadrer légèrement excentré avec ce fauteuil vide qui évoque la solitude dans le couple en me plaçant au balcon pour amplifier l’aquarium et bénéficier pleinement de sa lumière verte, glauque appuyant mon intention et venant souligner exactement comme je le souhaitais les rapports glacials entre l’homme et la femme.'

'216. Le Figaro Quotidien du 5 octobre 2004 AN 26 : « Grosse chaleur » AE de la Renaissance, Paris, septembre 2004. J’ai voulu donner l’impression de personnages accablés par la chaleur, je me suis amusé à accentuer les couleurs chaudes les jaunes et les oranges pour amplifier cette sensation de moiteur, j’ai choisi un objectif 90 millimètres je me suis placé au ras du plateau pour capter les quatre acteurs figés malgré la fenêtre grande ouverte écrasés visiblement aussi par leurs sentiments, décidément « Grosse chaleur ».'

'217. Le Figaro Quotidien du 16 octobre 2004 AN 27 : « Ta main dans la mienne » AE des Bouffes Nord, Paris, octobre 2003. Je voulais faire passer ce qui me touchait chez DG EO son éternelle capacité d’émerveillement, J’ai choisi un objectif 50 millimètres pour composer cette photographie en conservant la profondeur de champs, je me suis déplacé jusqu’à attraper cet instant parfait où j’ai senti l’acteur tel que je le voulais, tel que je le voyais, fragile comme un géant au c’ur tendre jouant avec une malice enfantine, toujours prêt à s’étonner, j’ai pu accentuer ce pétillement en cadrant et en sous exposant la femme dans un quotidien sinistre mais sans importance (…)'

'218. Le Figaro Quotidien du 3 novembre 2004 AN 31 : « Coriolan » AE BQ DD, Saint-EW, octobre 2004. Je voulais obtenir cette intimité dans l’isolement de cet homme blessé soigné par une femme que j’ai souhaité comme une représentation de la bonté. J’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer serré et verticalement, je me suis déplacé jusqu’à obtenir ces deux profils le plus lisibles possible j’ai travaillé pour faire ressortir l’émotion par le contraste des lumières (…)'

'219. Le Figaro Scope du 3 novembre 2004 AN 56 : « Grosse chaleur » AE de la Renaissance, Paris, septembre 2004. J’ai voulu donner l’impression de personnages accablés par la chaleur, je me suis amusé à accentuer les couleurs chaudes les jaunes et les oranges pour amplifier cette sensation de moiteur, j’ai choisi un objectif 90 millimètres je me suis placé au ras du plateau pour capter les quatre acteurs figés malgré la fenêtre grande ouverte écrasés visiblement aussi par leurs sentiments, décidément « Grosse chaleur ».'

'220. Le Figaro Scope du 10 novembre 2004 AN 50 : « Le Menteur » IR-Française, Paris, octobre 2004. J’ai voulu montrer la désapprobation des gens face au charme et à l’énergie déployés par un menteur peu scrupuleux pour arriver à ses fins, je me suis placé au ras du plateau au plus près, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer les cinq personnages, j’ai voulu faire la mise au point sur les deux comédiens du fond en diaphragmant pour nous orienter sur eux et faire ressortir la scène du premier plan à travers leurs regards, j’ai obtenu comme je le souhaitais la vision de l’immoralité amplifiée par les yeux des témoins.'

'221. Le Figaro Quotidien du 9 décembre 2004 AN 22 : « Les Uns chez les autres » AE de l’Ouest Parisien, Boulogne Billancourt, novembre 2004. J’ai voulu faire passer l’ennui dans un couple et la fin du dialogue, J’ai décidé de travailler avec un téléobjectif 135 millimètres pour isoler les deux comédiens en choisissant une vitesse lente qui donne un mouvement et fait ressortir le sentiment d’indifférence de la femme face aux gesticulations de l’homme, j’ai ouvert ma photographie pour saisir les couleurs tristes et passées des murs, j’ai appuyé à l’instant où la position de la femme nous renvoie le sentiment que dans ce couple plus aucun effort n’est fait pour plaire à l’autre que la flemme est éteinte, voici une de mes visions de la solitude à deux.'

'222. Le Figaro Magazine du 22 janvier 2005 : « Sans ascenseur » AE du Rond-Point, Paris, janvier 2005. Je voulais donner le sentiment angoissant d’une chute sans ascenseur, j’ai choisi de cadrer verticalement avec un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant en contre plonger pour accentuer la hauteur, j’ai photographié serré sur ces deux comédiens à l’instant où leurs positions et leurs gestes renforcent encore l’impression de descente vertigineuse tout en captant leur visage terrifier pour suggérer que l’angoisse est certainement plus psychologique que matériel et que l’ascenseur n’est qu’un prétexte pour exprimer des tourments plus profonds.'

'223. Le Figaro Quotidien du 25 janvier 2005 AN 22 : « Amadeus » AE de Paris, janvier 2005. A la fin d’une répétition j’ai demandé aux comédiens de poser pour moi je voulais faire passer la légendaire animosité entre Mozart et H, je me suis placé à droite en dessous du piano pour donner une impression de profondeur et un équilibre dans les lignes esthétiques j’ai demandé à Lorant Deutsch, Mozart, de me regarder d’un air volontaire tout en jouant du piano et à AI EP, H, de le pointer du doigt, j’ai pu ainsi faire ressortir l’ambiguïté des rapports entre ces deux virtuoses dans ce mélange d’agression, de supériorité et de rébellion.'

'224. Le Figaro Magazine du 12 février 2005 AN 64 : « Molly » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, janvier 2005. J’ai décidé pour avoir tous les acteurs et qu’ils soient nets de travailler en deux temps sur deux images, j’ai fait une première photo du personnage en premier plan en pleine lumière puis une seconde des deux hommes dans cette lumière bleue qui rappelle le songe en me plaçant en contre-plongée, puis j’ai effectué ce montage pour obtenir le sentiment que l’esprit de EQ ER est habité par les deux personnages derrière elle, T U et ES ET, cette photographie représente parfaitement mon idée de l’obsession de cette femme pour ces deux hommes.'

'225. Le Figaro Quotidien du 19 février 2005 AN 18 : « Les Bacchantes » IR-Française, Paris, février 2005. J’ai décidé de me placer au ras du plateau j’ai voulu suggérer la présence de Dionysos en cadrant la corne au premier plan symbole mythique de ce dieu et j’ai vu tout d’un coup les « Clodettes » alors je me suis amusé à travailler en panoramique pour photographier comme un spectacle des années 70, ces femmes échevelées célébrant les dieux dans une chorégraphie tragi-comique, je me suis légèrement excentré sur la droite pour avoir un maximum de ces couleurs surannées nous rappelant les décors carton-pâte de EU EV et les attitudes des Bacchantes dans un rituel inspiré apportant ainsi mon interprétation Sixties à cette tragédie burlesque.'

'226. Le Figaro Magazine du 5 mars 2005 AN 71 : « Les Bacchantes » IR-Française, Paris, février 2005. Sous la plume d’Euripide les Dieux viennent parfois échanger avec les hommes tout simplement, ici c’est Dionysos qui est là, en me plaçant légèrement sur la droite j’ai cherché à obtenir Dionysos en parfait profil afin de ne pas trop dévoiler le côté ambigu de son visage dans le but d’accentuer notre sentiment d’inquiétude et de mystère devant une scène pourtant presque banale, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer serré les deux acteurs DU DV et EW EX et faire ressortir l’intensité de leurs regards.'

'227. Le Figaro Scope du 1 er juin 2005 : « Cette fois sans moi » AE du Rond-Point, Paris, mai 2005. Un homme sur un lit, je pense qu’il rêve, j’ai voulu faire passer ce que je ressentais de son rêve, avec un objectif 50 millimètres au-dessus du plateau pour bien le montrer vulnérable et amplifier le sentiment qu’il est dominé par ces fantômes j’ai choisi de le cadrer accablé avec le maximum de ces petites choses sans rapport apparent dont nos rêves sont emplis voile de mariée, matelas, confettis, panier, projection, nous pouvons sentir dans cette photographie la solitude, le désarroi et l’impuissance, enfin j’ai capté l’instant où son expression correspond parfaitement au texte de l’écran « petits précis de la misère sexuelle 'désabusé » comme une explication.'

'228. Le Figaro Quotidien du 7 juillet 2005 AN 27 : « Les Contes d’ Hoffmann » AE Antique d’Orange, Orange, juillet 2005. Sur l’ immense scène du AE Antique d’Orange j’ai décidé de prendre un contre-pied en isolant avec un téléobjectif 180 millimètres Hoffmann et Olympia la poupée géante démultipliée pour que l’on ait le sentiment d’entrer dans le secret de ces Contes d’ Hoffmann, je me suis placé pour avoir les personnages de profil accentuant ainsi le rapport de taille renforçant la stupeur du personnage et des automates j’ai capté cet instant où les gestes et les corps renforcent l’extravagance de cet opéra.'

'229. Le Figaro Quotidien du 13 juillet 2005 AN 19 : « Hamlet » Gymnase du Lycée Aubanel, Festival d’Avignon, juillet 2005. Hamlet / Shakespeare. L’amour sans limite, la vengeance, le pouvoir, la mort qui rode’J'ai voulu une photographie où tous ces sentiments étaient présents portés par des êtres humains à fleur de peau, toujours prêts à bondir, J’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres pour obtenir chacun des hommes plus présents et un objectif de 80 millimètres pour capter la femme en second plan plus lointaine, j’ai fait un montage renvoyant les regards de ces trois personnages les uns aux autres pour faire ressortir leurs rivalités j’ai pu donner grâce aux différents plans le sentiment que la femme est la cause de tous les drames pour accentuer le danger j’ai ajouté le projecteur.'

'230. Le Figaro Quotidien du 21 juillet 2005 AN 21 : « I Apologize » Chapelle des Pénitents Blancs, Festival d’Avignon, juillet 2005. I Apologize est une réflexion sur la réalité et ses représentations hypothétiques, un besoin esthétique, des poupées installées, les poupées me font vraiment peur depuis toujours, c’est ma hantise j’ai voulu faire passer ce sentiment, avec un objectif 50 millimètres j’ai choisi de cadrer ce comédien dans une attitude qui se fond avec les poupées, une photographie dérangeante en deux temps à première vue on ne voit pas les poupées puis en regardant de plus près on sent bien qu’il y a quelque chose de bizarre de non vivant, j’ai appuyé à l’instant où l’acteur agenouillé à la hauteur de ces horribles fantoches tourne un visage figé pour donner de la confusion entre réel et fiction, l’impression qu’il est cerné par ces mannequins inertes nous renvoie à la mort, nous donne un affreux frisson.'

'231. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 2005 AN 15 : « Statue de Jan Fabre » Verger Urbain V, Festival d’Avignon, juillet 2005. Jan Fabre pose, impose sa statue dans le jardin du verger à Avignon pendant le festival 2005, à sa grande satisfaction la polémique enfle, l’encre coule, toute la ville s’émeut, je suis allé en pleine nuit au Verger Urbain V j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour avoir de la profondeur de champs je me suis placé pour obtenir une composition qui évoque un rituel et nous donne le sentiment d’assister comme à une folle messe sous des arbres incongrus, pour capter la statue bien CS bien brillante et conserver l’ambiance nuit j’ai travaillé à l’open flash, pour faire passer mon idée j’ai demandé aux trois jeunes de se placer en triangle chacun dans une activité singulière j’ai obtenu mon image, un délirant mysticisme pas loin de Woodstock, « Peace and love »'

'232. Le Figaro Quotidien du 11 novembre 2005 AN 28 : « AM Casile », studio, Paris, mai 1987. A la demande de la IR-Française je devais photographier tous ses acteurs Pensionnaires et Sociétaires, j’ai pris un rendez-vous avec AM Casile dans mon studio pour faire son portrait. Je l’ai placée devant une toile peinte assez CS pour conserver la douceur de son visage, j’ai installé une boîte à lumière sur sa gauche je voulais avoir cette ombre à droite pour faire ressentir du mystère, j’ai choisi un grand format 6X9 pour avoir plus de modelé, nous avons parlé un moment je voulais trouver de la complicité ce qui m’a donné ce regard amusé et pour faire ressortir son côté sensuel je lui ai demandé d’entrouvrir les lèvres avec un léger sourire et de tourner un tout petit peu le visage sur sa gauche en me regardant pour obtenir cet air un peu hautain lorsque j’ai appuyé j’avais exactement ce que je cherchais l’image d’une actrice à multiples facettes (…)'

'233. Le Figaro Quotidien du 21 janvier 2006 AN 38 : « L’Affaire de la rue de Lourcine » AE de Nîmes, janvier 2006. BD BE dans FD, j’ai décidé de montrer dans cette photographie que chez cet auteur chaque personnage se suffit à lui-même son univers est si riche qu’il ne s’ennuie pas tout seul, ici j’ai cadré avec un objectif 180 millimètres pour obtenir assez de papier peint accentuant la subtile synchronisation esthétique avec le costume pour faire passer mon intention j’ai isolé le valet du reste du plateau j’ai appuyé à l’instant exact ou on a l’impression qu’il se raconte une histoire comme un enfant JT au soldat, grâce à cette main étrangement levée sans raison avec des chaussures et la position de son corps j’ai obtenu cette ligne inélégante afin que l’on ressente bien qu’il ne fait pas l’effort de paraitre mais qu’il s’amuse lui-même de lui-même comme seul au monde dans sa bulle c’est une couleur du AE de FD ce décalage avec la réalité ses peintures de caractères nous font rire et on se prend parfois à les envier, un vrai bonheur.'

'234. Le Figaro Quotidien du 28 janvier 2006 AN 36 : « Siegfried » AE du Châtelet, Paris, janvier 2006. Je pensais à certains de mes rêves cauchemars au bout de la nuit dans lesquels il n’y a aucune dimension du réel où mes visions sont comme suspendues entre ciel et terre, j’ai voulu l’image d’une terreur intemporelle à l’esthétique parfaite, je me suis placé sous le cadre pour obtenir un lyrisme spatial, je voulais accentuer le vide, j’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres pour isoler Siegfried épouvanté chantant, forgeant son épée, en me déplaçant j’ai joint le bout de son épée à la lance du fantôme juxtaposant la tête penchée avec l’amorce de l’ombre du bras dans ce mouvement presque hésitant pour accentuer l’incommensurable du danger.'

'235. Le Figaro Quotidien du 30 janvier 2006 AN 34 : « Conversations après un enterrement » AE Antoine, Paris, janvier 2006. Lors de la perte d’un être cher nous sommes confrontés à de nombreuse émotions, ici je cherchais à faire ressentir cet instant où juste après le choc nous cherchons un peu de réconfort, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer serré et faire ressortir le contre-jour qui appuie le regard solennel mais tendre des deux comédiens comme en communion unis dans leur douleur.'

'236. Le Figaro Quotidien du 30 janvier 2006 AN 34 : « Le Crépuscule des dieux » AE du Châtelet, Paris, janvier 2006. Mon intention était de cadrer de façon à obtenir des trais de lumières dans le groupe faisant ressortir un maximum de soldats en contre-jour en contraste avec l’homme seul et cette lance rouge sang pour nous évoquer une armée suivant son chef, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé au ras du plateau légèrement sur la droite j’ai équilibré les lignes sombres et claires de bas en haut, mon cadrage m’a permis d’ouvrir au-dessus accentuant ainsi le sentiment de grandeur, de sublime, soulignant l’effet esthétique qui synchronise l’opéra « Le Crépuscule des dieux ».'

'237. Le Figaro Scope du 1er février 2006 AN 39 : « Conversations après un enterrement » AE Antoine, Paris, janvier 2006. Je voulais obtenir une image forte du vide que provoque la disparition, J’ai choisi pour attraper cette solitude de me placer au ras du plateau avec un objectif 50 millimètres, pour capter l’introspection des six personnages je les ai photographiés les yeux baissés renforçant l’état de choc l’idée que chacun est terrassé devant la mort d’un être cher, des hommes et des femmes au plus profond d’eux même comme figés, abasourdis.'

'238. Le Figaro Quotidien du 18 février 2006 AN 34 : « VSPRS » AE de la Ville, Paris, février 2006. Chorégraphie d’C EY, je voulais saisir ce travail entre banalité et intensité, faire passer le sentiment d’être témoin de jeux d’enfant tout en ayant conscience que cette insolite simplicité apparente cachait une réflexion plus profonde sur la condition humaine, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé légèrement au-dessus des danseurs pour épurer la photographie ne pas avoir les visages et pour évoquer le miroir, le reflet de l’homme face à lui-même j’ai saisi ces danseurs mains et jambes parallèles, j’ai choisi une faible profondeur champs pour que l’orchestre ne soit pas trop présent.'

'239. Le Figaro Quotidien du 24 février 2006 AN UNE du « ET VOUS » : « EZ FA » Odéon, AE de l’Europe, Paris, 26 septembre 1995. Après la répétition de « Tartuffe », j’ai demandé à EZ FA, metteur en scène, de faire un portait de lui assis dans un fauteuil du AE, J’ai installé un flash avec une boîte à lumière légèrement sur sa gauche pour obtenir cette ombre qui apporte du mystère, j’ai choisi un objectif 60 millimètres, je lui ai demandé de fermer les yeux de se concentrer sur son travail puis soudain de me regarder, mon intention était de faire ressortir un peu à son insu cet état au-delà de la fatigue après des heures de travail avec les acteurs, ça l’a beaucoup amusé et j’ai obtenu l’image parfaite d’un homme qui se donne corps et âme à son art avec une pointe d’humour complice (…)'

'240. Le Figaro Quotidien du 2 mars 2006 « La vie littéraire » AN 2 : « Le Menteur » IR-Française, Paris, octobre 2004. J’ai voulu faire ressortir le menteur face à sa conscience en cadrant EW EX le menteur, la statue diable, sa conscience et BY FB replié vers l’intérieur visiblement sceptique, choisissant un téléobjectif 180 millimètres j’ai voulu cadrer verticalement la scène pour l’isoler et donner l’impression que le comédien harangue la foule (…)'

'241. Le Figaro Quotidien du 21 mars 2006 AN 34 : « Trois valses » Opéra-Comique, Paris, mars 2006. Je voulais exprimer l’idée qu’au cours d’une soirée fut-elle mondaine, fut-elle du début du XXème siècle, fut-elle viennoise fut-elle une opérette d’Oscar Strauss il y a toujours une personne qui est la plus attendue, la plus surveillée, la plus critiquée j’ai choisi un objectif 90 millimètres légèrement excentré à droite j’ai cadré et appuyé à l’instant exact où trois convives fixent la danseuse me regardant, j’avais mon image cette soirée était devenue familière.'

'242. Le Figaro Scope du 26 avril 2006 AN 43 : « L’Affaire de la rue de Lourcine » AE de Nîmes, Nîmes, janvier 2006. Rencontre de BD BE avec FC FD, les personnages ne sont pas beaux, ils picolent, ils ont un goût douteux mais on les aime, j’ai décidé de dresser un tableau de l’univers petit bourgeois du XIXème siècle en me plaçant au ras du plateau avec un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer centre faire ressortir le papier peint qui situe l’époque, les expressions des deux amis éméchés, la femme collet monté, le valet s’endormant qui a un peu bu aussi tous figés dans une position que j’ai choisi parce qu’elle m’évoque les Dalton j’ai pris plaisir à immortaliser les couleurs du siège à gauche parfaitement assorties à la robe et j’ai obtenu cette photographie chargée d’histoire… de petites histoires.'

'243. Le Figaro Quotidien des 6 et 7 mai 2006 AN 32 : « DM-AU JB » Cour d’Honneur du Palais des Pages, Avignon, juillet 1986. J’ai pris un rendez-vous avec DM-AU JB à la Cour d’Honneur du Palais des Papes pour faire une série de portraits, nous avons parlé un long moment, lorsque je l’ai senti détendu, complice, imprégné de l’ambiance de ce lieu mythique je lui ai demandé de relever son col, nous étions en 1986 je voulais que le AI qui entoure son visage fige l’extrême jeunesse de cet auteur, de tourner légèrement le visage vers le plateau qui renvoyait la lumière, J’ai choisi un objectif 80 millimètres pour cadrer serré et j’ai obtenu un instant de grâce mélancolique, éternelle jeunesse(…)'

'244. Le Figaro Quotidien du 16 mai 2006 AN 33 : « Illusions comiques » AE du Rond-Point, Paris, mai 2006. En réalisant cette photographie j’ai voulu donner une nouvelle couleur au AE d’FE FF auteur et metteur en scène, qui sont-ils des hommes des femmes peu importe, faire passer cette ambiguïté je me suis placé au ras du plateau en contre-plongée pour grandir les acteurs dans ce clair-obscur, j’ai pris un objectif 70 millimètres pour avoir du champs en gardant suffisamment d’espace pour équilibrer le contraste et faire ressortir cet homme-femme en tailleur rose qui s’offre à la lumière j’ai saisi l’instant où les bras de la femme en noir évoquent une hésitation un tiraillement ce qui ajoute à l’inconfort de notre ressenti.'

'245. Le Figaro Quotidien du 6 juin 2006 AN 32 : «Vale Tango » Buenos Aires, Argentine, mars 2006. J’ai voulu conserver cette lumière un peu crue qui nous rappelle ces salles de bal que nous avons tous connues un jour je voulais faire passer des sensations contradictoires, la sensualité, la force, la douceur, la complicité, l’animalité du Tango, j’ai demandé aux danseurs de descendre du plateau et de s’éloigner des musiciens afin que notre attention soit sur eux, je leur ai demandé cette pose près de sol j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé debout au-dessus j’ai cadré centre avec l’orchestre lointain mais présent grâce à la profondeur de champs, j’ai demandé aux danseurs de placer les mains et les bras afin qu’ils ressortent et que l’on sente la peau, j’ai voulu ces deux profils s’effleurant j’ai pu obtenir la palette de sentiments recherchés (…)'

'246. Le Figaro Quotidien du 16 juin 2006 la «UNE» : « FG FH » AE Montparnasse, Paris, novembre 1982. Sur un large plateau, un homme, un rideau, un micro, une lumière, je sais ce que je veux obtenir, une photographie de FG FH respectueux, humble, timide, à fleur de peau. Pour réussir à faire passer ma vision de cet homme je me suis placé en contre plongée au ras du plateau, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer verticalement et laisser de la respiration sur la hauteur dans le but d’accentuer l’humilité par la lumière venue du haut, j’ai réussi à appuyer à l’instant parfait où l’homme de scène est un peu penché en avant respectueux, graver ces deux mains timides, le choix de ma position sous l’acteur m’a permis d’attraper comme je le voulais ce regard tendre au bord des larmes pour réussir à faire passer cet instant d’intimité entre l’homme et son art, l’homme et les esprits du AE (…)'

'247. Le Figaro Quotidien du 28 juin 2006 AN 19 : « Illusions comiques » AE du Rond-Point, Paris, mai 2006. Amour du AE, recherche du sens du AE, spiritualité du AE, voilà ce que je ressentais et ce que je voulais exprimer de ces « Illusions Comiques » d’FE FF, j’ai décidé d’isoler le personnage sur la grande scène du AE du Rond-Point j’ai choisi un objectif 70 millimètres je me suis placé légèrement décalé sur la gauche pour obtenir le reflet du drapé rouge qui accentue la passion j’ai cadré verticalement ce comédien déclamant en tailleur rose drapé de rouge qui se donne des airs de Madone pour faire passer la ferveur, cette photographie une image de la foi.'

'248. Le Figaro Quotidien des 9 et 10 septembre 2006 AN 36 : « La Dernière nuit pour AU FI » AE Marigny, Paris, septembre 2006. Je voulais opposer la grâce à la violence. Je voulais obtenir la solitude d’une reine face à son bourreau. J’ai choisi un objectif 50 millimètres en me plaçant pour pouvoir cadrer en contre plongée et obtenir les reflets des gens de la cour de dos renvoyant ainsi le sentiment qu’aucune communication n’était plus possible, c’était trop tard, les dés étaient jetés, AU FI, BB CE, face à la mort, seule.'

'249. Le Figaro Magazine du 16 septembre 2006 AN 76 : « Dévorez-moi » AE du Gymnase AU Bell, Paris, juillet 2006. Dans un AE dit « de boulevard », je pense que les personnages même caricaturaux sont sincères, dans cette photographie je cherchais à accentuer l’ intensité dramatique d’une situation qui au premier abord peut paraitre seulement drôle, ce qui m’intéresse c’est la face cachée du clown, afin de donner de la force j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant au balcon pour rendre les personnages plus vulnérables pris « d’en haut » et faire ainsi sortir la gravité du moment, j’ai voulu et obtenu cet instant où nous voyons l’intimité pour chacun des personnages face visiblement à un même problème, j’ai voulu une composition très rigoureuse sur le plan des lignes et des positions des corps qui isolent leur ressenti et appuient leur singularité.'

'250. Le Figaro Magazine du 23 septembre 2006 AN 80 : « Vive Bouchon » AE DG, Paris, juillet 2006. J’ai voulu faire ressortir une caricature de Maire, content de lui, face à sa secrétaire admirative, j’ai choisi un objectif 70 millimètres pour situer les personnages dans leur décor typique d’une mairie de province je me suis déporté afin de n’avoir que le profil perdu de la secrétaire, j’ai cadrer avec plante verte mais pour donner de la dimension à ce pauvre Maire ridicule j’ai voulu lui apporter une touche d’émotion en me plaçant au ras du plateau pour attraper ce regard perdu et provoquer en nous l’envie de l’aider un peu dans sa lourde tâche''

'251. Le Figaro Quotidien du 31 juillet 2007 AN 26 : « L’Avare », TNP, Villeurbanne, mars 1986. DG FJ dans l’Avare, j’en avais une idée très précise, pour accentuer la fourberie je ne voulais pas de regard direct, je voulais obtenir parmi les nombreuses couleurs de ce grand acteur, l’étonnement, la malice, la fausse humilité. Après une répétition j’ai demandé à DG FJ de poser pour moi dans les éclairages de studio que j’avais préparés, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je lui ai demandé de tourner la tête en regardant un peu au-dessus de la lumière que j’avais placée à hauteur de son visage sur sa droite pour avoir cette ombre qui nous donne l’impression qu’il surgit, de positionner ces mains légèrement entrouvertes tournées vers lui-même qui devenaient pour moi le symbole de l’appropriation puis de dire « ma cassette, ma cassette », il y a pris un malicieux plaisir, nous avons eu cet instant de confiance et de complicité que j’ai pu

immortaliser, pour moi « l’Avare » par FJ est là dans cette photographie (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité

de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'252. Le Figaro Magazine du 1 er décembre 2007 : « BD BE » Opéra-Comique, Paris, janvier 2007. J’ai pris un rendez-vous avec BD BE parce qu’il venait d’être nommé directeur de l’Opéra-Comique, en me rendant à ce rendez-vous j’avais l’idée d’associer ce lieu, l’Opéra-Comique, à cet homme, BD BE, je voulais qu’il fasse corps avec son AE, son outil, tel un marin avec son bateau. J’ai demandé à BD de se placer dans une loge, j’ai gardé les lumières d’ambiance, j’ai choisi un objectif 35 millimètres, je lui ai demandé un regard déterminé mais tendre tout en dirigeant son visage vers la lumière en saisissant la paroi de la loge comme un gouvernail, j’ai cadré avec la forte présence de sa main qui ajoute à l’humanité de cet homme, j’ai obtenu tout ce que je souhaitais, une photographie où transpire un univers passionné du AE (…)'

'253. Le Figaro Quotidien du 10 décembre 2007 AN 34 : « Kroum » Cour du Lycée Saint-Joseph, Avignon, juillet 2005. J’ai voulu faire ressortir un univers à mi-chemin entre élégance et décadence et faire passer ce sentiment de « no future », retrouver cette image que j’avais très précise en tête de ces fins de soirées où les masques tombent, où les convives se lâchent comme une poupée se dégonfle j’ai choisi de me placer au-dessus des comédiens, avec un éclairage sombre mais coloré, j’ai pris un objectif 50 millimètres et j’ai pu l’obtenir, voici une facette de ce que représente pour moi le AE polonais de Warlikowski (…)'

'254. Figaro Quotidien 27 mars 2008 AN 30 : « Ile flottante » AE de Lorient, février 2008. Je voulais saisir une nouvelle couleur de la folie d’EH EI avec FK FL, je les ai isolés au premier plan centre cour en me rapprochant et restant debout très proche dans leur respiration, avec une vitesse lente j’ai donné du mouvement aux mains d’EH EI sous l’abat-jour, pour accentuer la fragilité éphémère de cet instant inquiétant entre la séduction de la femme et l’univers surréaliste d’EH et saisir ce sentiment j’ai choisi un objectif 50 millimètres et j’ai trouvé l’équilibre entre les lignes de lumière et les trois comédiens, avec une grande profondeur de champs.'

'255. Le Figaro Quotidien du 2 janvier 1997 AN 29 : Bartabas dans « Chimère » Fort d’Aubervilliers, avril 1994. Je voulais faire passer du grandiose, après une répétition, j’ai demandé à Bartabas de se placer avec son cheval au centre de la piste pour obtenir leur reflet dans l’eau, je lui ai demandé d’être exactement dans l’axe du projecteur devenu comme une présence céleste, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer en vertical tout en concevant le noir pour amplifier l’intensité dramatique et faire une photographie en plan lointain pour ouvrir l’imaginaire, je lui ai demandé de tendre sa lance à l’instant précis où le cheval se sentait en confiance avec ses oreilles dressées et j’ai pu faire passer un sentiment de communion entre l’homme et son cheval dans un instant rendue magique par la distance et par les lignes chorégraphiques presque suggérées (…)'

'256. Le Figaro Quotidien du 9 janvier 1997 AN 31 : « Time Rocker » AE de l’Odéon, Paris, Janvier 1997. Mon intention était de faire ressortir mon impression de beauté glacée, aseptisée, j’ai choisi de me placer légèrement excentré pour obtenir les jeux d’ombres dans un axe donnant une perspective esthétisante, j’ai choisi un téléobjectif de 135 millimètres pour cadrer la maison et les comédiens dans une poursuite et j’ai pu faire ressentir une atmosphère troublante, épurée qui nous évoque la peinture américaine des tableaux d’Edward Hopper.'

'257. Le Figaro Quotidien du 27 janvier 1997 AN 27 : « Ezio Frigerio » Cour d’Honneur du Palais des Papes, Avignon, juillet 1992. J’ai pris un rendez-vous avec Ezio Frigerio, décorateur, pour faire son portrait, je lui ai demandé de se placer dans le champ de blé qu’il avait imaginé à la Cour du Palais des Papes pour la pièce « Le Chevalier d’Olmedo », je voulais obtenir une symbiose entre l’homme le décor et le lieu, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour faire un plan large, je lui ai demandé de croiser les bras en pensant à la satisfaction d’un travail accomplie et j’ai pu faire passer la présence majestueuse de cet homme en totale synergie avec l’espace (…)'

'258. Le Figaro Quotidien du 28 janvier 1997 AN 26 : « Dimanche prochain » AE de l''uvre, Paris, Janvier 1997. Mon intention était de faire passer l’ampleur du monde qui sépare ces deux personnages, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer serré sur les deux acteurs, je me suis déplacé jusqu’à saisir un équilibre esthétique par les regards et les positions corporelles et j’ai pu capter l’inquiétude de l’homme visiblement torturé, en plein questionnement contrairement à sa femme dont l’attitude nous dit clairement son incrédulité et j’ai pu donner le sentiment qu’ils ne sont vraiment pas dans le même bateau.'

'259. Le Figaro Quotidien du 11 février 1997 AN 23 : « L’Illusion Comique » AE de l’Athénée, Paris février 1997. Je voulais réaliser la photographie d’un mirage, j’ai choisi de travailler verticalement avec un téléobjectif 135 millimètres pour donner une profondeur entre l’arbre, les draps et le mouvement du comédien sortant de son sac dans une ambiance de neige intemporelle, par ce cadrage j’ai pu donner le sentiment qu’il tient l’arbre dans sa main s’étonnant de le voir grandir en lui et j’ai pu faire passer une Illusion Comique.'

'260. Le Figaro Quotidien du 15 février 1997 AN 25 : « Embarquement immédiat » IR-Française, Studio AE, Paris, février 1997. Mon intention était de souligner le côté abstrait de ce dialogue entre deux artistes dans un aéroport entre deux avions, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis placé sur la droite du plateau pour laisser une respiration du décor à gauche, j’ai travaillé en accentuant les lumières froides pour donner de l’irréalité et obtenir ces reflets qui viennent appuyer les rapports étranges, ambigus des deux femmes dans ce lieu abstrait et j’ai pu faire passer une sensation de no man’s land dans ces rapports intemporels devenus comme en suspens entre deux rives.'

'261. Le Figaro Quotidien du 21 février 1997 AN 25 : « Chambres d’amour » AE de la Ville, Les Abbesses, Paris, février 1997. Mon intention était d’accentuer l’absurde de la situation, j’ai cherché un décalage dans les lignes esthétiques, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai travaillé à la hauteur de plateau, je me suis déplacé pour isoler les trois comédiens sur le lit d’enfant formant un groupe tout en conservant l’espace vide à droite avec le CC du rideau qui donnerait l’impression d’être une salle d’attente s’il n’y avait la présence du lit qui nous emmènerait dans une chambre si les personnages n’étaient pas tous habillés pour sortir et j’ai pu nous donner par l’absence de tous nos repères l’ impression de nous trouver dans un monde inconnu, dans une autre époque et d’approcher l’imaginaire de l’auteur FM FN.'

'262. Le Figaro Quotidien du 24 février 1997 AN 28 : « Zakat » AE de Gennevilliers, février 1997. Je voulais transmettre une sensation glauque de fin de soirée dans un sombre établissement de débauche, j’ai choisi de me placer au-dessus du plateau pour cadrer serré avec un objectif de 80 millimètres, je me suis excentré sur la gauche pour former une ligne esthétique entre le premier plan et les jeunes femmes somnolentes alignées peut-être dans une danse interrompue par la fatigue, j’ai capté les regards embués du couple amplifiant leur décadence par les ombres projetées et j’ai pu faire passer le sentiment que tous ces gens vont se décomposer tranquillement jusqu’au bout de la nuit.'

'263. Le Figaro Scope du 26 février 1997 AN 48 : « Le Bourgeois Gentilhomme » AE National de Chaillot, Paris, octobre 1996. Après la répétition j’ai demandé à BD DA de poser pour moi en costume du Bourgeois gentilhomme dans le décor, j’ai choisi de travailler en vertical avec un objectif de 50 millimètres pour le photographier dans l’axe du tableau comme dédoublé, je lui ai demandé de prendre un air le plus sérieux possible en écartant son bras avec sa canne pour donner de l’ampleur au ridicule et j’ai obtenu la photographie que je cherchais d’un Bourgeois naïf, grotesque, burlesque, fier de lui en un mot parfait.'

'264. Le Figaro Scope du 26 février 1997 AN 5 : « EB FO » Studio, Paris, mai 1996. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio photo avec EB FO pour faire un portrait, nous avons parlé un moment puis je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond un peu sombre pour accentuer le mystère de son visage, je l’ai éclairée avec une boîte à lumière sur la gauche pour donner du modelé et faire ressortir ses yeux clairs, j’ai choisi un format 6 X 9, un objectif 90 millimètres pour avoir de la matière, de la vie, je lui ai demandé de s’appuyer sur un poing fermé avec un regard complice le visage légèrement penché pour donner une ligne harmonieuse et j’ai obtenu la photographie d’une femme

sérieuse, sensuelle, volontaire, franche l’image d’une comédienne qui peut jouer de nombreux rôles différents.'

 ;

comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'265. Le Figaro Quotidien du 27 février 1997 AN 26 : « Sertorius » AE de la commune, Aubervilliers, février 1997. Après une répétition j’ai demandé aux deux comédiens de se placer en situation dans le décor, j’ai choisi un format 6 X 6 pour donner du modelé, un objectif 80 millimètres pour avoir de la profondeur, j’ai installé une boîte à lumière sur la droite et un flash derrière assez haut pour dessiner les ombres en contre-jour, je me suis placer pour obtenir une élégance dans ma composition puis je leur ai demandé de se regarder et j’ai pu faire passer par cette ambiance mystérieuse, délicate et subtile la promesse d’un affrontement passionnant.'

'266. Le Figaro Quotidien du 28 février 1997 AN 23 : « Quai ouest » AE des Quartiers d’Ivry, février 1997. Je voulais faire passer plus que de la tristesse, plus que du désespoir, pendant une répétition je me suis placé au-dessus du plateau avec un objectif 50 millimètres pour amplifier l’impression d’écrasement des deux acteurs, j’ai cadré pour n’avoir que du vide autour des personnages et j’ai capté un homme et une femme vidés, anéantis entourés de rien et nous pouvons ressentir une lente descente vers la mort devenue la seule échappatoire dans une existence vidée de sens.'

'267. Le Figaro Quotidien du 4 mars 1997 AN 23 : « Le Radeau de la méduse » TNP, AE National Populaire, Villeurbanne, octobre 1995. Je voulais faire passer une ambiance contemplative dans laquelle les personnages sont comme dépassés par leur propre existence, je me suis placé sur la droite, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour isoler ces deux femmes lascives de l''immense scène du TNP, j’ai travaillé au ras du plateau pour composer cette photographie dans des lignes simples avec la présence de cette bouteille de vin pour suggérer la fin d’ une fête qui aurait provoquée l’état des deux femmes que j’ai photographiées avec les regards dans le vide comme spectatrices de leur propre vie, subissant impuissantes les événements et j’ai pu faire passer le sentiment qu’elles avaient rêvé d’une vie bien différente et que le poids de leur déconvenue trop lourd à porter les tétanise (…)'

'268. Le Figaro Quotidien du 8 mars 1997 AN 26 : « L’Alerte » IR-Française, AE du Vieux Colombiers, Paris, mars 1997. J’ai demandé à JG JH-JI, auteur, et à AI-BH JJ, directeur de la IR-Française, metteur en scène, de poser pour moi ce qu’ils ont accepté avec plaisir, je voulais transmettre la dimension exceptionnelle de cette rencontre, je leur ai demandé de s’asseoir autour de la table avec une nappe blanche renvoyant la lumière sur leur visage de l’éclairage que j’avais installé sur la droite pour donner du modelé dans les ombres, j’ai choisi un format 6 X 6 qui accentue la vie, avec un objectif 80 millimètres pour cadrer avec les lignes esthétiques formées par l’angle de la table et celui du mur, je me suis placé au-dessus d’eux, j’ai voulu cette décontraction, leur ai demandé ces regards et j’ai pu faire ressortir la complicité de ces deux compagnons des planches dans un instant élégant et rare d’aventure théâtrale commune.'

'269. Le Figaro Quotidien du 27 mars 1997 AN 31 : « Maison de poupée » AE FP FQ, I, mars 1997. Je voulais capter la sensualité du rapport entre ces deux personnages, après la répétition j’ai demandé à R CC et FR FS de poser pour moi dans leur personnage, je leur ai demandé de se placer dans l’embrasure de la fenêtre R adossée contre le mur et j’ai demandé à FR de se mettre à genoux et de l’enlacer pour faire passer le sentiment d’une relation dominée par la femme, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer verticalement et obtenir ces ombres apportant du mystère tout en gardant les lignes verticales et les couleurs qui donnent un équilibre, j’ai demandé à l’actrice de poser sa main ouverte sur le noir de la veste de l’homme pour accentuer la sensation charnelle de l’étreinte, je leur ai demandé de se regarder, je me suis placé debout sur le plateau dans l’axe où toute mes intentions devenaient évidentes et j’ai pu photographier l’attirance d’un couple dans son intimité comme s’il était seul et nous faire rêver devant cet instant d’émotion palpable.'

'270. Le Figaro du 1 er avril 1997 AN 25 : « La Lettre codée » IR-Française, Studio AE, Paris, mars 1997. Mon intention était de faire passer la difficulté d’échanger sur l’existence, de communiquer l’un avec l’autre sur la condition humaine, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, j’ai cadré en vertical pour faire ressortir les expressions dans un éclairage différent avec la forte présence sombre du fond, je me suis déplacé au ras du plateau pour saisir au plus près ces personnages en les isolant chacun dans sa réflexion, dans son univers, j’ai voulu ces lignes corporelles molles entre le bras qui pend, le renvoi des visages et la position des corps pour faire passer la fatigue de l’effort de dialoguer sur le fond des choses et j’ai pu en saisissant l’instant avec le regard perdu de DS DT transmettre leur solitude dans leur incapacité terrifiante à partager un peu de leur histoire, de leurs angoisses, deux hommes atterrés devant leur isolement.'

'271.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 272 ;

'272. Le Figaro Scope du 16 avril 1997 AN 39 : « E » AE du Ranelagh, Paris, septembre 1987. Après une répétition, j’ai demandé à CH CI, E, de poser avec son maquillage de clown, chez cet interprète il y a tant d’émotions qui passent que j’ai décidé de travailler avec lui comme pour un livre d’images dans lequel chaque photographie diffère si subtilement de l’autre que l’on pense être devant une corde émotionnelle ultrasensible toujours prête à craquer, parce que c’est ce que je ressentais, ici je l’ai placé à contre-jour devant un projecteur pour obtenir ce halo de lumière donnant de l’intemporalité , j’ai choisi de travailler en vertical avec un objectif 70 millimètres pour avoir la descente de son épaule à gauche amplifiant sa fragilité, je lui ai demandé de poser son doigt sous sa bouche en

prenant un air timide pour faire passer sa forte présence naïve et désarçonnante (…)'

 ; comme il a été dit,

l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'273. Le Figaro Scope du 16 avril 1997 AN 4 : « Redjep Mitrovitsa » Avignon, Verger Urbain V, juillet 1987. J’ai pris rendez-vous avec Redjep Mitrovitsa pour faire un portrait, je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement, de se détendre d’oublier l’appareil photo en regardant sur le côté au lointain, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé au-dessus de lui pour capter la lumière du jour formant des ombres et donnant du modelé sur son visage, je me suis concentré sur l’équilibre des lignes esthétiques de la régularité et de la finesse des traits de son visage et j’ai pu faire passer ce que je ressentais une sensation de fragilité romantique un peu rebelle chez cet acteur rare (…)'

'274. Le Figaro Quotidien du 17 avril 1997 AN 26 : « Léonce et Léna » AE de la Commune d’Aubervilliers, janvier 1996. Mon intention était de réaliser une photographie emblématique de l’amour éternel, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, j’ai isolé les deux personnages en cadrant verticalement en contre-plongée pour avoir de la profondeur, de l’imaginaire, j’ai travaillé au ras du plateau pour saisir la jeunesse de ce couple, j’ai appuyé à l’instant où le regard de l’homme est vers la droite pour suggérer qu’il protègera la jeune fille contre le monde entier et à l’instant où blottie contre lui elle regarde vers le haut avec l’esquisse d’un sourire comme vers un futur plein de belles promesses pour faire passer le sentiment que ces deux-là c’est pour la vie, que rien ne peut les atteindre et on les aime.'

'275. Le Figaro Scope du 23 avril 1997 AN 45 : « Chimère » AE National de Bretagne, Rennes, octobre 1996. Je voulais faire passer une seconde de tragédie humaine, j’ai choisi un format 6 X 6 en me plaçant au ras du plateau pour faire ressortir la profondeur du décor tout en le rendant irréel, aérien par la forte présence du noir, j’ai choisi un objectif 80 millimètres pour donner du déséquilibre et de la fragilité dans les lignes esthétiques et nous faire entrer dans un climat apocalyptique, rien ici ne peut nous rappeler quelque chose de concret, les hommes sont posés là comme attendant une fin probable, les lumières vont certainement s’effondrer sur le sol, il n’y a qu’un élément qui nous parle c’est la femme enceinte, j’ai photographié à l’instant précis où elle tend son bras vainement vers l’homme déjà presque mort et où les quatre lumières s’allument pour faire passer une sensation de tragique désespoir dans un désordre aussi bien matériel que moral, sans aucun avenir, dans un dénuement total malgré une vie qui sera peut-être donner mais que nous nous surprenons à ne pas espérer.'

'276. Le Figaro Scope du 23 avril 1997 AN 46 : « Redjep Mitrovitsa » Avignon, Verger Urbain V, juillet 1987. J’ai pris rendez-vous avec Redjep Mitrovitsa pour faire un portrait, je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement, de se détendre d’oublier l’appareil photo en regardant sur le côté au lointain, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé au-dessus de lui pour capter la lumière du jour formant des ombres et donnant du modelé sur son visage, je me suis concentré sur l’équilibre des lignes esthétiques de la régularité et de la finesse des traits de son visage et j’ai pu faire passer ce que je ressentais une sensation de fragilité romantique un peu rebelle chez cet acteur rare (…)'

'277. Le Figaro Quotidien du 26 avril 1997 AN 29 : « Adam et Eve » AE National de Chaillot, Paris, avril 1997. Mon intention était de donner le sentiment insolite que ces personnages sont posés là sans raison, j’ai choisi de travailler avec un objectif 80 millimètres en contre-plongée, je me suis placé au centre au ras du plateau pour capter la froideur de cette situation avec tous ces pieds de chaises, j’ai cherché à cadrer en ne donnant aucun indice rassurant pour laisser planer un mystère devant ces gens dans un bistrot sans aucune boisson sur la table, comme dans une salle d’attente, une antichambre pour faire quoi, pour aller où, il n’y a pas de chaleur comme s’il n’y avait aucun avenir seule, une femme tente de séduire elle a l’air d’être gentille et j’ai pu faire passer une ambiance intrigante, on se demande ce qu’ils font là et on aimerait bien savoir ce qu’ils vont devenir.'

'278. Le Figaro Scope du 30 avril 1997 AN 47 : « Les Reines » IR-Française AE du Vieux Colombier, Paris, mars 1997. Je voulais faire une photographie de la troupe des « Reines » en avant-première, j’ai demandé aux acteurs de s’asseoir sur le plateau face à moi en cercle dans une position détendue, j’ai cherché une composition sympathique et harmonieuse, je les ai éclairés avec deux boites à lumière une derrière eux pour faire ressortir la brillance du parquet en contre-jour et apporter du mystère, la seconde placée à gauche pour obtenir du modelé sur les visages donnant de la matière et de la vie, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis placé au-dessus, je leur ai demandé de me regarder avec un léger sourire malicieux et j’ai pu faire passer la sensation que cette joyeuse équipe allait nous étonner avec cette nouvelle aventure théâtrale.'

'279. Le Figaro Scope du 30 avril 1997 AN 54 : « Petit boulot pour vieux clown » AE de l’Atalante, Paris, avril 1997. Mon intention était de situer clairement les personnages et de saisir une émotion particulière que nous ressentons souvent devant les clowns, j’ai choisi un format 6 X 6 pour amplifier l’intensité dramatique, j’ai travaillé avec un objectif 80 millimètres pour cadrer avec une profondeur de champ accentuant la solitude de ces clowns, je me suis placé en contre-plongée, je voulais que le contre-jour qui dessine les ombres au sol fasse ressortir malgré leur costume de ville le clown CC et l’Auguste et j’ai pu faire passer une sensation de tristesse poétique, désuète comme hors du temps.'

'280. Le Figaro Scope du 30 avril 1997 AN 46 : « V O » Le Quartz, Brest, mars 1996. Je voulais faire passer de la réflexion, la remise en question, je me suis placé à droite du plateau pour accentuer la présence des photos crues de visages sans concession face aux danseurs, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer avec une profondeur de champs, une ligne esthétique sobre et équilibrée, j’ai saisi les danseurs dans un mouvement minimaliste des corps pour suggérer un recherche esthétique humble sous les yeux de témoins attentifs et j’ai pu faire passer la concentration extrême de ces interprètes en recherche, dans une écoute totale et dans une simplicité qui va à l’essentiel et j’ai pu transmettre de l’exceptionnel dans cet instant d’intimité artistique.'

'281.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 278 ;

'282. Le Figaro Quotidien du 3 mai 1997 AN 27 : « Les Précieuse ridicules » AE National de Bretagne, Rennes, avril 1997. Mon intention était d’accentuer le joyeux ridicule des personnages, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer en isolant les trois comédiens, je me suis déplacé au ras du plateau jusqu’à obtenir une perspective et une ligne esthétique équilibrées par les regards des deux acteurs debout en saisissant clairement les expressions de chacun j’ai pu faire ressortir le ridicule le leur conflit amplifiant la bouffonnerie du personnage dans la chaise à porteurs et faire passer un réjouissant souffle burlesque.'

'283. Le Figaro Scope du 7 mai 1997 AN 29 : « Adam et Eve » AE National de Chaillot, Paris, avril 1997. Mon intention était de donner le sentiment d’un drôle de Noël sinistre, j’ai choisi de travailler avec un objectif 35 millimètres, je me suis placé au ras du plateau pour avoir l’ambiance de tout le bistrot et faire passer la sensation qu’ il n’y a pas de chaleur, les gens sont comme des étrangers l’un pour l’autre, je me suis légèrement déplacé sur la droite pour obtenir une profondeur de champ et composer une ligne esthétique circulaire, j’ai pu en photographiant le père Noël central nous faire ressentir un malaise devant ce qui nous apparaît maintenant comme une mascarade de fête et nous ressentons l’immense tristesse de cette soirée à travers le désarroi palpable de ces personnages.'

'284.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 277 ;

'285. Le Figaro Scope du 7 mai 1997 AN : « Dommage qu’elle soit une putain » AE National de Chaillot, Paris, avril 1997. Je voulais faire s’opposer la perversion à la crédulité, la laideur à la beauté, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, j’ai travaillé au-dessus du plateau pour cadrer en isolant ces deux femmes dans deux respirations différentes, j’ai cherché une ligne corporelle limpide dans son opposition, j’ai photographié à l’instant où les regards ne laissent aucune ambiguïté sur la situation et j’ai pu faire passer le sentiment que cette magnifique jeune ingénue ne sortira pas indemne des griffes de sa protectrice.'

'286. Le Figaro Scope du 7 mai 1997 AN 35 : « La Chute » AE du Rond-Point, Paris, janvier 1996. Je voulais faire passer la douloureuse remise en question de cet homme, j’ai choisi un objectif 80 millimètres, j’ai cadré en vertical l’homme et la chaise pour amplifier le vide, l’isolement tout en suggérant avec la forte présente du noir que le fardeau du passé vécu sans conscience est terrible et j’ai pu transmettre l’intensité dramatique d’un homme qui se met à nu sous nos yeux dans sa recherche de sens et nous pouvons pressentir que cette introspection peut le tuer.'

'287. Le Figaro Quotidien du 13 mai 1997 AN 30 : « AS ou la soumission » IR-Française, Studio AE, Paris, mai 1997. J’ai voulu faire passer la normalité dans l’absurde, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres en cadrant serré vertical pour faire ressortir les multiples facettes d’un visage de femme et le profil troublé sans plus d’un jeune homme inquiet, je voulais que l’on puisse ressentir l’amour entre la vie et le rêve, ce que AS FT fini par se confondre avec ce qu’il voit et j’ai pu transmettre la banalité extravagante de ne pouvoir séparer la réalité de son imaginaire et donner le sentiment saugrenu qu’on doit pouvoir s’y habituer.'

'288.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 277 et 284 ;

'289.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 101 ;

'290. Le Figaro Scope du 24 septembre 1997 AN 12 / photo milieu gauche : « Chimère » Fort d’Aubervilliers, avril 1994. Mon intention était de trouver la superposition des mouvements hommes / chevaux comme entrelacés, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, j’ai travaillé en respiration avec l’action tout en suivant le mouvement avec mon appareil collé à mon pied photo, je tourne avec eux et soudain je cadre la piste et le bord de l’eau, je vois la ligne esthétique circulaire des chevaux en symbiose avec les lignes corporelles des hommes, je déclenche et j’obtiens la beauté pure d’une énergie farouche avec dans le miroir de l’eau le reflet de cet instant de grâce et j’ai pu immortaliser un vent de liberté le temps d’une photographie, ¼ de seconde (…)'

'291.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 255 ;

'292. Le Figaro Magazine du 4 octobre 1997 AN 101 : « Le Bonnet du fou » AE de l’Atelier, Paris, septembre 1997. Mon intention était de faire passer l’hypocrisie du personnage de T U, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, j’ai travaillé en contre-plongée au ras du plateau, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une lisibilité parfaite des émotions et devant la surprise du personnage de gauche en voyant le visage un peu trop tragique de l’homme blessé, j’ai pu faire passer le sentiment que cette douleur à l’évidence simulée cache un homme capable de tout pour se faire plaindre et tourner les situations à son avantage.'

'293. Le Figaro Madame du 18 octobre 1997 AN 34 : « Le Bonnet du fou » AE de l’Atelier, Paris, septembre 1997. Mon intention était de faire passer la folie tyrannique du personnage de T U, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer large le décor en panoramique, en contre-plongée, avec le parti pris de placer la comédienne au bord jardin observant passivement l’homme dans son délire avec ses yeux exorbités, comme s’il n’y avait plus rien à faire pour calmer cet illuminé et j’ai pu faire passer le sentiment que l’acteur va se retrouver bien seul avec ses affabulations en suggérant par mon cadrage que la femme est prête à sortir du cadre comme sortir de sa vie.'

'294. Le Figaro Scope du 22 octobre 1997 AN 5 : « FU FV » Portrait Studio, Paris, juin 1996. J’ai pris un rendez-vous avec FU FV pour faire son portrait, je lui ai demandé de s’asseoir sur le dossier de la chaise en s’appuyant sur ses coudes, les mains serrées avec sa cigarette pour obtenir une ligne esthétique équilibrée, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa droite pour donner du modelé sur son visage, je lui ai demandé de se tourné légèrement vers lumière pour faire amplifier l’intensité de sa présence en apportant du mystère, j’ai choisi un format 6 X 9 pour avoir de la matière, j’ai travaillé avec un objectif 90 millimètres pour cadrer avec le fond clair faisant ressortir sa carrure et avec notre complicité et sa générosité j’ai pu transmettre l’énergie et la détermination de cet acteur tout en laissant passer un peu de fragilité dans son regard et nous pouvons l’imaginer à partir de ce portrait dans de nombreux

rôles riches en émotions.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement

contestée ;

'295. Le Figaro Scope du 22 octobre 1997 AN 39 : « La vie en bleu » AE Mogador, Paris, octobre 1997. Mon intention était de faire passer l’impression que tout est possible, que l’univers appartient à ce jeune garçon, sur un très grand plateau avec un objectif 50 millimètres j’ai choisi de le cadrer seul en contre-plongée pour obtenir un maximum des couleur de la toile derrière lui liant son destin à la peinture, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une perspective sur la gauche ouvrant à l’imaginaire, j’ai photographié son visage confiant en pleine lumière avec le sourire de la curiosité et j’ai pu faire passer la sensation enviable de la jeunesse d’un peintre artiste dans l’âme qui va au-devant de la vie avec enthousiasme armé de son chevalet et de sa guitare.'

'296. Le Figaro Quotidien du 24 octobre 1997 AN 31 : « BK BL » Avignon, juillet 1993. J’ai pris un rendez-vous avec BK BL pour faire un portrait, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur la gauche pour donner du modelé sur le visage et du mystère par les ombres, j’ai cadré très serré sans concession , j’ai travaillé au format 6 X 9 pour avoir de la matière, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, pour obtenir une élégance dans ma ligne esthétique je lui ai demandé de s’appuyer sur sa main fermée en regardant vers la gauche avec une respiration, la bouche légèrement entrouverte et j’ai pu saisir la puissance dramatique de cet homme, sa sensualité, souligner la clarté de son regard et faire passer l’intensité de la présence exceptionnelle de ce comédien rare (…)'

'297. Le Figaro Scope du 5 novembre 1997 AN 1 : « Bartabas Eclipse » Fort d’Aubervilliers, avril 1997. J’ai vu cette image féérique, pour la réaliser j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, j’ai cadré verticalement, je me suis déplacé pour avoir l''il du cheval devenu la vie et j’ai pu faire ressentir une douceur extrême en réalisant ma photographie d’une idée que j’ai de la paix.'

'298. Le Figaro Quotidien du 5 décembre 1997 AN 31 : « Les Précieuses ridicules » AE National de Bretagne, Rennes, 26 avril 1997. Mon intention était d’accentuer le grotesque des personnages, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer verticalement en contre plongée, je me suis déplacé au ras du plateau jusqu’à obtenir le rapport désopilant entre un Marquis ridicule, FW FX, et un valet BR FY, en saisissant clairement les expressions de chacun j’ai pu faire ressortir la bouffonnerie des personnages et faire passer un réjouissant souffle burlesque.'

'299. Le Figaro Quotidien du 8 décembre 1997 AN 35 : « Les Fourberies de Scapin » IR-Française Paris, novembre 1997. Mon intention était de montrer le côté sordide de Scapin dans sa course obsessionnelle aux impostures, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres, j’ai travaillé au balcon pour être au-dessus de l’action, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un équilibre chorégraphique des deux personnages comme attirés l’un par l’autre signifiant clairement leur plaisir jubilatoire à échafauder ce nouveau plan de dupe et j’ai pu faire faire ressentir la complicité crapuleuse de ces bougres pour donner une énième leçon à Géronte dans le sac et insuffler une intensité dramatique dans ma photographie.'

'300. Le Figaro Madame du 20 décembre 1997 AN 22 : « Les Fourberies de Scapin » IR-Française, Paris, novembre 1997. Je voulais faire passer une dimension dramatique dans le personnage Scapin, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres en me plaçant au balcon pour être au-dessus de l’action, j’ai appuyé à l’instant où son l’attitude de fourbe qui intrigue et excite les jeunes maîtres les pousse à chahuter et j’ai pu par l’équilibre esthétique des corps, des gestes et des regards nous faire ressentir l’incompréhension et la colère de Scapin pour qui tout cela n’est pas un jeu mais sa façon d’exister, l’imposture est sa raison d’être.'

'301. Le Figaro Quotidien du 1 er janvier 1998 AN 17 : « Maison de poupée » AE FP FQ, I, mars 1997. Je voulais réaliser une image un peu trop parfaite d’un bonheur aseptisé qui laisse présager quelques complications, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour isoler le personnage, j’ai cadré en vertical, me plaçant au-dessus de l’action pour équilibrer les lignes corporelles avec les lignes géométriques de l’architecture, j’ai voulu montrer dans une pureté esthétique Nora, R CC, une bourgeoise dans son univers, heureuse de son sort et j’ai pu faire passer par l’ambiance épurée la sensation qu’elle est un peu trop parfaitement heureuse de son sort’ « Une Maison de poupée ».'

'302.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 53;

'303. Le Figaro Quotidien du 5 février 1998 AN 31 : « La Tempête » IR-Française, Paris, janvier 1998. Je voulais faire passer l’influence des fées dans la vie des hommes chez Shakespeare, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres, je me suis placé au-dessus de l’action pour cadrer serré, me décalant légèrement sur la droite pour avoir clairement le costume léger et anachronique de la femme situant sa condition d’esprit surnaturel et caper le regard de l’homme sombre et profond de mortel en décalage avec la fougue de la fée et j’ai pu faire passer de la normalité dans cet échange et donner le sentiment que les fées et les mortels ont beaucoup de choses à se dire.'

'304. Le Figaro Madame du 7 février 1998 AN 16 : « Arcadia » IR-Française, Paris, janvier 1998. J’ai voulu saisir par les lignes corporelles et les expressions des personnages une scène de séduction torride, j’ai choisi un téléobjectif 200 millimètres, je me suis placé à la hauteur de l’action, j’ai cadré serré les deux acteurs attirés l’un vers l’autre comme par un aimant, j’ai photographié à l’instant où les regards, les visages, les mains et les corps de FZ GA et AI-JE JK forment un parfait équilibre et j’ai pu faire passer de la sensualité et de l’humour dans un jeu de séduction charnelle.'

'305.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 304 ;

'306.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 303 ;

'307. Le Figaro Quotidien du 13 mars 1998 AN 33 : « Rodogune » IR-Française, Paris, mars 1998. J’ai voulu faire passer de l’étrangeté devant la beauté androgyne de Rodogune, GB GC, habillée en homme, mélancolique et la sérénité de Laonice, BS BT, j’ai accentué les couleurs chaudes pour obtenir cet ocre nostalgique, j’ai choisi de me placer au balcon pour cadrer avec un téléobjectif 200 millimètres, je me suis déplacé jusqu’à équilibrer les ombres et le noir amplifiant la sensation de mystère entourant ces femmes et j’ai pu faire passer un instant de tendresse énigmatique.'

'308. Le Figaro Quotidien du 16 mars 1998 AN 23 : « Germania 3 » AE National de Strasbourg, 3 mars 1997. Je voulais faire passer la contradiction entre la position de l’acteur assis tranquillement en tailleur et son hurlement de révolte, j’ai choisi un téléobjectif 200 millimètres, je me suis placé au-dessus de lui pour le cadrer en l’isolant avec la forte présence agressive de ce rouge et sa casquette abandonnée un peu plus loin comme la représentation d’une vie dont il ne veut plus et j’ai pu faire passer la sensation que cet homme pour ne pas exploser de rage doit gueuler sa fureur dans une énergie que nous pressentons vaine mais le seul moyen d’expression dont il dispose pour survivre (…)'

'309. Le Figaro Quotidien du 7 avril 1998 AN 27 : « Le Petit Maroc » IR-Française, Paris, avril 1998. Après la répétition j’ai demandé au metteur en scène GD GE, à l’auteur GF GG et aux comédiens BS GH, GI GJ et GK GL de poser pour moi dans le décor, je les ai placés de part et d’autre du plateau, je leur ai demandé d’être tranquilles et détendus comme satisfaits d’être prêts pour la générale publique, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres et j’ai pu réaliser une photographie complice de la famille du « Petit Maroc » importante pour la mémoire du spectacle et faire passer le bonheur de ces acteurs à jouer ensemble.'

'310. Le Figaro Magazine du 25 avril 1998 AN 94 : « Le Cid » AE de la Madeleine, Paris, mars 1998. Mon intention était de faire passer l’idée que le sentiment amoureux est universel, j’ai cadré serré pour faire ressortir le Cid (GM GN) et Chimène ( GO GP ) dans un mélange de costumes modernes avec une note de flamenco tzigane rock punk, je me suis placé au ras du plateau avec un objectif 80 millimètres ,j’ai cadré vertical pour équilibrer les lignes corporelles et j’ai pu saisir l’intensité des regards passionnés de ces amoureux éternels qui n’ont ni pays, ni classe sociale, ni religion, juste de l’amour à partager c’est tout et c’est beaucoup.'

'311. Le Figaro Madame du 2 mai 1998 AN 20 : « Toru Takemitsu » Chartreuse de Villeneuve les Avignon, juillet 1990. J’ai demandé au musicien Toru Takemitsu de poser pour moi à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon, je lui ai demandé de placer son instrument près des Cloîtres pour le mettre en valeur en cassant les lignes architecturales, je lui ai demandé de revenir vers moi plus au centre, de se placer légèrement de profil pour obtenir cette élégance et ouvrir la perspective, je lui ai demander de poser ses mains dans ses poches et de me regarder, j’ai choisi un format 6 X 18 (un très grand film) qui donne cette profondeur de champ sans déformer l’espace et j’ai pu faire passer une sensation de symbiose entre cet homme et ce lieu dans une seconde magique de sérénité monastique (…)'

'312. Le Figaro Magazine du 29 mai 1998 AN 105 : « La Cerisaie » IR-Française, Paris, avril 1998. Je voulais transmettre le terrifiant immobilisme des personnages, j’ai choisi un objectif 35 millimètres, j’ai travaillé en contre-plongée pour composer cette photographie avec les cinq acteurs éparpillés, je les ai saisi chacun dans la singularité de son ingénieuse inactivité pour amplifier leur traumatisme causé par des problèmes d’argent et capter l’ambiance lascive pour faire passer une espèce de lassitude d’une époque révolu, comme une décadence inexorable.'

'313. Le Figaro Madame du 13 juin 1998 AN 18 : « Allegria Opus 147 » AE de l''uvre, Paris, mai 1998. Mon intention était de faire ressentir la douleur d’une virtuose en recherche, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai cadré en vertical pour équilibrer les lignes et les couleurs et avec les ombres donner de l’intensité dramatique, je me suis placé en contre-plongée, j’ai saisi l’instant ou la musicienne souffre en solitude devant un professeur pour lequel seule la justesse compte et nous pouvons entrevoir l’immense investissement, le don de soi et l’implication totale qu’exige la musique si l’on veut tutoyer la perfection.'

'314.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 86 ;

'315. Le Figaro Magazine du 20 juin 1998 AN 84 : « Allegria Opus 147 » AE de l''uvre, Paris, mai 1998. Le transport musical est aussi intense que le transport amoureux, c’est ce que je voulais faire passer, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai cadré en vertical pour équilibrer les lignes chorégraphiques avec l’archet, j’ai travaillé en vitesse lente pour donner du mouvement dans le bougé des ombres, je me suis placé en contre-plongée, j’ai saisi l’emportement de la passion musicale en captant ces deux personnages dans l’intimité de leur folie et nous pouvons ressentir que la puissance de leur bonheur est aussi forte que s’ils étaient fous d’amour.'

'316. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 et 17 Supplément Avignon, Aix, Arles : « Désir de royaume » Taïwan, mai 1998. Après le spectacle j’ai demandé aux deux acteurs de poser pour moi devant un fond noir pour faire ressortir leurs maquillages et leurs costumes ils ont accepté avec la plus grande gentillesse, j’ai choisi un objectif 20 millimètres pour donner une légère déformation et augmenter le côté dynamique, j’ai cadré en vertical pour accentuer l’élégance des lignes esthétiques, j’ai choisi une très faible sensibilité pour avoir du modelé sur les visages et de la matière dans les étoffes, je leur ai demandé de regarder sur leur gauche au lointain comme s’ils étaient terrifiés pour faire ressortir la puissance dramatique de ces acteurs et j’ai pu faire passer une dimension shakespearienne venue de Taïwan.'

'317. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 et 17 Supplément Avignon, Aix, Arles : « Marionnettes Hsiao » Taipei, Taïwan, mai 1998. Dans un musée, une vitrine, des centaines de marionnettes de 40 centimètres, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai cadré serré verticalement pour faire ressortir cette marionnette aux deux sabres amplifiée par son reflet et lui donner vie en faisant ressentir une ambiguïté entre rêve et réalité devant l’intensité dramatique de cette figurine stupéfiante.'

'318. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 et 17 Supplément Avignon, Aix, Arles : « Miroirs de vie » Taïwan, mai 1998. Dans une salle au dernier étage d’un immeuble, un après-midi, une répétition, un spectacle, une cérémonie ' J’ai choisi un téléobjectif 90 millimètres, j’ai travaillé à la hauteur de l’action, je me suis déplacé jusqu’à obtenir ces ombres sur le dos de la femme pour faire ressortir le modelé des corps, la lumière, l’émotion, les couleurs, j’ai pu faire passer une sensualité extrême et par ma perspective et la présence du troisième personnage donner une dimension sacrée à cette symbiose esthétique charnelle.'

'319. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 et 17 Supplément Avignon, Aix, Arles : « Le Roi des singes » Taïwan, mai 1998. Dans les loges juste avant le spectacle j’ai demandé par des signes, ne parlant pas taïwanais, à la comédienne de me regarder en faisant un geste de la main le visage très légèrement baissé, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai cadré très serré pour faire ressortir son regard, son maquillage traditionnellement raffiné et suggérer son magnifique costume de soie, elle s’en est amusée et j’ai pu faire passer avec sa complicité souriante l’importance du faste dans la représentation de cette légende ancestrale taïwanaise pleine de symboles.'

'320. Le Figaro Quotidien du 29 juin 1998 AN 36 : « Le Pavillon aux pivoines » Shanghai, Chine, juin 1998. Je voulais faire passer l’intensité des sentiments contraires dans cette épopée théâtrale chinoise, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour isoler ces quatre personnages, j’ai travaillé au ras du plateau en contre-plongée pour obtenir les détails ici tout est important, maquillages, couleurs, étoffes, gestuelles, tout a une signification sacrée, je me suis déplacé jusqu’à capter une inquiétude provoquée par les regards des trois comédiens sur la femme amoureuse et j’ai pu faire passer la distance séparant ces deux univers d’un côté le poids de la raison, des coutumes et des conventions de l’autre l’évasion par le rêve, l’envie d’amour et de liberté.'

'321.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 36 ;

'322.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 316 ;

'323. Le Figaro Quotidien du 28 juillet 1998 AN 20 : « Le Roi singe » Taïwan, mai 1998. Je voulais rendre lisibles dans les plus petits détails les costumes et les maquillages magistraux de ces acteurs et faire passer leur générosité, j’ai travaillé debout en contre plongée pour capter au plus près leurs expressions, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres avec une très faible vitesse pour composer avec du modelé les lignes esthétiques corporelles et vestimentaires faisant ressortir l’exubérance du Roi singe en mouvement face à la sagesse du moine bouddhiste et j’ai pu faire passer l’outrance colorée et la démesure totale de la représentation de cette légende ancestrale taïwanaise pleine de rebondissement.'

'324. Le Figaro Quotidien du 3 août 1998 AN 23 : « Il est important d’être fidèle» AE des Champs Elysées, Paris, juillet 1998. Je voulais accentuer le fossé de ces deux générations, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour travailler en contre-plongée au ras du plateau avec une grande profondeur de champ pour obtenir une perspective élégante de la ligne esthétique corporelle, je me suis déplacé jusqu’à capter très lisiblement les expressions des personnages en conservant dans mon cadrage les roses un peu fanées comme un présage, et j’ai pu faire passer la naïveté fraiche d’une jeunesse pleine de promesses en opposition radicale à la rigueur stricte des femmes plus âgées mais visiblement nostalgiques de cette jeunesse perdue.'

'325. Le Figaro Magazine du 29 août 1998 AN 72 : « Il est important d’être fidèle» AE des Champs Elysées, Paris, juillet 1998. Je voulais accentuer le fossé de ces deux générations, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour travailler en contre-plongée au ras du plateau avec une grande profondeur de champ pour obtenir une perspective élégante de la ligne esthétique corporelle, je me suis déplacé jusqu’à capter très lisiblement les expressions des personnages en conservant dans mon cadrage les roses un peu fanées comme un présage, et j’ai pu faire passer la naïveté fraiche d’une jeunesse pleine de promesses en opposition radicale à la rigueur stricte des femmes plus âgées mais visiblement nostalgiques de cette jeunesse perdue.'

'326. Le Figaro Quotidien du 11 septembre 1998 AN 33 : « La Dame de chez Maxim » AE Mogador, Paris, septembre 1998. Je voulais faire passer l’idée que la bourgeoisie est prompte à s’encanailler, je me suis placé face à ces deux personnages, j’ai choisi un objectif 135 millimètres pour isoler le couple en cadrant vertical pour ouvrir la perspective et quelle perspective, j’ai photographié l’homme comme figé avec cette femme légère posée là sur ces genoux et j’ai pu faire passer en saisissant son regard le sentiment qu’il ne va pas se dérober aux charmes de la dame, qu’il fantasme déjà et que débarrassé de son haut de forme cette soirée promet d’ être chaude.'

'327. Le Figaro Quotidien du 11 septembre 1998 AN 32 : « Mulian ou la descente aux enfers » Luxi Hunan, Chine, juin 1998. Hunan, dans une région reculée de la Chine, une salle pleine, d’un autre âge, les comédiens-chanteurs sont des paysans, leurs costumes sont traditionnels, j’ai décidé de travailler au premier rang, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour isoler cette scène, je me déplacé jusqu’à obtenir une ligne esthétiques sobre entre les regards, le mouvement des doigts du personnage debout, les positions corporelles et j’ai pu donner l’impression que nous pénétrons dans l’intimité d’un univers chargé d’histoire, de tradition et même si leurs significations nous échappent nous pressentons que nous sommes les témoins privilégiés d’un rite ancestral sacré.'

'328. Le Figaro Magazine du 17 octobre 1998 AN 94 : « Frédérick ou le boulevard du crime» AE Marigny, Paris, septembre1998. Mon intention était de faire passer la présence et la générosité de AI-JL JM au AE, j’ai choisi de me placer au balcon pour avoir une vue plongeante, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer les personnages dans un déséquilibre avec cette femme comme étant figée dans le décor presque inexistante en contraste avec l’acteur et son magnétisme, j’ai saisi l’instant où JM a ce regard vers le haut comme s’il se mesurait aux esprits du AE, a ce geste de la main d’une grande maitrise, a cette décontraction, cette visible jubilation pour nous transmettre le sentiment qu’il se donne corps et âme sous nos yeux avec un plaisir d’enfant et j’ai pu provoquer une envie de l’aimer pour avoir pris le risque de se remettre en question sur les planches d’un AE, pour nous donner à voir son immense talent d’acteur et tout d’un coup nous nous souvenons qu’il a fait ses armes au Conservatoire National d’Art Dramatique, qu’il est un grand, une pointure comme on dit.'

'329. Le Figaro Quotidien du 12 novembre 1998 AN 8 du cahier Figaro littéraire : « Les Diablogues » AE de la Michodière, Paris, janvier 1975. Après la répétition j’ai demandé à FZ GQ et à DS GR de poser pour moi, je voulais capter la cinquième dimension de ces acteurs rares jouant l’absurde avec subtilité, j’ai travaillé en contre-plongée pour avoir un maximum du décor accentuant le mystère dans l’idée qu’ils sont dans une cave ou dans un lieu un peu secret, j’ai demandé à FZ GQ de regarder sur sa droite en hauteur avec un regard très inspiré en posant son pied sur le projecteur pour souligner que son inspiration vient de lui et à son complice de s’asseoir en le regardant pour obtenir une linge esthétique illuminée, j’ai choisi un format 6 x 9 pour avoir de la matière, j’ai choisi un objectif de 80 millimètre pour ouvrir la perspective, l’imaginaire à droite de ma photographie et j’ai pu faire ressortir leur poésie, leur connivence, leur élégance et leur jubilation à naviguer dans un monde incongru, hors cadre (…)'

'330. Le Figaro Quotidien du 7 janvier 1999 : « La Femme assise » Studio, Paris, février 1998. L’univers artistique de Copi, mes amis comédiens argentins EH EI et GS GT, des costumes et du champagne, voilà les ingrédients pour réaliser cette photographie dans mon studio un soir de février 1998, nous avons cherché ensemble des images à diffuser en avant-première pour annoncer ce spectacle alors en préparation, j’ai choisi les éclairages avec des boites à lumière et dirigé les poses, ici j’ai installé les acteurs devant un fond peint clair pour ressortir les costumes, je leur ai demandé de s’asseoir sur deux plans pour suggérer la supériorité de la mère sur l’enfant, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres pour avoir de l’espace autour de l’action j’ai demandé à GS de gronder EH et j’ai obtenu

une photographie déjantée emblématique des chorégraphies clownesques et grotesques du spectacle en devenir.'

 ;

comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'331. Le Figaro Magazine du 16 janvier 1999 AN 84 : « Le Bel air de Londres» AE de la Porte Saint-Martin, Paris, décembre 1998. Je voulais faire passer le sentiment que chez ces personnages l’être n’est rien seul compte le paraître, ils sont obsédés par la mode et les bonnes manières voire le maniérisme, j’ai choisi un objectif 80 millimètres pour isoler ces quatre interprètes, j’ai travaillé en contre-plongée pour avoir la toile peinte très présente et la statue qui apporte une touche de kitsch , je me suis déplacé au ras du plateau jusqu’à obtenir un instant d’équilibre esthétique parfait où les comédiens sont chacun dans une chorégraphie du geste inspirée d’un tableau élisabéthain et j’ai pu saisir ces acteurs prenant un grand plaisir à servir le spectacle en cabotinant généreusement.'

'332. Le Figaro Quotidien du 21 janvier 1999 : « Un Tramway nommé désir » AE de l’Eldorado, Paris, janvier 1999. Après une répétition j’ai demandé aux acteurs à de poser pour moi, je voulais obtenir une photographie représentative du rapport de ces femmes un peu paumées, marginales et de cet homme viril mais emprunté, gauche, rustique, j’ai demandé aux deux femmes de s’asseoir sur le lit au premier plan perdues dans leur pensées et à GU GV de se placer sur la gauche debout derrière elles, je lui ai demandé de pencher son visage avec un regard vers le sol pour opposer sa fragilité à ses muscles, j’ai demandé à EQ GW d’enlacer GX GY pour obtenir la présence la peau donnant une sensualité charnelle , j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis déplacé au ras du plateau jusqu’à obtenir une ligne esthétique liant ces trois personnages comme malgré eux, je leur ai demandé ces regards et j’ai pu obtenir un instant de vie avec une indicible mais visible complexité dans ces rapports humains directement sortis de l’univers de Tennessee Williams.'

'333. Le Figaro Madame du 23 janvier 1999 AN 25 : « Délicate balance » AE Antoine, Paris décembre 1998. Je voulais montrer que dans ce trio rien n’est normal ni logique, je me suis placé au balcon avec un téléobjectif 135 millimètres pour bien situer un salon bourgeois, je me suis déplacé jusqu’à obtenir lisibles dans mon cadrage les personnages dans une activité et un équilibre esthétique suspect, j’ai travaillé avec une vitesse lente pour donner du bougé sur l’homme suggérant son mal être, j’ai photographié à l’instant où l’on sent par les regards que le problème vient de l’accordéoniste et j’ai pu transmettre la sensation que ce calme apparent n’est que provisoire, que la tempête risque d’être violente et que la femme en vert a bien l’intention d’en découdre rapidement, dans cette soirée la musique n’adoucira rien du tout au contraire.'

'334. Le Figaro Quotidien du 25 janvier 1999 : « Mademoiselle A» Petit AE de Paris, janvier 1999. Mon intention était de faire passer la détresse provoquée par un dilemme un soir où tout était parfait même vous, je me suis déplacé jusqu’à obtenir le reflet de Mademoiselle A, BB BC, dans les miroirs derrière elle amplifiant sa solitude et son regard désespéré en total contraste avec sa belle robe de soirée rouge, j’ai choisi un cadrage vertical avec un téléobjectif 135 millimètres pour accentuer cette perspective sur un fond noir et j’ai pu obtenir la sensation que même si la beauté ne préserve pas de la douleur, la douleur est magnifique dans la beauté.'

'335. Le Figaro Magazine du 6 février 1999 AN 80 : « Un Tramway nommé désir » AE de l’Eldorado, Paris, janvier 1999. Après une répétition j’ai demandé aux acteurs à de poser pour moi, je voulais obtenir une photographie représentative de l’univers de Tennessee Williams , j’ai demandé aux deux femmes de s’asseoir autour de la table, à GU GV de se placer sur la gauche debout et de saisir le bras de GX GY pour obtenir de l’agression et à EQ GW de regarder sensuellement l’homme , je leur ai demandé ces regards se répondant dans une ligne esthétique cohérente, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour donner cette profondeur de champ inquiétante et j’ai pu obtenir un instant de vie avec une dimension dans les rapports humains qui a quelque chose de Tennessee.'

'336. Le Figaro Magazine du 20 février 1999 AN 74 : « Mademoiselle A » Petit AE de Paris, janvier 1999. Mon intention était de faire passer la détresse provoquée par un dilemme un soir où tout était parfait même vous, je me suis déplacé jusqu’à obtenir le reflet de Mademoiselle A, BB BC, dans les miroirs derrière elle amplifiant sa solitude et son regard désespéré en total contraste avec sa belle robe de soirée rouge, j’ai choisi un cadrage vertical avec un téléobjectif 135 millimètres pour accentuer cette perspective sur un fond noir et j’ai pu obtenir la sensation que même si la beauté ne préserve pas de la douleur, la douleur est magnifique dans la beauté.'

'337. Le Figaro Magazine du 2 avril 1999 AN 88 : « L’Avare » AE National de Chaillot, Paris, mars 1999. J’ai voulu travailler avec ces deux acteurs pittoresques comme s’ils étaient des guignols dans le sens où je leur ai demandé de s’amuser à me donner des expressions évidentes presque caricaturales pour situer immédiatement leur rôle sans aucune ambiguïté possible, je leur ai demandé de s’asseoir sur deux niveaux pour rapetisser l’Avare, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer en contre-plongée, j’ai demandé à l’acteur AS AT de résumer sa vision d’Harpagon dans une grimace et à BS GZ de résumer sa vision de Frosine dans son regard et j’ai obtenu avec notre complicité et leur générosité une photographie emblématique des personnages peuplant le monde de G.'

'338. Le Figaro Magazine du 17 avril 1999 AN 80 : « L’Ile morte » IR-Française, AE du Vieux Colombier, Paris, mars 1999. Je voulais lier la force du rocher à l’immense présence de AI-FZ JA sur le fauteuil, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour photographier en vertical amplifiant l’intensité de ce bloc de granit par la hauteur, j’ai travaillé avec un temps de pose assez lent pour donner du mouvement au personnage debout accentuant le handicap et la puissance dramatique de l’acteur paralysé et j’ai pu faire passer dans ces deux immobilisme un sentiment de majestueuse dignité.'

'339. Le Figaro Magazine du 24 avril 1999 AN 124 : « Pinocchio » AE National de l’Odéon, Paris, avril 1999. Je voulais trouver un angle pour suggérer le caractère légendaire de Pinocchio, je me suis placé au ras du plateau avec un objectif 50 millimètres travaillant près des personnages j’ai cadré serré et j’ai pu capter le regard accusateur et l’expression d’étonnement du personnage de gauche pour faire passer le sentiment que même en costume contemporain Pinocchio reste fidèle à sa réputation de menteur invétéré.'

'340. Le Figaro Magazine du 30 avril 1999 AN 81 : «Amants et vieux ménages» IR-Française, Studio AE, Paris 31 mars 1999. C HA et HB HC, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer cette scène sur le bout d’un banc en laissant un ouverture à gauche pour donner de la respiration avec un bleu plein d’espoir en contraste avec cet instant pesant , je me suis déplacé jusqu’à obtenir le regard affolé de la femme face à son mari d’une douceur suspect presque mielleuse pour faire passer avec les personnages très présents en premier plan le sentiment qu’il n’y a pas d’âge de raison pour un couple, que tout au long de son histoire il peut n’exister qu’à travers un rapport de force et rendre palpable par les lignes chorégraphiques de ces deux corps collés comme malgré eux la sensation d’une souffrance complice et consentie indispensable à la pérennité de leur union, c’est leur solution pour rester vivant et éviter l’usure du quotidien même au prix d’un amour basé sur le mensonge.'

'341. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 pages 16 « Supplément Les Festivals de l’été » : « Auto da paixao » Sao Paulo, Brésil, avril 1999. Dans un jardin, une nuit à Sao Paulo, un spectacle, une sorte de procession, je me suis placé au milieu des interprètes afin qu’ils doivent m’éviter pour passer, mon intention était d’entrer au c’ur de l’atmosphère, j’ai choisi un objectif 95 millimètres pour obtenir la perspective dans le noir en travaillant à l’open flash j’ai pu saisir la solennité de l’instant et faire passer la dimension sacrée presque mystique de cette cérémonie par ma position et ma composition de lignes esthétiques formées pas les flambeaux et les corps en mouvement.'

'342. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 AN UNE du Quotidien : « Caixa de Imagens » Sao Paulo, Brésil avril 1999. Pour composer cette photographie j’ai travaillé avec deux optiques différentes, pour les deux hommes j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour obtenir leur présence concentrée en second plan, pour les marionnettes un objectif 50 millimètres macro pour augmenter leur petite taille et les rendre lisibles puis j’ai monté les deux photographies pour obtenir cette image insolite mais emblématique de l’univers de ces marionnettistes avec leur caixa de imagens, boîte

d’images.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'343.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 342 ;

'344. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 AN 17 « Supplément Les Festivals de l’été » : « Glorias Portenas » Buenos aires, Argentine, avril 1999. Je trouvais intéressant de mettre en valeur les quatre univers de ces interprètes réunis dans une même émotion, l’ivresse du tango, j’ai dans un premier temps fait quatre photographies sur les lesquelles j’ai cadré chaque personnage avec son regard singulier et son équilibre esthétique personnel, j’ai choisi plusieurs objectifs suivant chaque prise de vue et j’ai fait un montage en trouvant une cohérence de lumières, d’ombres, d’ambiances et des lignes corporelles équilibrées et j’ai pu obtenir une atmosphère argentine imprégnée du tango.'

'345. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 AN 4 « Supplément Les Festivals de l’été » : « AI-BH JN » Studio Paris, juin 1999. J’ai pris un rendez-vous dans mon studio photo avec AI-BH JN pour faire son portrait, nous avons parlé un moment je lui ai demandé de se placer devant un fond noir qui, avec le noir de ses vêtements faisait ressortir juste un regard, je l’ai éclairé sur sa gauche avec une seule boîte à lumière pour obtenir le modelé des ombres, j’ai choisi un objectif 100 millimètres, je me suis placé un peu en-dessous de pour lui donner de la grandeur, je lui ai demandé de pencher un peu la tête pour obtenir une élégance dans les lignes esthétiques et soudain je lui ai demandé un regard vers moi, je l’ai surpris et j’ai pu saisir un instant de vérité chez cet homme de AE avec une dimension dramatique qui nous fait entrevoir un petit bout de son âme.'

'346.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 40 et du 93 ;

'347. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 pages 16 « Supplément Les Festivals de l’été » : « Pernambouc » Brésil, Sao Polo, avril 1999. Lorsque j’ai rencontré cet homme BM BN j’ai été fasciné par sa ressemblance avec ses marionnettes et j’ai voulu faire passer cette étrange symbiose, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé près de lui, j’ai travaillé en open flash pour conserver les lumières et les couleurs du fond, flash avec une vitesse lente, je lui ai demandé de poser entouré des personnages à tête de DX dans un équilibre esthétique symétrique sur ses deux épaules, je lui ai demandé exactement ce regard là et j’ai pu faire passer la sensation désopilante qu’il se confond avec ses marionnettes.'

'348. Le Figaro du 18 juin 1999 AN 25 « Supplément Les Festivals de l’été » : « Royal de Luxe, Petits contes nègres » Nantes, juin 1999. Dans la poursuite de mon travail avec la compagnie Royal de Luxe, cette photographie a été faite à Nantes en juin 1999, je voulais montrer le décalage entre les façades de la jolie ville et ce bric-à-brac surréaliste, j’ai choisi de travailler avec un objectif 135 millimètres pour cadré cette action poétiquement rocambolesque en lassant la hauteur pour avoir la présence incongrue de la bourgeoisie de province, je me suis placé face aux comédiens, j’ai pu en opposant l’immobilisme de la BH à l’excitation frénétique et à l’enthousiasme des personnages faire passer un souffle déjanté, saugrenu, échevelé signé Royal de Luxe.'

'349. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 AN 17 « Supplément Les Festivals de l’été » : « Tango vals y tango » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. J’ai proposé une prise de vue à la chorégraphe IM AW IN avec ses danseurs dans les rues de la ville pour un travail sur son spectacle qui allait se jouer au Palais de Papes l’été suivant au Festival d’Avignon, mon idée était de me servir de la rue et de la façade de l’immeuble pour suggérer la liberté du tango et de ses danseurs qui loin des apparats, des fastes et des sunlights vivent avec autant de sensualité, de passion et de sérieux une danse qui en fait n’en est pas une mais qui est un état d’esprit, une façon de respirer, je me suis placé le long de l’immeuble mon boîtier posé sur mon pied photo j’ai pris un objectif 35millimètres pour composer ma photographie, j’ai demandé tout simplement aux trois couples de m’oublier et de danser, j’ai attendu d’avoir un équilibre esthétique parfait dans mon cadre et j’ai pu faire souffler un vent de liberté argentin dans une […].'

'350. Le Figaro Quotidien du 18 juin 1999 AN 17 « Supplément Les Festivals de l’été » : « Zooedipous » Buenos Aires, Argentine, avril 1999. Après avoir vu le spectacle j’ai voulu faire passer ce que j’en avais ressenti, un état d’angoisse morbide permanent, j’ai demandé au comédien de poser en pointant du doigt la lumière, j’ai choisi un objectif 35 millimètres, je me suis déplacé au-dessus jusqu’à obtenir un angle parfait dans la cohérence entre les ombres et l’acteur au premier plan le doigt sur le point précis de la patte de l’araignée pour saisir cette double image perturbante et j’ai

réussi à rendre la dimension cauchemardesque doublement terrifiante.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette

photographie n’est pas formellement contestée ;

'351. Le Figaro Magazine du 26 juin 1999 pages 138 : « Pernambouc » Brésil, Sao Polo, avril 1999. Lorsque j’ai rencontré cet homme BM BN j’ai été fasciné par sa ressemblance avec ses marionnettes et j’ai voulu faire passer cette étrange symbiose, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé près de lui, j’ai travaillé en open flash pour conserver les lumières et les couleurs du fond, flash avec une vitesse lente, je lui ai demandé de poser entouré des personnages à tête de DX dans un équilibre esthétique symétrique sur ses deux épaules, je lui ai demandé exactement ce regard là et j’ai pu faire passer la sensation désopilante qu’il se confond avec ses marionnettes.'

'352. Le Figaro Magazine du 10 juillet 1999 pages 72 et 73 : « Illustration Avignon » Festival d’Avignon, […], juillet 1984. […] je cherchais une ambiance emblématique du Festival, j’ai vu cette animation, je me suis placé exactement dans l’axe de l’entrée de la Cour d’Honneur, j’ai choisi un objectif 20 millimètres pour amplifier la hauteur et avoir le bleu du ciel, j’ai cadré et j’ai obtenu ce que je voulais, une photographie lisible dans le monde entier (…)'

'353. Le Figaro Magazine du 10 juillet 1999 AN 73 bas centre droit : « Royal de Luxe, Petits contes nègres » Nantes, juin 1999. Dans la poursuite de mon travail avec la compagnie Royal de Luxe, cette photographie a été faite à Nantes en juin 1999, je voulais montrer le décalage entre les façades de la jolie ville et ce bric-à-brac surréaliste, j’ai choisi de travailler avec un objectif 135 millimètres pour cadré cette action poétiquement rocambolesque en lassant la hauteur pour avoir la présence incongrue de la bourgeoisie de province, je me suis placé face aux comédiens, j’ai pu en opposant l’immobilisme de la BH à l’excitation frénétique et à l’enthousiasme des personnages faire passer un souffle déjanté, saugrenu, échevelé signé Royal de Luxe.'

'354. Le Figaro Madame du 24 mai 2003 AN 50 : Fellag dans « Opéra Casbah » Opéra-Comique, Paris, avril 2003. Mon intention était de faire passer la joie sans complexe, l’énergie donnée sans compter pour être heureux ensemble et danser la vie. J’ai choisi avec un objectif 50 millimètres de faire une photographie de Fellag seul, puis de photographier toute la scène avec les danseuses et les musiciens, j’ai décidé de faire un montage des deux photographies pour entrer dans le spectacle « Opéra Casbah » comme on entre dans un music-hall franchement et j’ai pu obtenir la photographie d’une couleur du bonheur partagé.'

'355. Le Figaro Madame du 3 octobre 2003 AN 80 : « AS DY » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, juillet 2003. Je voulais capter la sincérité de l’homme AS DY ses couleurs intimes, j’ai décidé de travailler verticalement en isolant l’acteur dans sa lecture, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres en me plaçant au ras du plateau en contre-jour pour saisir l’idée du travail d’interprétation en train de se faire sous nos yeux, je l’ai photographié dans sa respiration et j’ai pu faire passer la passion de ce comédien pour les textes.'

'356. Le Figaro Madame du 11 octobre 2003 AN 50 : « Mathilde » AE du Rond-Point, Paris, septembre 2003. Mon intention était de faire passer la solitude par l’espace, je voulais que la distance physique soit le reflet des âmes, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer en panoramique amplifiant ainsi mon idée pour nous faire ressentir la profondeur de l’abîme qui sépare l’homme et la femme, j’ai pu saisir l’irréparable cassure entre ces deux êtres et leur terrible isolement, une photographie de la fin du dialogue dans un couple.'

'357. Le Figaro Madame du 28 février 2004 AN 36 : « Les Fables de La Fontaine » IR-Française, Paris, janvier 2002. Je voulais nous faire ressentir le plaisir de notre enfance à regarder les livres d’images des Fables de La Fontaine, à partir dans un imaginaire merveilleux peuplé de tous ces animaux reflets immortels d’un monde d’adulte restant à découvrir, je me suis placé au milieu de la salle pour entrer dans la AN J’ai choisi un téléobjectif de 180 millimètres pour composer cette photographie dans un équilibre des lignes esthétiques capter les expressions humaines des animaux avec cette ombre qui renvoie au songe et j’ai pu faire passer la nostalgie de notre juvénile insouciance (…)'

'358. Le Figaro Madame du 13 novembre 2004 AN 60 : « Le Menteur » IR-Française, Paris, octobre 2004. J’ai voulu faire ressortir le menteur face à sa conscience en cadrant EW EX le menteur, la statue diable, sa conscience et BY FB replié vers l’intérieur visiblement sceptique, choisissant un téléobjectif 180 millimètres j’ai voulu cadrer verticalement la scène pour l’isoler et donner l’impression d’un dialogue à trois, le menteur, la conscience et les doutes.'

'359. Le Figaro Madame du 12 février 2005 AN 49 : « Molly » AE de la Gaîté Montparnasse, Paris, janvier 2005. J’ai décidé pour avoir tous les acteurs et qu’ils soient nets de travailler en deux temps sur deux images, j’ai fait une première photo du personnage en premier plan en pleine lumière puis une seconde des deux hommes dans cette lumière bleue qui rappelle le songe en me plaçant en contre-plongée, puis j’ai effectué ce montage pour obtenir le sentiment que l’esprit de EQ ER est habité par les deux personnages derrière elle, T U et ES ET, cette photographie représente parfaitement mon idée de l’obsession de cette femme pour ces deux hommes.'

'360. Le Figaro Madame du 5 mars 2005 AN 84 : « Amadeus » AE de Paris, janvier 2005. A la fin d’une répétition j’ai demandé aux comédiens de poser pour moi, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis placé pour travailler en contre-plongée mon idée était de faire passer les échelles des pouvoirs par les positions corporelles, j’ai demandé à l’empereur et à la Cour de se placer au fond sur l’estrade, à Lorant Deutsch, Mozart de se placer comme un enfant attentif derrière H, AI EP et j’ai pu faire ressentir un ordre social.'

'361. Le Figaro Quotidien du 6 janvier 1997 AN 25 : « CS CT » Studio, Paris, septembre 1996. J’ai pris rendez-vous avec la metteur en scène CS CT dans mon studio pour faire un portrait, j’ai choisi de la photographier devant un fond CC pour adoucir encore sa présence, dans un format 6x6 qui donne du modelé, avec un objectif de 90 millimètres en m’éloignant pour faire un plan un peu large, je lui ai demandé de s’asseoir sur un tabouret et de poser ses pieds sur la chaise pour trouver une position de détente corporelle dans une ligne esthétique élégamment féminine, je l’ai éclairée avec une boîte à lumière sur la gauche légèrement au-dessus pour capter une ombre à droite et donner du mystère à son visage, puis je lui ai demandé de me regarder avec un sourire, j’ai obtenu cet éclair dans les

yeux et j’ai pu faire ressortir sa touchante timidité, sa gentillesse et sa grâce.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de

cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'362. Le Figaro Quotidien du 9 janvier 1997 AN 30 : « L’Orestie » AE des Amandiers, Nanterre, janvier 1997. Je voulais faire passer une force primitive, j’ai travaillé en contre-plongée pour intensifier l’énergie par le noir, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres pour cadrer sans concession la comédienne dans l’intimité de sa vérité et j’ai pu en la saisissant avec une les bras tendus amplifier la dimension tragique de l’homme dans sa volonté d’élever au divin sa condition humaine, de donner un sens à son instinct de la mort, du néant.'

'363.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 374 ;

'364. Le Figaro Scope du 15 janvier 1997 AN 6 : « AS HD » IR-Française, Paris, septembre 1990. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec AS HD, Directeur de la IR-Française, nous avons discuté un moment puis je lui ai demandé de s’asseoir, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa gauche pour avoir de la matière par les ombres sur son visage, j’ai choisi un format 6 X 6 et un objectif 90 millimètres pour cadrer serré dans son intimité, je me suis placé au-dessus de lui, je lui ai demandé de me regarder en appuyant ses mains sur le dossier de sa chaise pour équilibrer les lignes esthétiques et j’ai pu obtenir une impression de décontraction, un regard

vif et confiant et nous faire ressentir l’énergie et la générosité de cet homme passionné (…)'

 ; comme il a été dit,

l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'365. Le Figaro Madame du 25 janvier 1997 AN 21 : «Marek Janowski» Studio, Paris, juillet 1992. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec Marek Janowski pour faire son portrait en chef d’orchestre, j’ai placé une boite à lumière au-dessus de lui sur un fond noir pour l’imaginer dans une salle de spectacle, je lui ai demandé de diriger avec une main en regardant un clavier imaginaire ce qu’il a fait avec générosité, j’ai choisi un format 6 X 6 et un objectif 90 millimètres pour saisir cet homme en grande concentration maître de son art et transmettre sa passion (…)'

'366. Le Figaro Quotidien du 1er février 1997 AN 29 : « La Vie parisienne» IR-Française, Paris, janvier 1997. Je voulais faire passer une oisiveté élaborée, j’ai choisi un téléobjectif 50 millimètres pour travailler en vertical, je me suis placé en contre-plongée légèrement décalé à droite pour ouvrir l’imaginaire, j’ai cadré en isolant cette femme rêveuse dans « La Vie parisienne » avec derrière elle comme une représentation de son rêve devenu réalité et j’ai pu saisir une image emblématique de la l’élégante parisienne à supporter les affres de la contrariété.'

'367. Le Figaro Scope du 12 février 1997 AN 32 : « Dimanche prochain» AE de l’Oeuvre, Paris, janvier 1997. Un soir d’élection, j’ai choisi un objectif 135 millimètres pour cadrer en isolant ces deux comédiens dans une action de tentative de corruption, j’ai travaillé au ras du plateau en contre plongée, je me suis déplacé jusqu’à obtenir le rapport entre les deux hommes lisible dans leur regard et j’ai pu capter l’instant où l’on voit la malhonnêteté de la proposition du personnage à droite face au palpable cas de conscience du personnage à gauche et nous pouvons imaginer par la position corporelle de l’homme sollicité que tout est possible puisqu’il n’a pas tourné le dos à la proposition.'

'368.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 260 ;

'369. Le Figaro Madame du 10 mars 1997 AN 32 : « HE HF » Studio, Paris, décembre 1989. J’ai pris un rendez-vous avec HE HF dans mon Studio Photo pour faire un portrait, nous avons discuté un moment puis je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond noir pour mettre en valeur son visage, je l’ai éclairée avec une boite à lumière sur sa gauche pour modeler les ombres de son visage et l’adoucir, j’ai choisi un format 6 X 6 qui donne de la vie, un objectif 90 millimètres pour cadrer en équilibrant le noir et la peau, je lui ai demandé de se placer de ¾ face pour donner de l’élégance, de relever un peu ses cheveux pour dégager son cou et de me regarder directement, franchement, j’ai obtenu avec cet équilibre dans les lignes, de la sensualité, de la détermination, de la douceur, de la jeunesse et j’ai pu réaliser une photographie qui donne à cette comédienne les nombreuses couleurs de sa personnalités pouvant lui ouvrir

la porte à de grands rôles (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas

formellement contestée ;

'370. Le Figaro Scope du 26 mars 1997 AN 38 : « Le Radeau de la méduse » AE de la Colline, Paris, février 1997.

Mon intention était de faire passer l’importance de la transmission, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour travailler en vertical et avoir une profondeur dans la perspective, je me suis placé en contre-plongée pour isoler du reste du plateau ce vieux soldat blessé fort de son expérience qui regarde au lointain un avenir l’air un peu inquiet et j’ai photographié à l’instant où un jeune agenouillé à ses pieds le saisi comme pour attraper un peu de sa force, de son expérience et j’ai pu faire passer la sensation de détresse d’une jeunesse qui devient perdue si elle ne peut se référer à ses aînés, une réconfortante idée de la valeur du vécu des anciens.'

'371. Le Figaro Quotidien du 1 er avril 1997 AN 25 : « J HG » Studio, Paris, janvier 1997. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec J HG pour faire un portrait je voulais transmettre l’immense présence singulière de cette femme, nous avons discuté un moment pour trouver une complicité amicale, je lui ai demandé de se placer devant un fond peint clair pour adoucir son visage, je l’ai éclairée avec une boite à lumière presque face pour donner de la luminosité, j’ai travaillé en grand format 6 X 6 pour avoir du modelé, avec un objectif 90 millimètres pour cadrer en équilibrant la noirceur de ses vêtements avec la douceur du fond, j’ai demandé à J de s’appuyer sur sa jambe le corps légèrement en avant pour avoir de la décontraction, je lui ai demandé de fermer les yeux puis soudain de me regarder, je l’ai surprise et j’ai obtenu ce regard amusé, un peu inquiet mais déterminé de cette femme rare et j’ai pu la photographier au plus près de son étonnante personnalité sans concession et faire ressentir par la force de son écoute son extrême sensibilité de chanteuse, auteure, interprète.'

'372. Le Figaro Quotidien du 25 avril 1997 AN 29 : « Comme tu me veux » AE de Gennevilliers, avril 1997. Mon intention était de faire passer le drame d’un couple quand l’autre s’en va ailleurs dans sa tête, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer la totalité du plateau et accentuer la fragilité de la femme que j’ai saisie dans la lumière contrairement à l’homme que j’ai voulu dans l’ombre pour amplifier son impuissance et sa tristesse face à la personne qu’il aime mais qu’il ne peut plus ni comprendre ni aider puisque son esprit s’est envolé dans l’imaginaire d’une douce folie et j’ai pu faire passer le sentiment que tout l’amour du monde ne peut rien contre ce qui peut être une maladie mais qui est peut être aussi une façon de fuir pour survivre.'

'373. Le Figaro Scope du 28 mai 1997 AN 44 : « Quelqu’un » AE du Petit Montparnasse, Paris, mai 1997. Je voulais donner une harmonie à cet homme seul dans un monologue, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres, j’ai travaillé en contre-plongée pour isoler le personnage, je me suis placé pour obtenir le mouvement du comédien dans un équilibre esthétique avec les lignes de la fenêtre et j’ai pu le photographier en suggérant qu’il était comme le chef d’orchestre de l’histoire de sa vie.'

'374. Le Figaro Madame du 20 septembre 1997 AN 26 : « Bob / AQ Wilson » Opéra National de Paris, octobre 1987. Après une répétition à l’Opéra de Paris j’ai demandé à Bob Wilson de faire un portrait, je lui ai demandé de s’asseoir dans la salle, j’ai placé une boite à lumière sur la gauche pour créer du modelé dans les ombres, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer en vertical en me plaçant au-dessus de lui pour avoir de la profondeur, je lui ai demandé de me regarder, de poser sa main sur son épaule pour donner de l’élégance il m’a souri et j’ai pu réaliser

portrait tendre et complice de ce grand metteur en scène (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette

photographie n’est pas formellement contestée ;

'375. Le Figaro Quotidien du 21 octobre 1997 AN 27 : « Nathan le Sage » IR-Française, octobre 1997. Mon intention était d’opposer la réflexion à la passion religieuse, j’ai travaillé en contre-plongée avec un objectif 90 millimètres, je me suis placé légèrement excentré pour montrer lisiblement le jeu d’échec et mettre en évidence les singularités des personnages, deux civilisations, deux valeurs, j’ai appuyé à l’instant exact où l’homme religieux exprime physiquement sa volonté de convaincre face au personnage assis dans une attitude de concentration et de respect et j’ai pu faire passer l’idée que la frénésie est vaine face au calme et à la sagesse et nous donner le sentiment que l’écoute de l’autre et la tolérance est le seul comportement à adopter pour vivre intelligemment ensemble (…)'

'376. Le Figaro Quotidien du 23 octobre 1997 AN 31 : « L’Homme qui’ » AE des Bouffes du Nord, Paris, octobre 1997. Mon intention était de faire passer une sensation de douceur d’écoute et de gentillesse devant l’inquiétant comportement de CU CV au centre, j’ai choisi un téléobjectif 100 millimètres pour cadrer serré les trois personnages avec une ligne esthétique douce et intime fermée par la présence de l’homme à droite qui filme et par cette ligne circulaire j’ai pu accentuer le jeu central, j’ai photographié à l’instant où j’ai senti l’intensité pesante devant l’homme imitant calmement la caméra qui le scrute sous le regard souriant mais impuissant de l’homme assis et j’ai pu faire passer un sentiment de tendresse pour le personnage hors normes, déconnecté du réel devenu bien seul dans son imaginaire, « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » (…)'

'377. Le Figaro Magazine du 25 octobre 1997 AN 98 : « La Lune se couche » AE du Rond-Point, Paris, octobre 1997. Mon intention était de saisir la force tragique de l’acteur AI-BH JO, je me suis placé au balcon pour capter ce regard terrorisé, j’ai choisi un téléobjectif 200 millimètres pour isoler l’acteur sur son lit, je me suis excentré pour cadrer avec la présence inquiétante de ce noir, j’ai cherché un équilibre esthétique dans le mouvement et la concentration du personnage et j’ai pu saisir la puissance dramatique de cet homme et nous faire ressentir sa détresse.'

'378. Le Figaro Scope du 29 octobre 1997 AN 35 : « Dommage qu’elle soit une putain » AE National de Chaillot, Paris, avril 1997. Je voulais accentuer la fragilité apparente du personnage féminin, j’ai travaillé au-dessus du plateau pour, avec les reflets au sol, amplifier le gigantisme du décor, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis déplacé pour saisir des lignes esthétiques modernes, géométriques, froides avec la forte présence de la statue artistiquement discutable qui alourdie encore l’atmosphère, j’ai voulu l’homme dans le noir pour faire passer la solitude de ce petit bout de femme perdue dans l’espace et nous avons de la tendresse pour sa droiture qui nous laisse présager qu’elle va au-devant de son destin tragique armé du seul courage de sa jeunesse.'

'379. Le Figaro Quotidien du 1 er novembre 1997 AN 24 : « Bartabas Eclipse » Fort d’Aubervilliers, 14 avril 1997. Je voulais m’inviter dans cette intimité pour l’immortaliser, j’ai choisi un objectif 135 millimètres, je me suis placé pour obtenir une ligne esthétique cohérente en faisant se répondre les gestes du cavalier avec les jambes du cheval, j’ai cadré en vertical pour détacher l’action dans le noir, j’ai photographié à l’instant où bras, visage, tête, oreilles, jambes dansent une chorégraphie secrète comme ancestrale et j’ai pu saisir un homme en symbiose avec son cheval et insuffler la dimension du sacré.'

'380. Le Figaro Scope du 5 novembre 1997 AN 5 : « Bartabas Eclipse » Fort d’Aubervilliers, 14 avril 1997. Je voulais capter cette communion exceptionnelle pour l’immortaliser, j’ai choisi un objectif 135 millimètres, je me suis placé pour obtenir une ligne esthétique bouleversante, j’ai cadré en vertical pour équilibrer le noir et le CC, j’ai photographié à l’instant où les bras et le corps de l’homme deviennent comme le prolongement du cheval et j’ai pu amplifier par cette composition la dimension tragique de l’intensité de cette symbiose homme, cheval.'

'381. Le Figaro Scope du 5 novembre 1997 AN 39 : « L’Homme qui’ » AE des Bouffes du Nord, Paris, mars 1993. Mon intention était de faire passer de l’incrédulité, j’ai choisi un téléobjectif 100 millimètres pour cadrer serré les trois personnages avec une ligne esthétique douce et intime fermée par la présence de l’homme de dos à gauche qui filme, j’ai photographié à l’instant où les personnages sont, par leurs occupations, tous dans des attitudes déconnectées du réel et j’ai pu faire passer la sensation qu’un océan nous sépare, qu’ils sont sur une autre rive, dans une autre réalité très loin de nous (…)'

'382. Le Figaro Quotidien du 11 novembre 1997 AN 17 : « FW HH» AE Edouard VII, Paris, janvier 1989. Après une répétition au AE Edouard VII j’ai demandé FW HH de poser pour faire son portrait, nous avons parlé un moment, je lui ai demandé de se placé contre un mur CC pour avoir de la luminosité, je l’ai éclairé avec une boite à lumière sur la gauche pour donner du modelé dans les ombres de son visage, je me suis placé légèrement au-dessus de lui et lui ai demandé de me regarder d’un air sévère pour faire passer une couleur déterminée et une intensité dramatique et j’ai pu obtenir avec une pointe de complicité, comme je le souhaitais, une photographie de ce comédien qui correspond à la personnalité du rôle qu’il répète dans ce AE (…)'

'383. Le Figaro Scope du 12 novembre 1997 AN 35 : « Dans la jungle des villes » AE BQ DD, Paris, 1 er novembre 1997. Je voulais faire passer le drame quand la détresse ne trouve pas de réconfort, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis placé au ras du plateau pour obtenir ces hommes plus grands devant ces grillages, symbole de la ville enfermée, refusant le geste de la femme venue d’un autre monde plus petite, bas, plus pauvre, avec une autre parole, et qui parachutée là, qui demande une aide, une parole, un sourire, rien ne viendra, les hommes resteront dans leurs univers plus riche, plus fort sans se soucier un instant de l’autre et j’ai pu faire passer un souffle d’effroi qui nous glace en pensant qu’un jour peut-être nous avons refusé ce geste ou qu’un jour peut-être nous ferons ce geste dans le vide.'

'384. Le Figaro Quotidien du 15 novembre 1997 AN 27 : « EM EN » Studio, Paris, janvier 1993. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec EM EN de la IR-Française pour faire son portrait, nous avons discuté un moment puis je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement devant un fond sombre pour faire ressortir la luminosité de son visage, je l’ai éclairée avec une boîte à lumière presque face pour adoucir ces traits, j’ai travaillé en grand format 6 X 6 pour avoir de la matière, avec un objectif 90 millimètres pour équilibrer les teintes, j’ai demandé à EM EN de me regarder en s’appuyant sur le dossier de sa chaise et en laissant ses doigts allongés pour donner de l’élégance, j’ai obtenu une ligne, une cohérence entre l’inclinaison du visage et les mains, un regard volontaire mais tendre, et j’ai pu saisir l’intensité et la profondeur de cette comédienne immense (…)'

'385. Le Figaro Scope du 19 novembre 1997 AN 45 : « Les Fourberies de Scapin » IR-Française, Paris, novembre 1997. Je voulais faire passer une ambiance un peu sordide de conciliabule, je me suis placé en contre-plongée pour mettre en évidence les personnages, Scapin, BR DW, à droite en plein complot avec Argante, HI CC, au centre pour donner une nouvelle leçon à Géronte, BQ HJ, à gauche, j’ai choisi un objectif 50 pour saisir Scapin très sérieux en pleine préparation d’une de ses fourberies le corps légèrement incliné et le geste net face à son compère concentré et humble et le troisième, la victime agenouillée, déjà prête à recevoir une correction et par cette chorégraphie et cet équilibre esthétique j’ai pu faire passer la dureté et la brutalité de Scapin à mettre tout son talent pour duper les autres sans aucun état d’âme.'

'386. Le Figaro Quotidien du 21 novembre 1997 AN 27 : « La Tête dans les nuages » IR-Française, AE du Vieux Colombier, Paris, novembre 1997. Après la répétition j’ai demandé aux comédiens de poser pour moi, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai travaillé en contre-plongée, je leur ai demandé de se placer de part et d’autre du décor dans un ordre précis, une ligne crescendo pour évoquer les générations, je leur ai demandé de rester chacun en situation dans son personnage et j’ai pu obtenir cette photographie au plus près des sentiments de la pièce, famille je vous hais.'

'387. Le Figaro Quotidien du 25 novembre 1997 AN 25 : « Check up » AE Municipal, Avignon, juillet 1997. Je voulais réaliser une photographie dérangeante, sans concession, j’ai choisi un objectif 20 millimètres pour cadrer l’intégralité de la projection, je me suis déplacé jusqu’à obtenir la personne dans l’axe de la bouche pour faire ressortir cette terrible angoisse dans le regard et faire passer la fragilité de notre condition humaine dans la cruauté d’un monde qui avance inexorablement avec ou sans nous.'

'388. Le Figaro Quotidien du 8 décembre 1997 AN 34 : « Le Comédien métamorphosé » IR-Française, Studio AE, Paris, novembre 1997. Je voulais transmettre l’énergie folle de la passion, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour cadrer les deux comédiens en contre-plongée, je me suis placé pour suggérer des personnages jouant comme des enfants exaltés dans un bac à sable, totalement dans le présent, comme libérés de toute contrainte, j’ai appuyé à l’instant où l’homme ouvre les bras, où ils se font face, pour amplifier leur complicité, leur bonheur d’être ensemble, la violence de leurs sentiments, l’exaltation mêlée d’admiration et j’ai pu faire passer la sensation que leur amour les isolent dans une danse intime rythmée de leur pulsion.'

'389. Le Figaro Scope du 10 décembre 1997 AN 32 : « Le Comédien métamorphosé » IR-Française, Studio AE, Paris, novembre 1997. Je voulais mettre en valeur l’anachronisme de la situation, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer les deux comédiens dans la largeur face à face, je me suis placé au centre droit, j’ai travaillé en contre-plongée pour saisir de ces deux hommes dans un étrange duel, j’ai voulu avoir la présence féminine entre les deux épées pour bien que l’on comprenne l’enjeu du combat, j’ai pu faire passer par des lignes chorégraphies maladroites le ridicule de ces deux hommes qui malgré leur sérieux se livrent une bien grotesque bataille.'

'390. Le Figaro Scope du 10 décembre 1997 AN 44 : « Quartett » AE du Ranelagh, Paris, décembre 1997. Je voulais faire passer un sentiment d’inquiétude devant la sensualité charnelle exacerbée de ce couple, après la répétition j’ai demandé aux comédiens de s’asseoir sur une causeuse, j’ai placé une boîte à lumière en hauteur sur la gauche pour faire ressortir les contrastes de la matière et donner du mystère par les ombres, je leur ai demandé de se regarder amoureusement, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres et j’ai pu obtenir la photographie d’un amour dangereux, toute la pièce.'

'391. Le Figaro Scope du 17 décembre 1997 AN 43 : « Dédale » Cour d’Honneur du Palais des Papes, Avignon, juillet 1997. Je voulais saisir ces acteurs comme des marionnettes perturbées aux mouvements d’homme ou l’inverse, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé pour obtenir un équilibre dans le déséquilibre des lignes esthétiques pour nous emmener dans un imaginaire fragile où les personnages se cherchent en se métamorphosant le plus naturellement du monde, j’ai pu en captant les bras parallèles s’attirant tout en s’éloignant faire passer une sensation de conflit intérieur et de désordre spirituel profond dans lequel même les oreilles ne retrouvent pas leur place.'

'392. Le Figaro Quotidien du 26 décembre 1997 AN 23 : « Dédale » Cour d’Honneur du Palais des Papes, Avignon, juillet 1997. Je voulais saisir ces personnages comme des marionnettes perturbées aux mouvements d’homme ou l’inverse, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis déplacé jusqu’à obtenir ces deux visages en décalage pour nous emmener dans un imaginaire inquiétant où les personnages deviennent des robots sans expression, j’ai pu en captant cette froideur impersonnelle asexuée faire passer une sensation glaçante devant la photographie d’une humanité dénuée d’expression et de sentiment.'

'393. Le Figaro Quotidien du 27 décembre 1997 AN 26 : « K de Bergerac » AE National de Chaillot, Paris, septembre 1997. Mon intention était de faire passer le sentiment que l’amour de K est aussi beau que Roxane et que l’indifférence de la jeune femme est aussi disgracieuse que le visage de K, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé en contre-plongée, j’ai photographié à l’instant où nous pouvons lire, dans les regards et les positions, les sentiments amoureux de K, DJ DK, pour Roxane, HK HL et j’ai pu faire passer la certitude un peu triste que la beauté des corps l’emporte sur la beauté des sentiments.'

'394. Le Figaro Quotidien du 24 janvier 1998 AN 27 : « Pop-Corn » AE La Bruyère, Paris, janvier 1998. Mon intention était de montrer le paradoxe entre la situation du braquage et la jeunesse des personnages, j’ai choisi de travailler avec un objectif 50 millimètres, je me suis placé en contre-plongée au ras du plateau pour avoir dans la profondeur de champs la modernité du lieu, j’ai cadré pour saisir clairement trois situations symboliques de la violence d’une prise d’otages si symboliques que l’on se demande si les comportements ne sont pas inspirés de la violence ambiante d’un monde dans lequel abreuvé d’images on ne distingue plus très bien la réalité de la fiction et j’ai pu faire passer par l’attitude de la femme assise et la discussion des deux hommes à gauche la sensation que l’amateurisme des agresseurs peut provoquer en une seconde un drame irréparable.'

'395. Le Figaro Madame du 24 janvier 1998 AN 16 photo 1 : « Et soudain des nuits d’éveil » Cartoucherie, AE su Soleil, Vincennes, janvier 1998. Mon intention était de faire ressentir l’angoisse de l’expatriation, j’ai choisi de travailler en panoramique avec un objectif 35 millimètre pour capter le maximum du plateau et des personnages dans cette mixité tibétaine, européenne, je me suis placé pour cadrer avec la forte présence des yeux peints comme si un témoin surveillait nos réactions, et j’ai pu en travaillant un peu excentrer amplifier l’écoute des personnages pour la scène à droite et transmettre la sensation de vies en suspens, sans savoir ce qu’elles vont devenir mais devant le respect et une certaine sérénité nous pouvons imaginer que l’accueil sera à la hauteur des attentes, une belle histoire de mains tendues.'

'396. Le Figaro Madame du 24 janvier 1998 AN 16 photo 2 : « Et soudain des nuits d’éveil » Cartoucherie, AE su Soleil, Vincennes, janvier 1998. Mon intention était de faire ressentir l’inquiétude dans l’attente d’une décision, j’ai choisi de travailler en panoramique avec un objectif 35 millimètre pour capter le maximum du plateau et des personnages, je me suis placé pour cadrer avec la présence d’un 'il peint comme si un témoin surveillait nos réactions, et j’ai pu en travaillant très excentrer à droite situer clairement le lieu, un lieu d’accueil avec des matelas, certainement pour des réfugiés, en photographiant ces quatre personnages comme guettant un signe nous pouvons imaginer qu’ils demandent une aide et que malgré leurs différences sociales visibles et leur manque de moyen ils sont réunis pour une même cause, leurs visages déterminés nous signalent qu’ils iront jusqu’au bout et nous pouvons ressentir de l’admiration pour des hommes et des femmes dévoués pour l’avenir d’autres hommes et d’autres femmes citoyens du monde.'

'397. Le Figaro Quotidien du 2 février 1998 AN 28 : « Une table pour six » AE du Palais Royal, Paris, janvier 1998. Je voulais transmettre la bonne humeur spécifique au AE de boulevard, simple mais efficace pour le moral, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, j’ai travaillé en contre-plongée pour cadrer les trois personnages, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une ligne esthétique cohérente entre la chorégraphie et les regards, j’ai pu faire ressortir leurs émotions entre amusement et étonnement pour faire passer une réjouissance bonne humeur et nous donner envie un instant de passer une soirée sans complexe avec ces drôles d’énergumènes.'

'398. Le Figaro Quotidien du 10 février 1998 AN 26 : « DM HM » Au domicile de DM HM, Paris, décembre 1991. J’ai pris un rendez-vous avec DM HM chez lui pour faire un portrait, je lui ai demandé de se placer entre deux affiches de Tintin pour accentuer sa sensibilité m’évoquant un personnage de bande dessinée par son côté lunaire, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur la droite pour donner du modelé sur le visage, je lui ai demandé un regard avec un sourire en inclinant légèrement la tête appuyée sur sa main pour rendre palpable sa gentillesse, j’ai choisi un objectif 80 millimètres pour entrer dans son univers et j’ai pu faire passer le sentiment qu’il est un peu de la famille de Tintin et nous faire ressentir de la tendresse pour cet homme aussi humble que talentueux (…)'

'399. Le Figaro Quotidien du 10 février 1998 AN 27 : « Quatrième tournant » AE de Poche Montparnasse, Paris, janvier 1998. J’ai choisi un objectif 35 millimètres pour jouer avec cette ambiance d’ombre et de lumière, j’ai travaillé debout sur le plateau, je me suis placé pour équilibrer les lignes corporelles et pour accentuer l’intensité dramatique de la situation figée entre les acteurs que j’ai soulignée en appuyant à l’instant de cet profondeur donné par les regards et j’ai pu faire passer du suspens et nous insuffler l’envie d’en savoir plus sur cette histoire.'

'400. Le Figaro Quotidien du 13 février 1998 AN 27 : « EM EN » Studio, Paris, janvier 1993. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec EM EN de la IR-Française pour faire son portrait, nous avons discuté un moment puis je lui ai demandé de s’asseoir tranquillement devant un fond sombre pour faire ressortir la luminosité de son visage, je l’ai éclairée avec une boîte à lumière presque face pour adoucir ces traits, j’ai travaillé en grand format 6 X 6 pour avoir de la matière, avec un objectif 90 millimètres pour équilibrer les teintes, j’ai demandé à EM EN de me regarder en s’appuyant sur le dossier de sa chaise les doigts enlacés, j’ai obtenu une ligne, une cohérence entre l’inclinaison du visage et des mains, un regard volontaire mais tendre, et j’ai pu saisir l’intensité et la profondeur de cette comédienne immense avec une touche de décontraction donnée par les lunettes de soleil (…)'

'401. Le Figaro Quotidien du 7 mars 1998 AN 27 : « Lulu » AE National de Chaillot, Paris, mars 1998. Mon intention était de faire passer froideur d’un esthétisme dénué d’âme, j’ai choisi un objectif 135 millimètres, je me suis placé légèrement au-dessus du plateau pour que l’on plonge dans l’univers de Lulu, HN HO, j’ai cadré pour obtenir cet équilibre des lignes et des couleurs qui fige le vivant et j’ai pu transmettre le sentiment de grande solitude d’une femme objet dans un espace superficiel de mode et de strass.'

'402. Le Figaro Scope du 20 mars 1998 AN 26 : « Le Cid » AE de la Madeleine, Paris, mars 1998. Je voulais faire passer une ambiance espagnole, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, je me suis placé sur le plateau à la hauteur des comédiens j’ai cadré en équilibrant les lignes circulaires et les couleurs, pour nous situer dans une arène, et j’ai pu faire passer le Cid comme un toréador dans une chorégraphie évocatrice face à la femme devenue taureau une image très audacieuse mais c’était mon ressenti devant cette version singulière du Cid très loin de BQ DD.'

'403. Le Figaro Quotidien du 31 mars 1998 AN 25 : « Le Triomphe de l’amour » TNP, AE National Populaire, Villeurbanne, septembre 1996. Mon intention était de faire passer une relation équivoque, un plateau immense, j’ai choisi un objectif 90 millimètres en me plaçant sur la droite légèrement au-dessus de l’action pour isoler les deux interprètes en cherchant un équilibre esthétique dans lignes géométriques, j’ai voulu fixer cet instant de dupe par les positions corporelles du philosophe EU HP et de la princesse Léonide déguisée en homme pour arriver à ses fins, et faire passer par les regards la sensation d’un rapport fourbe presque méchant de deux personnages aux intérêts opposés (…)'

'404. Le Figaro Magazine du 10 avril 1998 pages 88 et 89 : « Horace » AE de l’Oeuvre, Paris, janvier 1998. J’ai voulu accentuer la dimension tragique de la situation, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé en contre-plongée pour cadrer serré les personnages en costumes grecs, j’ai travaillé avec une faible sensibilité pour donner du bougé tout en captant le regard angoissé de la comédienne au centre, je me suis déplacé jusqu’à obtenir des lignes esthétiques inquiétantes et j’ai pu, en appuyant à l’instant ou seul le regard de la femme centrale est lisible, rendre palpable la trahison des trois personnages aux yeux baissés.'

'405. Le Figaro Quotidien du 23 avril 1998 AN 29 : « Luca Ronconi » Studio, Paris, septembre 1987. J’ai pris un rendez-vous avec le metteur en scène italien Luca Ronconi pour faire un portrait dans mon Studio Photo, nous avons discuté un moment puis lorsque je l’ai senti détendu je lui ai demandé de se placé devant un fond en accord avec ses couleurs pour donner de la douceur, j’ai placé une boîte à lumière sur sa droite pour avoir du modelé par les ombres sur son visage, j’ai choisi un format 6 X 6 pour donner de la matière, j’ai travaillé avec un objectif 90 millimètres, puis je lui ai demandé de me regarder, de mettre ses mains dans les poches et j’ai pu transmettre la présence intense de cet homme de AE, sa décontraction, son attention sensible avec une pointe de sourire complice dans son regard bienveillant (…)'

406. Le Figaro Quotidien du 27 avril 1998 AN 31 : « Quand mes sourires prendront l’eau » AE Essaïon, Paris, avril 1998. J’ai voulu faire passer le plaisir et la joie c’est tout, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer serré les expressions de ces personnages outranciers buvant joyeusement dans l’univers de AI DX auteur et metteur en scène de ce spectacle poétique décalé et j’ai obtenu une photographie d’un instant de bonheur qui nous donne un sourire instinctif.'

'407. Le Figaro Quotidien du 7 mai 1998 AN 29 : « Rolf Liebermann » Opéra de Paris, juin 1976. Lors d’une une conférence de presse j’ai décidé de faire un portrait de Rolf Liebermann alors Directeur de l’Opéra de Paris, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour le cadré serré en l’isolant, je me suis déplacé jusqu’à obtenir la lumière sur son visage avec ces ombres pour donner du relief et du mystère, j’ai attendu et j’ai déclenché à l’instant exact où la forte présence de ses mains donne un équilibre esthétique et j’ai pu saisir son regard comme statufié pour immortaliser l’élégance de cet immense musicien (…)'

'408. Le Figaro Quotidien du 12 mai 1998 AN 27 : « FW HQ » Studio Photo, Paris, janvier 1996. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec FW HQ pour faire son portrait, nous avons discuté un moment, puis je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond clair pour faire ressortir sa carrure, je l’ai éclairé avec une boite à lumière sur sa droite pour avoir du modelé sur son visage et une seconde pour le fond pour renvoyer de la luminosité, j’ai travaillé en grand format 6 X 6 pour avoir de la matière avec un objectif 90 millimètres, je lui ai demandé de garder son manteau et de relever son col pour faire ressortir son visage déterminé et de pencher légèrement la tête pour accompagner les ligne esthétiques, et j’ai pu faire passer la gentillesse et la décontraction de cet homme de AE soulignées par son sourire heureux et complice (…)'

'409. Le Figaro Quotidien du 12 mai 1998 AN 27 : « CK HR » AE de l’Est Parisien, Paris, mai 1998. J’ai pris un rendez-vous avec CK HR directeur du TEP pour faire son portrait, je lui ai demandé de se placer devant l’affiche proche du mot AE pour situer l’homme dans des couleurs énergiques et joyeuses, je lui ai demandé de croiser les bras légèrement de profil pour ouvrir la perspective, j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour travailler verticalement et suivre l’équilibre des lignes de l’affiche, je lui ai demandé de me regarder sérieusement d’un air déterminé et j’ai pu faire passer la fierté de ce directeur de AE d’être toujours et depuis 1963 l’heureux capitaine de ce lieu chargé d’histoire et dont il est le créateur.'

'410. Le Figaro Quotidien du 27 mai 1998 AN 25 : « Le Bonnet du fou » avec T U AE de l’Atelier, Paris, septembre 1997. Je voulais faire passer la réjouissante folie de T U, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour travailler en contre-plongée, je me suis déplacé jusqu’à être dans l’axe de l’acteur, j’ai choisi une vitesse lente pour obtenir ce bougé au premier plan, j’ai photographié à l’instant où l’attitude et le regard de l’homme étaient proches de la démence et où par le flou que j’ai créé nous ne savons si il voit quelque chose ou s’il imagine quelque chose ou quelqu’un et nous nous surprenons à jubiler devant le plaisir palpable du comédien à jouer son rôle dans « Le Bonnet du fou ».'

'411. Le Figaro Quotidien du 28 mai 1998 AN 29 : « BK BL » Studio, Paris, septembre 1990. J’ai pris un rendez-vous avec BK BL dans mon Studio photo à Paris pour faire un portrait, nous avons pris un peu de temps, nous avons parlé du AE, de la vie puis tranquillement je lui ai demandé de s’asseoir, je l’ai éclairé avec une boite à lumière sur sa gauche pour amplifier le mystère de cet homme et donner du modelé à son visage, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, j’ai travaillé au format 6x6 pour obtenir de la matière, je lui ai demandé de s’appuyer doucement sur sa main refermée en regardant vers sa droite comme s’il jetait un regard sur son passé avec un très léger sourire et j’ai pu obtenir de cet acteur de la sérénité, du romantisme avec une intensité dans le visage qui lui donne de la rareté et qui nous laisse présager de beaux rôles (…)'

'412. Le Figaro Quotidien du 28 mai 1998 AN 29 : « Les Fourberies de Scapin » IR-Française, Paris, novembre 1997. Je voulais faire passer une dimension dramatique dans le personnage Scapin, j’ai choisi un téléobjectif 180 millimètres en me plaçant au balcon pour être au-dessus de l’action, j’ai appuyé à l’instant où son l’attitude de fourbe qui intrigue et excite les jeunes maîtres les pousse à chahuter et j’ai pu par l’équilibre esthétique des corps, des gestes et des regards nous faire ressentir l’incompréhension et la colère de Scapin pour qui tout cela n’est pas un jeu mais sa façon d’exister, l’imposture est sa raison d’être.'

'413. Le Figaro Quotidien du 28 mai 1998 AN 29 : « BH DC » Portrait, Avignon, juillet 1994. Après une lecture dans un Cloitre à Avignon j’ai demandé à BH DC de poser pour faire un portrait, nous avons parlé un moment puis soudain je lui ai demandé de s’appuyer sur la table comme s’il faisait une pose dans son travail, j’ai choisi un format 6 X 6 pour donner de la matière, de la vie, j’ai travaillé avec un objectif 90 millimètres en contre-plongée, je lui ai demandé de me regarder en penchant un peu le visage pour équilibrer les lignes esthétique et lui donner de la douceur et j’ai pu faire passer l’intensité de la présence du comédien avec une complicité amicale (…)'

'414. Le Figaro Quotidien du 28 mai 1998 AN 29 : « Skylight » avec Zabou, AE de la Gaité Montparnasse, Paris, février 1998. Pendant une répétition, j’ai voulu saisir une couleur triste chez Zabou, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour la cadrer isolée, j’ai travaillé en vertical pour accentuer sa solitude par la hauteur de ma photographie, obtenir une ligne cohérente avec son regard et j’ai pu faire passer une dimension dramatique émouvante chez cette actrice en entrant dans l’intimité de son univers peuplé d’interrogations et de craintes.'

'415. Le Figaro du 26 juin 1998 AN 14 Supplément Avignon, Aix, Arles : « HS HT et AI-JC JP » AE National de Strasbourg, mai 1995. A la fin d’une répétition, un acteur, HS HT, un metteur en scène, AI-JC JP, un photographe, moi, mon regard sur notre complicité, j’ai fixé cet instant d’intimité avec un objectif 50 millimètres et j’ai pu faire passer très simplement notre bonheur d’être ensemble (…)'

'416. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 et 17 Supplément Avignon, Aix, Arles : « Dynastie Han » Taipei, Taïwan, mai 1998. J’ai choisi un objectif 35 millimètres pour travailler en contre-plongée j’ai cadré l’ensemble de la scène de Dynastie Han, représentation d’un règne ancestral chinois, j’ai cherché un équilibre esthétique dans les mouvements de danse, les voilages, les musiciens, les couleurs, les ombres, dans une chorégraphie équilibrée par les bras des deux femmes et j’ai pu faire pressentir une face cachée plus sombre derrière cet intrigant ballet bien trop sage.'

'417. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 Supplément Avignon, Aix, Arles : « AE d’ombres » Tainan, Taïwan 18 mai 1998. […], en plein air, à la tombée de la nuit, un AE d’ombres, je me suis placé dans le public en hauteur pour travailler en contre-plongée, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour isoler ces trois figurines, j’ai cherché dans cette suggestion d’ombres à en faire ressortir mon interprétation qui était celle d’un combat, j’ai travaillé avec une faible vitesse pour avoir du bougé, j’ai attendu pour rendre mon idée lisible que les ombres correspondent et j’ai déclenché à l’instant où j’ai entrevue ma bataille et j’ai pu faire passer la sensation d’une lutte comme une hallucination troublée et troublante.'

'418. Le Figaro Quotidien du 26 juin 1998 AN 16 du Supplément Avignon, Aix, Arles : « Les Voix de l’océan » Taïwan, mai 1998. Un après-midi taïwanais, une répétition, je ressentais l’impressionnante concentration des musiciens pour lesquels la musique était une affaire sérieuse très loin d’un divertissement, comme le moyen d’une communion avec des force célestes, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour avoir un plan large, je me suis déplacé en tournant autour de l’action puis, je me suis approcher d’un homme, j’ai travaillé avec une grande profondeur de champs pour obtenir cette perspective amplifiant son intimité par son isolement des autres et j’ai vu saisir cet instant d’élégance, d’accord parfait presque irréel dans une ligne esthétique sobre et évidente entre l’homme et son instrument et faire passer du divin devant leur ressemblance stupéfiante, indicible.'

'419. Le Figaro Quotidien du 10 juillet 1998 AN 26 : « HU HV » Studio, Paris, avril 1994. J’ai pris un rendez-vous avec HU HV dans mon Studio photo pour faire un portrait, nous avons discuté puis lorsque je l’ai sentie détendue je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond CC pour donner de la luminosité, je l’ai éclairée avec une boite à lumière sur la gauche pour obtenir un modelé dans les ombres, je lui ai demandé de pencher un peu son visage pour lui apporter de la douceur et de me regarder en pensant « je vous l’avais bien dit », en captant son regard amusé j’ai pu faire passer de la tendresse chez cette femme dans un instant de complicité (…)'

'420. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 1998 AN 19 : « Dynastie Han » Taipei, Taïwan, mai 1998. J’ai choisi un objectif 90 millimètres pour travailler en contre-plongée au ras du plateau et isoler ces trois chanteuses dans Dynastie Han, représentation d’un règne ancestral chinois, j’ai cherché un équilibre esthétique des couleurs, des mouvements, des attitudes et des visages dans une chorégraphie synchronisée pour provoquer une inquiétude devant ces femmes et faire pressentir une face cachée plus sombre derrière cet étrange ballet bien trop sage.'

'421. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 1998 AN 19 : « Les Voix de l’océan »Taïwan, mai 1998. Un après-midi taïwanais, une répétition, je ressentais l’impressionnante concentration des musiciens pour lesquels la musique était une affaire sérieuse très loin d’un divertissement, comme le moyen d’une communion avec des force célestes, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour travailler en plan large, je me suis déplacé en tournant autour des musiciens cherchant mon image puis soudain j’ai vu une ligne esthétique parfaitement équilibrée formée par les tambours le ciel, les arbres et la terre, je me suis placé dans l’axe, j’ai travaillé avec une grande profondeur de champs pour obtenir cette perspective avec de la netteté sur les tous les musiciens, j’ai attendu que les hommes entrent dans mon cadre, avec une vitesse lente pour donner un bougé accentuant l’énergie des gestes et j’ai pu saisir cet instant de vie dans un équilibre inspiré, presque aérien et faire passer la symbiose chorégraphique de ces hommes avec l’espace, les instruments de musique et la nature comme en communion.'

'422. Le Figaro Quotidien du 4 août 1998 AN 19 : « Storm jazzy project » […], Paris, 1er août 1998. J’ai demandé aux danseurs de la compagnie de Hip Hop, Storm jazzy project, de poser pour moi en plein après-midi dans le jardin du Palais Royal où ils devaient donner une représentation dans la soirée, je me suis placé en contre-plongée pour cadrer avec l’architecture très présente, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, je leur ai demandé de danser comme ils voulaient puis j’ai vu une figure parfaite dans mon équilibre esthétique je leur ai demander de la poser pour moi ce qu’ils ont fait avec générosité et j’ai pu faire passer l’ énergie positive d’une jeunesse solidaire, créative et faire souffler un vent de Hip Hop sous les fenêtres du Conseil d’Etat.'

'423. Le Figaro Madame du 2 janvier 1999 AN 23 : « BS GH » Studio, Paris, septembre 1994. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio photo avec BS GH comédienne de la IR-Française pour faire un portrait, nous avons longuement discuté puis lorsque je l’ai sentie détendue en complicité je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond peint sombre pour faire ressortir son mystère, je l’ai éclairée avec une boite à lumière et une découpe face pour donner du modelé dans son visage et de la luminosité dans sa chevelure, j’ai choisi un format 6 x 6 pour amplifier la matière avec un objectif 90 millimètres, je lui ai demandé de s’appuyer sur son bras droit pour donner de l’élégance et de regarder vers le haut sur sa à gauche et j’ai pu faire passer la fragilité, la douceur, la gentillesse, l’intensité dramatique de cette comédienne, toutes ses couleurs pour donner le sentiment qu’elle peut interpréter les plus grands rôles du

répertoire (…)'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'424. Le Figaro Madame du 23 janvier 1999 AN 28 : « EW EX » Studio, Paris, février 1997. J’ai pris un rendez-vous avec EW EX dans mon Studio photo pour faire un portrait, nous savons discuté un moment comme toujours avec les acteurs pour trouver une complicité, lorsque je l’ai senti en confiance je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond bleu pour adoucir sa silhouette, je l’ai éclairé avec une boite à lumière sur sa droite pour obtenir du modelé sur son visage et des ombres qui ajoutent de la matière et du mystère, j’ai choisi un objectif 90 millimètres et un format 6 x 9 pour amplifier le relief, je lui ai demandé de détendre son visage et de me regarder avec une certaine ironie et j’ai pu saisir sa sympathie dans les yeux, la fraîcheur et la curiosité de ce jeune acteur en devenir (…)'

'425. Le Figaro Quotidien du 25 février 1999 : « Chasse à l’homme à Versailles » AE Grévin, Paris, février 1999. Mon intention était de nous emmener un instant à Versailles au XVIIIe siècle, j’ai choisi un objectif 50 millimètres, j’ai travaillé en contre-plongée pour composer cette photographie comme un tableau, j’ai photographié à l’instant où l’harmonie chorégraphique corporelle des personnages venait à la perfection appuyer mon intention dans un décor minimaliste mais clairement d’un autre temps et j’ai pu le temps d’une photographie nous transporter dans l’univers du

roi de France très loin du prêt-à-porter.'

 ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas

formellement contestée ;

'426.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 406 ;

'427. Le Figaro Madame du 29 mai 1999 AN 130 : « HW BT » Studio, Paris, octobre 1991. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec HW BT de la IR-Française pour faire un portrait, nous avons parlé un moment, je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond peint rouge pour amplifier la fougue et la passion de cette jeune actrice, j’ai choisi un format 6 x 6 qui donne du relief, de la vie, j’ai travaillé avec un objectif 90 millimètres pour équilibrer les couleurs et la silhouette de la comédienne, je l’ai éclairée avec une boite à lumière sur sa droite pour donner du modelé à son visage et du mystère dans les ombres, je lui ai demandé de se placer un peu de profil pour donner de l’élégance et de me regarder avec un sourire, j’ai capté cet instant de décontraction, et j’ai pu faire passer sa douceur, la générosité de son regard et sa merveilleuse joie de vivre (…)'

'428. Le Figaro Madame du 7 août 1999 AN 22 : « Cirque Romanès » Paris, juillet 1998. Toute la famille JT, du plus petit au plus grand, il sont tous tombés dedans, des enfants de la balle comme on dit voilà ce qui me touchait et ce que je voulais faire passer, j’ai choisi un objectif 35 millimètres pour cadrer large le chapiteau, l’orchestre, la trapéziste l’ambiance extérieure de saltimbanque, je me suis placé debout au centre pour faire une photographie évidente, j’ai saisi l’instant où la position de la trapéziste équilibre mes lignes esthétiques et j’ai pu faire passer la communion de la fratrie à l’écoute de la respiration de l’artiste en piste tendrement attentive au talent de sa jeunesse.'

'429. Le Figaro Magazine du 20 novembre 1999 AN 130 : « Peines de c’ur d’une chatte française » Maison de la Culture de Loire Atlantique, Nantes septembre 1999. J’ai voulu faire passer le l’idée que les peines d’amour étaient universelles, je me suis placé debout légèrement excentrer sur la gauche pour donner de la perspective, j’ai choisi un objectif 75 millimètres pour cadrer les cinq personnages à tête d’animaux à l’instant où la chatte prie et où les autres la regardent avec tendresse plus particulièrement le cochon qui renvoie par son geste une tendre délicatesse et j’ai pu par cette composition faire oublier les animaux et les humains pour ne laisser de place qu’au seul sentiment de peine de c’ur et provoquer en nous un indicible attendrissement.'

'430. Le Figaro Madame du 8 avril 2000 AN 60 : « Faust Argentin » avec EH EI, La Cigale, Paris, avril 1997. Je voulais faire passer un souffle artistique argentin, la couleur, l’outrance, la démesure, le sens du music-hall, les travestissements avec un petit côté hors du temps jamais très loin de la poésie, j’ai choisi de me placer au balcon avec un téléobjectif 135 millimètres, j’ai cadré en vertical l’acteur seul dans son costume pour donner le sentiment qu’il n’a pas besoin du regard des autres pour se délecter dans son univers avec une aisance et une assurance appuyées par sa tenue corporelle, j’ai saisi son regard face salle pour amplifier son penchant cabotin et j’ai équilibré par mon cadrage les lignes esthétiques et les couleurs dégradées rouges entre les côtés, le fond, le sol et son costume de diable à grande queue et j’ai pu faire passer le sentiment qu’EH EI est sur ce plateau chez lui, aussi à l’aise qu’un meneur de revue, qu’il est un artiste dans le sang et que son pays ce n’est pas l’Argentine ou la France, son pays ce sont les planches fussent-elles de AE, de cabaret ou de music-hall'3 ans après, dans sa publication le Figaro Madame a inversé et recadré ma photographie sans mon autorisation lui enlevant sa respiration et son équilibre.'

'431. Le Figaro Madame du 5 mai 2000 AN 38 : « Minuit chrétien » AE de la Porte Saint Martin, Paris, avril 2000. En faisant cette photographie je me suis souvenu d’un soir de Noël où faisant plein d’achats pour le réveillon à côté de moi un homme demanda un bifteck haché, j’avais eu un pincement de c’ur devant sa solitude, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres pour faire une première photographie de la scène du haut, puis une seconde de la scène du bas et j’ai réalisé un montage pour obtenir une lisibilité maximale malgré les différences de lumière et de profondeurs de champ et j’ai pu nous placer dans une position de voyeurs du quotidien de situations ordinaires chez des gens ordinaires et nous faire ressentir de la tristesse devant l’isolement de l’homme au premier étage qui nous renvoie à une solitude familière inexplicablement inhérente à ces soirs de réveillons.'

'432. Le Figaro Magazine du 5 mai 2000 AN 138 : « BW BX » AE de l’Europe Odéon, Paris, avril 2000. J’ai voulu saisir BW BX étrangement attirant dans son indifférence face à l’amour d’Elvire, je me suis placé au ras du plateau pour accentuer l’intensité dramatique des gestes et des regards, j’ai cadré verticalement en pied avec un objectif de 50 millimètres pour obtenir une ligne esthétique céleste et j’ai pu faire passer la paradoxale beauté du drame amoureux.'

'433. Le Figaro Magazine du 13 mai 2000 AN 116 : « Irma la douce » AE National de Chaillot, Paris, avril 2000. Je voulais trouver une image emblématique d’Irma la douce, après la répétition j’ai demandé à HX HY de poser sous l’enseigne Hôtel dans l’embrasure de la porte en tenant le haut, en montrant sa jambe gauche dénudée dans des lignes esthétiques joyeusement sensuelles, j’ai demandé à l’acteur HZ IA de jouer son rôle de témoin attentif entre fierté et défi, j’ai choisi de cadrer serré en vertical avec un objectif 90 millimètres pour accentuer le décalage palpable entre les physiques des personnages et j’ai pu obtenir ce que je cherchais, nous faire pressentir le drame d’une passion impossible de l’homme pour cette superbe créature, Irma la douce.'

'434. Le Figaro Magazine du 1 er juillet 2000 pages 84 et 85 : « Triptyk » Fort d’Aubervilliers, février 2000. Mon idée était que les femmes deviennent des centaures, j’ai choisi de me placer au-dessus de l’action avec un objectif 35 millimètres pour cadrer en panoramique et donner la sensation d’un déplacement de chevaux et de femmes dédoublés, j’ai équilibré les tons chauds et clairs pour faire ressortir les ocres, j’ai travaillé en vitesse lente dans le mouvement en suivant les chevaux avec bon boîtier dans leur respiration avec une faible sensibilité pour donner cette impression de fondue par le bougé et j’ai pu faire passer la symbiose des femmes avec les chevaux.'

'435. Le Figaro Magazine du 4 novembre 2000 AN 173 : « La dame aux camélias » AE Marigny, Paris, octobre 2000. Mon intention était de donner à voir du sublime dans la détresse par une la beauté des lignes esthétiques, j’ai choisi de me placer au balcon avec un téléobjectif 135 millimètres pour composer cette photographie j’ai cadré serré isolant les trois acteurs tout en conservant les ombres qui ajoutent à l’intensité de l’instant, j’ai sous-exposé sciemment les deux personnages debout pour donner de l’inquiétude, j’ai utilisé la lumière crue amplifiant la lividité du drap pour magnifier une dame aux camélias touchante dans sa fragilité à affronter son malheur et j’ai pu faire oublier BB CE devenue son personnage et faire ressentir l’intensité de son désespoir en saisissant la totale sincérité et l’immense talent de cette actrice à incarner ses rôles.'

'436. Le Figaro Madame du 17 novembre 2001 AN 50 : « La Baraque » AE de la Commune, Aubervilliers, novembre 2001. Je voulais faire passer l’atmosphère de cabaret, la chaleur de l’écoute dans un lieu insolite, j’ai choisi un objectif 35 millimètres, j’ai travaillé de très près sur le jeu avec une grande profondeur de champ pour saisir le lieu avec les couleurs chaudes du DX, cette ambiance de vieux cabaret, je me suis déplacé jusqu’à obtenir un équilibre des lignes esthétiques et faire passer le respect des spectateurs interrompant toute activité pour laisser le spectacle vivre, j’ai attendu que l’oiseau ouvrant le bec face à la comédienne donne l’impression de dialoguer, j’ai déclenché et j’ai obtenu le sentiment fort d’ une émotion partagée simplement comme entre copains.'

'437. Le Figaro Madame du 25 mai 2002 AN 42 : « EM IB » Portrait Studio, Paris, octobre 1997. J’ai pris un rendez-vous avec EM IB pour faire un portrait à l’occasion de son entrée à la IR-Française, mon intention était de faire ressortir ses couleurs d’actrice, sa personnalité, j’ai choisi de l’éclairer avec une boite à lumière sur la gauche pour donner du modelé à son visage et une seconde derrière elle pour obtenir un fond clair, nous avons parlé un moment puis lorsque je l’ai sentie en confiance prête à me donner de la sincérité à enlever un peu son masque je lui ai demandé de placer son corps légèrement de profil de tourner son visage vers moi en me regardant avec de l’ironie pour faire ressortir son enthousiasme, sa jeunesse et j’ai pu capter un peu de son âme (…)'

'438. Le Figaro Madame du 15 juin 2002 AN 34 : « Rufus » AE des Variétés, Paris, mai 2002. Mon intention était d’amplifier le côté lunaire et tendre de Rufus, J’ai choisi un objectif 50 millimètres je me suis déplacé jusqu’à obtenir le rapport parfait des lignes esthétiques entre le soleil/lune et le comédien ,j’ai cadré en plan large Rufus dans cette position d’écoute pour donner le sentiment qu’il dialogue avec le soleil, en enlevant le sol et les pieds j’ai pu saisir une intemporalité spatiale pour nous renvoyer la sensation d’être entre deux mondes comme en apesanteur.'

'439.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 165 ;

'440. Le Figaro Madame du 29 novembre 2003 AN 32 : ED DA dans « Zazou » Opéra-Comique, Paris, novembre 2003. J’ai voulu faire ressortir la jeunesse déterminée à être libre provocatrice et insouciante du courant zazous pendant la seconde guerre mondiale, j’ai choisi de cadrer serré avec un téléobjectif 135 millimètres juste ce canapé pour situer une certaine bourgeoisie et ED DA vêtu d’une robe à carreaux signature de ce mouvement, je me suis déplacé jusqu’à obtenir ce regard et cette moue donnant le sentiment qu’elle est prête à bondir pour danser sur un rythme de jazz dans un caf’conc du quartier latin très loin des préoccupations de la guerre et de ses peurs.'

'441. Le Figaro Madame du 6 décembre 2003 AN 58 : « Ta Main dans le mienne » AE des Bouffes du Nord, Paris, octobre 2003. Je voulais faire passer l’idée d’une relation séparée par la distance, j’ai choisi un objectif 135 millimètres je me suis placé en dessous de l’action en travaillant verticalement pour obtenir ce regard de DG EO face à la lumière, contraste entre l’homme vif, espiègle et la femme assise comme lassée, usée, j’ai monté ces deux photographies prises séparément pour rattraper la profondeur de champ et faire tristement ressentir que ces deux univers parallèles certainement ne se rejoindront jamais.'

'442. Le Figaro Quotidien du 1 er janvier 2004 AN 16 : « Les Atrides Agamemnon » Cartoucherie AE du Soleil, Vincennes, novembre 1990. Je voulais faire passer la force du dénuement après la violence du crime dans les Atrides mythe d’une famille maudite condamnée par les dieux, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour isoler et immortaliser cette scène dans la plus grande sobriété esthétique, simplicité de lignes, la présence terrible du poignard, je me suis placé légèrement en hauteur pour accabler encore le personnage prosterné amplifiant l’intensité dramatique de la tragédie, j’ai obtenu une photographie de l’anéantissement (…)'

'443. Le Figaro Madame du 10 janvier 2004 AN 36 : « Les Etourdis » AE de Nîmes, Nîmes, décembre 2003. J’ai eu envie de m’arrêter un instant sur l’univers de ce personnage pour faire passer un sentiment de force inébranlable, une solitude inconsciente dans un monde où on est ce qu’on peut. J’ai choisi de travailler avec un téléobjectif 135 millimètres en cadrant BC pour isoler Gaetano Lucido, les deux chaises et le chien du reste du plateau, je me suis déplacé en contre-plongée jusqu’à obtenir un équilibre sobre dans les lignes esthétiques, j’ai attendu pour attraper les deux regards qui malgré leur côté impassible nous émeuvent parce que nous serons toujours bouleversés par la fidélité sans limite d’un chien pour son maître, j’ai obtenu le sentiment recherché et je crois une photographie symbolique de la famille Deschiens.'

'444.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 165 et 444 ;

'445. Le Figaro Madame du 27 mars 2004 AN 56 bas droite. : « Madame de Sade » AE National de Chaillot, Paris, février 2004. Je voulais faire passer esthétiquement une perception japonaise des écrits de Sade par EH EI, je voulais de l’ambiguïté dans le visuel, j’ai choisi de cadrer serré avec un téléobjectif 135 millimètres et de travailler en contre-plongée au ras du plateau pour entrer brutalement dans l’image comme un choc, je n’ai conservé que le traversin punching-ball, l’homme et la geisha pour avoir un équilibre épuré, j’ai choisi une vitesse lente pour obtenir ce bougé en premier plan stimulant notre imaginaire, en me plaçant face à eux pour avoir l’impression qu’ils regardent une situation insolite rendant ma photographie plus singulière encore de ce « Madame de Sade » venu d’ailleurs''

'446. Le Figaro Madame du 25 septembre 2004 AN 84 : « Maison de poupée » AE Municipal, Avignon, juillet 2004. Je voulais faire passer l’universalité des sentiments de désespoir, de solitude et de renoncement tragique lorsqu’on est au bout de son énergie atterré par l’autre, j’ai choisi un téléobjectif 130 millimètres pour cadrer serré sur les deux personnages au-dessus de l’action en me déplaçant jusqu’à obtenir juste ce qu’il faut du profil sans visage de l’homme pour nous faire ressentir que tout entier il est l’incarnation de la violence insoutenable, indéfendable et jusqu’à capter l’angle parfait du regard de Nora hagard et désespéré, la composition de cette photographie avec le choix délibéré de ne pas rendre l’homme humain dépourvu de faciès intensifie mon intention première.'

'447. Le Figaro Madame du 29 octobre 2004 AN 62 : « Tierno Bokar » AE du Nord, Lille, septembre 2004. Dans cette photographie je voulais faire passer mysticisme et réflexion dans la simplicité, montrer cet homme comme un sage, je me suis placé au-dessus légèrement excentré pour ne conserver que vaguement des accessoires épurés afin que les objets à peine effleurés transportent notre imaginaire tout en suggérant par mon cadrage une case africaine, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour isoler les trois personnages et j’ai appuyé à l’instant exact où les regards baissés et les gestes attentionnés des femmes font passer le sentiment que cet homme est un trésor vivant.'

'448. Le Figaro Madame du 26 février 2005 AN 56/ 1 sur 2 : « Stéphane Hillel » AE de Paris, Paris, janvier 2005. Avant une répétition j’ai travaillé dans les loges pour montrer l’envers du décor comme un privilège donner à voir l’intimité d’avant spectacle, sur cette photographie je voulais faire passer le questionnement des hommes de AE, leurs incertitudes, lors d’un essai de maquillage j’ai demandé à l’acteur et au metteur en scène de regarder la maquilleuse tout en restant concentrés sur leur travail, je me suis placé afin de les capter dans le reflet du miroir pour entrer délicatement dans leur intimité, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres j’ai appuyé à l’instant où les regards de l’acteur et du metteur en scène nous renvoient cette inquiétude fébrile, deux hommes en recherche se raccrochant à une réalité représentée pour moi par la présence rassurante du bras de la maquilleuse. j’ai obtenu exactement ce que je voulais exprimer dans une parfaite cohérence esthétique soulignée par ma boîte à lumière placée à droite de l’image.'

'449. Le Figaro Madame du 26 février 2005 AN 56/ 2 sur 2 : « Stéphane Hillel » AE de Paris, Paris, janvier 2005. Avant une répétition j’ai travaillé dans les loges pour montrer l’envers du décor comme un privilège donner à voir l’intimité d’avant spectacle, jouer une pièce de AE est avant tout une aventure humaine c’est ce que je voulais faire passer, sur cette photographie lors d’ un essai de maquillage j’ai composé acteur et metteur en scène en communion dans une même concentration et adouci cette tension avec la présence de la maquilleuse, je me suis placé afin de capter ce ressenti dans le reflet du miroir ce qui renforce l’intimité, j’ai travaillé avec un objectif 50 millimètres, j’ai demandé aux deux hommes de regarder le même point fixe comme une même route et à la maquilleuse de pencher légèrement son visage vers son épaule avec ce geste doux, j’ai obtenu exactement ce que je voulais exprimer dans une parfaite cohérence esthétique soulignée par ma boîte à lumière placée à droite de l’image (…)'

'450. Le Figaro Madame du 12 mars 2005 AN 48 : « Love valour compassion » AE de la Porte Saint Martin, Paris, février 2005. J’ai choisi de faire un montage en panoramique avec deux photographies, je voulais avoir une scène à gauche très quotidienne deux personnes en conversation et une seconde scène de deux hommes nus pour montrer que dans le monde homosexuel, ghettoïsé, protégé, les relations peuvent-être simples. J’ai recherché une esthétique CS, sobre, pour faire passer un sentiment de respect loin de toute discrimination.

451. Le Figaro Magazine du 25 mars 2005 AN 80 : « Love valour compassion » AE de la Porte Saint Martin, Paris, février 2005. j’ai voulu montrer un monde homosexuel protégé plein d’humour et de joie, j’ai choisi avec un objectif 90 millimètres d’isoler les quatre personnages en me plaçant en contre-plongée pour avoir un maximum de bleu accentuant la douceur et la sérénité de l’instant. J’ai travaillé dans une très faible vitesse pour capter avec un bougé le geste de la main de AI-BH JQ qui ainsi devient délicatesse, je me suis déplacé jusqu’à obtenir les positions corporelles subtilement décalées qui nous font ressentir un univers exclusivement masculin plein de retenu et d’élégance.'

'452. Le Figaro Quotidien du 19 mai 2005 AN 27 : « Arabella » AE du Châtelet, Paris, mai 2005. Pour accentuer le côté IR lyrique de cet opéra j’ai voulu montrer ces personnages comme des pantins aériens se débattant dans un décor exagérément imposant pour nous donner l’impression que le plus important pour eux ce n’est pas « l’être » mais le « paraître », j’ai choisi un objectif 50 millimètres pour cadrer une grande partie du décor de l’escalier, j’ai travaillé sur l’esthétisme des lignes et des couleurs pour obtenir cet ensemble cohérent en totale harmonie dans lequel les personnages sont noyés devenant ainsi bien cocasses avec leurs grands airs.'

'453. Le Figaro Quotidien du 26 mai 2005 AN 25 : « Les Mots et la chose » AE de la Gaité Montparnasse, Paris, mai 2005. AI-FZ JR le langage c’est sa vie, j’ai voulu une image symbolique de cet homme, le photographier comme si nous étions dans sa tête submergé par les mots, j’ai choisi un objectif 80 millimètres je me suis placé excentré à droite en contre-plongée pour que notre attention soit dirigée sur lui texte à la main cerné par les mots du décor et j’ai appuyé à l’instant où les gestes des acteurs se répondent dans une ligne esthétique.'

'454. Le Figaro Madame du 24 septembre 2005 AN 111 bas droit : « La Fausse suivante» AE des Amandiers, Nanterre, mars 1985. Je voulais accentuer la fragilité de IC ID grâce à l’espace laissé entre son corps et le mur, me déplaçant jusqu’à obtenir cette ombre qui ajoute à l’intensité dramatique en conservant le bout des doigts pour que l’on sente que c’est le seul appui qu’elle ait pu trouver, je voulais donner le sentiment que la Comtesse est bloquée dans une impasse, j’ai choisi un objectif 180 millimètres pour cadrer serré et isoler le personnage, je me suis placé sur la droite, j’ai travaillé debout je voulais équilibrer le mouvement avec la ligne médiane formée par les couleurs j’ai appuyé à l’instant où l’expression corporelle était en parfaite correspondance avec la force du regard (…)'

'455. Le Figaro Madame du 24 septembre 2005 AN 111 bas gauche : « Les Paravents » AE des Amandiers, Nanterre, juin 1983. J’ai voulu amplifier le côté « glauque » de ce quartier des prostituées à Alger en pleine guerre d’Algérie, J’ai choisi un objectif 50 millimètres pour travailler au ras du plateau et cadrer ces cinq personnages avec une vitesse lente pour obtenir un bougé qui accentue mon intention, j’ai voulu être net uniquement sur la femme pour nous renvoyer sa dangereuse sensualité, sa solitude et nous faire ressentir un inquiétant malaise (…)'

'456. Le Figaro Madame du 24 septembre 2005 AN 110 : « Phèdre » AE de l’Europe Odéon Ateliers Berthier, Paris, janvier 2003. Je voulais capter l’animalité de O IE, J’ai pris un contre-pied en cadrant Phèdre de dos afin que toute notre attention soit sur lui, j’ai choisi un objectif 35 millimètres et j’ai travaillé en format panoramique pour donner une dimension singulière à l’action, je me suis placé légèrement à droite pour avoir l’intensité du regard de Thésée qui foudroie Phèdre, R CC, chacun des personnages sur un fond différent pour appuyer le conflit, j’ai attendu l’instant exact ou la position du corps de Thésée nous rappel un fauve avant le combat physique, j’ai obtenu une photographie symbolique de l’intensité dramatique de la tragédie de Racine (…)'

'457. Le Figaro Madame du 25 février 2006 AN 44 : « Le Bourgeois gentilhomme » AE de Paris, Paris, janvier 2006. Je voulais montrer que AI-AU JS s’était totalement approprié le Bourgeois Gentilhomme au point d’utiliser ce rôle pour valoriser sa palette d’acteur en s’éloignant souvent de G, après la répétition je lui demandé de poser pour moi, j’ai choisi un objectif 50 millimètres j’ai travaillé en contre-plongée pour avoir une partie du plafond qui appuie l’excentricité je lui ai demandé de me regarder en faisant « le beau » dans son costume de clown, j’ai photographié à l’instant où les deux femmes rient pour amplifier l’impact de la personnalité de ce Bourgeois gentilhomme.'

'458. Le Figaro Madame du 8 juillet 2006 AN 34 : « Battuta » Fort d’Aubervilliers, Aubervilliers, avril 2006. Sous l’impressionnant chapiteau du AE Zingaro et face à cette immense piste de jeu j’ai voulu prendre un contre-pied, trouver de l’intimité, j’avais l’idée de représenter ce que j’imagine de la fougue tzigane inspiré par Kusturica, tenter d’approcher l’instant de vie vécu sans passé et sans avenir, vécu à cent pour cent. J’ai opté pour un objectif 90 millimètres j’ai suivi l’action collé à mon pied photo en faisant suivre mon boîtier dans un rythme très personnel tournant moi-même jusqu’à faire corps avec l’action dans cette exaltation j’ai déclenché à l’instant précis où l’équilibre esthétique des personnages et du cheval collait exactement à l’image que je cherchais pour faire passer ce souffle tzigane dans une ronde effrénée un jour de mariage.'

'459. Le Figaro Magazine du 28 octobre 2006 AN 93 : « Arrête de pleurer Pénélope 2 » AE Fontaine, Paris, septembre 2006. Je voulais représenter ce que le AE de Boulevard nous apporte de positif, l’énergie, la joie, le rire, la légèreté et le sentiment que la vie n’est pas forcément compliquée, trois femmes, des amies, j’avais en tête les tables de « filles » que nous voyons parfois au restaurant, elles ont l’air heureuses et libres, elles nous donnent envie d’être des leurs, j’ai choisi un objectif 90 millimètres, je me suis placé pour travailler en contre-plongée, j’ai cadré verticalement pour les isoler du reste du plateau, entrer dans leur cercle et accentuer ainsi les différentes personnalités des trois actrices dans leurs costumes dévoilant chacune son style, avec leurs postures singulières, trois copines dans un délire de copines, on voudrait en être''

'460. Le Figaro Quotidien 23 et 24 décembre 2006 AN 31 dans le bandeau « Le Figaro et vous » : « Battuta », Fort d’Aubervilliers, avril 2006. J’ai voulu accentuer l’intemporalité et la liberté de la mariée, j’ai choisi d’isoler sur la pise cette image loin de tout comme venue de nulle part, j’ai pris un objectif 70 millimètres pour avoir toute la traîne suggérant le vol des oies, j’ai suivi la scène pour donner du mouvement en faisant pivoter mon boitier à la vitesse du déplacement pour obtenir de la matière j’ai choisi une sensibilité faible j’ai déclenché à l’instant où le cheval et la cavalière étaient en symbiose. J’ai voulu voir comme un enfant, ressentir et faire passer l’émerveillement d’un conte de fée (…)'

'461.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 460 ;

'462. Le Figaro Magazine du 5 septembre 2009 AN 68 : « IR-Française » IR-Française, Paris, février 1999. Mon intention était de représenter le plateau de la IR-Française comme un bijou dans l’écrin de la salle, J’ai choisi un objectif grand angle 17 millimètres en me plaçant au « Paradis » (dernier étage d’un AE) pour avoir la maximum de salle, rendre les étages comme enlacés par des bracelets, faire ressortir cette ambiance feutrée, chaleureuse mais paradoxalement grandiose préservant sciemment le mystère du plateau encore voilé par le rideau (…)'

'463. Le Figaro Magazine du 9 janvier 2010 AN 24 : « IR-Française » IR-Française, Paris, février 1999. Mon intention était de représenter le plateau de la IR-Française comme un bijou dans l’écrin de la salle, J’ai choisi un objectif grand angle 17 millimètres en me plaçant au « Paradis » (dernier étage d’un AE) pour avoir la maximum de salle, rendre les étages comme enlacés par des bracelets, faire ressortir cette ambiance feutrée, chaleureuse mais paradoxalement grandiose préservant sciemment le mystère du plateau encore voilé par le rideau (…)'

'464. Le Figaro Quotidien du 14 janvier 2010 AN 28 : « Le Révizor » IR-Française, Paris, janvier 1999. En partant effectuer cette prise de vue je voulais réaliser l’image de la domination du « Révizor » face à une bourgeoisie caricaturale et peureuse, je me suis placé en contre-plongée au ras du plateau j’ai cadré pour obtenir en premier plan Le Révizor, EW EX et les bourgeois du village en ordre comme des pions au second plan, les curieux du village au troisième plan, j’ai choisi de travailler en vertical avec un objectif 50 millimètres captant ainsi mon sentiment initial (…)'

'465. Le Figaro Scope du 12 mars 1997 AN 6 : « Marcial di Fonzo Bo » Studio, Paris, septembre 1995. J’ai pris un rendez-vous dans mon Studio photo avec Marcial di Fonzo Bo pour faire son portrait, nous avons discuté un moment pour trouver une complicité, je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond peint clair faisant ressortir sa carrure, je l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa droite pour donner du modelé sur les ombres et du mystère, j’ai éclairé le fond peint avec une seconde boîte à lumière pour renvoyer de la luminosité, j’ai travaillé en grand format avec un objectif 90 millimètres, je lui ai demandé de me regarder en se concentrant sur ses projets tout en jouant avec ses mains pour avoir une ligne esthétique équilibrée et j’ai obtenu ce regard déterminé où passe de la fragilité, de la passion, de la disponibilité et j’ai pu donner par cette photographie l’envie de travailler avec ce jeune homme de AE, cet acteur en

devenir (…)'

; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'466. Le Figaro Scope du 26 mars 1997 AN 35 : « Accalmies passagères » AE la Bruyère, Paris, janvier1997. Mon idée était de faire une photographie trouble entre sérieux et ridicule, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour cadrer ces quatre personnages transis de froid entourés bizarrement d’un tulle comme sortant d’une soirée, je me suis placé très légèrement en hauteur pour obtenir ces ombres sur le fond qui amplifies l’angoisse contredite par leur position corporelle avachie, j’ai cadré pour obtenir le regard de ces acteurs si inquiet que la situation bascule vers le comique et j’ai pu faire passer le sentiments que ces jeunes empêtrés dans leur tulle avec leurs têtes d’enterrements en font un peu trop pour qu’on les prenne au sérieux.'

'467. Le Figaro Scope du 26 mars 1997 AN 38 : « Le Nuit du Titanic » AE Rive Gauche, Paris, février 1997. Je voulais que l’on sente bien la mer et la lourdeur de l’ambiance pendant une traversée qui devait être festive, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour travailler en contre-plongée cadrant légèrement déséquilibré pour suggérer le roulis situant clairement l’action sur un bateau, en isolant les personnages sur ce fond noir pour appuyer le curieux échange entre ces deux hommes bien trop sérieux pour la circonstance, tout en conservant la présence, que j’ai voulu centrale, du troisième personnage au second plan qui avec sa casquette et son air sinistre vient amplifier l’intensité dramatique de l’instant et j’ai pu faire passer le sentiment qu’il y avait bien des secrets sur ce bateau baptisé Titanic.'

'468. Le Figaro Scope du 26 mars 1997 AN 36 : « Quand AU est partie » AE de la Madeleine, Paris, février 1997. Je ressentais de la tendresse, de l’amour, du regret, de la douceur et le temps était passé ,voilà ce que je voulais photographier, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres, je me suis placé au ras du plateau pour isoler ces deux personnages et obtenir des ombres derrière qui apportent de la noirceur, du tragique, j’ai conservé dans mon cadre ces tristes tasses qui ne présagent rien de bon, j’ai saisi la femme immobile avec le regard baissé donnant de la résignation et du regret dans l’esquisse d’un sourire grimaçant et j’ai photographié l’homme comme se regardant dans le miroir de sa vie accablé de ce qu’il voit et j’ai pu faire passer tous les sentiments que je recherchais et nous donner l’envie en regardant cette photographie de tout faire pour ne pas en arriver là et de vivre sa vie sans laisser passer une envie qui pourrait devenir un regret.'

'469. Le Figaro Quotidien du 27 juillet 1998 AN 19 : « Hamlet » AE Municipal, Avignon, 24 juillet 1998. Mon intention était d’amplifier une vision brute d’Hamlet, j’ai choisi un téléobjectif 135 millimètres pour travailler au ras du plateau et isoler les deux acteurs, je me suis déplacé jusqu’à obtenir clairement la présence trapue, animale d’Hamlet avec son visage en pleine lumière froide et donner une dimension instinctive et impitoyable au personnage j’ai appuyé à l’instant ou Hamlet brandit cette boule symbolisant une tête de mort face à un interlocuteur détournant le visage comme pour éviter cette violence insupportable et j’ai pu faire passer la folle barbarie du prince allant jusqu’à brandir un crâne pour servir son discours.'

'470.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 428 ;

'471. Le Figaro Madame du 18 janvier 2003 AN 30 : « BQ IF » Avignon, juillet 1996. Après une conférence de presse à Avignon au Cloître Saint-JC, j’ai demandé à BQ IF de poser pour moi devant ce mur CC gris, en cette fin de matinée je voulais obtenir une photographie à contre-emploi de mon copain IF où passe une impression de détente festivalière, j’ai choisi un objectif 90 millimètres nous nous sommes raconté nos dernières histoires drôles et j’ai pu immortaliser cet instant de joyeuse complicité, j’ai laissé respirer ma photographie en ouvrant à droite nous laissant ainsi imaginer un avenir radieux (…)'

'472. Le Figaro Quotidien du 5 août 1999 : « IG IH » Studio, Paris, mai 1987. J''ai pris un rendez-vous dans mon Studio Photo avec IG IH pour faire son portrait mon intention était de saisir un moment de vérité dans la personnalité de cet acteur, comme toujours lorsque je fais des portraits de comédiens nous avons discuté un moment et lorsque je l’ai senti détendu en confiance je lui ai demandé de s’asseoir devant un fond peint clair pour ressortir son allure un peu rebelle, j’ai l’ai éclairé avec une boîte à lumière sur sa droite pour donner du modelé sur les ombres ajoutant de l’intensité, j’ai travaillé en grand format pour avoir de la matière, avec un objectif 90 millimètres, je lui ai demandé de s’appuyer sur son point fermé en baissant un peu le visage et soudain de me regarder et j’ai pu faire passer la sensation d’un acteur équilibré, décontracté, mystérieux dans la profondeur de son regard et dans cet instant de complicité il nous a généreusement laissé entrevoir un petit bout de son d’intimité (…)'

'473. Le Figaro Quotidien du 31 juillet 2000 AN 20 : « Les Commentaires d’ Habaduc » Gymnase du Lycée Aubanel, Festival d’Avignon, juillet 1996. J’ai voulu faire passer une révolte humaine par des lignes esthétiques corporelles, j’ai choisi un objectif 90 millimètres pour isoler et ne cadrer que ces quatre personnages, j’ai travaillé en contre-plongée pour capter les gestes et les visages en amplifiant leur force et leur violence, je me suis déplacé jusqu’à obtenir une lisibilité crue de cette chorégraphie virile et j’ai pu faire passer le sentiment qu’il n’y a pas d’avant et pas d’après juste un déchaînement impulsif, irraisonné presque animal comme une rage ancestrale évacuée par ces quatre corps à l’unisson (…)'

'474. Le Figaro Quotidien du 3 novembre 2001 AN 29 : « L’Avare », TNP, Villeurbanne, mars 1986. DG FJ dans l’Avare, j’en avais une idée très précise, pour accentuer la fourberie je ne voulais pas de regard direct, je voulais obtenir parmi les nombreuses couleurs de ce grand acteur, l’étonnement, la malice, la fausse humilité. Après une répétition j’ai demandé à DG FJ de poser pour moi dans les éclairages de studio que j’avais préparés, j’ai choisi un objectif 50 millimètres je lui ai demandé de tourner la tête en regardant vers le sol à l’opposé de la lumière que j’avais placée à hauteur de son visage sur sa droite pour avoir cette ombre qui nous donne un intensité dramatique, de positionner ces mains légèrement entrouvertes tournées vers lui-même qui devenaient pour moi le symbole de l’appropriation puis de dire « ma cassette, ma cassette », il y a pris un malicieux plaisir, nous avons eu cet instant de confiance et de complicité que j’ai pu immortaliser, pour moi « l’Avare » par FJ est là dans cette photographie (…)' ; comme il a été dit, l’originalité de cette photographie n’est pas formellement contestée ;

'475.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 106 ;

'476. Le Figaro Quotidien du 22 octobre 2002 la Une : « Animation Festival d’Avignon Off » Place du Palais des Papes juillet 1994. J’avais acheté des masques pour chercher une image d’ambiance emblématique du Festival d’Avignon, je suis allé devant le Palais des Papes j’ai travaillé en cadrant vertical avec un objectif 90 millimètres pour donner une grande importance au lieu j’ai demandé à mon assistant de placer les masques afin d’obtenir une ligne esthétique parfaite avec le monument j’ai conservé un bleu joyeux dans le haut de ma photographie et j’ai pu obtenir ce que je voulais une photographie étonnante qui ouvre l’imaginaire sur une ambiance de saltimbanques, sur l’aventure extraordinaire que peut être le Festival d’Avignon avec la diversité de ses spectacles vivants (…)'

'477.

La photographie et la description fournies sont les mêmes que celles du n° 207 ;

'478. Le Figaro Magazine du 22 novembre 2008 : « La Dame de chez Maxim » AE Mogador, Paris, septembre 1998. J’ai choisi un objectif 50 millimètres, je me suis placé centre cour (droite de la scène) pour composer cette photographie jouant avec les visages et la position des corps mon intention était de représenter ces femmes comme des poupées désarticulées et les immortaliser dans leurs attitudes et leurs costumes du AE de Feydeau l’élégance parisienne du XIXe siècle. J’ai appuyé à l’instant où l’équilibre et les lignes chorégraphiques étaient précieusement amusants (…)'

'479. Le Figaro Quotidien du 16 janvier 2006 AN 34 : « Pygmalion » Le Cado, Orléans, janvier 2006. J’ai voulu faire passer le sentiment de l’envie de fuir face à la contrainte d’un enseignement sévère et démodé, j’ai choisi un objectif 70 millimètres pour cadrer verticalement conservant les fleurs et la personne en second plan qui appuient cette sensation de désuétude et me suis déplacé jusqu’à obtenir le regard de II IJ dans lequel on peut lire l’accablement et la volonté de vouloir être ailleurs.'

Ainsi, M. X décrit précisément et analyse ce qui constitue pour lui l’originalité de chacune des photographies sur lesquelles il revendique des droits d’auteur.

A l’examen de chacune de ces photographies auquel s’est livré la cour, il apparaît que le photographe, qui a décrit les caractéristiques propres à chacune d’entre elles, a effectué des choix personnels reflétant un parti pris esthétique particulier, une touche personnelle, une intention qui caractérisent l’empreinte de sa personnalité.

Pour les photographies de scènes de AE, si par hypothèse le photographe n’a choisi ni les sujets (acteur, scène), ni la posture ou l’expression des acteurs, ni les décors, ni les costumes, ni la lumière, ce qui appartient au dramaturge ou au metteur en scène, M. X, qui, comme il a été dit, est un spécialiste de la photographie du spectacle vivant, justifie que les clichés revendiqués procèdent de choix arbitraires qui sont les siens, touchant à la détermination du moment qu’il a choisi de capturer, de l’angle, du cadrage, ou même du montage (cf. photographie n° 97, 354), ces choix conférant à ses clichés, quand bien même ils ont été pris 'sur le vif', et indépendamment du savoir-faire technique du photographe, un caractère original qui en fait des oeuvres protégeables par le droit d’auteur.

Il en est de même des photographies de spectacles de plein air ou de rue et de scènes de répétition, M. X justifiant avoir en outre, dans certains cas, opéré des choix relevant de la mise en scène en formulant des demandes de pose aux artistes photographiés (cf. photographies 88, 422).

Pareillement, pour les portraits de personnalités ou les photographies représentant des lieux, M. X démontre avoir opéré des choix quant à la détermination du moment de la prise du cliché, de l’angle, du cadrage, ou même du montage, ainsi que d’autres relevant d’un travail de mise en scène, tenant au cadre spatial dans lequel il a pris les photos (cf. photographies n° 36, 49, 87…) et aux instructions données aux personnalités photographiées relativement à leur pose ou leur expression (cf. photographies n° 4, 48, 243, 309, 457, 465, 471, 472, 474…), voire à l’adjonction d’accessoires (cf. photographie n° 476).

Il sera donc jugé que ces 453 photographies revendiquées (déduction faite des photographies identiques) sont originales et peuvent bénéficier de la protection au titre du droit d’auteur.

Sur le bien fondé des demandes au regard de la portée des cessions de droits consenties à la société du FIGARO et au regard de l’exploitation d’une oeuvre collective alléguée par la société du FIGARO

La société du FIGARO soutient qu’elle a bénéficié de sous-cessions des droits d’exploitation des photographies de M. X, avec le consentement de ce dernier, par l’agence X-ILIADE dans le cadre de relations commerciales suivies, et par l’association CDDS aux termes de six factures entre le 19 janvier 2010 et le 29 juillet 2011. Elle fait valoir que ces cessions, ayant été réalisées non par l’auteur lui-même – puisqu’il ne ressort pas des factures que l’agence et l’association intervenaient comme mandataires, contrairement à ce que soutient M. X – mais par des personnes morales cessionnaires des droits, n’étaient pas soumises aux dispositions des articles L.131-3 et L.131-6 du code de la propriété intellectuelle, notamment aux règles de délimitation de l’étendue de la cession prévues par ces textes (Cass. Civ. 1re, 13 octobre 1993, n° 91-11241), mais au droit commun des conventions, de sorte qu’elle était autorisée à exploiter les pages du journal sous tous les formats, y compris le format numérique. Elle argue que la

cassation pour défaut de base légale n’empêche pas la cour de renvoi de statuer en droit et en fait sur ce point essentiel, dont la Cour de cassation n’a pas traité et qui constitue pourtant une des clés décisives du débat. Elle soutient qu’en tout état de cause, l’agence et l’association ont entretenu chez elle une croyance légitime caractérisant l’apparence d’être titulaires des droits d’exploitation (et pas seulement des mandataires), qu’à supposer que l’article L.131-6 soit applicable, la prohibition des cessions implicites des modes d’exploitation imprévisibles au jour du contrat n’a rien d’absolu, que le juge doit tenir compte de la nécessaire évolution des techniques, la jurisprudence et la doctrine traduisant le souci réaliste d’adapter les contrats d’exploitation aux nouvelles utilisations issues des progrès technologiques.

M. X soutient quant à lui qu’aucune cession n’est intervenue au bénéfice de l’agence X-ILIADE ou de l’association CDDS, lesquelles n’ont jamais été que ses mandataires, dépositaires des images, comme cela est fréquemment le cas des agences photographiques. Il argue que les droits de reproduction des photographies ont donc été cédés en son nom et pour son compte par ses mandataires avec un périmètre délimité de reproduction, soit le format papier des divers supports publiés par la société du FIGARO. Il prétend que la reproduction d’un journal en un nouveau format destiné à un nouveau public ne peut constituer, contrairement à ce qu’a affirmé le tribunal, la continuation de l’exploitation de l''uvre collective d’origine sous un nouveau format, et ce d’autant moins que ce format n’était pas prévisible lors de la cession des droits. Selon l’appelant, le périmètre des cessions consenties était parfaitement clair et n’a jamais inclus d’autre support que le support papier.

Ceci étant exposé, il a été dit que la Cour de cassation a censuré l’arrêt de la cour d’appel du 16 février 2018, sauf en ce qu’il a déclaré M. X recevable en ses demandes. La cassation partielle se fonde sur deux motifs, la Cour ayant jugé :

— d’une part, qu’en rejetant les demandes de M. X en réparation d’actes de contrefaçon de ses droits patrimoniaux au motif que l’exploitation des photographies par l’archivage et la mise en ligne des journaux sous format PDF n’avait pu être prévue lors de la cession des droits mais s’inscrivait dans la continuité de l’oeuvre première et ne constituait pas un usage des photos autre que celui contractuellement prévu, la cour d’appel s’est déterminée par des motifs insuffisants à caractériser que la cession consentie s’étendait nécessairement à cet usage ;

— d’autre part, qu’en rejetant les demandes de M. X en réparation d’atteintes portées à son droit moral, au motif qu’il ne pouvait être reproché à la société du FIGARO la possibilité d’extraire des photos dans la mesure où les internautes ne font qu’user des fonctionnalités offertes par tout ordinateur, sans rechercher, comme elle y était invitée, si la société n’aurait pas pu mettre en ligne les photographies en rendant impossible leur téléchargement, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard de l’article L. 121-1 du code de la propriété intellectuelle.

L’article 624 du code de procédure civile énonce que la portée de la cassation est déterminée par le dispositif de l’arrêt qui la prononce.

L’argumentation de la société du FIGARO, si elle devait être suivie, aboutirait nécessairement à déclarer M. X irrecevable, faute de qualité à agir, dans ses demandes en réparation de ses préjudices patrimoniaux, prétendument cédés à l’agence X-ILIADE et à l’association CDDS. Or, l’arrêt de la Cour de cassation a cassé l’arrêt de la cour d’appel 'sauf en ce qu’il déclare M. X recevable en ses demandes' et cette cour observe que l’arrêt de la cour d’appel du 16 février 2018, au terme d’une motivation développée sous le titre 'Sur la cession des droits patrimoniaux', a infirmé le jugement en ce qu’il a déclaré MM. X et Z irrecevables à agir et, dans son dispositif, les a déclarés'recevables à agir' sans plus de précision.

Il s’en déduit que le débat que les parties instaurent devant cette cour de renvoi sur le bien fondé des demandes de M. X au regard de la portée des cessions de droits consenties à la société

du FIGARO – cession consentie par le photographe lui-même selon M. X, par l’agence X-ILIADE et le CDDS selon la société du FIGARO – touche en réalité à la recevabilité des demandes de réparation de M. X et est, à ce titre, irrecevable comme n’entrant pas dans le champ de sa saisine après la cassation partielle intervenue.

Sur les atteintes aux droits d’auteur de M. X

M. X soutient que la mise en ligne de ses photographies par la société du FIGARO, dans des archives en accès payant, sous forme de reproductions par voie de numérisation au format PDF, alors qu’il n’a pas cédé ses droits pour un tel usage, porte atteinte à la fois à son droit moral d’auteur, dès lors qu’une fois téléchargées par le biais du site internet du FIGARO, ses photographies ne comportent aucune signature, et à ses droits patrimoniaux de reproduction et de représentation. Il conteste l’applicabilité du régime de l’oeuvre collective invoquée par l’intimée, arguant qu’il a réalisé les clichés avec une totale liberté et en l’absence totale de directive et de contrôle de la part de la société du FIGARO et que ses photographies sont des oeuvres préexistantes distinctes qui ne se fondent pas dans l’oeuvre collective alléguée.

La société du FIGARO répond qu’en reproduisant les pages de ses journaux au format PDF pour les archiver, elle n’a fait qu’exploiter des oeuvres collectives dont les droits lui appartiennent. Elle soutient que c’est l''uvre d’origine qui est ainsi communiquée au public, sous forme numérisée, dans une zone d’archives, sans la moindre modification, cette reproduction des pages du journal au format PDF s’inscrivant donc dans l’exploitation de l''uvre collective d’origine et constituant seulement un nouveau canal de commercialisation de la même 'uvre, de sorte que cette exploitation relève du monopole du titulaire des droits sur l''uvre collective, prévu par l’article L.113-5 du code de la propriété intellectuelle. La société du FIGARO conteste par ailleurs toute atteinte au droit moral de M. X, arguant qu’il ne saurait lui être reproché d’avoir délibérément rendu possible pour les internautes utilisant des fonctionnalités équipant leurs ordinateurs, comme 'copier l’image’ et 'coller', l’obtention à partir de son site de photographies dépourvues du nom de leur auteur, que quels que soient les outils numériques auxquels ont recours les éditeurs, il sera toujours possible pour tout utilisateur d’ordinateur de recourir aux fonctionnalités de ce dernier pour 'copier’ uniquement une photographie et la 'coller’ sur un nouveau document, sans qu’elle soit accompagnée du texte qu’elle illustre ou du nom de son auteur, qu’en tout état de cause, toute personne qui reproduirait ainsi les pages du FIGARO dans leur intégralité ou partiellement, aura nécessairement pris connaissance de la mention du nom du photographe telle que reproduite sur lesdites pages.

Ceci étant exposé, la société du FIGARO argue que les pages de ses journaux comprenant articles de presse et photographies les illustrant constituent des oeuvres collectives au sens de l’article L.113-2 alinéa 3 du code de la propriété intellectuelle qui dispose qu''Est dite collective l’oeuvre créée sur l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu’il soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé'. Mais, même si les pages des journaux incluant articles et photographies font l’objet d’une présentation et d’une mise en forme propres à la société du FIGARO, cette disposition ne peut recevoir application en l’espèce, alors qu’il n’est pas établi, ni même prétendu, que les photographies de M. X étaient commandées par la société du FIGARO à l’avance pour illustrer spécifiquement tel ou tel article qu’elle envisageait de publier et que dans les journaux et magazines édités par cette société, y compris dans leur forme numérisée archivée, les photographies de M. X ont toujours été créditées du nom du photographe et ne peuvent ainsi être considérées comme se fondant dans un ensemble, étant préexistantes aux articles de presse qu’elles illustrent et dont elles sont ainsi dissociables.

L’article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle dispose que l’auteur d’une 'uvre de l’esprit jouit sur cette 'uvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous, comportant des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial.

Sur les atteintes au droit moral à la paternité de l’oeuvre

L’article L. 121-1 du même code prévoit que l’auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son oeuvre.

La pièce 11 de l’appelant ('constats de mise en ligne de photographies de M. L sur le site internet www.lefigaro.fr tels que versés dans le cadre de l’assignation'), non contestée par l’intimée, montre qu’il a été possible de télécharger, depuis la rubrique 'archives’ du site internet de la société du FIGARO, 261 photographies de M. X (légendées et créditées de son nom), qui figurent dans la liste des 453 photographies originales énumérées supra, et d’obtenir, en format PDF, autant de photographies téléchargées, ne comportant plus légendes et signature du photographe.

Il n’est pas contesté que les autres photographies revendiquées par M. X publiées par la société du FIGARO, et qu’il a pu retrouver à la Bibliothèque nationale (sa pièce 57), ont également été mises en ligne, selon les mêmes modalités, et que l’internaute a la possibilité de les télécharger en faisant disparaître le nom de leur auteur.

M. X justifie que d’autres journaux ou magazines rendent possible le téléchargement de leurs photos mais de telle sorte que le nom du photographe apparaisse dans les propriétés du fichier (La Vie, le Journal du Dimanche, VSD) (pièces 64 à 66), que Le Monde a archivé ses articles sans illustration, ce qui tend à établir qu’il est également possible d’archiver des journaux ou magazines entiers sans leurs illustrations (pièce 47), que la Cour de cassation a, pendant un temps, désactivé la fonctionnalité du 'copier-coller’ sur son site internet afin de protéger certaines données soumises au droit d’auteur (logos, photos à titre principal) (pièce 110), et qu’il est possible d’apposer le nom du photographe en filigrane sur des photographies (pièces 101 et 112).

Enfin, M. X indique, sans être démenti, que la société du FIGARO a récemment rendu impossible pour ses abonnés la sélection ou le téléchargement de façon isolée des photographies illustrant ses articles grâce à une liseuse Milibris empêchant toute action sur le contenu des pages.

Il apparaît ainsi que la société du FIGARO aurait pu mettre en ligne les photographies de M. X en rendant impossible leur téléchargement ou du moins en faisant en sorte que ce téléchargement ne puisse pas entraîner l’occultation du nom du photographe.

Se trouve ainsi établie l’atteinte portée au droit moral de paternité de M. X sur les 453 photographies précitées, étant relevé que l’appelant ne forme pas de demande au titre d’une atteinte portée à son droit à l’intégrité de ses oeuvres du fait notamment de recadrages de ses photographies.

Sur les atteintes aux droits patrimoniaux

M. X fait valoir que la mise en ligne de ses photographies dans les archives du site internet du FIGARO constitue une forme nouvelle d’exploitation non prévisible et, en tout état de cause, non prévue par les parties, que la reproduction non autorisée de ces photos ne saurait être considérée comme la continuation de l’exploitation des photographies sous un nouveau format, que les atteintes à ses droits patrimoniaux sont d’autant plus graves que ses photographies ont été rendues dissociables des articles de presse et que les photos téléchargées sont d’une très grande qualité, inexpliquée compte tenu des supports transmis initialement.

La société du FIGARO répond que la cession des droits patrimoniaux sur les photographies permettait la mise en ligne des archives papier des journaux et magazines dans la mesure où ce nouveau support technique constitue la continuité du support papier prévu lors de cette cession et non un mode d’exploitation nouveau, la version PDF prenant seulement la suite, sans aucune modification autre que technique et dans une zone d’archives, de la version imprimée qui n’est plus disponible à la vente en kiosque.

L’article L.122-1 du même code prévoit que le droit d’exploitation appartenant à l’auteur comprend le droit de représentation et le droit de reproduction.

L’article L.122-4 du même code dispose que 'Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit on ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque'.

L’article L. 131-3 du même code prévoit que prévoit que 'La transmission des droits de l’auteur est subordonnée à la condition que chacun des droits cédés fasse l’objet d’une mention distincte dans l’acte de cession et que le domaine d’exploitation des droits cédés soit délimité quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée'. En application de cette dernière disposition, la portée de la cession des droits de l’auteur s’interprète restrictivement, en faveur de l’auteur qui est supposé s’être réservé tout mode d’exploitation non expressément inclus dans le contrat de cession.

Selon l’article L.131-6 du même code, la clause d’une cession qui tend à conférer le droit d’exploitation de l''uvre sous une forme non prévisible ou non prévue à la date du contrat doit être expresse et stipuler une participation corrélative aux profits d’exploitation.

En l’espèce, sont versées au dossier des factures établies par l’agence X-ILIADE au cours des années 1999 à 2008 (pièce 3 de l’appelant) et par l’association CDDS en 2010 et 2011 (pièce 4 de l’appelant). Les factures de l’agence X-ILIADE comportent la mention 'Droits de reproduction photo' ainsi que le titre et la date de la publication sur lesquels porte la cession (par ex. Le Figaro du 27/03/2008), et celles du CDDS des références (ex. Figaro Quotidien, Figaro Hors Série 'IK IL', Figaro magazine n°1524 du 7 janvier 2000) et les mentions 'Droits de reproduction photo pour un support papier exclusivement à l’exception d’Internet. Si vous utilisez ce support merci de nous le signaler pour autorisation et facturation' ou 'Droits de reproduction photo pour un support papier exclusivement à l’exception d’Internet'

ou 'Droits de reproduction papier et fac similé PDF durée 1 semaine. Hors archives' ou 'Droits de reproduction papier et fac similé PDF + 50€ du prix papier durée 1 semaine. Hors archives'.

Il ne peut se déduire de ces mentions que les cessions consenties à la société du FIGARO s’étendaient nécessairement à une exploitation des photographies par la mise en ligne des journaux dans lesquelles elles apparaissaient, aux fins d’archivage, en accès payant, et ce d’autant que, comme le souligne M. X, la mise en ligne des journaux aux fins d’archivage, ne vient pas remplacer l’exploitation initialement prévue, laquelle n’a pas cessé, la société du FIGARO continuant incontestablement à éditer ses journaux et périodiques en format imprimé, mais constitue une nouvelle forme d’exploitation, non prévue lors des cessions.

La reproduction non autorisée des photographies de M. X dans la rubrique 'archives', en accès payant, du site internet de la société du FIGARO, du fait de la numérisation et de l’archivage de l’intégralité du quotidien et des périodiques comprenant les articles illustrés de ces photographies, constituent des actes de contrefaçon qui ont porté atteinte aux droits patrimoniaux d’auteur de M. X.

Le jugement sera donc infirmé.

Sur les mesures réparatrices

Les demandes indemnitaires

A l’appui de ses demandes indemnitaires, M. X fait valoir que 261 photos ont été retrouvées directement sur le site du FIGARO, que 218 autres photos, publiées dans l’un des supports

du FIGARO et de l’aveu du FIGARO également mises en ligne sur son site, ont été retrouvées à la Bibliothèque nationale, que s’il lui a été impossible de retrouver chacune des publications du FIGARO comportant ses photographies, la société du FIGARO reconnaît la mise en ligne de la totalité de ses archives sur son site depuis 1997. Il réclame l’indemnisation de la violation de ses droits patrimoniaux sur la base des barèmes de l’Union des photographes professionnels (UPP) (barème 2010 pour la première année (février 2010/février 2011) et barème 2011/2012 pour les 9 années suivantes, soit de février 2011 à février 2020), majorés de 100 % en raison de l’absence d’autorisation donnée conformément au code des usages en matière d’illustration photographique, et à parfaire au jour où la cour statuera. Il sollicite l’indemnisation de son préjudice moral sur la base des mêmes barèmes prévoyant une majoration de 100 % des droits en cas d’absence totale de crédit, comme en l’espèce. Il demande enfin réparation d’un préjudice matériel pour le temps passé à saisir les photographies sur le site du Figaro et à effectuer les recherches à la Bibliothèque nationale (soit au total, 540 journées de travail de 12 heures) pendant lequel il n’a pu exercer son activité professionnelle, et pour les frais d’abonnement au Figaro.

La société du FIGARO objecte que la mise en ligne des archives numérisées de son quotidien et de ses magazines a été réalisée en juin et non en février 2010, que la consultation de ses archives n’est pas en libre accès mais payante, qu’entre juin 2010 et 2016, elle a enregistré un total de 72 553 consultations de ses archives et que 9 internautes seulement (dont MM. X et Z) ont consulté les articles illustrés par des photographies de M. X, que les barèmes et code des usages invoqués par M. X ne présentent aucun caractère officiel ou obligatoire et ne lui sont pas opposables, que tant les bénéfices réalisés sur les images litigieuses que le manque à gagner de M. X doivent être évalués au regard de la réalité économique, qu’en l’occurrence, le gain retiré pour les consultations des pages reproduisant les photographies de M. X par les abonnés et celles à l’unité s’établit à 5, 96 euros, et le gain manqué par M. X à 1, 49 euro, que l’appréciation du préjudice moral doit tenir compte du fait que des logiciels disponibles sur tout ordinateur permettent de copier une photographie et de l’extraire ainsi de son contexte de reproduction à l’insu de l’éditeur, que le travail prétendument effectué par M. X pour consulter les archives du FIGARO ne saurait être évalué à un montant global supérieur à 1000 € (deux mois de travail d’un stagiaire).

Ceci étant exposé, M. X évalue son préjudice économique du fait des actes de contrefaçon sur la base du manque à gagner en résultant pour lui eu égard à la rémunération à laquelle il aurait pu prétendre pour la publication de ses photographies sur le site Internet du FIGARO.

Celle-ci doit faire l’objet d’une évaluation forfaitaire conformément aux dispositions de l’article L. 131-4 alinéa 2 du code de la propriété intellectuelle.

Cette évaluation forfaitaire peut être fixée en considération du barème indicatif de l’UPP, pris à titre seulement indicatif, pour les années 2010 à 2020, date des faits litigieux. Le barème UPP 2010 prévoit un prix de 226 € par photographie (pour cette première année) et le barème 2011/2012 un prix moyen de 3 625,17 € par photographie (pour la période suivante de 9 années).

Le nombre de photographies concernées, non sérieusement contesté par la société du FIGARO, est de 453.

La société du FIGARO produit l’attestation de M. M, son directeur général, qui certifie que la fonction permettant aux internautes de consulter des articles du quotidien archivés en format PDF a été créée le 16 juin 2010, cette fonction permettant de consulter des articles publiés depuis 1997.

Il est rappelé que les archives du site internet de la société du FIGARO sont accessibles au tarif de 2 euros par archive ou par la voie de l’accès abonnés donnant un droit d’accès à 90 archives moyennant le paiement d’une somme mensuelle de 12 euros.

La société du FIGARO produit l’attestation de sa directrice juridique qui indique, en février 2020, que le cumul des achats à l’acte et des archives consommées dans le cadre d’un abonnement sur le site www.lefigaro.fr entre juin 2010, date de création de la fonctionnalité de mise en ligne de pages isolées au format PDF, et mars 2014 s’est élevé à 52 763 consultations d’archives, qu’entre avril 2014 et avril 2016, 19 790 consultations de pages isolées au format PDF ont été enregistrées et que cette fonctionnalité a cessé le 13 avril 2016, aucun achat à l’acte n’étant proposé depuis cette date.

Les tableaux fournis par l’intimée (ses pièces 9-1 et 9-2) établissent que les pages des journaux et magazines reproduisant les photographies de M. X ont été consultées par 9 internautes seulement, dont MM. X et Z et Me ASPERTI, huissier de justice ayant réalisé le constat précité en date du 28 août 2012.

Il doit être tenu compte enfin du fait que les droits sur les photographies ont été à l’origine régulièrement acquis par la société du FIGARO et que les faits litigieux concernent une exploitation par cette dernière, sous une forme différente, non prévue par les parties et non autorisée par M. X, mais qui intervient dans le prolongement d’une cession antérieure. Il doit être tenu compte également du fait que le site internet concerné est un site de presse, en lien direct avec les éditions papier pour lesquelles les droits sur les photographies ont été cédés, et non un site de commerce électronique.

La cour dispose ainsi des éléments suffisants lui permettant d’évaluer le préjudice économique subi par M. X du fait de actes de contrefaçon à la somme de 20 000 €.

S’agissant du préjudice moral, résultant du fait qu’une fois téléchargées depuis le site internet du FIGARO, les photos ne portent plus la signature de M. X , il y a lieu de prendre en considération le fait que les photographies numérisées et mises en ligne sur le site internet du FIGARO mentionnent bien le nom du photographe et que la disparition de sa signature résulte de la possibilité laissée à l’internaute de télécharger la photographie seule, ce qui, comme il a été vu, aurait pu être techniquement empêché, au moyen notamment d’un filigrane apposé sur les clichés.

Le préjudice moral de M. X sera réparé par l’allocation de la somme de 5 000 €.

La spécificité de ce dossier qui a nécessité d’importantes recherches et saisies de photographies sur le site internet du FIGARO ainsi qu’à la Bibliothèque nationale, justifie qu’il soit alloué à M. X une somme supplémentaire de 1 000 € pour l’indemniser du temps ainsi passé, pendant lequel il n’a pu exercer sa profession.

Les autres mesures

Il sera fait interdiction à la société du FIGARO de mettre à la disposition du public, sur le site www.lefigaro.fr, les 453 photographies dont M. X est l’auteur, et ce dans le mois de la signification de cet arrêt, sous astreinte de 600 € par infraction constatée et par jour. La liquidation de cette astreinte restera de la compétence du juge de l’exécution.

Il n’y a lieu de faire droit à la demande de publication, le préjudice de M. X étant suffisamment réparé par les indemnités allouées et l’interdiction prononcée.

Sur les dépens et les frais irrépétibles

La société du FIGARO, partie perdante, sera condamnée aux dépens de première instance et d’appel et gardera à sa charge les frais non compris dans les dépens qu’elle a exposés à l’occasion de la présente instance, les dispositions prises sur les dépens et frais irrépétibles de première instance étant infirmées.

La somme qui doit être mise à la charge de la société du FIGARO au titre des frais non compris dans les dépens exposés par M. X en première instance et en appel peut être équitablement fixée à 15 000 €, en ce compris les frais du constat d’huissier du 28 août 2012.

PAR CES MOTIFS,

La cour statuant dans les limites de la cassation partielle,

Infirme le jugement,

Dit que les photographies de M. X sont originales et éligibles à la protection par le droit d’auteur,

Dit qu’en reproduisant sans y être autorisée les photographies de M. X sous forme numérisée, dans la rubrique 'archives', en accès payant, de son site internet www.lefigaro.fr, la société du FIGARO a commis des actes de contrefaçon qui ont porté atteinte aux droits d’auteur de M. X,

Condamne en conséquence la société du FIGARO à payer à M. X :

— la somme de 21 000 € (20 000 € + 1 000 €) en réparation de son préjudice économique,

— la somme de 5 000 € en réparation de son préjudice moral,

Fait interdiction à la société du FIGARO de mettre à la disposition du public, sur le site www.lefigaro.fr, les 453 photographies dont M. X est l’auteur, et ce dans le mois de la signification de cet arrêt, sous astreinte de 600 € par infraction constatée et par jour,

Condamne la société du FIGARO aux dépens de première instance et d’appel, dont distraction au profit de Me HARDOUIN, SELARL 2H AVOCATS, conformément à l’article 699 du code de procédure civile,

Condamne la société du FIGARO à payer à M. X la somme de 15 000 € en application de l’article 700 du code de procédure civile,

Rejette le surplus des demandes.

LA GREFFIÈRE LA PRÉSIDENTE

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Cour d'appel de Paris, Pôle 5 - chambre 1, 23 février 2021, n° 19/20285